Le temps des projets

Laurent Fabius


par Laurent Fabius, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie
Point de vue paru dans les pages " Horizons " du quotidien Le Monde daté du 1er juin 2001


 
Dans moins d'un an, l'élection présidentielle. On ne comprendrait pas certains épisodes de la vie politique actuelle - tournées papillonnantes à droite, divisions préoccupantes à gauche - si on négligeait ce calendrier. Je voudrais me situer ici sur un autre terrain, celui du contenu. Et essayer de répondre à la question centrale qui devrait, tôt ou tard, mobiliser notre pays: quel projet pour la France des années 2002-2007 ? Tout en précisant, au cas où des esprits obligeants s'interrogeraient, qu'on peut parfaitement réformer au présent, comme je m'y attache sous l'autorité amicale du premier ministre (baisse des impôts, passage à l'euro, réforme de l'épargne salariale, nouveau code des marchés, développement des technologies nouvelles, possible nouvelle constitution budgétaire, simplification de l'action en matière de commerce et d'artisanat, réforme-modernisation du ministère, etc.), et réfléchir, ainsi que nous y invite le Parti socialiste, à la suite.
Car tout ne sera évidemment pas possible d'ici un an. Pour des raisons pratiques: le calendrier parlementaire n'est pas extensible à l'infini. Pour des raisons politiques: certaines réformes majeures ne pourront être accomplies qu'après un nouveau choix clair des Français. Afin d'être comprises et soutenues, les réformes nécessaires devront être inscrites dans une dynamique d'ensemble. Sans vraie perspective, il n'existe pas de modernisation réussie. Notre projet devra donc énoncer à la fois les axes qui donneront cohérence et sens à notre action future et les chantiers prioritaires à engager lors de la prochaine législature.
Cette méthode va à l'encontre, je le reconnais, de deux courants politiques à la mode. D'abord, la prime à l'émotionnel. Au nom d'un principe de proximité développé jusqu'à la caricature, la tendance est de paraître sans cesse plus en phase avec nos concitoyens. On songe à Molière : " Un peu d'ostentation vaut mieux que beaucoup de réalité cachée et la montre donne comme un second être. "


L'homme politique ne serait plus un éclaireur mais un suiveur, non plus un rassembleur mais un ressembleur. Se développe une sorte de " loft-storisation " de la vie publique : se montrer sympathique, oui; vraiment agir, non. Outre la dimension de montage qu'elle implique, cette stratégie bute sur une limite qui s'appelle la crédibilité. Crédibilité du bilan, crédibilité des engagements: telle devra être pourtant l'une des qualités essentielles du futur président de la République.
Seconde tendance, la prime à la surenchère. Je pense ici notamment à certaines des tensions qui affectent la majorité plurielle depuis les dernières élections municipales. Ne négligeons pas la qualité du travail accompli ensemble depuis quatre ans. N'oublions pas qu'on ne peut remporter de succès partiel dans une défaite collective.
J'avais écrit dans ces colonnes il y a deux ans : " Attention, la gauche peut être battue par le poids des impôts ", et j'avais été largement entendu. Aujourd'hui, je dis : " La gauche peut gagner, elle doit éviter le risque d'être battue par elle-même ! " Alors, rappelons cette règle de bon sens : il s'agit non de se diviser, mais de se respecter et de débattre pour proposer un nouveau contrat aux Français ; de faire prévaloir la cohésion et l'imagination sur les idées et les comportements anciens. Bref, diversité mais pas dénigrement.

