Je prône un oui de cohérence, un oui de conviction et un oui de passion

Kader Arif

Point de vue de Kader Arif, député européen, daté du 29 avril 2005


 
Encore cinq semaines de campagne. Cela sera-t-il suffisant pour voir nos concitoyens se prononcer en faveur du « oui » ? Je pense que c’est possible. Pourtant, je ne suis ni sujet à un optimisme béat, ni partisan de la méthode Coué. Mais je crois, comme au moment du débat interne au PS, que le langage de vérité, le souci de transparence, le refus des amalgames (Turquie, directive services,...), prendront le pas sur les contrevérités, les peurs et les mensonges.

Bien entendu, j’ai des périodes de doute et des moments de colère face aux sondages et au populisme ambiant. Dans un réflexe simple, j’aurais préféré moi aussi surfer sur les mécontentements et me nourrir de succès tribunitiens. Cela est toujours plus agréable de se faire plébisciter dans les meetings en étant le porte-parole du refus de tout et parfois du refus de l’autre. Mais, comme ma conception de la vie politique est différente, comme je n’ai jamais accepté d’être manipulé, je n’ai pas envie de manipuler l’opinion. Je n’ai aucune envie de parler d’autre chose que du débat qui préoccupe les Français.

Je prône un oui de cohérence, un oui de conviction et un oui de passion. Un oui de cohérence, car le socialisme s’est toujours nourri de solidarité internationale, a toujours prôné l’abolition des frontières et le refus du nationalisme.

Un oui de cohérence face à l’histoire car les socialistes ont toujours été les moteurs de la construction européenne. Qui peut oublier cette main tendue de Mitterrand vers Kohl ? Un oui de cohérence, et de respect des militants socialistes, car ceux-ci ont répondu oui, à près de 60 %, au traité qui nous est proposé. Un oui de conviction, car à la lecture ce texte, comment pourrais-je encore me positionner comme un homme de gauche si je refusais les avancées démocratiques, une nouvelle force donnée au parlement et donc au peuple, une stabilité institutionnelle, un ministre des affaires étrangères qui ferait que l’Europe parlerait d’une seule voix ?

Un oui de conviction, car comment pourrais-je dire demain à mes amis espagnols, suédois, allemand, hongrois, que moi, socialiste français, je refuse le droit de grève, la consultation des salariés, l’égalité Hommes/Femmes, le respect des minorités, le développement durable ?

Un oui de passion enfin, car je sais que ce texte, parce que suis progressiste, est seulement une étape, parce qu’aucun texte n’a pu arrêter l’action des hommes et des femmes de gauche tout au long de l’histoire, parce qu’être socialiste c’est construire pour les autres, avec les autres, construire le présent mais surtout l’avenir. Les pères de l’Europe ont permis à ma génération, de ne pas connaître l’horreur de la guerre, et j’ai envie de construire une Europe pour mes enfants, pour les enfants, pour les jeunes et pour les autres, une Europe qui soit un espace de justice sociale, un espace de partage, une Europe exemple pour le reste de la planète.

La peur est toujours mauvaise conseillère, la joie, le rire, le plaisir, le bonheur d’être ensemble ont toujours été des idées progressistes. Le 29 mai, la grandeur de la France, des idées socialistes des hommes et des femmes de gauche sera de dire oui au traité constitutionnel européen.


Page précédente Haut de page

PSinfo.net : retourner à l'accueil

[Les documents] [Les élections] [Les dossiers] [Les entretiens] [Rechercher] [Contacter] [Liens]