Commission Barroso :
Un acte démocratique majeur

Comment interprétez-vous ce recul de Barroso ?

José Manuel Barroso a réalisé que le Parlement européen s'apprêtait à censurer sa Commission. Que le Parlement prend au sérieux les valeurs de l'Union, qu'il n'est pas prêt à accepter la nomination d'un commissaire (NDLR : Rocco Buttiglione) qui a fait des déclarations inacceptables sur les femmes ou l'homosexualité.

Il s'est trouvé au sein du Parlement une majorité (parmi laquelle les socialistes européens, unis, ont été les plus nombreux) pour refuser de voter la confiance à un collège inacceptable sur le plan des valeurs et de la crédibilité. Cela montre que le Parlement est désormais une institution majeure, incontournable. D'ailleurs, le futur traité constitutionnel renforcera encore ses pouvoirs.

Est-ce l'acte de naissance du Parlement européen ?

C'est une nouvelle étape. Nous venons de poser un acte démocratique majeur en refusant de céder à un président qui a cru, parce qu'il avait le soutien des chefs d'Etat et de gouvernement, qu'il pouvait s'imposer sans tenir compte des débats au Parlement. M. Barroso vient de découvrir que l'Union européenne est en train de devenir une véritable démocratie parlementaire. C'est une victoire pour le Parlement, pour la démocratie européenne et pour les socialistes européens !

L'Italie maintient la candidature de Buttiglione...

Si Barroso se représente devant les députés avec la même Commission, il s'exposera à la même réaction. A lui maintenant d'entendre le Parlement, et de faire une proposition qui soit réellement différente. Pas simplement sur le cas de Buttiglione, mais sur tous les commissaires mis en cause lors des auditions.