Ah, si le Chiapas déteignait sur ChevènementLe MDC favorable au processus démocratique au Mexique ? | |
par Olivier Duhamel et Daniel Cohn-Bendit |
Première bonne nouvelle : le sous-commandant Marcos a profité de la Saint-Valentin pour annoncer qu'il était amoureux, marié et désireux d'avoir un enfant. Affaire privée, annonce publique, quel communicateur ce guérillero de l'Internet ! Deuxième bonne nouvelle : le nouveau président mexicain, Vincente Fox, a lancé et poursuit une tentative de règlement pacifique du conflit du Chiapas, reconnaissant les droits du peuple indien. Troisième bonne nouvelle : le sous-commandant Marcos participe au processus de paix et commence le 25 février sa «longue marche» de 1 000 kilomètres, qui doit s'achever à Mexico, où il s'exprimera devant le Congrès. Il y défendra la loi sur l'autonomie de la communauté indienne, laquelle, adoptée, permettrait le règlement du conflit et l'entrée du mouvement zapatiste dans le jeu démocratique. Quatrième bonne nouvelle : notre collègue Sami Naïr, député européen, vice-président du Mouvement des citoyens présidé par Jean-Pierre Chevènement, vient d'annoncer qu'il se rendait au Mexique «pour être le témoin, à l'invitation personnelle du sous-commandant Marcos, de l'extraordinaire évolution... du processus démocratique». Il suivra le Congrès des peuples indigènes à Michoacan. Sami Naïr ajoute que «l'entrée des zapatistes dans le jeu démocratique doit se dérouler le mieux possible, aussi, tous les citoyens se réjouiront de l'exemple d'un conflit se résolvant de façon politique et démocratique et non par une insurrection armée». Eternels optimistes, nous espérons que ces bonnes nouvelles en appellent d'autres. Et, pour commencer, que notre ami Sami Naïr revienne du Chiapas avec une énergie et une ouverture d'esprit décuplées. Il pourrait alors utilement les appliquer à contribuer à la résolution de la question corse. Nous apprendrions alors la cinquième bonne nouvelle. Jean-Pierre Chevènement, convaincu par son vice-président, soutiendrait une «évolution du processus démocratique». Sans nier aucunement les différences entre les dérives terroristes du nationalisme corse et le caractère armé mais pacifique du mouvement zapatiste, il n'en défendrait pas moins «l'entrée des autonomistes dans le jeu démocratique». Fort de ce succès, Sami Naïr irait rencontrer Jacques Chirac pour lui expliquer que «tous les citoyens se réjouiraient de l'exemple d'un conflit se résolvant de façon politique et démocratique», fût-ce en préservant l'enseignement de la langue corse ou le droit accordé à une île-région d'adapter lois et règlements, comme dans nombre de pays d'Europe, sans y avoir détruit les Etats-nations auxquels elles sont rattachées. Rêvons.... |
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