|
Êtes-vous prêt, avec Dominique Strauss-Kahn, à saborder votre propre courant pour constituer un axe majoritaire autour de François Hollande ?François Hollande doit choisir. Il faut qu'il se pose. Soit il est l'animateur d'une sensibilité, soit il est le patron de la majorité, soit il est le rassembleur du parti, soit il est présidentiable. Cofonder une majorité réformiste conséquente avec lui, pourquoi pas ? Mais le rassemblement durable procède toujours de la politique, jamais du jeu d'appareil. Ce n'est pas au moment où l'on dit que les courants doivent se dissoudre qu'il faut créer le sien. Surtout que François Hollande veut obtenir un accord a priori. Nous sommes dans la phase d'expression des militants. Laissons vivre le débat. Ne le verrouillons pas.
Ne faites-vous pas la même chose en préparant vous-même une motion au nom de votre courant ?Je ne parle pas de motion a priori. Chez les militants, il existe un refus de la division. Une exigence du débat. Pour l'instant, il y a beaucoup de questions, peu de réponses, peu de pistes nourrissant une vraie rénovation. Quant à notre défaite du 21 avril, on ne peut pas croire que l'amnésie vaille amnistie. Ne sous-estimons pas la bataille qui est devant nous : la grande controverse entre réformisme et radicalité. Le réformisme de gauche a perdu du terrain. Il faut s'organiser pour le rendre majoritaire à gauche.
Avec qui êtes-vous prêt à le faire ?Ceux qui se sont retrouvés derrière François Hollande au congrès de Grenoble en 2000 peuvent et doivent faire un effort de vérification politique pour fonder une majorité cohérente et combative. On s'organisera avec tous ceux qui pensent qu'à l'époque de la mondialisation, nous devons fonder une sociale-démocratie, un réformisme social-démocrate qui ne soit pas un social-libéralisme. Sans exclusive, de Laurent Fabius à Jean Glavany.
Vous excluez en revanche d'emblée Henri Emmanuelli et ses nouveaux amis de la Gauche socialiste ?Il ne faut pas mépriser le débat proposé par Henri Emmanuelli et Jean-Luc Mélenchon. Il faut relever le gant. Argumenter. Gagner et ne pas faire comme à Grenoble où nous étions en désaccord, mais où nous avons abouti à une synthèse confuse. |