Déclaration de Martine Aubry lors du Congrès national de Grenoble du Parti socialiste


 Discours prononcé le samedi 25 novembre 2000.
 

Il était temps que je quitte le Gouvernement, mon état était tel, vous vous en rendez compte en ce moment encore [NDLR l'ancienne ministre de l'emploi et de la solidarité a trébuché en montant à la tribune], que vraiment le temps était venu.

En tout cas je suis heureuse de vous retrouver et de parler devant notre congrès qui est un moment privilégié pour notre Parti. Nous, qui savons que la vitalité militante est un de nos plus grands patrimoines.

Beaucoup l'ont dit, Mes Chers Camarades, que de chemin parcouru depuis cette victoire de juin 1997 qui finalement nous avait laissés et nous avait rendus à la fois extrêmement heureux mais aussi, il faut bien le dire, un peu inquiets.

Heureux parce que nous retrouvions notre projet, nos valeurs, notre volonté de faire bouger la société, mais aussi inquiets parce que nous savions que les français ne nous pardonneraient pas de les décevoir et que nous devions les réconcilier avec la politique et notamment leur donner une revanche sur l'emploi.

Je me souviens de notre congrès de Brest et de cette atmosphère très singulière qui nous réunissait. Nous venions de remporter une très grande victoire, qui, il faut bien le dire, quelques mois auparavant n'était pas prévisible et pourtant l'ambition immense, nos idées fortes du projet qui avait été préparé par notre Parti, n'avaient d'équivalent que l'humilité de nos paroles. Nous voulions beaucoup, nous le disions avec fermeté, mais sans surenchère et sans incantation.

Que de chemin parcouru durant ces trois ans où Lionel Jospin nous a rappelé que l'honneur de la politique est de mettre nos actes en conformité avec nos paroles, de se fixer des priorités dans l'action de tous les jours et de les garder, d'ouvrir toutes les pistes et toutes les marges de manœuvre pour répondre aux problèmes des français.

Des résultats sont là, beaucoup l'ont dit, je ne vais pas y insister, le chômage, la lutte contre les exclusions, la pérennité de notre sécurité sociale, la réforme de la justice ; des grandes réformes de société comme la parité et le PACS et d'autres réformes sont en cours, l'aménagement du travail, la politique de la ville, la décentralisation, le développement durable.

Rappelons-nous, il y a trois ans, nous disions que pour se soigner dans notre pays il fallait une carte bancaire, eh bien, Chers Camarades, maintenant, grâce à la CMU, nous pouvons être fiers d'avoir donné la gratuité des soins à nos concitoyens.

Nous disions que la parité allait être difficile, même si Lionel l'avait imposée dans notre Parti, eh bien la constitution est modifiée, eh bien dès les prochaines élections municipales la parité sera une réalité alors même que la loi sur l'interruption volontaire de grossesse viendra d'être votée au Parlement.

La France a relevé la tête et a confiance en elle-même et elle commence même à croire en l'avenir en voulant conquérir de nouveaux droits et de nouveaux espaces de démocratie.

Nous sommes heureux du chemin parcouru mais, nous l'avons tous dit, nous savons aussi qu'il reste à faire car le combat pour l'emploi, contre les inégalités et les exclusions, car celui pour la citoyenneté et la démocratie restent au cœur de notre action pour les 18 mois qui nous séparent de la fin de la législature, mais aussi pour le projet que nous devons préparer pour l'avenir.

Je trouve que la préparation de notre congrès est un bon départ et moi je le dis comme je le pense, nous avons fait preuve de maturité. J'ai pas mal bougé comme d'autres dans notre France, dans notre Parti, dans nos fédérations et j'ai pu apprécier comment les porteurs des trois motions ont accepté le dialogue, les critiques, les propositions et combien les militants se sont emparés, mobilisés, sur le fond des débats et je crois que c'est une victoire collective.

Que retenir d'ailleurs de ces débats qui ont préparé le congrès ? D'abord trois choses sur lesquelles nous sommes je crois tous d'accord : nous avons un bon bilan, un très bon bilan, c'est un bilan de gauche, même si l'un ou l'autre d'entre nous a des remarques à faire sur tel ou tel point.

