Socialistes, | ![]() |
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Les enjeux du congrès | |
Notre congrès doit être utile aux Français. Dès lors ses enjeux sont clairs : ![]() ![]() ![]() ![]() Notre congrès est donc l’occasion pour les militants de prendre la parole pour décider librement de l’orientation de leur parti, de sa stratégie de rassemblement,
des conditions de l’alternative. Notre congrès est celui du projet. Et en aucune façon celui de la désignation de notre candidat(e) à l’élection présidentielle. Le temps viendra à la fin de l’année 2006 et nous en connaissons les règles. Enfin, notre congrès du Mans doit être un moment refondateur pour le Parti de militants que nous sommes en rappelant également la force qui s’attache au respect du vote et de la démocratie interne. Notre identité politique comme notre crédibilité devant les Français en dépendent. La France va mal. Le monde aussi. L’injustice est partout. La loi du plus fort imposée par le libéralisme provoque la colère, le désespoir ou le repli sur soi. L’accumulation de désordres sociaux, économiques, écologiques nourrit des inquiétudes et des peurs légitimes mais aussi une contestation nouvelle où s’affirme la recherche d’un autre monde et d’un autre avenir. Ici, la droite applique avec cynisme et brutalité une politique aussi inefficace économiquement qu’injuste socialement et dangereuse pour notre pacte républicain. La solution serait, nous dit-on, dans la suppression des règles et des protections, dans la liquidation de notre « modèle social ». Les Français ont exprimé à plusieurs reprises leur rejet de ces choix, que ce soit au travers des mouvements sociaux, ou lors des élections régionales et européennes de 2004. Le référendum du 29 mai a aussi été l’expression de cette exaspération et de ce refus d’un système où le capitalisme financier impose ses normes. Dépasser le 29 mai, c’est bien sûr trouver ensemble des solutions à la crise actuelle de l’Europe, mais c’est surtout apporter des réponses à ceux qui ont exprimé leur souffrance. Au-delà de nos propositions concrètes, il nous faut offrir un projet porteur d’un nouveau modèle de développement. Nous voulons bâtir une société juste et solidaire, contribuer à l’émancipation de chacun préparer l’avenir des générations futures. Nous devons donner du sens, fournir une perspective, donner confiance. Notre responsabilité est claire : réussir le changementUne course de vitesse est désormais engagée entre une alternative progressiste et d’autres formes de réponses - nationalistes ou ultra-libérales - à la crise économique, sociale et morale que connaît notre pays. Dans la perspective de cette confrontation, une différence fondamentale oppose les deux visions qui seront proposés aux Français : ![]() ![]() Forts du chemin parcouru depuis 2002 et tirant toutes les leçons du 29 mai, nous avons un devoir collectif : réussir en 2007. Nous devons avoir des principes pour agir, un projet pour changer, un parti pour rassembler la gauche et la mettre en
mouvement. |
Des principes pour agir | |
Être socialiste, c’est vouloir changer le monde. Nous devons être fiers de notre histoire. Nous devons tirer de nos succès comme de nos échecs passés une méthodologie utile pour l’avenir. Face au désespoir semé par la politique de la droite, nous devons porter l’espoir d’un vrai changement, c’est-à-dire non pas une simple alternance, mais une alternative crédible et durable. Notre démarche doit donc être guidée par des principes d’action : la volonté, la vérité, l’unité. La volonté, c’est de déplacer les frontières du possibleLe Parti socialiste est le parti du mouvement. Il ne peut accepter l’ordre des choses comme le désordre des injustices. A chaque période correspond une somme de défis qui appellent, de notre part, des solutions nouvelles fondées sur les valeurs que nous portons. Nous devons montrer la voie d’une alternative réelle au libéralisme. Tout, dans la situation de la planète, la