Objectif formation :
l'université permanente

Contribution au Congrès de Grenoble de novembre 2000,
présentée par Yves Attou délégué national à la formation, directeur de publication de La Revue socialiste ( y.attou@voila.fr).


 

La formation :
un formidable outil de développement

La formation est un formidable outil de développement personnel et collectif. C'est aussi une des conditions du bon fonctionnement de la démocratie : pour que chaque militante et chaque militant qui le souhaite puisse prendre des responsabilités politiques, quel que soit son niveau de formation initiale, il faut lui permettre de se former.
Dès le Congrès d'Epinay en 1971, les reconstructeurs avaient déjà mis l'accent sur la politique de formation du parti. Une des motions demandait que " la formation au sein du parti connaisse des développements considérables " ; elle avait obtenu un soutien remarqué des congressistes ; ce texte nommé " La formation des militants : une tâche prioritaire pour le parti " préconisait " l'organisation méthodique d'un système de formation ".
Ce volontarisme pour la formation a été sans cesse réaffirmé à l'occasion de tous les congrès, mais les contraintes quotidiennes ont souvent relégué la formation au second plan des priorités. De nombreuses actions de formation de qualité ont été organisées pendant ces trente dernières années, en particulier pour les élus, mais aucune structure stable et pérenne n'a trouvé de débouché. Pourtant, le Parti socialiste a été un acteur principal dans l'élaboration des lois relatives à la formation professionnelle continue de 1971 et portant sur la formation des élus locaux de 1992 ; mais il n'a pas réussi à se doter d'un véritable système de formation durable.
La dynamique créée par l'Université permanente ouvre de réelles perspectives et jette les bases d'une politique ambitieuse de formation du parti. Cette idée lancée par Alain Bergounioux en 1997 et mise en œuvre par Henri Weber en 1998-2000, a obtenu un succès incontestable.

L'unanimité en faveur de la formation

Tous les Congrès depuis Epinay ont réaffirmé le caractère prioritaire de la formation des militants et des élus. En revenant à Grenoble en 2000, il est intéressant de constater que la motion finale du Congrès de Grenoble de juin 1973 indiquait que " faute d'organisation et de formation théorique et pratique, nous demeurerions loin des objectifs que nous nous sommes fixés ". C'est le Congrès de Pau (janvier-février 1975) qui a exprimé le plus de volonté en affirmant " La formation des militants, objectif n°1 " : il était proposé de " créer un Centre national qui fonctionnerait comme une sorte d'école normale et qui essaimerait à travers la France ". Le Congrès de Nantes (juin 1977) n'a pas failli à cette tendance en proposant de créer un " Centre semi-permanent de formation tourné vers les cadres. Le parti doit développer sa capacité d'intervention et de gestion par un nouvel et important effort de formation ". Dans le même esprit, les congressistes de Metz (avril 1979) proposent " la création d'une école de formation dite école du socialisme ". Le Congrès de Valence (octobre 1981) inscrit la formation dans un partenariat avec la FNESR et réaffirme la nécessité " d'accroître les moyens de l'institut de formation du parti, qui doit devenir un instrument de formation de haut niveau, mais aussi le lieu de rencontre et d'échange entre élus, responsables politiques et membres du gouvernement dont le parti a besoin ". L'orientation adoptée à Bourg-en-Bresse (octobre 1983) insiste sur " la création d'un centre de formation de formateurs et la mise en place progressive et décentralisée d'animateurs de formation à l' échelon des régions, en liaison avec les fédérations et les UDESR ". Enfin, le Congrès de Brest (novembre 1997) insistait sur la nécessité de " renforcer notre capacité d'intervention par la mise en oeuvre de sessions nationales de formation pour les animateurs des fédérations ".

Une succession de projets
excellents mais éphémères

Une constante se dégage nettement de cette longue période : la formation, facteur de développement du parti, fait l'unanimité. La préoccupation a d'abord porté sur la " formation-consolidation " dans une période où de nombreux sympathisants rejoignaient le PS ; puis, face à la demande, est apparu un besoin de structure permanente ; enfin, émergeait un souci de développement dans les fédérations et un partenariat avec les élus. La leçon principale à tirer, c'est que le secteur de la formation n'a jamais pu s'imposer comme une activité à part entière. La formation a souvent été considérée comme une dépense et non comme un investissement. Pourtant, de nombreuses actions de formation de grande qualité ont vu le jour sous forme de séminaires, week-end de formation et autres universités. Des structures permanentes, comme " l'Institut André Boulloche ", " L'école du socialisme " ou " Communes et formation " ont fonctionné plusieurs années à la satisfaction de tous. Mais, seuls l'Université d'été et le Centre Condorcet, ainsi que des initiatives pionnières de certaines fédérations, se sont imposés dans la durée.

