Appel d'Argelès

L'appel lancé par le rassemblement fondateur de Nouveau Monde, courant " à vocation majoritaire " , le samedi 28 septembre 2002, à Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales).

 

Le 21 avril dernier, les socialistes, et avec eux l'ensemble de la gauche, subissaient une défaite cruelle. L'absence du candidat PS et la présence de l'extrême droite au second tour de l'élection majeure de la Vème République ont profondément choqué les consciences de gauche. L'onde de choc a balayé les fondements incertains sur lesquels s'est construite ces dernières années la stratégie des socialistes.

Le parti socialiste doit se relever. Il reste la force principale de la gauche. Mais son identité, son projet, sa stratégie de rassemblement sont à reconstruire.

Nous en avons les moyens. Car un mouvement profond peut nous porter pour peu que nous sachions l'entendre. Partout l'ordre injuste du monde se heurte à une contestation croissante. En France, l'alternative à gauche peut s'appuyer sur une base solide : un salariat ultra-majoritaire, un pays qui a mieux résisté que ses voisins à la vague libérale des années 80, un peuple épris d'exigence républicaine.

Mais il faut d'abord tirer les leçons du 21 avril. Ce jour là, un pari a échoué. Celui d'être à la fois à Davos et à Porto Alegre. Celui de penser que l'on peut dans le même temps défendre le service public et l'ouverture du capital des entreprises qui en assument la mission. Celui de croire qu'il est possible de faire progresser l'Europe démocratique et sociale sans remettre en cause sa construction libérale.

Le temps des synthèses improbables est donc révolu. Il est temps de sortir du compromis bancal entre ceux qui veulent accompagner la mondialisation libérale et ceux qui en contestent la logique et les effets.

Nous proposons une nouvelle orientation pour le parti socialiste et pour la gauche. Nous savons que d'autres options existent dans les rangs du PS. Qu'elles s'expriment clairement ! Dans la sérénité et le respect mutuel, mais sans fards ni faux-semblants. Ce sera aux militants de débattre puis de trancher, pour une discussion véritable et un Congrès utile.

Nous pensons que nos idées sont partagées par la majorité des socialistes. Pour qu'ils puissent le dire, pour que leur parti soit dirigé en accord avec leurs convictions, nous avons fondé un nouveau courant, " Nouveau Monde ", à l'occasion d'un rassemblement qui s'est tenu le 27 septembre dernier à Argelès. Qui se reconnaît dans l'état d'esprit que décrivent ces premières pages y a toute sa place. Ensemble, nous écrirons la motion d'orientation soumise à tous. Ensemble, si la majorité des militants le souhaitent, nous conduirons l'avenir de notre parti.

Que s'est-il passé le 21 avril ?

La gauche doit prendre la mesure du désastre du 21 avril : il ne s'agit ni d'un accident, ni d'un malentendu. Certes, les causes de la défaite sont nombreuses. Mais, pour en tirer les leçons, nous devons partir de quelques constats lucides.

D'abord, il n'y a pas eu de dynamique à droite. Avec 19% des voix, Jacques Chirac réalise le plus mauvais score d'un candidat sortant à l'élection présidentielle depuis le début de la Ve République. La droite toute entière est également affaiblie. Ses candidats n'ont regroupé ensemble que 40,56 % des voix. La gauche en a totalisé 42,96 %, et c'est pourtant elle qui subit une déroute politique.

Oui, c'est la gauche qui a perdu. Le 21 avril, notre candidat réalise le plus mauvais score que le parti socialiste ait jamais obtenu à l'élection présidentielle. L'éparpillement des voix entre les candidats de gauche atteint un niveau sans précédent : la gauche s'est émiettée. En outre, son centre de gravité s'est déplacé, vers la gauche : le PS regroupe moins de la moitié du total des voix de gauche. Lionel Jospin a fait les frais de ce double mouvement, perdant 2,5 millions de voix par rapport à 1995. Chez les ouvriers, les jeunes, les employés, les fonctionnaires, le décrochage est très net.

Une orientation a été sanctionnée

Le mouvement socialiste européen est certes divers. Mais une même orientation domine toute la social-démocratie européenne : le socialisme d'accompagnement. Au mieux, celui-ci prétend encadrer la mondialisation libérale. Mais il n'y parvient jamais lorsqu'il est au pouvoir. Cette orientation a été lourdement sanctionnée. Il est urgent de la remettre en cause.

Le parti socialiste français faisait jusqu'ici figure d'exception. Jusqu'à ce jour, dans les textes comme dans la pratique, c'est le " mi-chèvre mi-chou " qui domine. Certes, le PS est le parti des 35 heures, de la CMU, de l'APA. Mais il est aussi celui de la ratification du traité d'Amsterdam, de la baisse de l'impôt sur le revenu, de la prime pour l'emploi, de l'ouverture du capital de France Télécom.

