La parole socialiste
au sein du FSE

Kader Arif
par Kader Arif, secrétaire national à la mondialisation
Entretien paru dans L'Hebdo des socialistes daté du 1er novembre 2003
propos recueillis par G. Gordes


 

Le Parti socialiste organise une rencontre publique le 6 novembre en prélude au Forum social européen. Pourquoi avant et pas pendant ? Quels sont les objectifs d’une telle manifestation ?
L’objectif principal de cette rencontre est d’inscrire notre parti dans le débat sur les questions liées à la mondialisation. Dans le respect de la Charte du Forum social mondial de Porto Alegre, et du travail des organisateurs, nous avons souhaité nous exprimer avant l’ouverture du Forum social européen. Cette réunion publique qui sera un moment fort de confrontation des idées doit démontrer notre capacité à offrir des perspectives pour bâtir un autre monde au travers de propositions concrètes.

Faut-il également favoriser la présence des socialistes dans les initiatives du FSE lui-même ?
Nos militants, nos maires et nos élus sont engagés depuis longtemps au travers de différentes initiatives, telles que le Forum des autorités locales ou le Forum parlementaire européen, dans ce grand rassemblement de Paris-Saint-Denis. Je veux néanmoins leur dire que leur engagement et leur présence sont un atout majeur pour porter la parole socialiste au sein même du FSE.

Le mouvement social va se mobiliser fortement à l’occasion du FSE. Quel positionnement doit avoir le PS par rapport à ces forces de gauche, souvent radicales ?
Je crois que c’est une erreur de considérer que l’ensemble du mouvement social a un positionnement radical sur ces questions. Il est divers, porteur d’approches différentes, et, même si nous pouvons noter que nous avons un certain nombre de divergences avec un certain nombre d’organisations, nous avons pu constater ces dernières semaines que des convergences étaient possibles dans la recherche nécessaire et indispensable de débouchés politiques à la contestation de la mondialisation actuelle. Nous tenons à privilégier dans le respect de l’autonomie de chacun le débat et la confrontation d’idées.

Les socialistes sont les porteurs d’une autre vision de la mondialisation, comme le mouvement alter-mondialiste. Comment les articuler ou les rapprocher ?
C’est d’abord dans le respect de la parole de l’autre, de ses différences, de son histoire, que nous inscrivons notre démarche. Nous voulons éviter les postures ou les procès d’intention qui nourrissent plus les affrontements stériles que la recherche de solutions aujourd’hui urgentes, pour permettre l’avènement d’un monde plus juste et plus équilibré. L’organisation de séminaires communs, le lancement d’invitations réciproques, l’acceptation de la rencontre doivent permettre ce rapprochement. Telle est notre volonté.

Pourquoi donner un nouveau rôle à l’ONU face à la mondialisation comme les socialistes le proposent dans le texte « Bâtir un autre monde, gouverner la mondialisation » ?
Nous pensons qu’il est indispensable de défendre le multilatéralisme. Nous ne pouvons accepter de vivre dans un monde où les rapports de bilatéraux sont toujours au profit des plus puissants. Et l’ONU, en y intégrant au-delà de la réforme du Conseil de Sécurité, l’OMC le FMI, la Banque mondiale, une Organisation mondiale de l’environnement qu’il faut créer, doit être cette maison commune qui permette les expressions différenciées, la représentation de tous les continents et une parole donnée à tous. C’est dans ce multilatéralisme renouvelé et renforcé que s’inscrit notre texte.



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