Un climat de coup bas



Entretien avec Claude Bartolone, député de Seine-Saint-Denis,
paru dans le quotidien Libération daté du jeudi 24 octobre 2002.
Propos recueillis par Renaud Dely


 

François Hollande a réuni discrètement ses soutiens mardi soir. Vous regrettez de ne pas avoir été invité ?
Oui. Nous avons répondu favorablement à son appel en faveur de la dissolution des anciens courants. Nous avons dit que nous étions prêts à lui renouveler notre confiance pour prôner avec lui un « réformisme de gauche » et, malgré tous nos gestes de bonne volonté, nous jugeons que nous ne sommes pas payés de retour. C'est une initiative extrêmement regrettable et il serait très mauvais que le premier secrétaire laisse s'installer ce climat de suspicion et de coups bas au moment où le gouvernement commet des textes socialement inquiétants.

Certains dirigeants, dont Martine Aubry, rechignent à s'allier avec Laurent Fabius. Vous êtes des pestiférés ?
Je pense que ce genre d'attitude est extrêmement minoritaire et relève de calculs personnels et politiciens. Pour peser aujourd'hui dans le débat, les socialistes doivent montrer qu'ils sont capables de se rassembler pour préparer l'avenir. Ce qui importe à nos concitoyens, ce n'est pas la position d'Aubry ou de quiconque par rapport à Fabius, Strauss-Kahn ou Hollande. La question qu'ils nous posent est de savoir ce que nous pensons de la mondialisation, de la question du travail ou de l'environnement.

Justement, y a-t-il des différences de fond entre Aubry, Fabius, DSK et Hollande ?
En tout cas, si elles existent, j'ai du mal à les percevoir. Depuis plusieurs semaines, Laurent Fabius propose que nous nous réunissions pour en parler. C'est à François Hollande de rassembler toute sa majorité pour que nous ayons cette discussion. C'est sa responsabilité, sa mission. Il n'y aurait rien de pire que de donner au peuple de gauche l'impression d'un retour à une guerre des chefs qui nous a fait tant de mal par le passé. Au moment où le gouvernement exploite les inquiétudes sur l'insécurité des Français, le comportement de certains dirigeants du PS en rajoute sur le terrain de l'insécurité politique.

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