Aujourd'hui, dans la direction du PS, le poids des idées sociales-libérales est considérable. Pourtant, nous pensons que l'écrasante majorité des militants ne partage pas ces thèses. C'est avec ce décalage que nous voulons en finir. Voilà l'enjeu du débat qui s'ouvre aujourd'hui et qui doit se conclure en mai au congrès de Dijon.

Une clarification urgente et nécessaire

L'offensive libérale dans le monde ne s'est pas interrompue un seul instant. Elle peut compter aujourd'hui sur le zèle actif du gouvernement de droite.

Cette offensive, nous savons quelle est son origine : elle découle des mutations du capitalisme transnational, de sa tendance spontanée à tout transformer en marchandise et à appauvrir l'activité humaine en la subordonnant aux seuls critères de l'accumulation, du profit et de la financiarisation. A l'échelle du monde, celui-ci provoque des déséquilibres croissants et des dégâts considérables : nations ruinées par les mouvements de la finance, explosion des inégalités, catastrophes écologiques… L'ordre du monde qu'il dessine (mais il faudrait plutôt parler de désordre) consacre la domination impériale des États-Unis d'Amérique, dont l'aveuglement menace in fine la paix et la liberté des peuples. L'actualité immédiate en témoigne : quel que soit l'avis du Conseil de Sécurité, la guerre préventive contre l'Irak défendue par George Bush est lourde de menaces pour le monde.

C'est donc à une confrontation de grande ampleur que les socialistes doivent répondre. A l'échelle du monde, il nous faut construire un nouvel internationalisme et en finir avec l'impuissance bien-pensante de l'Internationale Socialiste. Dans notre pays, il nous faut expliquer et affronter la politique libérale du gouvernement Raffarin, qui a démontré en quelques mois sa volonté de s'attaquer à notre modèle social. Enfin, notre projet doit montrer que le capitalisme de notre époque ne constitue en rien un " horizon indépassable ".

Nouvel internationalisme, opposition résolue à la droite, renouveau du socialisme : il n'y aura de gauche crédible qu'au prix de cette ambition globale. Ne croyons pas qu'il suffise d'attendre le retour automatique d'un miraculeux balancier électoral qui nous ramènerait aux responsabilités aussi promptement qu'il nous en a chassé. Il n'y aura pas de reconquête sans combat. Pour le peuple de gauche, l'alternance à la droite n'a de sens que pour faire vivre une alternative au libéralisme.

En outre, à supposer qu'elle survienne par défaut, une simple alternance de gestion renforcerait le désenchantement démocratique qui mine notre société. Nous nous installerions alors durablement dans un système à l'américaine où une équipe de gestionnaires chasse l'autre sans qu'au fond rien d'essentiel ne soit véritablement remis en question. Cette évolution ferait peser de lourdes menaces sur notre démocratie et renforcerait dangereusement l'extrême droite.

Quelques questions que nous devons trancher

Nous souhaitons que notre prochain congrès soit celui de la clarification. Il est donc temps que les militants se prononcent sur quelques points essentiels.
 Clarifier sur la mondialisation :
Une confusion est méthodiquement entretenue entre la modernité des techniques, l'extension universelle des échanges, et leur finalité marchande, profondément inégalitaire et antidémocratique commandée par la mondialisation libérale. Les socialistes devraient pourtant les distinguer. Car l'ordre du monde que nous voulons construire passe par une contestation sans équivoque de la mondialisation libérale. Comment faire autrement s'il s'agit d'imposer le respect des normes sociales, sanitaires et écologiques avant celles du commerce, de reconnaître et protéger les biens communs de l'humanité, de mettre en œuvre la taxation des capitaux spéculatifs, d'annuler la dette des pays du Sud ?
C'est pourquoi nous sommes aux côtés de tous ceux qui luttent contre le libéralisme à l'échelle de la planète. A nos yeux, la place des socialistes est claire : à Porto Alegre, pas à Davos !

 Clarifier sur l'Europe :
Là encore, il faut sortir de la confusion entre l'idée que nous nous faisons de l'Europe et la réalité de celle qui se construit. Loin d'être " politiquement neutre ", l'Union européenne repose sur des institutions précises : Traité d'Amsterdam, pacte de stabilité, organisation des pouvoirs sans Parlement souverain… Pouvons-nous réorienter l'Europe avec une telle base ? Hier, nous nous réjouissions que 13 pays de l'Union européenne sur 15 aient à leur tête un gouvernement à majorité ou à participation socialiste ou social-démocrate. Qu'est-ce que cela a changé au cours de la construction européenne ? En réalité peu de choses. Celle-ci reste engagée dans une impasse démocratique et mène à la régression sociale. Là encore, nous pensons qu'il faut le dire clairement : nous n'adhérons pas au contenu actuel de la construction européenne car nous savons que la dérégulation, qui en est le principe, s'oppose à tout progrès démocratique et social. En conséquence, nous refusons que l'élargissement de l'Europe se fasse tant que nous sommes dans ce cadre. Nous déplorons enfin que des socialistes s'associent aux banquiers centraux pour défendre le Pacte de stabilité budgétaire.