Dans cet esprit, je souhaite que nous fassions le choix d'une politique réellement durable, c'est-à-dire d'une politique qui dépasse le présent de nos sociétés médiatiques pour s'intéresser à l'avenir de nos enfants et au monde des générations futures. Une telle exigence se retrouve dans des domaines aussi variés que la préservation de l'environnement, la pérennisation des systèmes sociaux, la lutte contre les inégalités ou l'approfondissement de l'Union européenne. Cette politique durable peut se décliner autour de quatre objectifs principaux.
D'abord, favoriser l'éco-développement, en résistant à la marchandisation du monde. Ne nous trompons pas de menace: ce qui est véritablement dangereux dans le nouveau capitalisme, ce n'est pas son caractère plus volatile et moins matériel qu'avant, plus financier et moins industriel : ces phénomènes reflètent des mutations technologiques contre lesquelles nous ne pouvons pas grand-chose. En revanche, nous ne devons pas accepter la colonisation par le marché de territoires qui lui étaient autrefois interdits : la culture qui s'uniformise et l'éducation qui se privatise, alors même que les nouvelles technologies devraient permettre une nouvelle démocratisation du savoir; l'environnement qui se dégrade sous la pression productiviste, le climat menacé, les eaux en danger, les forêts en recul, alors même que nos écosystèmes devraient être perçus comme des biens communs de l'humanité et donc préservés; le vivant, qu'il s'agisse des semences agricoles ou, pis, du corps humain, qui fait l'objet de tentatives d'appropriation inédites et de manipulations douteuses, alors que sont en jeu le respect des normes éthiques et l'accès à la santé.

A cette pression du marché hors de lui-même, nous devons opposer un modèle de développement que j'appelle l'éco-développement, c'est-à-dire mettre le développement économique en harmonie avec la démarche écologique, par l'affirmation de règles éthiques, sociales et environnementales.
Corollaire, la construction d'une Europe-référence, pour répondre aux excès de la mondialisation et à l'unilatéralisme américain. Les Etats-Unis constituent pour nous un partenaire et un allié naturel. Ils le resteront. Mais, en se construisant et en s'approfondissant, l'Europe devra de plus en plus fonctionner comme un contrepoids à la puissance américaine. Le besoin en est grand, ainsi que le montre la récente hésitation des Américains à ratifier le protocole de Kyoto ou à poursuivre une action internationale contre le blanchiment de l'argent sale et les paradis fiscaux. L'Europe-référence devra montrer au monde un autre visage de la puissance: une puissance qui défend un modèle de civilisation, donc de mondialisation, profondément humaniste; une puissance internationalement solidaire, notamment envers les pays pauvres. Une puissance qui préserve l'environnement et la sécurité des consommateurs. Une puissance-référence et non une puissance-domination.

Notre troisième objectif doit être le plein emploi, en stimulant la croissance et en consolidant la solidarité. Naturellement, la politique économique ne peut pas maîtriser tous les aléas conjoncturels. Le ralentissement actuel le montre. Toutefois, elle peut l'orienter positivement par une panoplie de mesures adaptées: choisir un bon réglage macroéconomique pour encourager la consommation des ménages et l'investissement des entreprises sans menacer l'équilibre des finances publiques; soutenir ces nouveaux piliers de la croissance que sont l'innovation technologique et l'attractivité des territoires; construire une architecture financière internationale plus solide pour prévenir les crises systémiques.

Ces orientations sont précisément celles du gouvernement français depuis 1997. Il s'agit en somme de créer davantage de richesses pour mieux les répartir. D'où, dans le même mouvement, une politique de solidarité durable: en maîtrisant nos comptes sociaux, particulièrement les dépenses maladie et les retraites, en les équilibrant à long terme, nous garantirons l'avenir de nos politiques de redistribution face aux tentatives de démantèlement et de privatisation. Dépensolâtres et dépensophobes, ces deux archaïsmes symétriques, seront ainsi renvoyés dos à dos. Stimuler la croissance et consolider la solidarité, mobiliser autour de cette ambition tous les partenaires du dialogue social et pas seulement l'action de l'Etat, telle est la clef d'une politique durablement efficace de réduction des inégalités et de plein emploi.