panne actuelle de l’Europe, l’état alarmant de la société française, appelle cet effort. Pour donner de la lisibilité à nos propositions, nous devons les inscrire dans un modèle de développement, qui porte une exigence de maîtrise de l’économie, de redistribution plus ample et plus juste des richesses produites, de préservation des biens publics fondamentaux et qui fait toute sa part au non-marchand, à la gratuité, à l’activité créatrice. C’est à partir de là que nous devons fixer de grands objectifs pour les années qui viennent : une société de plein emploi, de la connaissance partagée, du développement durable et de la démocratie jusqu’au bout. « Changer la vie », disions-nous au lendemain d’Epinay. Ce slogan n’a rien perdu de sa force et de son actualité. C’est la finalité de notre volontarisme politique. Le gouvernement de Lionel Jospin avait su renouer avec lui lorsque, entre 1997 et 2000, nous avons réduit le chômage et conduit des réformes qui étaient autant de ruptures avec le libéralisme (35 h, emplois jeunes, CMU, APA…). Mais, nous avons sous-estimé le désarroi de ceux qui se sentaient oubliés ou même abandonnés alors que la situation s’améliorait autour d’eux : les salariés sous-payés et précarisés, les habitants de certains quartiers aux conditions de vie dégradées… Nous n’avons pas mesuré suffisamment l’éclatement de la société : pas seulement en deux mondes (la fracture sociale entre riches et pauvres), mais en de multiples mondes qui s’ignorent, se craignent et ne forment plus, ensemble, une société forte de valeurs communes. Nous devons désormais inventer de nouveaux instruments pour ouvrir la voie à de nouvelles conquêtes. Nous savons que, pour réussir, nous aurons besoin d’une puissance publique qui puisse faire face aux attentes du pays. Nous voulons l’organiser autour de trois principes : prévenir, promouvoir, prévoir. ![]() ![]() ![]() La vérité, c’est de la dire pour mieux agirElle est la clé pour rétablir la confiance indispensable entre les militants et les dirigeants, les électeurs et leur parti. Voilà notre conception de la politique. Rien de durable ne se construit sur l’illusion ou, pire, sur le mensonge ! Nos actes doivent
être conformes à nos paroles. C’est une exigence morale : être un peu moins
révolutionnaire quand on est dans l’opposition et un peu plus quand on est au
gouvernement. Nous avons tout à gagner à cette cohérence. Elle nous donne les
moyens de réformer réellement et durablement, au-delà même d’une législature.
Nous devons aussi dire la vérité aux Français sur trois points fondamentaux.
Dire la vérité sur l’économieEvitons les faux débats entre nous. Il y a belle lurette que les socialistes considèrent que l’intégration de notre économie dans l’Europe et dans le monde est
un fait définitif. Mais, nous combattons le libéralisme économique et son cortège de
dérégulations, déréglementations, libéralisations, privatisations, précarisation qui
expriment, au quotidien, l’avènement de valeurs que nous combattons : l’individualisme, le chacun pour soi, l’éphémère et le spectaculaire. Toute notre démarche consiste à maîtriser, réguler, encadrer le marché pour faire valoir l’intérêt général. C’est notamment le rôle que nous attribuons au service public. C’est vrai à l’échelle de la France, de l’Europe et du monde. L’enjeu c’est donc de prendre les mesures concrètes et utiles pour combattre la marchandisation. C’est d’apporter, par la fiscalité, le droit social et les services publics, protection et correction. Nous le ferons en tirant les leçons de nos expériences gouvernementales, de nos réussites et de nos échecs. Dire la vérité sur l’impôtL’héritage de la droite sera lourd : des promesses fiscales coûteuses, injustes et inconsidérées ont fait perdre des recettes précieuses pour l’action publique ; les
déficits de l’Etat et de la Sécurité Sociale se sont accumulés à des niveaux
vertigineux ; l’assurance maladie est financée à crédit et l’UNEDIC est en faillite.
