La gauche doit s'unir


Entretien avec Jean-Christophe Cambadélis, député de la 20e circonscription de Paris, paru dans Le Parisien daté du 20 octobre 2003.
Propos recueillis par Nathalie Segaunes


 

Selon un sondage CSA, près des deux tiers des sympathisants PS souhaitent une union de la gauche au premier tour des régionales. Cela n'enthousiasme pas Verts et communistes...
Ce n'est pas un rejet du PS, c'est une méfiance par rapport à l'union. Du point de vue des Verts et du PC, elle serait à la fois négatrice d'identité et réductrice. D'où le travail que nous devons effectuer pour construire une union par le bas. C'est le sens des forums de la gauche.

Lionel Jospin dit que la gauche doit être fière de son bilan. On n'a pas l'impression que ce soit le cas...
Il y a encore quelques amertumes, même s'il n'y a pas une contestation globale. L'amertume est plus sur la défaite que sur le bilan. Comme on ne veut pas croire que la défaite est due à la division, on fait mine de croire qu'elle est due au bilan.

Les rivalités entre Fabius et DSK donnent le sentiment que le parti n'est pas « tenu »...
Il y a toujours eu des compétitions entre les hommes ou les femmes. La question est celle de l'orientation politique posée. J'observe que les trois ou quatre prétendants au PS partagent globalement la même orientation, à savoir un réformisme assumé.

Dans certaines régions, pourriez-vous être absents au second tour des régionales ?
Il peut exister un 21 avril régional. Personne ne veut réfléchir au fait que le Front national, confronté à l'échec de la droite et à la division de la gauche, peut se trouver en bonne posture, et donc poser d'énormes problèmes aux partis républicains. Il faut tout faire pour éviter cette situation. Pour ce qui est de la gauche, s'unir pour être en tête est la meilleure garantie que nous ne revivrons pas un nouveau 21 avril.

Le PS envisage-t-il d'ouvrir ses listes à l'extrême gauche au deuxième tour ?
C'est astucieux mais pas très sérieux. Astucieux dans le sens où, évidemment, un électorat venant du PS qui s'est porté sur l'extrême gauche pourrait trouver à rejoindre sa famille d'origine. Pas très sérieux parce que, dans l'alliance LCR-LO, c'est Lutte ouvrière qui donne le la, et, pour ce mouvement, l'ennemi principal, ce sont les partis de transformation sociale, et notamment le PS. Cela n'aura donc pas lieu.

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