Notre ultime objectif, reprenant tous les autres, sera de répondre aux nouvelles attentes des Français, qui peuvent parfois sembler contradictoires. La demande d'une plus grande liberté personnelle se conjugue avec un besoin accru de protections dans la vie sociale. Un équilibre est à trouver entre l'individuel et le collectif, le privé et le public, le "je" et le " nous ".
Un nouveau triptyque résume ces demandes diverses: la citoyenneté (par l'aspiration à de nouveaux modes de participation aux mécanismes de décision, tant au sein de la sphère politique que de la sphère économique, au niveau national et à l'échelle mondiale); la diversité (sans renoncer au principe d'égalité et à l'unité de la République, par une meilleure prise en compte de la diversité des sexes, des choix privés, des générations et des territoires); la sécurité (conçue comme un tout, englobant à la fois la sécurité des biens et des personnes, celle des parcours professionnels ainsi que la gestion des risques écologique, sanitaire et alimentaire). La gauche doit se tenir à l'écoute de ces nouvelles revendications pour leur donner corps, le moment venu, à travers des mesures concrètes.Les objectifs que je viens d'énoncer constituent la clef de voûte philosophique et la matrice politique des réformes que nous devrons engager dès le début de la prochaine législature. Je pense à cinq domaines majeurs dans lesquels le gouvernement a clairement commencé d'agir, rendant possibles des progrès rapides.

Préserver l'avenir de nos retraites. Le puissant mouvement social de l'hiver 1995 l'a montré: en cette matière qui touche au patrimoine social le plus intime des Français, il ne peut pas y avoir de solution imposée à la hussarde. C'est pourquoi l'exécutif s'est efforcé depuis 1997 de parvenir à un diagnostic partagé. Certaines mesures concrètes ont été prises, comme la constitution du fonds de réserve des retraites, déjà doté de plusieurs dizaines de milliards de francs.
Je crois les esprits mûrs pour aller plus loin. Il y a nécessité : le dernier rapport du conseil d'orientation des retraites confirme l'ampleur des déséquilibres à venir, tant pour le régime général que pour ceux des fonctionnaires. Plusieurs directions devront être privilégiées: garder le système de répartition comme socle de la solidarité intergénérationnelle, même s'il peut être complété par telle ou telle disposition; progresser vers le plein emploi, c'est-à-dire notamment augmenter la participation des salariés âgés au marché du travail, en leur offrant de vraies perspectives au sein de l'entreprise et en prenant en compte leurs cotisations supplémentaires dans le calcul de leur pension; nous concentrer davantage sur les durées effectives de cotisation et pas uniquement sur l'âge de départ à la retraite, car il est légitime qu'un salarié ayant commencé à travailler à seize ans ne parte pas en retraite au même âge que celui qui est entré sur le marché du travail à trente ans. D'où une souplesse souhaitable des conditions de départ à la retraite. Naturellement, le principe d'équité devra prévaloir entre l'effort de cotisation des salariés du secteur privé et celui des fonctionnaires.

Rendre notre Etat et nos services publics plus simples, plus efficaces et plus réactifs. Les Français sont attachés à l'Etat, qui participe profondément de notre modèle social. Ce n'est pas une raison pour en figer le fonctionnement. Aussi devrons-nous progresser dans plusieurs directions.
La décentralisation: services déconcentrés de l'Etat, communes, intercommunalité, départements, régions, à force d'empilements successifs, la vie locale est devenue opaque et ses centres de décision éclatés; il s'agira de clarifier les responsabilités, en préservant les missions régaliennes de l'Etat, en affirmant davantage ces deux échelons pertinents que sont l'intercommunalité et les régions.
Autre enjeu: la réforme des administrations; nous avons engagé le mouvement grâce à une réforme de la procédure budgétaire et par la mise en place de contrats de gestion dans les ministères; il conviendra de systématiser la culture d'objectifs et de résultats dans tous les services de l'Etat, en nous appuyant sur une conception plus efficace de la dépense publique, assortie d'une gestion dynamique des ressources humaines. Une telle réforme est possible si elle est partagée par les fonctionnaires, au lieu d'être imposée d'en haut par les administrations d'état-major.

