Engagements Socialistes

Contribution au Congrès de Grenoble de novembre 2000,
présentée par Nouvelle Gauche


 
Militants socialistes se reconnaissant dans l’action de Lionel Jospin, jeunes pour la plupart, nous avons souhaiter aborder à travers la contribution " Engagements socialistes " trois grandes questions qui seront au cœur des débats du congrès de Grenoble et du projet de la gauche pour la décennie à venir : celle de l’identité socialiste, celle de l’internationalisme et celle du contrat social.

Partout dans le monde, la gauche réformatrice débat des fondements théoriques d’un socialisme adapté à notre temps et aux attentes de nos concitoyens. Nous devons y prendre toute notre part en sachant lutter avec courage contre les " airs du temps " et les modes conformistes de cette fin de siècle dont la douce musique ne masque souvent que les profondes capitulations.

Plus que jamais, nous pensons que la définition su socialisme se confond avec la volonté de réaliser une démocratie la plus complète possible, exercée par tous dans tous les domaines de l’activité sociale. Aussi, la cohérence nous demande de dénoncer inlassablement les inégalités qui empêchent cet idéal d’aboutir, et surtout d’y remédier concrètement. Quoi qu’il en coûte, nous devons donc rester fidèles à Jean Jaurès selon lequel  " être socialiste, c’est d’abord chercher la vérité et la dire ".

I/ Aux sources de nos engagements

A chaque transformation importante de l’économie capitaliste, de nombreux " porte-voix " de l’idéologie dominante annoncent la fin des " vieilles idées ". Comme par hasard, le terme de " socialisme " est alors le premier à être vilipendé, considéré comme archaïque, ne correspondant plus aux nouvelles réalités sociales. Ce fut le cas dans les années vingt, trente, soixante, et bien sûr, lors des deux dernières décennies, à la lumière desquelles certains voudraient consacrer le libéralisme comme le seul corpus idéologique viable.

Pour notre part, nous revendiquons toujours l’appellation de socialistes. D’abord parce qu’en un peu plus d’un siècle, le socialisme a démontré qu’il n’est pas qu’une idée fixe, mais d’abord une attitude politique, une méthode d’analyse, et au final une pensée libre, capable de se renouveler. Face aux nouveaux défis qui se présentent, il nous appartient de réaffirmer, dans la fidélité à nos principes, la primauté des valeurs collectives, de la solidarité sociale et de l’émancipation démocratique. Ces trois grandes questions politiques, qui ont animé le mouvement socialiste selon des modalités et des rythmes différents en Europe et dans le monde, restent d’une actualité brûlante dans un contexte où les aspirations individualistes supplantent souvent les comportements citoyens, où la puissance des politiques redistributives ne suffit plus à répondre aux inégalités sociales, où la sphère politique est parfois conduite à abdiquer d’elle-même son pouvoir démocratique.

La lutte contre les phénomènes de domination politique, économique ou sociale, demeurent à la source de nos engagements. Avec la montée en puissance de la mondialisation, nous croyons plus que jamais que l’explication des injustices du monde se trouve dans l’analyse des divers processus de domination, au premier rang desquels se situe la domination économique.

A/ Un regard critique sur l’histoire et l’actualité de la gauche

  1. Contre les tentations autoritaires
    Il est devenu admis que le 20ème siècle s’est achevé avec la chute du Mur de Berlin, la fin de l’autocratie soviétique marquant ainsi le début d’une nouvelle ère politique et historique. Socialistes, nous ne devons jamais oublier comment un enfer totalitaire a pu naître au nom d’idéaux qui ont les mêmes racines que les nôtres, ni l’aveuglement qui l’a souvent conforté. Il nous faut ainsi toujours rester vigilants pour que les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets, que l’analyse ne devienne jamais un dogme, le Parti, une Église, et les responsables politiques des prêtres sacrés, car alors, la liberté disparaît, l’esprit du socialisme n’est plus, et la dictature s’installe inévitablement.

    De même, nous refusons de voir dans le repli nationaliste, fût-il habillé d’oripeaux républicains, la solution aux défis du moment. Ce " raidissement " national-républicain nous paraît aussi dangereux qu’il peut sembler séduisant par ses rappels à un prétendu " âge d’or républicain ". Les conséquences pratiques de cette pensée nostalgique vont à l’évidence à l’inverse de notre conception du progrès, qui n’oppose pas l’Europe à la France, l’État à la société, ou l’ordre à la justice, et qui surtout ne renonce pas au clivage droite/gauche.

  2. Contre les tentations incantatoires
    En faisant échouer, il y a peu de temps, une proposition symbolique de mise à l’étude d’une taxe sur les mouvements de capitaux au niveau européen, quelques députés européens d’extrème-gauche ont fait la démonstration par l’absurde de l’impuissance et de l’inutilité en politique. Contre la tentation du nihilisme et l’impuissance, notre choix est fait : insensibles au romantisme révolutionnaire, nous avons choisi la voie de la réforme permanente et des avancées concrètes.

    De même, dans notre propre camp, un autre travers caricatural menace constamment le mouvement socialiste : celui du " gauchisme de congrès ". Devant la recherche de sens de nombreux militants politiques, certains s’imaginent que le fait de posséder le discours le " plus à gauche ", par l’utilisation approximative de termes idéologiques mal maîtrisés, est le plus sûr moyen de " gagner " des adhérents à leur cause. Souvent déconnectée de la réalité, toujours opportuniste, cette attitude " néo-molletiste " n’est pas nouvelle dans l’histoire du socialisme français, mais elle s’est toujours traduite par la trahison des espérances, les désillusions, le cynisme, et enfin la débâcle politique.