Nos résultats sont dus largement à une stratégie politique claire, celle de la gauche plurielle, qui doit encore s'approfondir. Lionel Jospin a su la faire vivre par le fonctionnement collectif d'un gouvernement dans lequel je me suis sentie bien, et en liaison avec la majorité qui le soutient.

Alors comment poursuivre ? Comment construire notre projet à partir d'une analyse renouvelée de la gauche sur la société en ce début de 21ème siècle ?

Reconnaissons d'abord la force de nos valeurs : celles de liberté, d'égalité, de fraternité, auxquels, nous, socialistes, ajoutons la justice et la solidarité.

Aussi la priorité donnée par la gauche à la lutte contre les inégalités reste pertinente et d'actualité.

Nous savons justement que la répartition des fruits de la croissance se pose actuellement pour les salaires comme les retraites par rapport aux revenus du capital. De même les droits des salariés au sein de l'entreprise doivent demeurer, pour tous les socialistes, une préoccupation majeure, alors que perdurent des conditions de travail difficiles, que s'accroît le stress ou le harcèlement moral, que doit être créé un droit à l'éducation tout au long de la vie, car donner l'égalité des chances, c'est ouvrir à chacun les voies de l'épanouissement personnel et de sa participation à la société.

Comment ne pas poursuivre la lutte contre les inégalités, quand l'espérance de vie est si différente entre les régions et les catégories sociales, quand le risque d'échec scolaire est quasiment écrit à l'entrée de l'école dans certains quartiers, quand notre pays malgré la croissance laisse encore se développer des poches de pauvreté ou de difficultés à coté de Français qui vont bien.

Aussi, devons-nous inlassablement porter ces espérances pour une juste répartition des revenus et pour une lutte sans cesse renouvelée contre les exclusions et les inégalités notamment par rapport à l'emploi.

C'est le devoir de la gauche. C'est la conception même de la société que nous voulons construire qui l'impose.

C'est pourquoi nous devons continuer les réformes. Je pense notamment à la loi sur le harcèlement moral ou l'accès des plus démunis aux services bancaires. Je pense aussi à cette grande réforme fiscale que nous attendons tous et que les français attendent de nous. Je plaide pour une réforme permanente des services publics qui, plus que jamais, doivent évoluer pour être au service de tous et de chacun.

Mais, mes chers camarades, s'arrêter là serait insuffisant et réducteur dans notre réponse aux défis de la France du 21ème siècle et à l'attente de nos concitoyens.

Forts de nos valeurs et de la pérennité de nos combats, nous devons renouveler nos analyses, repenser nos démarches, approfondir nos réponses. Nous les présenterons dans notre projet. Elles ne pourront se résumer à un catalogue de propositions, toutes aussi fondées qu'elles puissent l'être. C'est le cas, à titre d'exemple, du contrat d'autonomie pour les jeunes ou du droit de vote pour les étrangers aux élections municipales.

Un projet de gauche ne se résume pas à une somme de propositions intelligentes et même justes. Il doit incarner une vision cohérente de l'avenir, proposer une démarche, inviter nos concitoyens à construire une société différente.

Mes chers camarades, pour le dire comme je le pense : la politique de gauche que nous voulons poursuivre, le projet de gauche que nous voulons construire ne peut se suffire -- et doit peut-être même se méfier – de la seule force des mots, du choc des formules ou de la radicalité des slogans.

Il faut fonder notre projet sur une analyse renouvelée de la société, des aspirations de nos concitoyens et des démarches d'action.

Il nous faut aller au-delà, être capables de construire de nouvelles articulations entre l'économique et le social, l'Etat et le marché, le rôle des Pouvoirs Publics, et celui de la société, la place de l'individu et de l'action collective.

Mettre en œuvre une nouvelle synthèse entre l'économique et le social, c'est ce que nous avons fait depuis trois ans. Le débat, n'est plus l'Etat contre le marché, ou encore moins, comme le défendent les libéraux, le marché contre l'Etat. Le débat porte sur la place et le rôle de chacun et sur leur articulation.

Nous savons que le marché apporte initiative, concurrence et innovation, à condition que le mouvement global de regroupement des entreprises ne menace pas les plus petites d'entre elles, et maintienne une réelle concurrence au profit des consommateurs. Eh bien, il faut réguler le marché, comme l'a engagé Lionel Jospin.

