Rassembler pour gagner Paris en 2001, telle sera la première tâche de la future direction de notre fédération. Notre responsabilité face à cette échéance est immense, une victoire historique des socialistes parisiens ouvrant de fait la voie à un succès de notre candidat à l'élection présidentielle, l'année suivante.

Pour mettre fin au système Chirac-Tiberi, pour relever les défis auxquels notre ville a été si mal préparée par une municipalité qui a failli, pour répondre à la demande sociale qui se fait chaque jour plus forte dans nos quartiers, pour rendre Paris aux Parisiens, nous devons gagner ! Au cœur du dispositif de campagne que nous allons progressivement mettre en place, notre Fédération doit se préparer pour jouer le rôle central qui sera le sien.

Atteindre pleinement cet objectif est, sans nul doute, la raison première qui me conduit aujourd'hui à soumettre au vote des socialistes parisiens, ma candidature à la fonction de premier secretaire fédéral.

Trois conditions, au moins, doivent être réunies pour nous mettre collectivement sur la bonne voie :

- tout d'abord, élaborer une stratégie de conquête de Paris qui soit plus que la somme des stratégies mises opportunément en place dans chaque arrondissement ;

- ensuite, concevoir un projet ambitieux qui réponde aux aspirations des Parisiens et qui prenne en compte les évolutions marquantes qui façonnent notre ville. Pour cela, nous saurons valoriser les réflexions tirées d'États généraux qui se poursuivent, les propositions issues des travaux du groupe socialiste au conseil de Paris ou des commissions fédérales, les contributions nées des nombreuses compétences qui existent au sein des sections ;

- enfin, œuvrer sans relâche à l'indispensable rassemblement sur des listes communes, dès le premier tour, de toutes les formations de la gauche plurielle.

Notre fédération sera d'autant plus opérationnelle qu'elle sera profondément rénovée dans ses modes de fonctionnement. Nous avons pris de mauvaises habitudes, nous avons des pratiques collectives qui parfois pénalisent nos capacités de mobilisation. Eh bien, abandonnons-les, sachons tourner la page !
J'ai volontairement parlé de rupture démocratique, tant il serait paradoxal que l'enjeu de la démocratie et de la transparence qui sera au cœur de notre combat municipal ne concerne pas d'abord le fonctionnement interne de notre Fédération.

Il reste que la rénovation ne se décrète pas, elle ne peut naître que d'un processus laissant libre cours à la parole, à notre capacité à s'écouter, à l'expression de tous et à l'inventivité de chacun. Candidat, j'ai pris l'initiative de réunir les meilleurs des médiateurs que sont les secrétaires de section pour écrire le plan d'action fédéral que je vous propose. Dès son élection, le nouveau secrétariat fédéral - dont la composition ne pourra être que paritaire - lancera dans les sections locales et d'entreprise, une vaste consultation militante sur les moyens à mettre en œuvre pour faire de notre Fédération l'outil efficace au service de la victoire.

C'est un engagement que je souhaitais prendre devant vous.

J'ai également le souci de mettre l'adhérent(e) au centre de la Fédération afin de lui donner réellement la chance d'y trouver sa place quels que soient son âge, sa disponibilité militante ou ses attentes à l'égard du Parti socialiste. Rénover les circuits d'information et les modalités d'un débat fraternel, faire en sorte que les adhérents pèsent réellement sur les décisions des socialistes parisiens, telles sont les principales tâches auxquelles je veux m'atteler. Internet, à cet égard, offre de nouvelles potentialités pour une diffusion plus horizontale de l'information ou pour faire vivre, tout simplement, la " démocratie de l'instant ".

Notre Fédération occupe une place particulière dans le Parti qu'il nous faut préserver. Elle a souvent vocation à éclairer les débats nationaux des socialistes. Notre Parti a ainsi su intégrer dans ses programmes puis porter dans l'action parlementaire et gouvernementale des projets nés des analyses des socialistes parisiens : la parité, les emplois jeunes, le Pacte civil de solidarité... Par ailleurs, Paris est sans aucun doute la ville où la nouvelle alliance proposée par Lionel Jospin entre les exclus, les classes populaires et les classes moyennes, prend le plus son sens. Sa mise en œuvre sera un objectif prioritaire.

Il m'apparaît souhaitable que cette capacité de notre Fédération à être souvent " en avant " du Parti soit non seulement conservée mais surtout amplifiée. Il faut que nous puissions continuer à tirer le meilleur de ce que recèle notre ville, lieu d'énergie et de création où s'inventent les nouvelles formes de la solidarité, de la sociabilité, du vouloir vivre ensemble. Nos parlementaires doivent rester plus que jamais mobilisés pour donner force de loi à nos propositions, qu'il s'agisse du droit de vote des étrangers résidant sur notre territoire ou de la nécessaire réforme de la loi PML.

A divers titres, la responsabilité qui nous incombe est grande. Encore plus demain qu'hier.

Et c'est avec la fierté d'être un socialiste parisien que je vous dis ma disponibilité pour porter tous nos espoirs en devenant, le 17 janvier si vous le décidez, votre premier secrétaire fédéral.

Meilleurs vœux pour 2000