Quant à l’endettement public, il atteindra en 2007 près de 70 % du PIB. Dans un tel contexte, il faut dire la vérité aux Français : les annonces de baisse d’impôts pour 2007 seront remises en cause et le redressement de nos finances publiques et sociales sera engagé, même s’il y faudra du temps, et s’il faudra revoir les critères du pacte de stabilité. Mais, il faut se dire aussi la vérité entre socialistes. Nous ne pouvons plus être les champions de la réforme fiscale dans l’opposition (progressivité de l’impôt direct, baisse de la fiscalité indirecte et refonte des prélèvements locaux) et les gestionnaires des archaïsmes fiscaux au pouvoir, quand certains d’entre nous ne se font pas les chantres de la baisse de l’impôt. Le courage, aujourd’hui consiste à dire quels seront nos choix et comment nous les financerons, à définir le niveau de présence et de qualité des services publics pour justifier celui des prélèvements obligatoires. La réforme fiscale revêt aujourd’hui une double nécessité : elle doit être mieux assise sur la richesse réelle pour gagner en simplicité, en solidarité et en rendement ; elle doit aussi favoriser plus clairement la croissance et l’emploi. Des choix audacieux sont donc à faire. Dire la vérité sur l’ÉtatNous voulons un État présent et puissant, mais qui sache faire leur part aux partenaires sociaux, aux collectivités locales, aux associations et, tout simplement,
aux citoyens... Il faut arrêter de tenir le discours justifié sur ce que doit être le rôle
des syndicats, sans en tirer les conséquences ! Le renouvellement des règles de
notre démocratie sociale fera autant pour remédier à la crise démocratique qu’une
réforme des institutions. Face aux dérégulations menées par le libéralisme, il faut
conjuguer la loi et la recherche de compromis entre les acteurs sociaux, qui passe
d’abord par leur reconnaissance. On ne peut pas se référer aux succès des pays
sociaux-démocrates du Nord de l’Europe, sans voir les conditions de leurs succès. C’est cette démarche qui permet de lever les difficultés, de dépasser les contraintes, de dégager les marges de manœuvre nouvelles. Sans elle, les socialistes seront toujours conduits - peu ou prou - à la pause ou au renoncement. L’unité des socialistes, c’est la force de la gaucheLe libre débat est constitutif du Parti socialiste. Les convictions doivent être toujours respectées. Mais, il n’y a plus de parti digne de ce nom si les votes ne comptent pour rien. Lorsque certains de nos camarades se sont affranchis de notre règle commune,
nous avons fait le choix de l’unité, quel qu’en ait été le coût sur le moment. Nous ne le regrettons pas pour les socialistes et pour les Français. Maintenant, notre Congrès doit rappeler la nécessité de règles respectées par tous, fondées sur le vote. L’amitié existe entre socialistes. Mais, c’est comme dans la vie, les règles de civilité la confortent ! Notre motion sera ouverte à la synthèse sur notre projet sur la seule base des choix militants. Ainsi l’orientation majoritaire qui sortira de notre Congrès, relèvera de la seule responsabilité des adhérents et non d’arrangements au sein (ou à côté) de la Commission des résolutions. Cette ligne sera celle de tout le parti socialiste. La direction issue du Congrès aura en effet besoin d’une pleine légitimité démocratique. L’unité, c’est aussi le rassemblement de la gauche dans sa diversité. Il doit se faire dans la clarté et dans le respect. Ce respect, les socialistes y ont droit. Nous acceptons les critiques et les confrontations, mais nous ne pouvons accepter de faire acte de contrition à chaque débat. Au contraire, nous devons assumer fièrement notre identité car, sans gouvernement socialiste, quelles réformes majeures auraient vu le jour ? Quelles conquêtes sociales seraient devenues réalité ? Nous proposerons donc un contrat de législature à la gauche, celle qui aspire avec nous à gouverner la France. Gouverner pour changer. C’est un des enjeux essentiels de notre Congrès que de réaffirmer l’unité des socialistes. D’elle dépend le rassemblement de la gauche et donc nos chances de battre la droite. L’unité des socialistes doit être fondée sur la démocratie militante. |
