Contribution du secrétariat national à la Culture et aux Médias

Contribution au Congrès de Grenoble de novembre 2000,
présentée par Frédérique Bredin, secrétaire nationale à la Culture et aux Médias, Michel Françaix, délégué national Médias et Jacques Renard, délégué national Culture


 
 Le vingt et unième siècle a commencé dans le domaine culturel par un événement autant économique que culturel, majeur : la fusion AOL- Time Warner + EMI, survenue en janvier 2000. La mondialisation, plus que jamais, concerne la culture et la communication. Dans le même temps, et plus que jamais aussi, s'exprime, à l'autre bout de la chaîne, le souci de défendre les identités régionales et locales menacées, que reflète le débat sur la ratification par la France de la charte du Conseil de l'Europe sur les langues régionales et minoritaires. A travers cette opposition/complémentarité entre le global et le local, surgit l'évidence d'une nouvelle réflexion sur le contenu des politiques culturelles pour les années à venir.

La politique culturelle, née au début de la 5ème République avec le création du Ministère de la Culture, a plus de 40 ans. Au premier souffle fondateur incarné par la figure emblématique d'André Malraux, et symbolisé par l'aventure des Maisons de la Culture, a succédé au fil du temps un second souffle, initié en fait par les forces de gauche qui ont principalement porté la revendication d'une politique culturelle forte et cohérente, et ont joué historiquement un rôle de fer de lance, ce tant au niveau national qu'à celui des collectivités territoriales. L'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 a incontestablement provoqué un nouvel élan, personnifié par Jack Lang, sur le plan des moyens publics consacrés à ce secteur comme aussi sur le plan de l'importance conférée à la création et à l'action culturelle dans la cité, tandis que de très nombreuses communes ont déployé des efforts considérables pour promouvoir le développement culturel local.

 La politique culturelle est cependant confrontée à un certain nombre de lacunes ou de limites, qui alimentent de façon récurrente des débats sur son contenu, voire sur son bien fondé, en dépit du fait que des problèmes similaires se rencontrent dans les autres pays européens, quel que soit le mode d'administration culturelle adopté, lequel est fonction de l'histoire et des traditions institutionnelles de chaque pays.

La première interrogation porte sur le caractère encore trop restreint des publics touchés par l'action publique, à la fois par leur nombre et par leur diversification sociale. Les diverses enquêtes et études sur les pratiques culturelles l'ont démontré à satiété. De là découle l'accent réitéré mis, depuis le retour de la gauche au pouvoir en 1997, sur l'objectif de démocratisation culturelle.

La seconde interrogation, faisant du reste écho à la première, est relative à la place encore trop faible consacrée à l'éducation artistique et à la culture à l'école, qui se heurtent à de nombreux obstacles.

La troisième interrogation a trait à la politique culturelle de l'audiovisuel. La télévision divertit plus qu'elle n'éduque ou cultive, et le constat vaut aussi pour les chaînes généralistes de service public. La pression du marché et la sacralisation de l'audimat persistent à prendre globalement le pas sur les exigences de qualité et de diversité des goûts du public. C'est pourquoi la réduction de la part des ressources publicitaires dans le budget des chaînes de service public, décidée par l'actuel gouvernement, a été entreprise.

 Ces défis prennent cependant un tour nouveau dès lors que l'on analyse les mutations considérables qui sont à l'œuvre sur les plans économique, social et culturel, et qui aboutissent, en fin de compte, en ce début de siècle, à transformer la donne de la politique culturelle, laquelle connaît selon beaucoup de professionnels culturels, une véritable crise d'identité.

En premier lieu, la société a changé, change et changera encore. Donc aussi les " publics ". Autrefois plus homogènes et militants, ceux-ci, tout en étant toujours principalement issus des classes moyennes et supérieures, sont aujourd'hui, comme l'ont remarqué les sociologues, davantage éclatés, individualistes, consuméristes. De plus, l'accroissement du nombre des retraités, l'augmentation progressive du temps libre, que souligne la réduction du temps de travail, libèrent pour l'avenir de nouvelles disponibilités ainsi qu'une demande potentielle de culture et de savoir, et susceptible d'évoluer dans l'espace et dans le temps.

Par ailleurs, la permanence des phénomènes d'exclusion et de chômage, même si le retour de la croissance permettra, il faut l'espérer, de les résorber, renouvelle l'exigence d'intégration républicaine, processus auquel le champ culturel est convié à s'associer, même s'il ne saurait y être instrumentalisé.

En outre la mondialisation, les difficultés économiques et les insécurités génèrent une double aspiration, à l'unité et à la diversité. Celle-ci suppose la prise en compte d'identités plurielles qui, si elles sont négligées ou traitées sans prendre en compte la dialectique universalité-singularité, peuvent dériver en repli sur soi et rejet de l'autre, et être récupérées par des forces politiques de droite ou d'extrême droite.