Troisième nécessité: poursuivre la modernisation de nos grands services publics en réseau; à l'avenir, toutes nos entreprises publiques devront pouvoir nouer des alliances internationales sans sacrifier les exigences nationales du service public. Il y va de l'intérêt de ces entreprises, de leurs salariés et des usagers.

Prolonger l'école de Jules Ferry par une éducation, une formation et une culture tout au long de la vie. Malgré des carences évidentes, je ne crois pas que l'augmentation permanente du nombre des personnels suffise à résoudre leproblème de l'école. La plupart de nos professeurs sont motivés. Notre système scolaire reste l'un des plus performants au monde. Les élèves sont, dans l'ensemble, conscients des enjeux. Mais la violence scolaire doit être enrayée et l'égalité des chances mieux affirmée; nos universités et nos grandes écoles doivent relever le défi de l'internationalisation des diplômes.
En réalité, le véritable problème français est ailleurs: il se situe du côté de la formation continue. Trente ans après la loi fondatrice de 1971, la formation professionnelle profite surtout aux plus jeunes, aux plus qualifiés et aux hommes. Les milliards dépensés le sont parfois en vain. Progresser implique plusieurs séries de mesures: rapprochement du ministère de l'éducation nationale et de celui de l'emploi; approfondissement du rôle pivot de la région; systématisation de la validation des acquis; développement de la mobilité au sein de l'Union européenne (dans le cadre d'un droit individuel à la formation professionnelle, garanti au niveau européen).

La formation en continu devra être complétée par une politique de culture en continu: partout, tout le temps, pour tous, la culture virtuelle doit devenir accessible grâce aux nouvelles technologies, la culture " réelle " par la démocratisation des lieux de savoir, une culture ouverte à tous dans le cadre du temps libéré, des loisirs et de l'allongement de la vie. L'éducation permanente deviendra ainsi la sécurité sociale du XXIe siècle.

Garantir les sécurités quotidiennes des Français. Le gouvernement s'est jusqu'ici efforcé de mieux mobiliser les forces de police et de gendarmerie en mettant en place une police de proximité; l'effort devra être amplifié. La sécurité est un droit démocratique; nous devons être fermes avec l'insécurité et fermes avec les causes de l'insécurité.
Deux aspects importants réclament une mise à plat: le rôle des maires dans la définition et la mise en œuvre des politiques de sécurité; les formes les plus efficaces deprévention de la délinquance, notamment vis-à-vis des mineurs.
Dans ces deux domaines, pourquoi ne pas confier à un expert respecté une mission, sur le modèle de ce que nous avions décidé à l'été 1997 en matière d'immigration et de nationalité? Cette méthode nous avait permis de " désidéologiser " une question sensible et de légiférer rapidement et durablement.
La sécurité ne s'arrête pas aux biens et aux personnes, elle doit aussi être environnementale: à l'échelon national il conviendra d'adopter de véritables règles juridiques environnementales, seule façon de contraindre efficacement la décision politique et la pratique administrative; au niveau européen, la mise en place d'une écotaxe assortie sans doute d'un marché des émissions peut limiter les pollutions des ménages comme celles des industriels, première étape de la démarche d'une future Autorité européenne de l'environnement; à l'échelon international, le processus de Kyoto devra être poursuivi. S'agissant de la sécurité sanitaire et alimentaire, il faudra à la fois renforcer la transparence de nos systèmes nationaux de surveillance et mettre en place une véritable autorité sanitaire européenne.

Construire une avant-garde européenne et des coopérations renforcées. Lionel Jospin s'est excellemment exprimé sur l'avenir de l'Europe. Je partage sa vision globale, je veux insister sur un aspect qui me paraît crucial quoique généralement peu souligné. Dans une Europe à vingt-cinq ou à trente, nous devrons probablement construire une avant-garde, un groupe d'Etats décidés à aller plus loin ensemble, en tout cas développer les coopérations renforcées. Dépassant les débats parfois abstraits entre fédéralistes et souverainistes, ces Etats pourront mener à bien des projets concrets: Europe diplomatique et de la défense, stratégie de croissance économique, harmonisation poussée des normes sociales. Nous bâtirons ainsi la tête de pont de l'Europe-référence.