Un parti socialiste fort pour une gauche unie | |
Au congrès de Dijon, nous nous sommes collectivement fixé un certain nombre d’objectifs pour faire du PS un parti plus démocratique et plus représentatif de la diversité de la société française. C’est ainsi que la parole a été donnée aux militants, conformément à la volonté affichée par tous au Congrès de Dijon pour qu’ils arrêtent la position du Parti sur le Traité constitutionnel européen. Ce référendum interne qui
a connu une participation sans précédent, 100 000 militants se sont exprimés, a été
de l’aveu de tous un moment réussi de débat démocratique au sein du Parti
socialiste. Fort de ses succès électoraux en 2004, faut-il rappeler que jamais notre parti n’a compté dans son histoire autant de conseillers régionaux, généraux et de députés européens. Le Parti socialiste peut s’enorgueillir d’avoir sur ses listes assuré la représentation de la diversité de toute la société et fait élire des conseillers régionaux et des députés européens issus de l’immigration. La constitution de nos listes aux européennes et aux régionales a également tenu compte de la diversité de notre parti, permettant ainsi à des camarades issus des motions minoritaires de siéger dans les conseils régionaux et au Parlement européen. I - Un parti socialiste fortNous sommes attachés à notre Parti parce qu’il n’est pas un parti comme les autres. Il a traversé nombre d’épreuves depuis sa fondation. Il connaît une confrontation
idéologique permanente. Il est divers selon les régions et les communes. Mais, il est
l’outil qui nous permet de penser et d’agir ensemble, et de faire entrer nos idées dans la réalité. La rénovation de nos structures et de nos pratiques s’impose évidemment. Le bon état de la démocratie ne dépend pas seulement des institutions mais aussi de la vigueur de ses acteurs au premier rang desquels les partis politiques. Deux fautes doivent être évitées. La première est le dénigrement systématique pratiqué par certains, alors qu’ils sont tout aussi partie prenante de la vie du Parti que les autres ! Demander un référendum militant interne devrait permettre de comprendre pourquoi le Parti n’a pas pu mener une ample campagne de recrutement d’adhérents du projet et éviter de le lui reprocher… La seconde faute serait de dérouler une litanie d’objectifs tous plus ambitieux les uns que les autres et qui ne seraient pas réalisés… Aussi voulons-nous proposer quelques principes clefs pour le développement de notre parti. A - Un parti démocratiqueNotre Parti est sans aucun doute le plus démocratique des grands partis français. Le débat est libre. Les orientations sont discutées et votées par les militants. Les responsables du parti et les candidats à toutes les élections sont élus. Mais, tout cela n’a de sens que si le vote des militants est respecté. C’est le principe de notre vie commune. Cette exigence doit s’imposer à tout militant quels que soient son rang et sa place. Sinon à quoi bon débattre, voter, à quoi bon militer ! Notre Congrès devra évidemment rappeler les principes de notre vie commune. Il devra également statuer sur les conséquences des manquements à la règle. Aussi nous proposons : ![]() ![]() B - Un parti ouvertNous savons que le nombre des militants socialistes est trop faible, même s’il existe des fédérations qui ont de nombreux militants et de nombreux élus. C’est pourquoi, nous devons mettre en œuvre un grand plan de développement du parti et de nos
fédérations. Un effort d’accompagnement tout particulier devra être fait pour aider la
vingtaine de fédérations qui comptent moins d’un adhérent pour 1000 habitants à se
développer. Nous n’avons pas su mettre réellement à profit l’élan amené par les