En second lieu, la vie artistique, au demeurant par définition en continuel mouvement, tend à se transformer, par l'émergence de formes artistiques nouvelles et la modification de ses conditions de production et de diffusion.

Les équipes et les productions artistiques sont de plus en plus interdisciplinaires, faisant fi des cloisonnements par genres et des approches sectorielles. Le rapport qu'entretient la jeune création avec les institutions culturelles n'est plus exactement le même que celui de la génération précédente : il ne s'agit plus tant d'être pour ou contre ces institutions, de les investir ou de les contester, que de revendiquer de nouveaux lieux d'expression et de " fabrique ", plus collectifs, plus polyvalents, voire plus éphémères… En outre, la création contemporaine est d'emblée européenne et internationale, cherchant à construire des réseaux d'échange et de coopération par delà les frontières.

En troisième lieu, les bouleversements introduits par les nouvelles technologies de l'information et de la communication et l'avènement de l'ère numérique sont décisifs. Ils confèrent une importance stratégique nouvelle aux industries culturelles du contenu, requièrent la mise en place d'une régulation publique, et justifient pleinement le projet politique " d'une société d'information solidaire ". L'audiovisuel et les nouvelles technologies induisent de nouvelles pratiques culturelles de masse. L'âge numérique multiplie les opportunités de circulation des biens et services culturels et d'autonomie du " consommateur culturel ", mais porte aussi des menaces multiples : manipulation de l'information, mise en cause du droit d'auteur, concentration économique au dépens de la diversité culturelle, inégalités d'accès accrues, moindre liberté du citoyen…

En quatrième lieu, de nouveaux rapports s'instituent entre les collectivités territoriales et l'Etat, alors même que les prérogatives essentielles de celui-ci paraissent aujourd'hui écornées et réduites par la mondialisation et aussi l'européanisation du traitement de certaines grandes questions. Une 3ème phase de la décentralisation se développe sous nos yeux. La 1ère phase a été celle de l'Etat prescripteur, " dictant " aux collectivités territoriales le contenu des politiques culturelles. La 2ème phase a été celle de l'Etat incitateur élaborant des partenariats, sur la base de ses propositions, avec les acteurs locaux assumant la plus grande part du financement public. La 3ème phase se caractérise par une volonté de codécision sur le contenu de la part des élus locaux, qui disposent de plus en plus des moyens et de l'expertise justifiant cette revendication, et ce même si la situation n'est pas la même dans toutes les parties du territoire.

 En 1997, avant le changement politique issu des élections législatives, nous écrivions que l'une des priorités essentielles s'articulait autour du thème " Culture et Partage " et qu'une double orientation en découlait. D'une part, la culture devait être le ferment du lien social : dimension culturelle de l'ensemble des politiques publiques, relance de la politique culturelle de la ville, ambitieuse action de qualification du paysage urbain, mise en place d'une approche nouvelle, intergénérationnelle… D'autre part, le combat contre les inégalités culturelles devait être repris : formation culturelle, rénovation du service public culturel, développement des pratiques amateurs, accès aux industries culturelles et développement de l'emploi culturel…

Il convient cependant aujourd'hui de mettre en perspective ces objectifs au regard des mutations en cours, et dès lors, de prospecter les axes ou orientations majeures de la politique culturelle pour les années à venir, susceptibles de lui donner un élan nouveau, tout en redéfinissant le rôle des pouvoirs publics.

1 - Soutenir l'innovation artistique

Le premier axe consiste à conférer vraiment à l'Etat une fonction que lui seul peut assumer, la fonction de Recherche au sens large du terme. Selon l'acception traditionnelle, l'Etat assume dans le champ culturel les missions fondamentales de conservation, de création, de formation, de développement culturel. Il est clair qu'aujourd'hui le financement et la mise en œuvre de ses missions sont largement partagées avec d'autres partenaires. De là découle l'idée que l'Etat doit prendre acte de cette large diffusion de la " préoccupation culturelle ", et redéfinir non pas ses missions elles-mêmes, mais la façon dont il les assume. L'Etat gagne à recentrer ses interventions sur l'innovation, la prise de risque (artistique et financière), l'exceptionnalité. Ceci ne signifie pas, disons-le de suite pour éviter les ambiguités, le désengagement financier, le retrait sur les institutions parisiennes, ou le repli sur l'aide aux projets éphémères. Il s'agit d'opérer une redistribution des rôles permettant à l'Etat de concentrer ses aides, au besoin massives, sur l'émergence des formes artistiques nouvelles en tous lieux et dans toutes les disciplines, et d'adapter ses modalités de soutien à la souplesse et à la mobilité de la vie artistique et culturelle.