Ancrer l'Université permanente

L'Université permanente est une réponse efficace car elle s'inscrit dans la durée, chaque année favorisant une nouvelle promotion de cadres fédéraux. Le succès des deux premières sessions de 1999 et 2000 ont démontré avec éclat que cette formule obtient un accueil très favorable des fédérations. Elle s'adresse en priorité aux cadres départementaux : secrétaires fédéraux PS et délégués fédéraux PS et animateurs fédéraux MJS. Elle s'accompagne d'une formation de formateurs afin qu'à leur tour les fédérations forment leurs animateurs de section et de groupes MJS. La formation des secrétaires de section est un volet important de cette démarche. Le partenariat avec le MJS est essentiel dans ce domaine car il permet de préparer la future génération de jeunes responsables, indispensable au PS. L'intérêt de ce projet réside également dans la promotion de la parité et de l'égalité entre hommes et femmes parmi nos cadres et nos élus à tous les niveaux. La session annuelle constitue un ensemble complet et cohérent, conjugant un apport de connaissances théoriques et l'apprentissage de méthodes d'animation politique (prise de parole et conduite de réunion). La qualité des conférenciers (ministres, secrétaires nationaux et universitaires) et la compétence professionnelle des formateurs d'ateliers ont été un élément de la réussite en 1999 et en 2000. Le recours aux méthodes pédagogiques, aux moyens audiovisuels modernes ainsi qu'aux possibilités offertes par les réseaux numériques constitue une option résolument moderne. L'utilisation des locaux du siège de Solférino pour la formation de cent cadres fédéraux PS et MJS a permis de lancer efficacement le projet, mais il faut envisager, en cas de montée en puissance, l'ouverture décentralisée de locaux appropriés, qui pourraient être partagés avec d'autres organismes. Pour être reconnue comme une institution du parti, l'Université permanente doit encore fonctionner pendant plusieurs années. Durant cette période de maturation, elle a besoin d'un soutien appuyé et constant de la direction du parti ; son déploiement dans les départements lui donnera enfin une assise durable.

10 PROPOSITIONS POUR LA FORMATION

  1. Pérenniser l'Université permanente des cadres fédéraux PS/MJS en la dotant d'un support administratif et pédagogique ainsi que de locaux appropriés.
  2. Approfondir le partenariat avec le MJS et la parité pour la formation de futurs cadres socialistes
  3. Soutenir les fédérations ou Unions régionales souhaitant créer leur propre " Université fédérale permanente ", décentralisée, en collaboration avec le MJS
  4. Engager une politique nationale de formation de formateurs à l'animation et à la communication politique afin de renforcer l'équipe nationale actuelle
  5. Constituer un fichier national d'intervenants en mobilisant les experts internes mais aussi les universitaires et chercheurs sympathisants, hommes et femmes, français et étrangers
  6. Soutenir la politique de développement du Centre Condorcet (formation des élus socialistes), notamment en proposant à tous les groupes locaux, départementaux et régionaux d'élus socialistes de désigner un(e) élu(e) délégué(e) à la formation
  7. Inciter les élus socialistes à utiliser pleinement leurs droits à la formation prévus par la loi de février 1992
  8. Tirer parti des Cahiers formation et de La Revue socialiste pour la formation théorique de l'Université permanente
  9. Recourir aux moyens audiovisuels et utiliser les potentialités du site Internet du PS, en créant entre autres, un espace de formation à distance pour les militants
  10. Engager une réflexion sur les conditions d'ouverture d'un droit à la formation pour chaque adhérent(e).