victoires de 2004 pour attirer davantage d’adhérents. Pour donner corps à cet objectif, plusieurs conditions doivent être réunies. Les unes sont matérielles : nous devons faciliter les conditions d’adhésion, harmoniser les barèmes des cotisations financières, accepter l’adhésion directe sur internet, mieux associer les sympathisants en les invitant à participer aux débats d’orientation. Les autres relèvent d’une volonté de mener beaucoup plus qu’aujourd’hui des débats de société, ancrés dans les préoccupations des citoyens, sur la famille, sur le progrès scientifique, sur la laïcité, etc… Nous devons également mieux utiliser et valoriser notre Conseil économique, social et culturel dont les travaux de qualité sont trop peu connus. Il nous faudra aussi réfléchir à la possibilité pour les fédérations et les sections du parti de développer –selon leurs moyens- des activités d’aide pour la population, en matière juridique, en matière d’animation culturelle, d’action sociale, etc… Un parti ouvert, c’est également un parti qui noue un dialogue régulier à tous les niveaux avec les syndicats et les associations pour connaître leurs positions et leurs réflexions. La tenue régulière de forums sociaux, notamment dans les régions, devrait devenir une habitude. C - Un parti représentatif de la sociétéLes progrès pour assurer une parité entre les militantes et les militants dans les
responsabilités et les candidatures sont réels même s’ils sont insuffisants. Nous
devons aller plus loin et mettre pleinement en application ce principe de la parité lors
des prochaines élections. Le Parti socialiste ne reflète pas encore suffisamment la diversité de la société française. Il n’y a pas de mesure miracle pour y remédier. Des progrès importants ont été accomplis depuis le Congrès de Dijon, mais des obstacles restent à lever qui demandent une forte volonté politique. La limitation du cumul des mandats permettra d’offrir davantage de possibilités à plus de militantes et de militants de représenter le parti. Il doit en aller de même dans les sections et les fédérations où l’attention doit porter sur un recrutement plus diversifié. C’est dire aussi tout simplement l’importance de l’accueil dans nos structures. D - Un parti moderneNous pouvons faire des progrès dans plusieurs directions. Dans l’organisation d’abord. Notre démarche interne doit faire preuve de plus de vitalité. Le Conseil national devra voter de manière régulière sur le rapport d’orientation politique présenté par le Premier secrétaire. Encore conviendra-t-il à celles et ceux qui en seront membres titulaires de faire preuve de présence et d’assiduité dans la participation aux travaux. C’est pourquoi nous proposons qu’au bout de trois absences consécutives le titulaire soit remplacé. Dans les fédérations et les sections pour préciser notre projet, fixer notre programme, prendre une position sur un thème important d’actualité, les militants seront consultés par le biais de Conventions nationales, de Conférences militantes, de votes directs. Dans la formation ensuite. Une action persévérante a été menée depuis quelques années au niveau national, avec l’Université permanente, et dans de nombreuses fédérations avec des centres départementaux. Mais il faut pouvoir toucher tous les militants, tout particulièrement les nouveaux, pour faire connaître l’histoire du parti socialiste, ses positions, les grandes données économiques, sociales, politiques. Nous disposons d’outils avec nos revues, les notes de la Fondation Jean Jaurès. Mais il y a tout un travail de simplification à mener. Internet doit permettre de diffuser des jeux de fiches et de constituer une banque de données. Dans la communication enfin. L’hebdo a su évoluer. Il est plus clair, plus lisible, plus maniable. Il faut poursuivre cet effort. Mais les campagnes récentes ont montré toute l’importance des technologies modernes pour la communication interne comme pour la communication extérieure. Un nouveau site internet va être ouvert cet l’automne. Les fédérations se verront également dotées gratuitement de site qui pourront être déclinés au niveau des sections. II - Une gauche unieA - Un contrat de gouvernementUn Parti socialiste rassemblé autour d’une ligne politique claire, en prise directe avec les préoccupations des Français, capable de mener une politique de réformes audacieuses : c’est la condition pour faire gagner la gauche comme en 1981, 1988 et
