| Les militants socialistes de Paris se sont déplacés en nombre mardi 1er février, pour écouter Bertrand Delanoë qui les avait invités à " ouvrir le débat " dans l'amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne.
A l'aise, au milieu d'une assemblée plutôt jeune, assez féminine, le sénateur de Paris s'exprime pendant trois-quarts d'heure, sans note. Quelques propos vindicatifs contre la droite :" la droite n'a pas de projet politique pour Paris : elle n'a de projet que pour le RPR parisien ! Elle n'a qu'un projet pour le RPR: comment garder Paris au RPR. ". Une pointe ironique sur le thème des Parisiens qui ne veulent pas être dupes "de quelque image d'Epinal que ce soit." à la tête de la municipalité. " La gauche parisienne sait ce que ça veut dire quand un dirigeant de droite saute sur Paris pour servir une carrière nationale. Mais ces poids lourds de la politique pourraient se révéler bien légers quand il s'agira de parler des crèches, de problèmes de transports, des logements, etc ".
Mais le principal message était plutôt destiné à mobiliser l'ensemble des militants socialistes pour cette campagne qui commence. Le propos de Bertrand Delanoë en substance, c'est " ne vous sous-estimez pas en tant que parisiens, militants ou acteurs associatifs et locaux. Ne faîtes pas de complexes pour oser imaginer un projet politique et pour le porter par vous-mêmes. " D'une certaine manière, affirme-t-il, ce sont les militants et les militantes qui doivent être " tous candidats à la mairie de Paris ... "
Dans une seconde partie de cette rencontre " placée sous le signe de l'échange et du dialogue ", de nombreuses questions, observations ou attentes sont venues de la salle : élus des arrondissements de gauche... mais aussi des arrondissements à gagner, représentants des jeunes du MJS, observateurs étrangers attentifs à la situation parisienne et évoquant les municipales du Greater London ou leur passion de sud-américains pour Paris. Une interpellation vigoureuse pour que l'on pense au logement des travailleurs immigrés dans la capitale (" pourquoi pas loger des travailleurs immigrés dans le 16ème ! "). Une autre intervention d'un représentant de la Maison des Ensembles appelant à la prise en compte des réalités et des mémoires populaires dans les faubourgs parisiens.
Les réponses du président du groupe socialistes et apparentés étaient l'occasion d'aborder différents sujets : la petite enfance, le logement social et notamment les 10.000 logements sociaux de Paris dans les communes périphériques ; le redéveloppement de l'université parisienne et l'engagement de construire 500 logements étudiants par an pendant le prochain mandat ; la remise en cause du " tout-automobile " dans les rues parisiennes et le projet d'un " nouveau partage de l'espace public " ; la proposition de lutter concrètement face aux 136.000 logements vides dans la capitale ; l'engagement de résorber le logement insalubre (cause de saturnisme) avant la fin du prochain mandat.
A une question d'un militant sur une alliance ou un ticket avec un autre candidat socialiste, Bertrand Delanoë répond : " je craindrais fort que nous ne partions pas bien dans cette campagne si des arrangements au sein des états-majors privaient les militants parisiens d'un débat et d'un choix qui n'appartient qu'à eux. "
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