Attendez-vous à du changement !

Le PS a vécu un congrès très à gauche. N'y a-t-il pas un décalage entre ce que vous dites dans l'opposition et ce que vous faites au pouvoir ?

Nous avons repositionné le parti, sans démagogie ni facilité et avec le souci constant de montrer que nous ne nous contenterons pas de critiquer. Ainsi, sur les retraites, nous plaidons pour une augmentation des cotisations plutôt que pour un allongement systématique et indifférencié du nombre d'années de travail. Et si, malgré tout, le projet est adopté, nous prenons l'engagement de le remettre à plat dans quatre ans, en cas d'alternance. Quant à la venue de Bernard Thibault, le patron de la CGT, c'était un message de solidarité adressé à tous les salariés. Enfin, l'arrivée dans la direction du PS de Malek Boutih, le président de SOS Racisme, est un symbole pour toute une génération trop longtemps exclue.

François Hollande est-il entré dans le club des présidentiables ?

Ce qui est sûr, c'est qu'il est devenu aujourd'hui un vrai premier secrétaire. Il s'est émancipé de la tutelle de Lionel Jospin et de celle de tous les éléphants. Pour le reste, on verra bien ! Hollande n'est pas obsédé par la présidentielle. Mais il est clair que, s'il réussit comme leader de l'opposition, il sera un des candidats possibles.

DSK et Martine Aubry vont quitter la direction...

François voulait des gens qui travaillent au moins trois jours par semaine pour le parti. L'état d'esprit est en train d'évoluer. Je sais que la génération des Français d'origine immigrée qui entre à la direction n'a pas l'intention de faire de la figuration. Ni de jouer les fayots. Attendez-vous à du changement !