  3. Contre les tentations libérales
    L’arrivée de Tony Blair à la tête de la Grande-Bretagne en mai 1997 était un vrai motif de joie et de soulagement pour tous ceux qui attendaient la défaite du " thatcherisme ", sans doute la pire incarnation de l’idéologie libérale des années quatre-vingt. D’ailleurs, à certains égards, la politique menée depuis bientôt trois ans a incontestablement apporté un peu plus de justice dans quelques domaines, même si elle ne s’attaque pas frontalement aux ravages de l’ultra-libéralisme, notamment dans les services publics et les politiques sociales. Au-delà des contraintes qui peuvent peser sur son action nationale, Tony Blair prétend cependant théoriser sa vision particulière de la social-démocratie comme une " troisième voie " entre socialisme et libéralisme, applicable à tout le camp progressiste. Cette fuite en avant dans un soit-disant modernisme idéologique nous inquiète, car elle semble, par l’abdication de tout volontarisme politique et de toute velléité de régulation de la puissance publique, constituer un abandon de la base même du socialisme.

    Comment peut-on en effet se prétendre " moderne " quand on tient pour secondaires, dans ses propres fondements politiques, l’accroissement fulgurant des inégalités, l’existence d’intérêts sociaux parfaitement contradictoires, et l’appropriation croissante du pouvoir réel par les intérêts financiers ? Comment peut-on se prétendre " de gauche ", voire même seulement " progressiste ", lorsque l’on ne tient pas pour prioritaires la redistribution des richesses et le soutien aux plus faibles par des mécanismes de solidarité collective ? Pour nous, le socialisme démocratique constitue déjà en soi une troisième voie, un modèle de société à part entière entre un collectivisme autoritaire et un libéralisme débridé aux conséquences tout aussi anti-démocratiques à nos yeux.

B/ Une fidélité aux fondements du socialisme français

  1. Une critique radicale du capitalisme
    Il fut une époque (pas si lointaine) ou toute critique faite au système économique actuel était considéré comme une posture nostalgique de vieux léniniste. Et pourtant… livré à sa toute puissance depuis la chute du stalinisme, le capitalisme exacerbe des comportements que l’on pensait oubliés depuis le début du 20ème siècle : dérégulation forcenée, accroissement des inégalités, mépris du politique… le vieux discours libéral a su se donner une nouvelle jeunesse. Il ne s’agit pas pour nous de refuser toute évolution des structures économiques, et encore moins de nier les incontestables progrès du niveau de vie dans de larges parties du monde, mais nous refusons d’être dupes des discours simplificateurs glorifiant l’économie de marché. Si celle-ci est aujourd’hui un mode d’allocation des ressources que nous reconnaissons et acceptons parce qu’elle a prouvé son efficacité, nous continuons de trouver le sens de notre combat dans la lutte contre toutes les dominations qu’entraîne le capitalisme. Plus que jamais, l’intérêt des détenteurs de capitaux semble être la logique dominante du système ; plus que jamais nous voulons, contre lui, transformer la société vers plus de démocratie et d’égalité réelles ; plus que jamais, nous voulons lui opposer un autre système de valeurs politiques, culturelles et sociales.

  2. Un ancrage militant dans le mouvement social
    Pour nous, l’action politique ne se résume pas à l’engagement politique. Le champ institutionnel est capital pour traduire nos aspirations en actes, mais nous savons que s’il n’est plus alimenté par la confrontation à la réalité de la vie sociale, la gestion technocratique à court terme devient son seul horizon. Aussi, nous attachons une importance tout aussi déterminante à l’écoute du mouvement social qu’à notre action en son sein. A travers les syndicats, les associations, les mutuelles, nous savons que souvent, l’engagement dans la société contribue à faire évoluer les mentalités, à en faciliter l’expression, à produire du lien social, et à modifier les rapports de force qui permettent ensuite les victoires politiques de la gauche. Moteur de l’action collective, irrigué par les débats intellectuels, le mouvement social est également souvent porteur d’idées novatrices (taxe Tobin, Pacs…). Lorsqu’il repose sur des formes d’organisation originales, il attire aussi de nouveaux engagements. Toute tentative d’instrumentaliser le mouvement social serait vaine et compromettrait son utilité, mais il est temps de dépasser les frontières anachroniques et les méfiances centenaires entre la gauche sociale et la gauche politique, qui ont fondé une exception française dont nous ne pouvons pas nous satisfaire.

  3. Une adhésion socialiste aux valeurs républicaines
    Il y a bientôt un siècle, le véritable fondateur du socialisme démocratique français, Jean Jaurès, théorisait la synthèse entre Socialisme et République. Pour lui, la démocratie doit, bien sûr, s’exercer dans le domaine politique, mais également dans le domaine économique. L’égalité ne doit pas se résumer à quelques droits formels mais être recherchée constamment dans son aspect concret, réel, dans une pratique riche et exigeante de la citoyenneté. Finalement, le socialisme devient pour lui " la démocratie jusqu’au bout, la République accomplie ". Loin d’être consensuelle, cette conception de la " République sociale " reste un héritage à faire vivre, et nous en tirons trois conséquences :

     Nous ne devons jamais refuser une avancée " formelle " des droits, de la démocratie ; nous savons bien que la reconnaissance légale des droits ne suffit pas à les rendre concrètement existants, mais qu’elle en est souvent la condition nécessaire : c’est tout le sens de notre combat contre les discriminations.

     Nous avons à promouvoir une pratique active de la citoyenneté, fondée sur une conception laïque et démocratique de la société, et encourageant l’engagement individuel de chaque citoyen au service de sa collectivité.