Nous avons montré aussi que l'économique et le social peuvent se compléter, s'appuyer l'un l'autre : quand nous avons relancé le pouvoir d'achat, augmenté les minima sociaux, réforme les aides au logement, avons créé les emplois jeunes, nous avons ramené la confiance, relancé la consommation et donc la croissance et les créations d'emplois.

Quand nous luttons contre l'exclusion dans nos villes, quand nous tentons de réintégrer nos quartiers ou nos zones rurales défavorisées dans la société, nous créons en même temps un environnement plus favorable des entreprises et donc des richesses et de l'emploi.

En d'autres termes, nous devons poursuivre notre action pour atteindre le plein emploi. Ne relâchons pas notre effort sous prétexte d'un optimisme tiré d'une conjoncture favorable.

Nous avons montré qu'une société plus solidaire favorise une économie plus performante.

Cette articulation entre l'économie réelle et la politique sociale doit être approfondie, alors même que les mouvements financiers spéculatifs et déconnectés de l'économie réelle doivent être contrôlés. Alors la taxe Tobin, oui. Sachons maintenant y travailler pour la rendre réellement applicable et pour convaincre nos partenaires.

Si le marché bien régulé joue un rôle indispensable dans le champ concurrentiel, il n'est évidemment pas le tout de l'économie et encore moins le tout de la société. IL est myope et ne s'intéresse qu'à la rentabilité à court terme. C'est pourquoi nous défendons les services publics porteurs d'infrastructures ou de bien collectifs qui doivent garantir l'égalité pour tous les territoires et tous les hommes.

Alors continuons à approfondir cette synergie entre l'Etat et le marché qui doit apporter en même temps performance économique et justice sociale.

Nous croyons en l'Etat, un Etat qui protège, qui anime, mais nous savons aussi qu'il doit bouger, se décentraliser, rechercher une plus grande proximité avec nos concitoyens, en renforçant le rôle des collectivités locales auxquelles il faut donner les moyens d'agir en tenant compte de la réalité de leurs difficultés par rapport à leur potentiel fiscal. C'est tout l'enjeu de la nouvelle étape de la décentralisation proposée avec force par Pierre Mauroy.

Un Etat fort mais ouvert, c'est aussi un Etat qui mobilise.

Aussi, si je ne fais pas partie de ceux qui prônent un affadissement du rôle de l'Etat, si je pense que dans un monde de plus en plus complexe, l'Etat a un rôle majeur de structuration de l'avenir pour notre société, je sais qu'il ne peut pas tout, tout seul, que la société ne se change pas par la seule loi, qu'une loi toute aussi bonne soit-elle, n'est efficace que lorsqu'elle est portée par une société qui se mobilise.

C'est ce que nous avons fait avec les 35 heures, cette réduction du temps de travail que nous avions le devoir de mettre en œuvre car les français ne nous auraient pas pardonné de ne pas tout essayer, pour lutter contre le chômage. La loi a fixé un cap en renvoyant la réalisation des 35 heures à la négociation. A-t-on bien pris conscience que les 35 heures ont entraîné un mouvement de négociation sans précédent dans les entreprises ? Eh bien, grâce à ces dizaines de milliers de négociateurs, 250.000 emplois supplémentaires ont été créés, les français vivent mieux avec plus de temps pour eux, leur famille, leur quartier, et nos entreprises ont pensé de nouvelles organisations du travail plus performantes.

Alors que, mes chers camarades, nous savons qu'aujourd'hui, en France, nos concitoyens parlent de leurs jours RTT en famille, dans les transports, dans les cafés, qu'ils en discutent quotidiennement dans les entreprises, que les 35 heures constituent un réel progrès pour nos concitoyens, pour l'emploi, et pour l'économie, alors je ne comprends pas que certains, y compris parmi nous, boudent leur plaisir.

Je suis, quant à moi, fière de cette loi emblématique, rendue possible grâce à notre volonté politique qui a su allier projet de société et cohérence économique.