 Clarifier la question de notre base sociale  :
Qui avons-nous vocation à défendre et à représenter ? Cette question donne lieu à des considérations souvent brumeuses au sein de notre parti sur la place incontournable des " classes moyennes ". Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces théories ne rendent pas compte de la réalité sociologique de notre pays. Rappelons ici que les salariés constituent l'immense majorité (88 %) de la population active. Parmi eux, on compte 16 millions d'employés et d'ouvriers. Et l'homogénéisation de la condition salariale se renforce, salaires, droits, et conditions de travail se resserrent, contrairement à la thèse de la " fragmentation " du monde du travail, prétexte au renoncement et à la confusion. Notre programme, nos pratiques militantes, le recrutement de nos dirigeants, doivent être à l'image de cette réalité. Il ne nous faut pas seulement " parler des travailleurs ". Nous devons traduire leurs aspirations, leur redonner la parole et toute leur place dans notre parti.

 Clarifier notre vision de la redistribution :
Nous disions en juin 1997 que notre priorité était la construction d'un meilleur équilibre entre salaires et profits. Cinq ans plus tard, les inégalités de revenus n'ont pas régressé. Est-ce devenu impossible ? Devons-nous renoncer à modifier le partage actuel des richesses ? Assez de résignation ! Cet objectif reste le cœur du combat socialiste. De même, face aux attaques menées par la droite contre les salaires (désindexation du Smic de l'évolution du pouvoir d'achat notamment), nous ne défendons pas l'impôt négatif, ou " prime pour l'emploi ", dangereux pis-aller qui enferme des millions de personnes dans une trappe à bas salaires. Nous défendons l'augmentation des salaires, la fonction redistributive de la fiscalité, le maintien et l'approfondissement de notre système de protection sociale, le service public et l'action publique.

 Clarifier notre position sur les services publics :
Partout, le service public est durement attaqué. Pourtant, l'avenir radieux promis par les libéraux avec la dérégulation tourne au cauchemar : hausse des prix, dégradation de la qualité, mise à mal du principe d'égalité, catastrophes financières. L'intrusion d'intérêts privés dans le capital des entreprises de service public enferme leur gestion dans le court terme et la rentabilité immédiate. Au final, ce sont toujours les mêmes qui paient : personnels " dégraissés ", clients captifs, contribuables appelés à la rescousse pour financer les pertes. Nous refusons de voir les services publics livrés à la marchandisation, les territoires livrés à la loi du profit, l'égalité d'accès bafouée. C'est pourquoi nous nous opposerons fermement à la privatisation partielle d'EDF prônée par la droite. Mais cette politique est défendue par certains dirigeants du PS. Qui parle au nom de tous ? Là encore, il faut trancher.

 Clarifier sur les 35 heures pour tous :
Des responsables de notre parti ont estimé publiquement que les 35 heures étaient une des causes de notre défaite. C'est un contre-sens : plusieurs millions de salariés ont ressenti ces 35h comme une conquête, mais, hélas, plusieurs autres millions de salariés, notamment ceux des petites entreprises n'en ont pas profité. S'il n'y a eu que 400 000 emplois créés, c'est faute de mesures systématiques d'extension. C'est parce que des brèches sont restées ouvertes à la flexibilité, à l'annualisation, aux compte-épargne temps, aux forfaits jour. C'est parce que les durées maxima n'ont pas été baissées et les heures supplémentaires n'ont pas été rendues plus coûteuses que l'embauche. C'est pourtant à cela que la droite s'attaque en premier. Faut-il lui donner en partie raison en nous déclarant favorables à " l'assouplissement " des 35 heures ? Pour notre part, au contraire, nous militons pour que des normes sociales nouvelles les encadrent davantage et permettent, au sein des entreprises, un réel partage des gains de productivité et un vrai supplément de temps libéré. Pour nous l'extension du temps libre face au temps contraint est, avec le partage des richesses, une dimension essentielle du combat socialiste.