     Nous devons réaffirmer le rôle de la puissance publique (État ou autre), non pas par culture " étatiste " (l’action étatique ne doit rester qu’un moyen), mais parce que la recherche de l’intérêt général et la réduction des inégalités trouvent en lui un instrument privilégié du progrès.
  4. Une action résolument internationale
    Notre engagement de socialistes ne saurait être réductible à la sphère nationale. D’abord parce que la solidarité internationale pour les causes démocratiques est un moteur essentiel de l’action socialiste. Nous n’oublions pas la dure leçon qu’a été pour nous l’abandon par la gauche au pouvoir dans les années quatre-vingt et quatre-vingt dix d’une conception réellement progressiste de sa politique internationale, pour sombrer dans le cynisme le plus complet, notamment en Afrique. Pour nous, l’internationalisme constitue aussi une bonne garantie de renouvellement de la pensée socialiste, grâce aux confrontations d’expériences qu’il suggère ; nous continuons de croire que l’Internationale Socialiste peut être ce creuset où l’on forge une pensée globale pour le monde du XXIème siècle, plutôt qu’une improbable et fumeuse " Internationale du Centre Gauche ".
internationalisme

II/ Pour un nouvel Internationalisme

A/Les ravages du libéralisme mondialisé

  1. L’explosion des inégalités
    Aujourd’hui, la répartition de la richesse est de plus en plus inégalitaire au niveau de la planète, les cent plus grosses fortunes personnelles étant égales à la somme des PNB des vingt pays les plus pauvres. Les écarts entre le Nord et le Sud ne cessent de s’accentuer. Un milliard d’hommes, de femmes et d’enfants souffrent encore de malnutrition. Un tiers de la population du Tiers-Monde n’a toujours pas accès à l’eau potable. Les maladies tropicales sont la première cause de mortalité dans le monde avec 17 millions de décès chaque année.

    A côté de ce déséquilibre mondial grandissant, les inégalités tendent à se creuser au sein de chaque société. Dans les pays du Sud, chaque pays supporte une " élite ", souvent totalement inféodée à des intérêts économiques occidentaux, vivant dans l’aisance, voire dans la richesse. Dans les pays développés, l’écart se creuse imperturbablement entre ceux à qui on promet de hauts revenus, une forte valorisation sociale et un travail qui se mesure d’autant moins en temps qu’il est librement organisé, et ceux qui sont relégués à des tâches répétitives, souvent difficiles, et à qui ne sont promis que des sous-statuts, voire pire, l’exclusion de toute activité. Sans tomber dans la caricature des " deux cent familles ", la richesse semble bien se concentrer toujours de plus en plus entre quelques mains, et avec elle, le pouvoir réel.

  2. La démocratie menacée ?
    Voter a-t-il encore une utilité ? Au vu de la baisse tendancielle du nombre de votants dans les pays démocratiques (pour atteindre le record de moins de 50 % du corps électoral aux États-Unis), les citoyens semblent de plus en plus répondre par la négative. Cette attitude se comprend. A quoi sert-il de s’investir politiquement quand ceux qui semblent diriger la planète ne sont plus les représentants légitimes des peuples ? A quoi sert-il de s’intéresser à la conduite des affaires publiques quand une décision d’investisseurs financiers pèse plus lourd que la volonté générale ? Par concessions idéologiques successives, les États cèdent de plus en plus de leurs prérogatives, abdiquent leur pouvoir régulateur, pour les transférer implicitement aux marchés ou à des organismes prétendument " indépendants ", en fait aux ordres des élites libérales. Inévitablement, cette situation développe des schémas mentaux individualistes et une culture de renoncement à tout espoir collectif.

  3. Le triomphe de l’idéologie libérale ?
    Beaucoup semblent s’étonner de la recrudescence de la violence dans les secteurs les plus en difficulté de notre société. On pourrait surtout s’étonner qu’il n’y en ait pas plus ! Car en effet, les ravages du libéralisme conditionnent également une certaine culture dominante qui standardise les comportements. Quand les valeurs à la mode dans notre société, complaisamment véhiculées par les médias de masse, semblent être la compétition entre les individus, la loi du plus fort, le rejet des règles collectives, la marchandisation sans limite des rapports sociaux et la domination du plus riche (qu’importe les moyens d’accéder à ces richesses), quand la solidarité est méprisée comme un concept " ringard " et l’égalité considérée comme une idée de premier communiant, il ne faut plus s’étonner que ceux qui sont les plus fragiles socialement appliquent à la lettre et sans scrupules l’exemple venu du " haut ". Ainsi, le repli sur la sphère privée, sur l’individu, le refus des règles sociales, tendent à devenir des comportements généralisés, qui parfois dégénèrent dans le recours à la violence, et qui renoncent surtout à mettre en question les dysfonctionnements structurels de la société.

B/ Pour des régulations à l’échelle planétaire

En cherchant à contrer les logiques à l’œuvre dans la mondialisation, l’erreur serait de vouloir se replier derrière des vertus nationales et protectionnistes. Illusoire, cette stratégie serait également contre-productive par rapport à d’autres enjeux de solidarité mondiale, et condamnerait toute construction politique européenne.
  1. Pour une mondialisation contrôlée et orientée
    La mondialisation est une réalité objective, qui n’est pas le résultat des seules logiques économiques. A plus d’un titre, le progrès humain (technique, culturel) en est le responsable et souvent le bénéficiaire. C’est pourquoi le repli sur soi, dans une logique protectionniste, n’est ni possible (en tout cas pas sans conséquences sérieuses sur notre niveau de vie) ni souhaitable (car la mondialisation est aussi un puissant facteur de croissance). Comme pour l’Europe, qui constitue à la fois un niveau concurrentiel, régulateur, et protecteur pour nos intérêts, nous devons favoriser la constitution d’ensembles économiques régionaux qui permettent d’encadrer la croissance, de veiller aux aspects sociaux, et de préserver un climat de coopération pacifique.

