Mieux vaut ne pas trop chauffer Jospin

Jean-Christophe Cambadélis


Jean-Christophe Cambadélis, député de la 20e circonscription de Paris, réplique dans le quotidien Le Parisien daté du 16 septembre 2004, à Claude Bartolone, député PS de Seine-Saint-Denis, qui n'a pas ménagé Lionel Jospin, affirmant qu'il est « faillible, comme tout socialiste » et que, s'il a été « porteur de grandes victoires », il a été aussi « associé avec nous à de grandes défaites ».
Propos recueillis par Dominique de Montvalon

 

Pour vous, Claude Bartolone a franchi la ligne continue...
Si, au premier jour du débat, un garçon aussi pondéré, un ancien ministre aussi admiratif naguère de Lionel Jospin que Claude Bartolone en est déjà à dévaluer la parole de l'ancien Premier ministre sous prétexte qu'il pourrait s'exprimer dans le débat socialiste, cela en dit long sur le dérapage en cours. J'ai envie de dire : où nous emmène-t-on ? Si j'ai un conseil amical et intuitif à donner aux amis de Laurent Fabius, c'est de ne pas trop « chauffer » Jospin. Sans compter que tout cela colore d'une drôle de façon leur appel au rassemblement.

Lionel Jospin va-t-il intervenir ?
Je ne parle pas au nom de Lionel Jospin qui, d'ailleurs, n'aime pas ça. Je l'imagine mal s'exprimer contre X ou Y : ce n'est pas sa catégorie. Mais éclairer les enjeux, la période et les responsabilités des socialistes, c'est plutôt son genre. S'il souhaite le faire, ce serait, en ce moment, une bonne chose. De part et d'autre, les passions se déchaînent, dirait-on... Je suis effectivement éberlué de la crispation, et si rapide en plus, de certains des intervenants alors que la pondération et la mesure s'imposent...

Pour éviter un congrès de Rennes bis ?
Pour éviter que tout ceci dégénère politiquement, humainement, stratégiquement.

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