Donc la recherche, c'est-à-dire l'aide au neuf et non à ce qui est déjà pérennisé, en matière de création et d'action culturelle comme en matière de lancement d'entreprises culturelles sur les nouveaux marchés…ceci suppose que soit pleinement admis que le Ministère de la Culture a une spécificité : il est l'interlocuteur irremplaçable des créateurs, artistes, auteurs, producteurs. Son rôle primordial est d'assurer leur présence, leur rayonnement, leur visibilité dans l'espace public, parce qu'ils sont défricheurs d'avenir.

2 - Combattre pour l'égalité dans la culture

La deuxième idée est que le combat pour l'égalité dans la culture se déplace, affronte de nouveaux enjeux, et dès lors doit s'intensifier : en un mot, extension du domaine de la lutte.

Certes, le champ traditionnel d'intervention, articulé autour de l'offre culturelle proposée par les réseaux d'institutions ne saurait en aucune façon être délaissé. Mais le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication et des produits multimédia appelle une vigoureuse action publique afin de ne pas laisser le seul marché décider des contenus diffusés sur les nouveaux réseaux, ou de laisser accroire que mondialisation et ultra-libéralisme sont des termes synonymes. Il s'agit à la fois de formation initiale et continue à la maîtrise des nouvelles technologies, de la création d'espaces multimédia, de l'accès à la création et du patrimoine de la propriété intellectuelle…

Par ailleurs, et plus que jamais, il est souhaitable d'infiltrer, d'insérer la culture dans l'ensemble des politiques publiques, tant au plan national que local : urbanisme, logement, aménagement du territoire, sécurité… La culture en particulier est un puissant facteur d'intégration.

De même, le moment est plus que jamais venu d'une grande politique d'éducation artistique à l'école. Il n'y aura pas d'égalité dans la culture si les enseignements artistiques ne sont pas généralisés en milieu scolaire et universitaire, et si les pratiques artistiques amateurs qui en résulteront ne sont pas soutenues.

A cet égard le concept de diversité culturelle, relié surtout jusqu'ici à l'exigence de pluralisme de la création et de lutte contre les dangers de l'hégémonisme économique de la culture nord-américaine, - si bien même que ce concept est à présent jugé préférable à celui d'exception culturelle - gagne aussi à être mis en exergue au nom de la lutte contre les inégalités culturelles. La promotion de la multiplicité des pratiques culturelles et artistiques, notamment des " cultures urbaines " et des " musiques amplifiées ", contribue à n'en pas douter à accroître les occasions de partage et de dialogue culturel.

3 - Poursuivre la décentralisation culturelle

Dans ce domaine culturel, comme du reste dans les autres, l'Etat doit changer de posture et de mode de fonctionnement. Mieux d'Etat, moins d'Etat, plus d'Etat ? Oui à l'Etat stratège, c'est-à-dire à un outil politique au bon sens du terme. La réforme de l'Etat est à nouveau à l'ordre du jour. C'est à lui d'établir des synergies entre les secteurs public et privé dans l'environnement numérique, c'est à lui d'adapter ses procédures, ses institutions, ses statuts aux réalités changeantes de la vie culturelle et aux enjeux de société, c'est à lui de proposer l'établissement d'un partenariat de conception, et non plus seulement d'exécution, avec les différents acteurs de la vie culturelle. C'est dans ce cadre modifié que la question de l'accroissement du budget de la culture doit , naturellement, être à nouveau posée, par-delà la reprise amorcée depuis 1997 et le retour progressif au " 1 % culture ", après 4 ans de chute de ce budget de 1993 à 1997.

Oui aussi à l'Etat décideur, c'est-à-dire qui domine pleinement les responsabilités qui sont les siennes, ainsi que d'ailleurs que l'a rappelé Catherine Tasca lors de sa prise de fonction au Ministère de la Culture et de la Communication. Ainsi, face aux mouvements de concentration ou aux initiatives qui peuvent avoir pou effet de menacer la diversité de notre cinéma, l'Etat se doit de réagir.

La décentralisation culturelle a transformé ces dernières décennies le paysage culturel français. Aujourd'hui, de nouvelles structures d'agglomérations aux compétences culturelles nouvelles, la part prise par la culture dans le développement urbain et local, comme la part croissante prise par les régions et certains départements ouvrent de nouvelles perspectives.

Les socialistes ont confirmé le rôle central que la culture a acquis ces dernières années dans les politiques municipales. Disposant aujourd'hui de davantage de moyens, les élus sollicitent une plus grande co-décision en matière de politique culturelle locales. Ceci nécessite notamment :
  • une clarification des compétences culturelle de l'Etat de la Région du département et de la commune, de la communauté de communes ou du pays ;


  • le développement de l'intercommunalité culturelle et une actualisation du rôle des DRAC, en s'attachant aux finalités et aux objectifs, plus qu'à la seule gestion des financements ;


  • la définition de missions de service public et de contrats d'objectifs, pour organiser le financement et la gestion d'activités culturelles, ce qui passe par une véritable concertation au sein du Conseil des collectivités territoriales autour des préoccupations principales (fiscalités, archéologie locales, droit de prêt….)