    Compte tenu des réalités de la mondialisation, il serait tout aussi injuste qu’inefficace de confier la régulation économique internationale aux seuls G8, G20 ou à tout autre club de pays riches ou diplomatiquement puissants. Celle-ci doit revenir au contraire à une instance globale, garante du respect des droits et de la souveraineté de chacun des pays du monde.

    Un Conseil de Sécurité Economique est nécessaire. Il serait rattaché à l’ONU pour que sa légitimité soit incontestable, fonctionnant selon des règles démocratiques, composé de responsables politiques, ayant pour mission d’orienter les institutions ou les groupes multinationaux intervenant dans le domaine économique (FMI, Banque Mondiale, OMC, CNUCED…). Sa mission principale serait de satisfaire les besoins fondamentaux des populations (accès à l’eau, auto-suffisance alimentaire, santé publique, éducation, infrastructures…). A lui de fixer des règles à moyen et long terme, d’intervenir dans les crises financières, de promouvoir des logiques de développement grâce à certaines agences spécialisées de l’ONU et autres organisations agissant selon des règles fixées par des organes politiques.

  2. Pour la régulation de l’économie au service de la croissance et du développement
    Cette régulation est nécessaire pour les pays du Sud, qui sont pour la plupart figés dans une situation de non-développement, tant du fait des recettes économiques ultra-libérales infligées par certaines organisations internationales, que par l’incapacité ou la corruption de leurs classes dirigeantes. L’égalité dans les rapports commerciaux internationaux n’est peut-être qu’un vœux pieux, mais il appartient à des instances internationales de rendre compatibles les règles du commerce international avec les impératifs du développement, en accordant des moyens spécifiques aux PVD : à moyen terme, les intérêts des unes comme des autres doivent se rencontrer naturellement. C’est le rôle d’une OMC rénovée dans son fonctionnement que d’y veiller.

    Cette régulation doit permettre un équilibre plus juste entre l’économique et le social : certains biens ou services ne peuvent être considérés comme économiques (c’est le cas de ceux des secteurs de la culture, de l’éducation, de la santé…) et doivent faire l’objet d’une exception dans les règles de libre-échange ; d’autres ne peuvent être abordés dans une négociation internationale sans la prise en compte de normes sociales élémentaires qui permettent autant de moraliser la production que de lutter contre le dumping ; surtout, la transparence doit être totale sur les transactions, en excluant tout paradis fiscal. La négociation n’en sera que plus aisée si elle intervient entre des ensembles régionaux.

    Enfin, en matière de régulation du système financier international, les modalités de la " taxe Tobin " doivent maintenant faire l’objet d’une étude précise de faisabilité. Si celle-ci, conçue dans les années 70, n’est peut-être pas tout à fait adaptée aux caractéristiques actuelles des mouvements de capitaux, il n’empêche que ses objectifs sont justes et doivent nous guider dans la recherche de solutions comparables, tant pour la stabilisation du système financier que pour la mobilisation de fonds vers le développement. Dans le contexte actuel, l’Europe doit être en mesure de faire des propositions dans ce sens.

  3. Pour une Europe puissance
    Outil potentiel de régulation économique et politique face à la mondialisation ultra-libérale, l’Europe doit être un nouvel espace de souveraineté pour être pleinement démocratique. Nous soutenons que l’Europe n’a aujourd’hui de sens que dans l’exercice concret de la démocratie, au service de la paix et de la justice sociale. C’est ainsi que nous nous engagerons résolument dans le transfert et le partage de notre souveraineté nationale.

    Pour être pleinement politique et démocratique, l’Europe devra chercher à formaliser constamment l’intérêt général qui fonde sa raison d’être. C’est dans le cadre d’institutions politiques plus démocratiques et plus responsables qu’elles devront s’exprimer, avec un pouvoir politique fort y compris dans les domaines économiques, avec un gouvernement de l’Europe issu du suffrage universel, avec un budget réorienté vers les dépenses de solidarité et d’équipement avec surtout la participation des peuples qui font l’Europe.

    Ces bouleversements dans l’organisation de l’Europe auxquels nous appelons, nous les retrouvons dans les propositions fondatrices et ambitieuses de Joschka Fischer. Ce ralliement au concept de fédération d’États-nations défendu par les socialistes français est le bienvenu, car il permet de relancer la dynamique intégratrice de la construction européenne, sans compromettre le rôle des États, où s’exerce encore la démocratie citoyenne. En prônant qu’une avant-garde montre le chemin, il permet d’envisager sereinement l’élargissement inévitable et nécessaire de l’Union. Ces réformes fondamentales ne rendront que plus nécessaire l’adoption, par l’ensemble des peuples européens, d’une véritable Constitution Européenne, fédérant l’ensemble des textes de référence de la construction européenne, et affirmant les principes et valeurs qui fondent sa communauté de destin.