1997. Notre objectif, une fois notre Congrès tenu, est d’associer toutes les forces de gauche, prêtes à assumer des responsabilités de gouvernement, à la définition et à la mise en œuvre d’un contrat durable de gouvernement. Ceux qui veulent à l’extérieur et à l’intérieur de notre parti, faire perdurer le clivage entre le « oui » et le « non » ont doublement tort. D’abord, parce qu’en 2007, il nous faudra sortir l’Europe de la crise actuelle pour lui donner des bases plus progressistes. Ensuite, parce qu’il n’y a pas de majorité de gauche possible dans le pays sans l’addition des « oui » et des « non » de gauche. Il s’agira dans ce contrat de gouvernement de s’attaquer aux inégalités majeures de la société française et de réunir les conditions de la réussite en explicitant non seulement nos objectifs mais aussi les moyens d’y parvenir. Nous devons passer d’une « gauche plurielle » qui a fini par insister sur ce qui la divisait et non pas sur ce qui la rassemblait, à une gauche durable où chaque parti respecte et prend en compte l’identité de l’autre mais conclut un contrat qui l’engage. Le contrat devra être évalué chaque année. Pour ce faire, un Comité de liaison sera créé. Il formalisera un cadre collectif d’action et de débat régulier. Certains font maintenant des positions de l’extrême gauche le critère de ce qui est de gauche ou ne l’est pas. C’est une erreur politique majeure de légitimer des organisations qui contestent au parti socialiste la capacité de conduire le changement, tant que ces organisations n’auront pas clarifié leur rapport à la gauche en s’engageant au désistement républicain au deuxième tour de toutes les élections. Notre attitude qui consiste à proposer la discussion d’un contrat de gouvernement s’adresse à tous. À chacun de prendre ses responsabilités et de dire s’il veut ou non le changement en France. B - Les assises de l’alternativeLe rassemblement de la gauche que nous voulons concerne évidemment les partis politiques qui s’engagent dans les élections. Mais nous devons aussi dialoguer avec tous les acteurs, les militants, les syndicats et les associations pour aider à créer une
dynamique de changement. Nous proposerons, dès après notre Congrès, d’organiser des forums sociaux qui pourront se conclure par des Assises de l’alternative durant le troisième trimestre 2006. Chacun, en gardant sa spécificité, sera ainsi conduit à dégager un diagnostic des priorités et des engagements à prendre. La gauche une fois revenue aux responsabilités devra faire vivre de manière régulière ce dialogue, en institutionnalisant ce processus. C - Un calendrierNous proposons aux socialistes d’adopter un calendrier politique qui fixe clairement les étapes à franchir ensemble : ![]() ![]() ![]() ![]() Pour nous, le Parti socialiste est la clef de voûte du rassemblement de la gauche. Le besoin de changement est fort dans la société française. Il va continuer à s’exprimer avec force jusqu’en 2007. Nous en serons partie prenante, nous devons lui offrir un débouché politique à gauche. C’est notre devoir, c’est le sens de notre Congrès : définir collectivement une orientation pour réussir l’alternative en 2007. |
Notre rendez-vous du Mans revêt une grande importance. Tous les socialistes en sont conscients. S’y décideront, selon le vote des militants, l’avenir de notre parti, le projet de la gauche et les conditions de la victoire. Aujourd’hui le monde est en déséquilibre, l’Europe est en panne et la France est en crise. A notre place, socialistes français, nous pouvons jouer notre rôle. Nous sommes conscients de nos responsabilités. La mondialisation peut être maîtrisée, l’Europe peut être relancée, la France peut retrouver confiance en elle même. Beaucoup dépend de nous. Nos électeurs nous veulent unis et rassemblés, capables de porter une alternative au libéralisme et à la droite, et crédibles dans notre parole. C’est ainsi que nous voulons faire de notre Congrès le point de départ de la reconquête, non pas pour nous-mêmes, non pas seulement pour la gauche, mais pour les valeurs que nous portons depuis l’origine du socialisme. |
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