La défense de l’emploi industriel passe par le Oui | |
Point de vue de Nicole Bricq, sénatrice de Seine-et-Marne, daté du 28 avril 2005 |
Je fais campagne pour le oui à la Constitution européenne à partir de la réalité du territoire seine-et-marnais. Dans le sud du département, la vallée de la Seine fournissait des milliers d’emplois industriels : SKF, Nina Ricci, Thomson vidéo glass, ABB, tous menacés aujourd’hui. Quand la nouvelle de la fermeture du site ABB de Champagne-sur-Seine est tombée, il y a quelques semaines, alors que le carnet de commandes était plein pour un an, ce fut le ras-le-bol. Le maire de Champagne, son conseil municipal, puis soixante maires ont dit stop ! Avec 2000 personnes, nous avons tous marché le 16 avril pour l’emploi et l’industrie. Le Conseil général, le Conseil régional ont présenté une plate forme de propositions d’action au gouvernement. Parmi elles, je veux vous parler de celle qui fait appel à l’Europe. Nous demandons que le gouvernement mobilise le Fond Social Européen et son objectif 3. Il permet de soutenir les initiatives destinées à combattre le chômage, de renforcer les systèmes de formation et d’éducation pour développer l’adaptation nécessaire à l’anticipation et à l’accompagnement des mutations économiques. Au sein de cet objectif 3, nous voulons la mise en œuvre de mesures qui permettent « l’adaptation des travailleurs, l’esprit d’entreprise, la recherche, l’innovation technologique » et « des actions transversales » qui permettent la mise en place de stratégies territoriales en faveur de l’emploi. Cette mobilisation prouve qu’on peut agir ici et maintenant. Les élus viennent en appui aux travailleurs. ABB, spécialisée dans l’activité de robotique et d’automatisation des moteurs électriques, a son activité répartie sur plusieurs sites en France et en Europe. L’intersyndicale est bien décidée à mobiliser l’ensemble des travailleurs européens et à se servir du Comité de groupe européen tout récemment mis en place. Une Directive de 1995 oblige en effet 2000 entreprises à disposer de cet organe. Aujourd’hui, seulement 700 entreprises ont satisfait à cette obligation. C’est pourquoi, la Confédération européenne de Syndicats réclame qu’une nouvelle Directive sanctionne les entreprises qui n’ont pas de Comité de groupe européen et modifie les modalités de l’information et de la consultation pour que celles-ci soient efficaces. L’organisation patronale européenne s’y oppose ! Je crois que le rapport de force nécessaire à l’accroissement du pouvoir d’intervention des travailleurs a plus de chance de se créer avec un oui à la Constitution qu’avec un non qui bloquerait toute avancée sociale significative. |
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