  4. Pour une démocratie planétaire au service de la paix
    Construite pour et par la Guerre Froide, l’ONU ne répond plus aujourd’hui de façon satisfaisante aux besoins de régulation politique et de maintien de la paix. Le nombre de ses membres a explosé, son conseil de sécurité est figé dans son fonctionnement par les droits de veto, ses moyens financiers et juridiques sont inadaptés, ses agences spécialisées sont souvent décrédibilisées et ses capacités d’intervention militaires sont inexistantes. Il nous faut retrouver l’ambition d’une refonte de l’ONU, mieux assurée dans ses moyens de fonctionnement et d’intervention (avec des sanctions effectives en cas de non contribution financière) et articulée avec des organisations régionales intégrées pour pouvoir intervenir efficacement. Ainsi confortée dans son rôle de maintien de la paix et d’outil de développement, l’ONU doit détenir tous les moyens juridiques et militaires d’agir par l’arbitrage ou la force lorsqu’un État menace son voisin ou la paix internationale, ou opprime tout ou partie de son peuple. Lorsque le droit d’ingérence conduit l’ONU à constater, au terme d’un processus démocratique contrôlé par elle, que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est bafoué, c’est à elle d’assurer une transition pacifique vers l’indépendance.

III/ Vers de nouveaux engagements socialistes

A/ Pour des nouvelles frontières démocratiques

  1. Des règles nouvelles pour la démocratie sociale : un défi pour le syndicalisme
    Les récents débats sur l’épargne salariale ne doivent pas nous détourner de nos perspectives fondamentales : les droits des salariés ne peuvent pas être liés à la détention du capital. La participation des salariés à la vie de l’entreprise doit être confortée par d’autres moyens, d’abord d’association aux décisions de l’entreprise par une vraie représentation dans les conseils d’administration et de surveillance, ensuite d’intéressement systématique aux résultats de l’entreprise. Dépasser l’illusion d’une démocratie d’actionnaires, c’est d’abord refondre les institutions de la représentation des salariés, comme lieux de contre-pouvoir et de codécision dans l’entreprise. L’affirmation de nouvelles sécurités et garanties face à la précarité, du droit à la formation tout au long de l’existence, la traque au sexisme et au racisme dans le monde du travail… sont des axes militants prioritaires pour inventer des droits nouveaux dans le monde de l’entreprise.

    C’est d’abord le travail du syndicalisme. Parce que nous pensons l’engagement syndical indissociable et complémentaire de l’engagement socialiste, nous ne nous satisfaisons pas de la situation du syndicalisme français, encore divisé sur la foi de divergences idéologiques anciennes et souvent dépassées : sa recomposition, plus probable qu’une réunification, est nécessaire.

    Il sera également nécessaire de renforcer le syndicalisme en modifiant les règles de financement et de représentativité, en lui garantissant une place dans les PME, en organisant un vaste rendez-vous électoral social afin de mesurer globalement et régulièrement cette représentativité, et enfin en envisageant la possibilité d’étendre les champs de représentation syndicale aux secteurs non salariés (conseils de quartiers, conseils d’usagers des services publics…), aux côtés des mouvements associatifs.

    L’État et les partenaires sociaux doivent retrouver la voie de la confiance. Parce que nous pensons que la loi n’est pas la somme des intérêts particuliers, fussent-ils portés par des partenaires sociaux, nous réaffirmons que, dans un cadre démocratique, seule l’intervention de la puissance publique garantit l’intérêt général. A elle d’impulser la négociation sociale, d’encourager la médiation au niveau le plus adapté, et au final de conclure au regard des principes généraux édictés. Dans le chantier actuel de modernisation des relations sociales, nous refusons que l’État doive se contenter de valider le produit des négociations entre syndicats et patronat et au besoin d’en financer les mesures : parce qu’elle est l’expression de la souveraineté du peuple, la loi prime sur le contrat ; mais parce qu’elle est un facteur de responsabilité et de dynamique sociale, la négociation doit toujours avoir son espace. C’est dans la recherche de cet équilibre que la gauche doit trouver matière à refonder les relations sociales.

  2. Des institutions rénovées : un enjeu pour notre démocratie politique
    Deux tendances extrêmes caractérisent l’impasse dans laquelle se trouvent aujourd’hui nos institutions politiques. L’État, de son côté, souffre de sa surpuissance théorique : la recentralisation du pouvoir sous la Cinquième République, rendue nécessaire à l’époque par la faillite du pouvoir exécutif, a favorisé l’essor d’une pratique technocratique d’autant plus parfaitement intégrée par les élites politiques que le moule en est commun. On souligne, à juste titre, que le Parlement ne joue plus son rôle : l’Assemblée Nationale par manque de moyens juridiques et matériels ou de volonté de s’en servir, le Sénat principalement par conservatisme militant. Une maîtrise équitable de l’ordre du jour, un renforcement des moyens administratifs affectés au contrôle de l’exécutif, des parlementaires concentrés sur leur mission plutôt que sur leurs intérêts locaux… voilà quelques moyens de renforcer efficacement le rôle du Parlement. Quant au Sénat, s’il entend honnêtement représenter les collectivités locales et contribuer légitimement au débat démocratique, il doit être le reflet de la réalité majoritairement urbaine du pays et accepter une réduction de la durée et du cumul des mandats.

    Aucune de ces améliorations à notre fonctionnement démocratique n’est tributaire d’un changement de régime constitutionnel. Aucune réforme de ce type sur l’organisation des pouvoirs ne sera efficace si l’organisation et le fonctionnement de l’État (y compris déconcentré) ne sont pas repensés, avec le souci de le rapprocher des citoyens et d’améliorer son efficacité : plus que de renforcer son rôle, la priorité est de mieux se servir de l’État.

    A l’opposé, la décentralisation se caractérise souvent par une gestion saine, mais aussi par une organisation politique contestable. L’enchevêtrement des niveaux de décision et de financement, les ruptures d’égalité dans l’application des politiques publiques, et la faiblesse des mécanismes de contrôle de la responsabilité politique (confusion législatif/exécutif, absence de contre-pouvoir réel dans les communes), donnent la mesure des réformes qui doivent être entreprises principalement dans quatre directions : les conditions d’exercice des mandats (durée, cumul, statut de l’élu), le découpage du territoire (rapports entre les différents niveaux de collectivités), la distribution des compétences (spécialisation) et la solidarité des territoires (rôle de l’État dans la réduction des inégalités, accès aux services publics, péréquations financières).

