On peut, bien sûr, aller plus loin. Mais il reconnaît l'existence de services publics, la nécessité de politiques sociales, il renforce le rôle du Parlement européen, etc. La référence au marché figurait déjà dans le traité de Rome. Croire que ce projet est un cheval de Troie au service d'une Europe libérale est donc un faux débat. Une Constitution, c'est un cadre qui ne fixe pas les choix politiques. La vraie réponse, c'est de porter un projet politique qui fasse contre-poids à la mondialisation libérale. Le pacte de stabilité doit être réorienté pour mieux servir la croissance. Et il faut bâtir un projet qui aille au-delà d'une Europe garante de la paix. Cette ambition des pères fondateurs ne suffit plus. Nous devons travailler à l'alliance des forces progressistes européennes, voire altermondialistes. Et favoriser des coopérations renforcées, avec l'Allemagne, mais aussi l'Italie et parfois l'Angleterre... En avançant ainsi, sans exclure personne a priori, nous formulerons une ambition nouvelle et réaliste pour l'Europe.
Les militants socialistes doutent de l'Europe...
L'Europe a besoin d'une nouvelle légitimité populaire. Mais il ne faut pas se laisser piéger par la seule question de la Constitution, alibi de notre insuffisance. Les socialistes ne retrouveront pas la confiance des milieux populaires en criant « vive la crise » de l'Europe. Nous donnerions le sentiment de nous renier et de légitimer des discours populistes.