– Signataires –

Michel ABHERVE : président de la commission formation professionnelle au Conseil régional Île-de-France, maire-adjoint d'Evry  Cécile ALVERGNAT : section PS " Temps réels "  Claude BEAUFILS : secrétaire fédéral à la formation (09)  Paulette BERTIN : trésorière fédérale (05)  Véronique BONNAL : 1ère secrétaire fédérale (05)  Corinne BORD : collectif national formation  Claude BOSOM : trésorier national MJS, Conseil fédéral PS (11)  Farida BOUDAOUD : Condorcet Rhône-Alpes  Laurent BOUVET : rédacteur en chef de la Revue socialiste  Gwenegan BUI : président du MJS  Jean BURNELEAU : 1er secrétaire fédéral de la Vendée  Jean CABOT : collectif national formation  Jean-Philippe CALMUS : coordination groupe " NTIC "  Alain CASTEL : secrétaire fédéral à l'organisation (27)  Michel CHAMPREDON : collectif national formation  Christophe DECLERCQ : secrétaire fédéral à la formation (27)  Pierre-Gilles COULET : secrétaire fédéral à la formation (30)  Isabelle DUMORTIER : secrétaire fédérale à la jeunesse (69)  Claire EDEY : animatrice fédérale MJS (75)  Agnès EVRARD-JAMIER : bureau fédéral (07)  Ilona EYMAT : collectif national formation  Catherine EYSSERIC : secrétaire fédérale à l'aménagement du territoire (30)  Olivier FARLONI : animateur fédéral MJS (17)  Bernard FONTAINE : délégué fédéral à la recherche (13)  Gérard GAUME : secrétaire fédéral à la formation (37)  Paul GOOSSENS : collectif national formation  Jean-Pierre GENTON : collectif national formation, maire de Bollène  Jean-François GODCHAU : secrétaire fédéral à la formation (78)  Philippe GREGOIRE : conseil fédéral (86)  Joëlle JEDRYKA : directrice du Centre Condorcet  Pierre LALANNE : collectif national formation, maire de Rabastens  Denis LEFEBVRE  Janie LE ROUX : secrétaire fédérale à la formation (52)  Audrey LINKENHELD :secrétaire nationale à la formation du MJS -1998-1999, PS (75)  Lucie MARINIER : secrétaire nationale aux questions sociales du MJS  Gisèle MAUCO : déléguée fédérale aux femmes (32)  Marie-Laure MEYER : secrétaire fédérale à l'emploi (92)  Elisabeth MIANES : secrétaire fédérale à la formation (43)  Jean-François NOEL délégué national à la formation professionnelle, secrétaire fédéral (91)  Katia NOYER : conseil fédéral (17)  Estelle PICARD : secrétaire fédérale PS (79), membre du bureau national MJS  Hélène PICARD : collectif national formation  Marie-José PONS-GENTON : collectif national formation  Daphna POZNANSKI : déléguée fédérale à la formation de la FFE - Fédération PS des français de l'étranger - déléguée au CSFE  Eric QUENARD : secrétaire fédéral au développement du parti (51)  Axel QUEVAL : responsable de la coopération internationale à la Fondation Jean-Jaurès  Fatiha RACHEDI : secrétaire fédérale à la communication (67)  Christian RAVIDAT : collectif national formation  Fabienne RICARD : déléguée fédérale à la politique de la ville (86)  Nicolas ROULY : délégué fédéral à la formation (76)  Marc SADOUN : secrétaire fédéral aux élections (78)  Jean-Luc SALLABERRY : délégué fédéral à la sécurité (33)  Marcel SANGUIN : collectif national formation, secrétaire fédéral à la formation (95)  Jean-François SAUVAGET : 1er secrétaire fédéral de la Haute-Marne  Marc SCOTTO : délégué national à l'éducation  Nicolas SIMIOT : animateur fédéral MJS (77)  Fleur SKRIVAN : secrétaire nationale à la formation du MJS, conseil fédéral (13)  René SOUCHON : 1er secrétaire fédéral du Cantal, président du groupe socialiste du Conseil régional d'Auvergne  Lucien STANZIONE : délégué fédéral à la formation (84), Vice-Président de Condorcet-PACA  Gisèle STIEVENARD : membre du conseil national, conseillère de Paris et du 19ème arrondissement  Jérôme STURLA : membre du conseil national, secrétaire fédéral à la formation (69)  Alain THIERS : secrétaire fédéral formation et éducation (86)  Francis TOQUE : maire-adjoint de Conflans Ste Honorine, collectif national formation  Stéphane TRAVERT : secrétaire fédéral à la culture (50), collectif national à la formation  Thierry VAITILINGOM : secrétaire fédéral à la formation, fédération de la Réunion  Emile VAUDOIS : secrétaire fédéral à la Santé (08)  Gabriel VAUGELADE : secrétaire fédéral (65)  Clotilde VERGUET : secrétaire-adjointe à la formation (74)  Henri WEBER : secrétaire national à la formation, sénateur de la Seine-Maritime  Wilfrid WINIESKI : secrétaire fédéral à l'éducation et à la culture (51).



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