    La citoyenneté politique elle-même doit être renforcée. Processus d’éducation, elle doit retrouver une place prépondérante dans nos institutions, à commencer par l’école. Moyen d’expression, elle doit être encouragée à tous les niveaux, du local au national, et doit accueillir généreusement en son sein : le droit de vote de tous les étrangers résidant régulièrement en France est tout autant la conséquence logique de droits déjà accordés aux européens, qu’une évidente mesure de justice démocratique.

B/ Réaffirmer le contrat social

  1. Donner durablement la priorité à l’emploi
    Fondement des règles de vie commune, le contrat social est sérieusement écorné pour une part importante de la population fragilisée par le chômage et la précarité. En effet, l’emploi reste à la fois, dans les circonstances actuelles, un moyen essentiel de reconnaissance sociale, d’allocation de ressources, et un moyen de réalisation. Ainsi, ceux qui sont hors de l’emploi se retrouvent rapidement à l’écart du contrat social. Par les valeurs qu’elle véhicule et parce que nous refusons de cautionner l’idée absurde d’un chômage incompressible autour de 8 % de la population active, la " société de plein emploi " est l’objectif que nous devons poursuivre.

    En appui à une politique économique résolument tournée vers une croissance durable et à un soutien affirmé au développement de l’économie solidaire, le fort mouvement de réduction du temps de travail doit se poursuivre çà l’avenir au-delà même des 35 heures. La réduction du temps de travail est un moteur de la création d’emplois, mais aussi un levier puissant en matière de nouveaux comportements citoyens par rapport à la place du travail, qui nous conduiront à une " société du temps libéré ". Ce mouvement doit constituer pour nous un projet volontariste, dans lequel chacun aura la possibilité d’organiser sa vie librement, en vertu de droits acquis comme contreparties au travail. La loi instaurant les 35 heures a démontré les avancées considérables rendues possibles dans les entreprises grâce à la dynamique de négociation sociale sans précédent, des gains de productivité records dans les entreprises et les changements dans l’organisation du travail qui sont en train de modifier significativement les modes de vies.

  2. Retrouver le sens de la justice sociale
    Si la gauche peut d’ores et déjà se parer d’un bilan flatteur en matière de créations nette d’emplois, il ne saurait être question de se satisfaire de la situation du marché du travail. 20% de la population active est en intérim, en CDD ou en temps partiel. Le retour à l’emploi s’est souvent accompagné d’une grande précarité dans la nature du contrat ou les conditions de travail : le risque est grand de voir se multiplier les " salariés pauvres " (en France, 6 millions de personnes vivent au-dessous du seuil de pauvreté dont 2 millions travaillent), qui ne disposent pas des mêmes droits que la plupart des autres face au travail, que ce soit en matière de rémunération, d’avancement, de formation, et donc de perspectives de mobilité sociale.

    La dynamique de croissance économique durable qui est devant nous doit profiter à tous, notamment aux moins qualifiés, aux plus âgés et aux femmes qui ont été durablement éloignés d’un emploi. Nous ne saurions nous satisfaire d’un plein-emploi à l’américaine riche en emplois dévalorisants, sous-payés sous prétexte que cette situation est préférable au chômage, qui plus est indemnisé. Nous ne saurions pas non plus accepter des mécanismes autoritaires, comme le PARE version MEDEF. Nous plaidons pour des dispositifs incitatifs associés à des mécanismes de formation continue (sous forme de droit de tirage social) permettant de compenser notablement les effets induits d’un retour à l’emploi (différentiel par rapport au SMIC, seuils d’imposition ou de prestations sociales…) par rapport à toutes les situations de précarité.

    La longue lutte des femmes pour l’accès au monde du travail illustre l’importance de ce combat pour l’emploi. Parce qu’elle permet l’égal accès aux droits, la reconnaissance sociale, l’utilisation équitable du temps libre et l’indépendance financière, l’égalité professionnelle est un outil essentiel de la mixité complète que nous souhaitons promouvoir dans la société. Combat social par les mécanismes d’orientation et de sélection qu’il faut remettre en cause, la mixité est également un combat culturel lorsqu’il s’agit de contester les valeurs dominantes portées par notre société. Combat politique, la promotion de la mixité dans la société entend bousculer les logiques sociales de domination qui fondent la minoration de la place des femmes dans la vie politique ; c’est dans cet objectif que nous soutenons les mesures prises en matière de parité. Combat mixte enfin, les hommes ont aujourd’hui toute leur place dans le féminisme.

    Par ailleurs, contre les dogmes libéraux, nous réaffirmons que l’impôt est porteur d’intégration citoyenne et de justice sociale. Si tout le monde s’accorde aujourd’hui à souhaiter une baisse de la pression fiscale, contrairement à ce que certains affirment, le principal risque pour la gauche, ce n’est pas d’être battu aux élections par les impôts (cela ne s’est d’ailleurs jamais vérifié), c’est d’être battu par reniements de ce qu’elle est. La baisse d’impôts pour la baisse d’impôts ne doit pas devenir le nouvel alpha et omega du projet socialiste. La réforme de la fiscalité doit se faire avec une claire conscience des priorités sociales, avec une ambition redistribution, l’idée de favoriser l’emploi et dans un souci de simplification et de cohérence. Pourquoi par exemple ne pas envisager la suppression de la TH, impôt injuste par excellence, et lui substituer pour les collectivités locales une forme d’impôt sur le revenu. La baisse ciblée de TVA a également fait ses preuves (on pourrait reproduire pour la restauration ce qu’on a déjà fait pour les travaux à domicile) et est préférable à une baisse générale qui n’a que peu d’effets. Les efforts pour favoriser la fiscalité des bas revenus sont à poursuivre. La taxation du capital est insuffisante, notamment au regard du poids proportionnel de la fiscalité sur les ménages les plus pauvres (qui supportent plus lourdement les impôts indirects tels que TVA, TIPP… ou les impôts locaux) ; la taxation des plus-values du capital doit être plus sévère, à l’heure où les produits financiers se multiplient et se diversifient. La fiscalité écologique doit également être concrètement mise à l’ordre du jour.

