Régionales 2004 : Franche-Comté
Accélérer la mobilisation

Raymond Forni



Entretien avec Raymond Forni, chef de file socialiste en Franche-Comté, paru dans le quotidien L'Est républicain daté du 18 octobre 2003
Propos recueillis par Jean-Pierre Tenoux
 

Aujourd'hui, les socialistes franc-comtois vont se retrouver à Besançon. C'est le lancement de la campagne ?
En compagnie de Paulette Guinchard-Kunstler et Jean-Louis Fousseret nous allons effectivement rencontrer les militants pour accélérer leur mobilisation et réfléchir avec eux à nos futures listes départementales, qui devront être bouclées le vendredi 5 décembre, et à notre programme qui devra, pour sa part, être finalisé le samedi 13 décembre. Ce-jour là, nous devrons y avoir intégré les divers éléments qui résulteront de nos négociations avec nos partenaires.

Justement, où en êtes-vous de vos discussions avec eux ? A commencer par les Verts ?
Les Verts veulent traiter « d'égal à égal » sans voir que le PS est le premier parti de gauche et qu'il faut en tenir compte. Ils arrivent donc avec des exigences fortes. Je ne veux évidemment pas dire que le PS peut gagner et gouverner seul la Région, mais nos alliés ne peuvent pas nous demander de nous sacrifier à leur profit à tous ! L'important, à ce stade, c'est de parler d'un programme, pas des candidats ni de leur place. Je ne veux pas d'une liste qui éclaterait au lendemain de l'élection, comme en 1998. Je veux une équipe en plein accord sur un projet, recentrée sur les compétences régionales car il n'est pas utile de se chamailler à propos de l'industrie nucléaire inexistante en Franche-Comté.

Quand il faudra définir la position de chacun, nous le ferons sur la base d'une situation gagnante. Il est impossible d'offrir une place éligible à tous, quel que soit notre résultat. En plus, l'incertitude sur son élection rend un candidat plus « combatif »...

Et l'extrême gauche ?
Quoi qu'il advienne au premier tour, toute négociation avec l'extrême-gauche est exclue ! Je veux un socle solide de gens motivés pour relever la Région, pas des candidats qui développeraient ensuite leurs propres stratégies à nos dépens.

Le Parti communiste ?
C'est plus compliqué car le PCF, au niveau national, ne sait pas s'il préfère privilégier l'union de la gauche ou courir derrière je ne sais qui. En Franche-Comté, le Parti communiste a un poids électoral faible mais il ne faut pas le négliger pour autant. Et puis, vers qui irait-il ? Le MRC ? J'en doute, à eux deux ils se tireraient vers le bas ! LO et la LCR ? Qu'il discute avec eux, au regard de l'histoire, me paraît un peu bizarre et ça montre dans quelle situation il est. Le PC a un élu sortant dans l'assemblée actuelle, plus un second, arrivé après la démission d'Yves Krattinger mais qui n'a pas été élu sur son contingent. C'est sur cette base que nous discutons. La deuxième rencontre avec lui est prévue début novembre. Il a accepté cette accélération de la négociation, c'est un signe positif et je suis optimiste.

L'association pour une gauche républicaine ?
J'ai vu Jean-Pierre Michel et les choses semblent plutôt bien se passer. Ils ont un sortant en Haute-Saône mais cet accord avec l'AGR peut également se conclure dans le cadre du conseil général et non dans celui des régionales puisque, même en cas de victoire, nous ne pourrons compter que sur quatre ou cinq élus seulement dans ce département.

Et pour le Mouvement républicain et citoyen de Jean-Pierre Chevènement ?
Que veulent-ils ? Nous déclarer la guerre ? Auquel cas, ils ont tout à perdre ! Certes, nous aussi pourrions alors nous trouver en position difficile mais je ne suis pas sûr que ce serait déterminant. Il ne faut pas que le MRC oublie qu'il y a des élections au conseil général du Territoire de Belfort en même temps qu'au conseil régional. Si Christian Proust veut conserver son siège de président, il faut qu'il s'en souvienne. Même s'il déclare urbi et orbi qu'après 23 ans... Mais, bon, là encore je suis relativement optimiste. Et je pense que, même en cas de non-accord pour l'élection régionale, on peut imaginer un gentlemen's agreement pour qu'il y ait deux campagnes parallèles menées sans se nuire réciproquement.
Je ne voudrais pas que le MRC joue encore la politique du pire... Après l'élection présidentielle et les législatives, il devrait avoir enfin compris le message des électeurs !

L'idée serait donc de ne pas prendre le MRC à la Région et de le laisser tranquille à Belfort...
C'est un peu ça.

Et au sein du PS ? Paulette Guinchard-Kunstler sera-t-elle sur la liste ou pas ?
Elle veut qu'on gagne. En terme d'affichage tant national que régional, elle est un atout. Comme elle l'est pour que Besançon ait sa juste place et soit défendue comme capitale dans le cadre des équilibres et des solidarités que je veux pour la Franche-Comté. Si nous arrivons à lui démontrer que politiquement elle est utile, indispensable, comme tête de liste dans le Doubs, elle viendra ! On continue à en parler avec elle, mais il faut maintenant qu'elle se décide vite.

Sa réponse est espérée au plus tard pour...
La semaine prochaine.

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