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Quel est votre sentiment ce soir ?C'est une énorme déception. J'ai beaucoup de tristesse. Mais je pense d'abord à tous ceux qui, à Paris, en France et dans le monde, ont porté cette candidature, son exigence, ses valeurs, à ceux qui ont eu le plaisir de construire ensemble en étant différents. Ces valeurs nous ont guidés dans cette épreuve.
Cinquante-quatre voix pour Londres, cinquante pour Paris. Comment l'expliquez-vous ?Je respecte la victoire de Londres. Je souhaite aux Londoniens et à Londres le meilleur. J'ai embrassé le maire, Ken Livingston, que je connais bien. Mais je n'ai pas fait la bise à tous les animateurs de la candidature. Parce que je suis sport, je reste fair-play. Simplement, je ne suis pas sûr que, par rapport aux règles de la compétition, nous ayons procédé de la même manière.
Et l'aventure ne s'est pas terminée comme espéré...Non, à quatre voix près. Je prends acte. Mais il y a trop de générosité, de performance, de rassemblement, d'unité entre nous pour qu'on n'en fasse rien. Je ne sais pas encore quoi mais je sais pour qui: les citoyens, les jeunes, ceux qui espèrent, qui ont envie d'être différents et ensemble. A travers le sport, on va faire de grandes choses. Il ne faut pas qu'on se décourage. On va construire autre chose.
Comment analysez-vous ces quatre voix de différence ?Je ne les explique pas, puisque de nombreux membres du CIO ne se les expliquent pas. Qu'est-ce qui compte théoriquement pour une désignation ? La qualité du dossier et la qualité de l'état d'esprit, donc son adéquation avec les valeurs du CIO. De ce point de vue, nous n'avons pas trop de reproches à nous faire, d'autant que je n'avais pas vraiment de complexe vis-à-vis de Londres. Je suis content pour eux, enfin pour les Londoniens. Mais je ne suis pas sûr de leur manière d'être dans cette compétition, qui devrait être dominée par le fair-play, le respect. Quand vous faites une course, ce qui compte, c'est de faire la meilleure performance possible. Vous ne donnez pas un coup de pied au voisin.
Pensez-vous qu'il y ait eu un effet Sebastian Coe ? En faveur de Londres ?Non. Il y a eu un effet marketing. Ce n'est pas une question de personne, mais de méthode. Ou c'est une compétition sportive ou c'est une compétition commerciale.
C'était la troisième candidature de Paris en vingt ans. Paris serait-elle boudée par les membres du CIO ?Non. Paris fait envie, mais il lui a manqué quatre voix. Il y a beaucoup d'ingrédients dans un vote. Ce n'est pas le moment de faire des analyses trop subtiles. Il faut se donner du temps. Notre dossier était excellent, notre état d'esprit était vraiment en adéquation avec le sport et l'olympisme. Ce sont d'autres choses qui ont amené la victoire de Londres. Mais je ne suis pas sûr qu'elles soient de l'ordre du sport. |