  3. Conquérir le droit à l’avenir
    Notre combat pour l’exercice de droits réels est au fondement de notre engagement citoyen. Cela exclut toute société à deux vitesses, pour des raisons économiques bien sûr, mais aussi pour des raisons démographiques. Le vieillissement de notre société fragilise évidemment nos régimes de retraites par répartition ; le recours à la capitalisation ne ferait que conforter les inégalités économiques et installer une logique purement spéculative. Le droit à la retraite doit rester appuyé sur des mécanismes collectifs de solidarité (fonds de réserve…), sans exclure les divers mécanismes qui pourront le conforter : augmentation du montant ou de la durée des cotisations, fusion des régimes entre eux, … Nous refusons ainsi une société opposant des retraités toujours plus nombreux et protégés, aux jeunes générations supportant seules les charges de la solidarité.

    Le droit à l’avenir, c’est aussi celui des quartiers que l’on qualifie trop souvent de " difficiles " alors qu’ils sont plus simplement " populaires ", donc incompatibles avec les vertus supposées de l’idéologie libérale dominante. Notre conviction est qu’il ne peut être question de faire preuve de particularisme pour résoudre les problèmes particuliers de ces quartiers. Ce serait entériner la fracture culturelle que les médias et certaines élites ont décrété ; ce serait se rendre se rendre à coup sûr inaudibles de la part de ceux qui demandent d’abord du respect, de l’écoute et de la normalité ; ce serait enfin faire preuve d’une certaine faiblesse dans l’esprit républicain. Nous devons avant tout satisfaire une formidable demande de citoyenneté, que ce soit par l’extension et la promotion du droit de vote, mais aussi par des mécanismes novateurs de démocratie locale. Nous devons ensuite construire une vraie mixité sociale, qui se traduise concrètement dans la politique du logement et de services publics, et qui soit illustrée par les capacités d’animation dans ces quartiers. Nous devons enfin faire preuve de militantisme et encourager celui des autres, car ce qui compromet la vie de ces quartiers, au-delà des problèmes économiques et sociaux, c’est l’absence de lien sociale et de représentation démocratique.

    Mais le droit à l’avenir doit se conjuguer plus globalement. Beaucoup de nos droits nous sont accordés par nos textes fondamentaux, sans qu’ils trouvent toujours une traduction concrète. D’autres nous sont accordés par le travail, ce qui exclut ceux qui en sont privés et qui ne correspond pas à la " marche de l’Histoire ". Nous devons relancer l’idée de droits universels. L’histoire révolutionnaire de nos ambitions démocratiques nous y pousse. C’est le sens de ces ambitions qu’il nous faut retrouver, sans se satisfaire de l’état des choses et des conservatismes. Rien ne peut prétendre être achevé, et notre combat doit trouver des motivations nouvelles dans tous les domaines où le champs de l’action publique est légitime et possible, principalement dans le domaine de la citoyenneté. D’ores et déjà, les vecteurs essentiels de l’apprentissage de la citoyenneté sont menacés par l’extension des valeurs du capitalisme : dans l’éducation, la culture et l’information, les menaces sont réelles lorsqu’elles ne sont pas déjà devenues effectives. Dans ces trois domaines, il ne s’agit pas seulement d’être défensif, mais de concevoir et promouvoir de nouveaux outils, adaptés aux exigences et au fonctionnement de notre société, mais soucieux de faire respecter l’égalité, la neutralité, la laïcité, le libre-accès, et de préserver ainsi la force d’une culture citoyenne plutôt que de se résigner aux attitudes de consommation individualistes.

    Face à ces défis, nous continuons de croire que les services publics joueront un rôle essentiel, car ils constituent l’expression matérielle de l’intérêt général à chaque niveau territorial. Reconnus au niveau européen dans leurs missions et principes, ils doivent être la garantie du droit individuel à l’accès aux biens et services collectifs essentiels. De même, les services publics doivent être un moyen pour réguler le marché, conduire des politiques publiques de redistribution sociale ou territoriale. L’État doit définir clairement le contenu des missions de service public et jouer, avec les collectivités locales, le rôle de régulation et de contrôle sur les opérateurs, qu’ils soient de nature publique ou privée. La définition des services publics doit être évolutive dans le temps et l’espace, en tenant compte des mutations et des besoins de la société, toujours au service de l’intérêt général. La régulation publique ne peut donc se limiter au droit à la concurrence ou à l’action d’experts soi-disant indépendants. L’autorité publique doit être en capacité de rendre des arbitrages entre les intérêts divergents qui concernent les services publics. Enfin, il apparaît nécessaire d’assurer l’existence de véritables contrepoids aux risques de bureaucratie et de technocratie, en aidant au développement des associations d’usagers et en leur assurant une représentation et des moyens d’agir réels.