On nous parle des petites et moyennes entreprises. La loi a fixé pour elles des souplesses ; il faut continuer à les appliquer au cas par cas en fonction des réalités des secteurs, comme nous avons commencé à le faire. Mais à qui fera-t-on croire que l'on règlera leur problème de pénuries de main d'œuvre, bien antérieures d'ailleurs aux 35 heures, en maintenant des horaires hebdomadaires à 50 ou 55 heures ? A quels jeunes expliquera-t-on que ces métiers dans le bâtiment, le commerce ou la restauration sont de vrais métiers, alors qu'on y maintiendrait des conditions de travail du passé ?

Non ce n'est pas en reconduisant les inégalités d'hier que nous avancerons mais en construisant avec ces secteurs des réponses d'aujourd'hui qui garantissent des conditions de travail améliorées, une formation renforcée, et en les aidant à mettre en œuvre ces progrès.

Le progrès social ne peut ni ne doit s'arrêter aux portes des petites entreprises. Ce n'est pas seulement une conviction, c'est une exigence de justice sociale.

Là aussi la négociation apportera les bonnes solutions.

La négociation est une démarche moderne de traitement des problèmes. Elle nécessite information réciproque, écoute des préoccupations de chacun, dialogue réel et accord. Elle doit être développée tout en respectant les règles générales, celles votées par le parlement, celles de la démocratie. Parfois, et c'est tant mieux, la négociation sociale anticipe sur l'avenir, fait bouger la loi. Je pense par exemple aux grands accords sur la formation professionnelle ou sur la mensualisation qui ont permis de réelles avancées sociales.

Mais il faut comprendre que lorsqu'on demande au Parlement de modifier la loi, il ait son mot à dire. C'est aussi cela la démocratie. Respecter le Parlement, ce n'est pas être étatiste ou dirigiste, c'est simplement respecter la volonté du peuple.

Cette mobilisation des acteurs est une respiration, une force pour notre société. Comment ne pas insister sur le rôle de notre réseau associatif qui a œuvré pour empêcher que notre tissu social se déchire totalement pendant les périodes de crise, qui défend les droits de l'homme et protègent ceux qui cherchent en vain à trouver une place dans la société. Sans les associations qui mettent le doigt là où cela fait mal, qui apportent des solutions innovantes, nous n'aurions pas eu cette grande loi, leur grande loi sur les exclusions, dont nous devons poursuivre l'application.

Alors oui, continuons cette articulation positive, créatrice de mouvement entre l'Etat, les forces vives économiques et sociales et le mouvement associatif.

Enfin je voudrais dire un mot sur la nécessaire articulation entre l'individu et le collectif. La gauche s'est construire sur l'action collective. Plus que tous - et nous avons raison – nous croyons à la force d'hommes et de femmes animés par des valeurs communes qui font bouger la société. C'est la force de la politique comme du syndicalisme ou de tout mouvement collectif et non corporatiste.

Mais nous savons aussi aujourd'hui que chaque homme et chaque femme dans notre pays, a des aspirations individuelles auxquelles nous devons répondre.

Les français aspirent à acquérir de nouveaux droits, de nouveaux espaces de liberté : le droit à vivre en sécurité, physique mais aussi alimentaire, qui va de la nutrition des enfants à l'école à la sécurité en général de notre alimentation. Le droit à construire un environnement durable où les espaces publics sont plus conviviaux et où nous protégeons l'avenir de nos ressources naturelles.

Les hommes et les femmes de notre pays veulent aussi être entendus, s'exprimer sur ce qui les intéresse directement. Le droit des malades face à l'institution médicale, le droit de donner son avis dans son quartier, sa ville, le droit de s'exprimer sur l'avenir de l'espèce dans un débat comme celui de la bioéthique. Cette aspiration vers plus de citoyenneté, dans tous les domaines, la gauche doit la porter au niveau national comme au niveau local.

Mais, mes chers camarades, nos concitoyens nous demandent plus : ils veulent être reconnus pour ce qu'ils sont avec leur spécificité, leur handicap, leur âge mais aussi leur culture, leur origine ou leur croyance. Pour moi, la République, ce n'est pas le modèle unique du " tous pareils ". La république, c'est un corpus de droits et de devoirs, l'exigence de la laïcité, que chacun peut enrichir de ses différences, dès lors qu'elles ne remettent pas en cause le modèle commun.

Je crois dans les spécificités régionales qui font la richesse de la France.