L'adoption du statut d'établissement culturel local que nos élus locaux appellent de leurs vœux, prend ici tous son sens .Chaque collectivité peut alors jouer son rôle propre en fonction de ses missions et de son projet. Les partenariats seront ainsi simplifiés, et les responsabilités convergentes mieux identifiées à travers un établissement dont la population locale percevra sans doute mieux l'identité et le lieu.

4 - Favoriser une politique audio-visuelle de qualité à l'ère du numérique

La télévision, instrument de la culture de masse en matière d'images et d'informations, est un vecteur d'acquisition incomparable de la connaissance et de la démocratie. Les nouvelles technologies offrent des possibilités nouvelles de diffuser plus et mieux et à un plus grand nombre nos programmes audiovisuels. Par leur caractère normatif, elles placent, de fait, notre offre dans le contexte concurrentiel élargi qui, face à la standardisation des formats et au regroupement des opérateurs, donne au service public l'opportunité de montrer sa différence et de revendiquer son exemplarité.

En effet, le paysage audiovisuel qui se dessine grâce au numérique terrestre et à internet conduit le service public, de la radio comme celui de la télévision, à réaffirmer ses missions en renforçant et en diversifiant sa présence, à être près de chacun et au service de tous. Il est donc impératif que l'audiovisuel public qu'il se distingue des chaînes commerciales en matière de qualité des offres de programmes, de pluralisme d'opinion, de diversité d'expression culturelle et de proximité par une politique de programme séduisante et éloignée des seules contraintes publicitaires, par une présence régionale accrue et par une politique volontariste d'investissement dans les programmes originaux.

De même, il faut qu'il soit l'un des acteurs majeurs de la présence française sur le marché des programmes et leur diffusion hors des frontières.

Au delà de dotations budgétaires exceptionnelles et de la réduction de la pression publicitaire sur l'économie des chaînes, et dans le cadre des projets d'entreprises présentés par leurs dirigeants, les socialistes doivent participer à la recherche des voies et moyens visant à assurer durablement leur financement. En ce sens, l'extension à cinq ans du mandat présidentiel de France Télévision est déjà un signe fort donné par le législateur de voir moderniser et responsabiliser les entreprises publiques de télévision. L'exemplarité du service public siège aussi dans sa capacité à configurer et à gérer les moyens financiers, techniques et humains dont il dispose dans la double perspective de l'optimisation de l'usage des deniers publics et de la référence sociale qui s'attache à sa nature.

5 - Construire l'Europe de la Culture

Aujourd'hui, il n'est plus possible de penser la politique culturelle en termes nationaux., mais l'Europe de la Culture n'est pas encore une réalité, à travers des institutions européennes qui considèrent en priorité la logique économique. Elle a néanmoins incontestablement progressé, à travers le combat mené au nom du droit à la reconnaissance de la diversité culturelle, dans les négociations commerciales internationales de 1999. Ce thème n'est vraiment populaire et consensuel qu'en France, plus que chez nos partenaires européens, et ne mobilise encore que trop exclusivement les créateurs cinématograhiques et audiovisuels et non l'ensemble des activités culturelles et artistiques.

Il nous faut désormais soutenir une politique plus offensive que défensive. L'Union européenne peut harmoniser ses systèmes d'aide à la création, à la production et à la diffusion, établir des politiques de quotas, mais elle doit adopter une attitude ambitieuse et offensive, notamment par la construction d'industries de programmes communautaire, une politique d'exportation volontariste en matière cinématographique et audiovisuelle. Mais si la compétitivité des industries culturelles européennes peut assurer une relative indépendance à la création européenne, nous ne pouvons laisser au seul marché le soin de sauvegarder nos cultures.

Certes, un Europe culturelle existe, à travers la collaboration d'équipes artistiques et la solidarité de projets interdisciplinaires, par-delà les frontières, mais malgré ces réseaux, peu d'artistes et d'intellectuels sont encore sensibles à la construction d'une identité culturelle européenne. Le déficit culturel de l'Union européenne est encore trop grand, (faibles crédits accordés à la culture, prise en compte trop limitée de la logique culturelle par rapport à la logique économique), et ce déficit n'est pas sans liens avec le déficit de l'Europe politique social et environnement que nous combattons. Pour nos représentants politiques européens et nos gouvernements, la construction d'une Europe de la culture doit être une nécessité, si nous voulons pas que l'Union européenne ne soit qu'une zone de libre-échange, sans ambition au niveau mondial.

La culture peut être le ciment d'une Europe dotée d'un véritable projet, et les Socialistes français doivent être à l'avant garde de ce mouvement.


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