– Signataires –
Benoît HAMON, responsable national (91)
Jean-Patrick GILLE, premier secrétaire fédéral d'Indre-et-Loire (37)
Régis JUANICO, membre du Conseil National (42)
Gwenegan BUI, président du Mouvement des Jeunes Socialistes
Hugues NANCY, président des Jeunes Socialistes Européens (ECOSY)
Ana Elena LORENZO, vice présidente de l'Internationale des Jeunes Socialistes (IUSY)
Emmanuel COUET, (suppléant au Conseil National, 35)
Delphine MAYRARGUE, (suppléante au Conseil National, 95)
Guillaume BALAS, (délégué national, 75)
Jean-François NOËL, (délégué national, 91)
Emmanuelle PROUET, (délégué national, 75)
André VIOLA, (membre de la Commission Nationale des Conflits, 11)
Franck PUPUNAT, (Secrétaire de section, 01)
Nicolas PAGNIER, (Bureau fédéral, 04)
Yann LIBRATI, (Secrétaire de section, 06)
Patrick SANTI, (Secrétaire section, 06)
Marc ORSATTI, (Bureau fédéral, 06)
Christophe BOUTET, (Conseil fédéral, 09)
André VIOLA, (Conseiller Régional, Secrétaire fédéral, 11)
Claude BOSOM, (Secrétaire fédéral, 11)
Jérôme SOULERE, (Bureau fédéral, 11)
François Xavier BARTHES, (Secrétaire fédéral, 11)
Fleur SKRIVAN, (Bureau fédéral, 13)
Pierre-Alain CARDONA, (Conseil fédéral, 13)
Hervé MAUNOURY, (Secrétaire fédéral, 14)
Marc LECERF, (Maire adjoint de Fleury sur Orne, 14)
Katia NOYER, (Secrétaire de section 17)
Olivier PAGANO, (Maire-adjoint, 18)
Vincent LE MEAU, (Bureau fédéral, 22)
Marc COATANEA, (Secrétaire fédéral, Secrétaire de section, 29)
Matthieu PAUMIER, (Secrétaire de section, 29)
Sébastien HOURNAU, (Conseiller Général, 33)
Julien OLIVIER, (Secrétaire de section, 33)
Hussein BOURGI, (Secrétaire fédéral, 34)
Renaud CALVAT, (Comité régional, 34)
Ronan QUENTEL, (Conseil fédéral, 35)
Benoit WOLF, (61) (Secrétaire fédéral, 37)
Cécile JONATHAN, (Adjointe au maire de Tours, 37)
Florian BORG, (Conseil fédéral, 38)
François GOUYER, (Conseil fédéral, 38)
Benjamin GAILLARD, (Secrétaire de section, 39)
Jean-Michel MIS, (Bureau fédéral 42)
Marie-Pierre LOUVEAU, (Conseil fédéral, 45)
Dylan BOUTIFLAT, (Secrétaire fédéral, 45)
Benoît ARRIVE, (Conseiller municipal, 50)
Eric QUENARD, (Secrétaire fédéral, 51)
Djilali DJAFFER, (Bureau fédéral, 52)
Bertrand MASSON, (Secrétaire fédéral, 54)
Daniel GIACOMETTI, (Secrétaire fédéral, 54)
Claudine BARTHELEMY, (Conseillère régionale, 54)
Marc MEJEAN, (Secrétaire de section, 54)
Philippe PINHO, (Secrétaire de section, 54)
Emmanuelle BENARD, (Secrétaire fédéral, 56)
Mickaël MOGLIA, (Secrétaire de section, 59)
Priscille GRAS, (Secrétaire cantonale, 59)
Hervé DUCROS, (Conseil fédéral, 59)
Habib SOUJAA, (Conseil fédéral, 60)
Guillaume FAUCHOIX, (Conseil fédéral, 65)
Laurent LAGES, (Conseil fédéral, 60)
Pascal BLASCO, (Bureau fédéral, 66)
Pernelle RICHARDOT, (Secrétaire fédérale, 67)
Matthieu CAHN, (Conseil fédéral, 67)
Driss AJBALI , (Conseil fédéral, 67)
Amaury CHARVY, (Bureau fédéral, 69)
Maurice ESPINOSA-BARRY, (Bureau fédéral, 69)
Barbara ROMAGNAN, (Bureau fédéral, 69)
Franck HEURTREY, (Bureau fédéral, 71)
Rémi FERAUD, (Secrétaire fédéral, Secrétaire de section, 75)
Didier GUILLOT, (Secrétaire de section, 75)
Aude EVIN, (Conseil fédéral, 75)
Fabrice AUREJAC, (Conseil fédéral, 75)
Eric PERRAUDEAU, (Conseil fédéral, 75)
Alain-Pierre TEYRAUD, (Conseil fédéral, 75)
Pascal FRANCOIS, (Secrétaire de section, 77)
Nicole HUGOT, (Bureau fédéral, 77)
Benoît FERRE, (Secrétaire fédéral, 78)
Emmanuelle LEDOUX, (Secrétaire fédéral, 78)
Estelle PICARD, (Secrétaire fédérale, 79)
Alexandre CROS, (Conseil fédéral, 81)
Michel MAZARS, (Conseil fédéral, 81)
Alain ROUQUIER, (Conseil fédéral, 81)
David FOURNIER, (Bureau fédéral, 84)
Franck LICHAIRE, (secrétaire de section, 84)
Laurent LAFAYE, (Secrétaire fédéral, 87)
Nicolas BERTRAND, (Conseil fédéral, 88)
Nathalie NOEL, (Conseil fédéral, 91)
Jérôme SADDIER, (Bureau Fédéral, 95)
Marie BJÖRNSON-LANGEN, (Conseillère Régionale, 95)


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