Lettre aux adhérents du Parti socialiste pour tirer les leçons du 29 mai | |
Le vote du 29 mai a certes traduit la colère de notre peuple face à la surdité du gouvernement. C'est une rude sanction à l'encontre du président de la République. Si notre pays ne sait plus où il va, c'est d'abord la responsabilité de ceux qui, aux commandes, sont incapables de lui montrer la direction. Mais ce vote est aussi un défi pour le Parti socialiste tant il révèle surtout un profond malaise chez les Français. C'est à une terrible crise d'identité qu'il nous faut répondre. Au-delà du rappel indispensable de nos règles collectives et de la clarification qu'il implique nous devons dégager une nouvelle perspective sur la base la plus large et autour de principes clairs : Il faut nous défier des aventures personnelles comme de la tentation du repli sur un débat entre seuls socialistes et retrouver le sens d'un projet collectif. C'est pourquoi nous proposons aux Françaises et aux Français de gauche, dans une méthode originale, d'élaborer avec nous un projet politique mobilisateur qui, au delà du Oui ou du Non au référendum, associe tous ceux qui aspirent au retour durable de la gauche au pouvoir. A cette fin, nous proposons de préparer avant et de convoquer après le congrès, des Etats généraux de l'alternance ouverts à toutes celles et ceux qui à gauche veulent refonder un projet ambitieux et réaliste. Dans le même temps, il nous faut reprendre le chantier de la rénovation du Parti socialiste, notamment pour tirer les conséquences de la présidentialisation accrue des institutions qui perturbe désormais toutes les échéances électorales et dénature notre démocratie interne. Il faut entendre les inquiétudes et les doutes profonds exprimés par nos concitoyens. Le Parti socialiste a vocation à proposer une alternative sociale réelle à l'ultralibéralisme et à porter un projet pour ceux qui en sont les premières victimes. Mais il ne faut pas répondre en flattant les peurs et en promettant ce qu'on ne pourra pas tenir. Plus que jamais, nous devons, si nous voulons apporter des solutions fortes et crédibles, proposer aux Français d'affronter le monde nouveau dans lequel notre pays se trouve. A la gauche d'apporter la démonstration que les changements indispensables peuvent se faire en répondant à leurs aspirations de justice et de solidarité. C'est ainsi que, forts de nos convictions socialistes, nous devons redéfinir de manière claire et précise notre projet pour écarter les tentations de résignation, comme celles d'opportunisme et de radicalisme verbal auxquelles notre parti est régulièrement tenté de céder. Tirer les conclusions du référendum, c'est enfin réaffirmer immédiatement notre engagement européen par une initiative forte qui permettra de relancer l'EuroGauche face au risque désormais patent de réveil des souverainismes. Nous proposons que le PS appelle à la réunion d'une Convention du PSE pour jeter les bases d'un programme commun de la Gauche européenne et d'une relance de l'Union. Nous ne laisserons pas s'installer l'illusion que la France comme la Gauche pourraient tourner le dos à l'Europe sans renier leurs valeurs.
Dans cette période de turbulences, nous invitons toutes celles et tous ceux qui souhaitent rester fidèles à leur engagement européen et veulent promouvoir un socialisme résolument ouvert, démocratique et écologiste à nous rejoindre pour faire entendre cette nouvelle voix dont la gauche a besoin ! 6 juin 2005 |
Premiers signataires : |
Yves Ackermann, président du Conseil général du Territoire de Belfort Patricia Adam, députée du Finistère Robert Alfonsi, premier secrétaire fédéral du Var Dominique Bertinotti, maire du IVème arrondissement de Paris Jean-Louis Bianco, député des Alpes de Haute de Provence Patrick Bloche, député de Paris Didier Boulaud, sénateur-maire de Nevers Danielle Bousquet, députée des Côtes d'Armor Yolande Boyer, sénatrice du Finistère Christophe Caresche, député de Paris Martine Carrillon-Couvreur, députée de la Nièvre Gilles Catoire, maire de Clichy François Cormier-Bouligeon, responsable du Comité 1er décembre Claude Darciaux, députée de Côte-d'Or Yves Dauge, sénateur de l'Indre-et-Loire François Fennebresque, premier secrétaire fédéral des Hautes-Alpes Guy Ferrez, maire d'Auxerre Jacques Floch, député de Loire-Atlantique Anne-Marie Forcinal, première secrétaire fédérale du Territoire de Belfort Catherine Génisson, députée du Pas-de-Calais Gaëtan Gorce, député de la Nièvre Didier Guillot, secrétaire fédéral de Paris - secrétaire de la section JBC Paris 18ème Jean-François Lovisolo, premier secrétaire fédéral du Vaucluse Christian Manric, premier secrétaire fédéral du Tarn-et-Garonne Christophe Masse, député des Bouches-du-Rhône Gilbert Sauvan, premier secrétaire fédéral des Alpes-de-Haute-Provence Gilles Savary, député au Parlement européen Bernard Sicot, premier secrétaire fédéral de l'Indre-et-Loire Vincent Tison, délégué fédéral d'Indre-et-Loire à la Formation Philippe Tourtelier, député d'Ille-et-Vilaine Denis Troester, premier secrétaire fédéral de l'Yonne Bernadette Vergnaud, députée au Parlement européen Philippe Vuilque, député des Ardennes |
[Les documents] [Les élections] [Les dossiers] [Les entretiens] [Rechercher] [Contacter] [Liens] | ||