Halte au feu !

Gérard Collomb



Entretien avec Gérard Collomb, maire de Lyon, paru dans le quotidien Le Parisien daté du 21 mars 2005
Propos recueillis par Philippe Martinat
 

Vous avez présidé hier la réunion du conseil national consacrée au projet. Quelles sont vos impressions ?
J'ai assisté à un débat intéressant, avec des analyses assez justes et plutôt convergentes. Peut-être que les propos échangés dans les couloirs étaient, eux, moins mesurés... Il existe certes entre nous une ligne de partage sur la Constitution européenne. Personnellement, je soutiens le oui parce que c'est la seule solution pour faire face à la globalisation et à la concurrence des pays émergents, ce dont nous avons justement beaucoup parlé lors de notre débat sur le projet. Ce n'est pas pour cela que je considère ceux qui sont d'un point de vue contraire comme des pestiférés.

Comment le PS peut-il sortir de la confusion ?
Ce qui fausse aujourd'hui le débat, c'est que le gouvernement, au lieu de calmer le jeu sur le plan social, continue de mener une politique ressentie par de nombreuses catégories comme une régression. C'est cela qui, au-delà des rivalités entre les présidentiables, sème le trouble dans la gauche profonde. Les gens finissent par se demander si voter oui, même s'ils en ont fortement envie, ne revient pas à apporter de l'eau au moulin de Jacques Chirac et d'une politique qu'ils condamnent sévèrement.

Êtes-vous inquiet pour votre parti ?
Je suis persuadé qu'une fois sorti de ce débat sur l'Europe, le PS saura rassembler. Mais il faut être vigilant et savoir garder raison. Aujourd'hui j'ai envie de dire : « Halte au feu ! » car, comme tous les militants, je ressens un certain malaise devant cette cacophonie ambiante. Ceux qui ont des responsabilités - les maires des grandes villes, les présidents de conseil général ou régional - doivent penser comme moi : arrêtons de s'entre-déchirer au niveau national, concentrons-nous sur les difficultés de la France profonde plutôt que de jouer un psychodrame assez vain.

Les sondages laissent entrevoir le non gagnant...
Cela révèle un trouble certain dans le pays. Pour relever les défis de la globalisation, il faut absolument continuer de progresser sur la voie européenne. Si un coup d'arrêt était donné, ce serait gravissime. Et, pour le coup, cela provoquerait une forte régression sociale. C'est ce qu'il faut expliquer à nos concitoyens.

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