Je respecte les croyances ou les non croyances de chacun.

Je rêve d'une société qui respecte les différences, fasse une place aux plus faibles, à ceux qui sont ou apparaissent différents, qui rejette les discriminations pour vivre mieux tous ensemble.

Et bien la république, c'est cela : Des droits et des devoirs pour tous et pour chacun, mais aussi la tolérance.

J'en viens à rêver encore plus ! Le 21ème siècle ne pourrait-il pas faire rimer liberté, égalité avec solidarité et fraternité ?

Dans notre société tellement cloisonnée, encore trop dure pour les faibles, n'est-ce pas à nous, la gauche, de dire aux français qu'ils ont aussi leur rôle à jouer pour que notre société et chacun d'entre nous, aille mieux !

Les 35 heures c'est plus de temps pour soi, ce peut être aussi plus de temps pour les autres, pour ses voisins mais aussi pour participer à la vie associative, ou pourquoi pas militer dans une organisation syndicale ou politique ? Nous devons les convaincre qu'ils disposent d'une partie de la réponse aux problèmes que nous rencontrons. Maintenant que les choses s'améliorent, qu'une majorité de nos concitoyens va mieux, nous devons aussi leur demander de faire preuve tout simplement de fraternité.

C'est cette France plus forte économiquement et socialement, plus solidaire et plus égalitaire, en un mot cette France réconciliée avec elle-même que nous devons construire.

Alors s'ouvriront de nouvelles frontières.

C'est cela qui pourra faire de la personnalité française - si décriée par les libéraux - un apport décisif à l'Europe, à une Europe encore en devenir, dès lors qu'elle oublie encore trop souvent aujourd'hui, que seul le bien être des hommes et des femmes qui la composent, doit être son idéal.

Cette Europe, qui est globalement riche et qui devrait se tourner plus souvent vers le sud : l'Afrique, par exemple, où le sida, la malnutrition tuent, où la misère fait rempart à la démocratie, mais où nous avons aussi tant à apprendre en nous inspirant de la solidarité familiale, de voisinage ou de quartiers. Cette Europe élargie qui doit devenir un modèle d'équilibre entre les libertés et les règles communes afin de mieux maîtriser la mondialisation.

Voilà mes chers camarades, quelques axes majeurs sur lesquels nous devons travailler.

Le temps n'est plus à élever des murailles, il est à construire des ponts et à ouvrir de nouveaux espaces. Nous n'avons pas à craindre l'avenir, dès lors que la protection des plus faibles, la recherche de l'autonomie pour chacun, la lutte pour les inégalités restent nos étendards. C'est aussi une condition d'une France économiquement efficace.

Nous nous devons de reconnaître la différence, de prendre en compte la personne humaine présente derrière l'individu qui est au cœur de notre engagement, comme l'action collective, vecteur essentiel de l'évolution de notre société.

Pour conclure, comment résumer ces défis ?

Jaurès disait " le socialisme, c'est la démocratie jusqu'au bout ". Nous sommes bien loin d'avoir épuisé cet idéal. Allons donc chercher au cœur de notre engagement, les ressources pour éclairer l'avenir. Allons encore plus loin dans nos conquêtes démocratiques.

On a beaucoup glosé sur la fin des utopies, comme pour mieux résigner les hommes à l'acceptation d'un destin qu'ils n'ont ni maîtrisé, ni voulu. Il y a peut-être une part d'utopie dans cette nouvelle démocratie que nous devons rechercher. Je la revendique, elle nous fera avancer. Sa force nous permettra de bousculer l'ordre naturel des choses.

C'est en nous concentrant sur l'idéal que nous changerons le réel. C'est en transformant le réel que nous approcherons notre idéal. C'est ce que nous faisons depuis trois ans. C'est le sens du projet que nous allons construire autour de François Hollande, avec tous les militants. Ce projet, nous le porterons derrière Lionel Jospin qui, chaque jour, nous rend fier d'être socialistes.

"Rien de grand ne se fait sans passion " disait Hegel.

Proposons aux français de construire avec nous une société plus libre, plus juste et plus fraternelle.

Continuons, mes chers camarades, à réformer.

Continuons, tous ensemble, à changer la vie.


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