Cela n'empêchera nullement - au contraire - les avancées de l'ensemble de l'Union européenne, lesquelles seront symbolisées et facilitées par la nomination dans chaque gouvernement d'un vice-premier ministre en charge des affaires européennes. Bien sûr, aucun Etat ne devra être exclu a priori d'une telle configuration, qui devra demeurer ouverte. Mais sans cette avant garde, composée au départ par les Etats de l'Eurogroupe, le risque n'est-il pas grand que la dilution soit au rendez-vous de l'élargissement, signant paradoxalement une victoire à retardement de l'Europe de MmeThatcher ?
Emploi, éco-développement, éducation permanente, équilibre des retraites, Etat modernisé, Europe-référence, voilà donc les points forts d'une politique durable, faite à la fois d'axes structurants et de chantiers concrets. Cette politique de gauche doit pouvoir convaincre et rassembler une majorité de nos concitoyens.
Sans doute ne plaira-t-elle ni à ceux pour lesquels "le social, voilà l'ennemi", ni à ceux pour qui " la compétitivité, c'est le vol ! ". Pour les premiers, l'argent privé, désormais mondialisé, est devenu si puissant qu'il ne servirait à rien d'essayer même de le canaliser, de poser des garde-fous à l'économie et à la société: nous devrions nous contenter d'applaudir les hausses du Nasdaq lorsqu'elles se produisent et, à la rigueur, de déplorer les inégalités.
Pour les seconds, l'Etat pourrait tout, il suffirait d'un article de loi pour créer des emplois, pour prendre en charge la vieillesse et la misère, les réalités internationales et techniques se pliant bien entendu obligeamment à la volonté du politique.
Ces deux approches, aussi erronées l'une que l'autre, se répondent, la seconde assurant par son irréalisme même la domination de la première.

La gauche moderne, ce n'est pas cela. Ce sont des valeurs, une synthèse qui, cent ans plus tard et dans un contexte radicalement nouveau, restent proches de la démarche de Jaurès : " Aller à l'idéal et comprendre le réel. "
L'idéal d'une plus grande liberté individuelle et collective, d'une plus grande sécurité sous toutes ses formes, d'une plus grande fraternité des efforts, des résultats, des conditions. Tout en inscrivant notre action dans un réel devenu aujourd'hui hypercomplexe, instantané, mondial, menaçant pour l'environnement et réagissant en réseau. Ni cynisme donc, ni angélisme: une volonté de progrès pour tous, assortie des moyens concrets du progrès pour chacun.
J'entends déjà certains commentaires: pourquoi, diable, le ministre français de l'économie et des finances réfléchit-il au long terme? Ne devrait-il pas se concentrer plutôt sur la gestion immédiate du développement économique ? Et puis les élections approchent; agir ou proposer, il faudrait choisir. Il n'y a, évidemment, aucune contradiction ! Les Français consommeront, investiront, entreprendront d'autant mieux qu'ils sauront à long terme leur retraite assurée, l'éducation de leurs enfants améliorée, leurs perspectives d'emploi confortées, leur destin collectif clarifié. Et ce temps des projets longs, celui que porte une gauche moderne, ne pourra lui-même prospérer que si les responsables politiques y consacrent leur réflexion et les observateurs leur intérêt.

Les prochaines échéances électorales vont ouvrir en France une période exceptionnelle, cinq ans sans élections majeures. D'où leur caractère particulièrement décisif. Peut-on, dans ce monde blasé de la politique, formuler un vœu ? Que ces échéances soient autre chose que ce que certains, titulaires sur ce point d'incomparables états de services, voudraient qu'elles soient: les championnats de France de la démagogie. Je fais un pari qui est aussi un espoir: celui des candidats qui dira la vérité et traitera les électeurs en citoyens responsables, celui-là gagnera en 2002.

Reproduit avec l'aimable autorisation du quotidien
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