 Clarifier notre position sur les retraites :
Les fonds de pension avaient la cote quand le CAC 40 culminait à 7000 points. Aujourd'hui, la Bourse n'en finit pas de s'enfoncer dans les bas-fonds, mais les défenseurs de la capitalisation n'en ont pas pour autant perdu leurs certitudes. Soucieux de ne pas se faire prendre, ils avancent masqués en demandant simplement la création d'un " troisième étage " pour les retraites. Mais qui peut ignorer que ce " troisième étage ", en germe dans l'épargne salariale, ne manquera pas de détourner les ressources de la retraite par répartition ? Livrer notre système de retraite aux fonds de capitalisation, c'est s'exposer à la ruine des petits épargnants qui a déjà frappé les salariés anglais et américains. Là encore, il faudra dire si le Parti socialiste est favorable au financement partiel des retraites par des fonds d'épargne salariale comme certains de ses dirigeants le défendent. Pour notre part, nous ne pensons pas que les acquis de la retraite par répartition, construits dans l'après-guerre et élargis par la retraite à 60 ans, soient devenus aujourd'hui des luxes infinançables. La clarification sur ces points est une condition de notre présence efficace aux côtés des salariés, dès l'année qui vient, dans la bataille pour défendre les retraites.

 Clarifier sur la République :
La République a bonne presse chez les socialistes. Mais dès qu'il s'agit d'entrer dans la pratique, c'est la confusion qui règne. Il est en effet difficile d'accorder l'exigence républicaine d'égalité devant la loi et la tentation particulariste. De même, on ne peut à la fois affirmer son attachement à la laïcité et encourager certaines dérives communautaristes. Enfin, il ne peut y avoir de progrès véritable de notre démocratie sans remise en cause de sa dérive oligarchique.
C'est pourquoi nous pensons que le Parti socialiste doit remettre en cause les institutions obsolètes de la Cinquième République. Leur logique présidentialiste nous a en effet conduit à bien des déconvenues. En a encore témoigné l'inversion du calendrier électoral. Il faut redonner une place centrale au Parlement, permettre l'expression de tous les courants de pensée pour lutter contre l'abstention, assurer une participation effective des citoyens à la vie publique. Nous sommes donc partisans de l'instauration d'une Sixième République.

 Clarifier sur l'écologie :
Le retard culturel et idéologique des socialistes sur la question écologique est considérable. Il nous coupe d'un nombre croissant de citoyens, qui font mieux que nous le lien entre l'aggravation de la crise de l'écosystème planétaire et la domination des normes libérales. Pour nous, le combat antilibéral est indissociable du combat écologique. Les résultats piteux du sommet de Johannesburg l'attestent une nouvelle fois. C'est pourquoi le développement durable, la protection de notre environnement, la sûreté alimentaire, doivent être abordées comme des obligations de service public. Il n'y a pas de solution marchande à la préservation de l'écosystème. Le mouvement socialiste doit donc considérer l'écologie comme partie intégrante de son combat.
Quel qu'en soit le sujet, et ces quelques exemples n'épuisent pas le débat, la clarification que nous appelons de nos vœux ne peut venir que du vote des militants. Il s'agit, pour nous tous, de trancher entre des orientations contradictoires.

Sans idées claires, pas d'action efficace.

La responsabilité des socialistes

Le PS reste le parti pivot de la gauche française. Il peut être l'artisan de son rassemblement. Car plus que jamais, l'unité de la gauche reste un impératif stratégique. Elle ne sera possible qu'autour d'orientations claires et ancrées à gauche. Qui peut croire en effet que nos partenaires, leurs électeurs, et au-delà tous ceux qui participent au mouvement social, se résigneront à accompagner un projet socialiste multipliant les concessions au libéralisme ?

En déplaçant le centre de gravité du PS vers la gauche, nous éviterons que s'installe une fracture insurmontable entre une gauche confinée dans la gestion et une autre vouée à la contestation. Une telle évolution condamnerait l'ensemble de la gauche à l'impuissance.

Nous voulons également que notre parti assume sa responsabilité d'opposant à la droite. Celle-ci doit être ferme et résolue. Les acquis sociaux aujourd'hui mis en cause méritent d'être défendus bec et ongles. Nous ne craignons pas, comme certains de nos camarades socialistes, l'accusation d'opposition systématique. Le soupçon d'accointance serait bien plus disqualifiant !

Notre combat contre la droite sera d'autant plus efficace qu'il s'appuiera sur le mouvement social. Aurions-nous battu la droite en 1997 sans le formidable mouvement de défense du service public et des retraites de novembre-décembre 1995 ?

Tout ceci est possible, si nous reconstruisons un parti militant, vivant, en phase avec les luttes sociales, à la pointe des combats démocratiques.

Les combats qui nous attendent sont très difficiles. Ils sont éminemment politiques. Ni les regroupements générationnels ni les arrangements d'appareil ne sont à la hauteur de ces enjeux. Il s'agit de gagner la confrontation entre progressistes et libéraux pour un nouvel horizon de civilisation. Il s'agit d'empêcher l'extrême-droite de se poser en unique recours aux souffrances provoquées par le libéralisme. Il s'agit d'ouvrir une voie d'espoir et de reconquête pour toute la gauche.

Avec toutes celles et ceux qui partagent notre démarche, sans aucune exclusive, nous voulons relever ce défi.


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