Pour une nouvelle gauche
sociale démocratique écologique et européenne

Jean-Patrick Gille

 Contribution générale au congrès national de Dijon présentée par Jean-Patrick Gille, premier secrétaire fédéral d'Indre-et-Loire.
18 janvier 2003

 
Ce texte n’est pas un positionnement supplémentaire dans le concert discordant des postures individuelles et des impostures médiatiques que constituent le débat politique tel qu’il est désormais présenté au grand public dans notre pays.

Il se veut être une contribution à la réflexion des socialistes cherchant à analyser leur défaite tant du point de vue national, c’est à dire de nos institutions particulières et de l’histoire de la gauche en France*, que du point de vue européen, de l’essoufflement de la sociale-démocratie et de la montée du populisme, sans oublier le point de vue mondial avec la nécessité de redéfinir ce qu’est et ce que peut la gauche face à la mondialisation libérale.

L’ambition de ce pré-texte est aussi, à partir de ces constats, d’essayer d’esquisser les moyens de renouveler la doctrine, le fonctionnement et les objectifs de la gauche en France : en s’inscrivant dans un cadre européen, en se pensant comme un mouvement plutôt qu’un cartel de partis, en intégrant pleinement le raisonnement écologique, en menant une bataille culturelle et pas seulement une lutte pour l’exercice du pouvoir, en proposant une alternative au mode de développement mondial actuel.

* par bien des aspects la période que nous venons de vivre fait penser à celle qui prévalait à la moitié du XIXème siècle, lorsque le souffle progressiste et républicain de la révolution de 1848 est progressivement retombé et que la conquête du suffrage universel a permis l’élection de Napoléon comme Président de la République, qui s’est alors appuyé sur des courants contradictoires pour rétablir l’empire. Si Chirac appartient à la droite bonapartiste, c’est à celle de « Napoléon le petit », qui conduisit une France de plus en plus réactionnaire du triomphe de l’affairisme libéral à la Débâcle de 1870 !

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I/ L’ECHEC DE LA GAUCHE

 

Le rejet de la gauche gouvernementale

    Alors que les gouvernements de la Gauche Plurielle ont fait reculer le chômage, engagé des réformes sociétales et rétabli les comptes sociaux tout en dynamisant l’économie, Lionel Jospin a subi une lourde défaite en étant devancé par le Front national au premier tour de l’élection présidentielle et en étant éliminé du second.

    S’il est vrai que la droite, avec le soutien plus ou moins volontaire des média audio-visuels, a su créer un climat de pré-crise durant la période électorale en jouant sur la peur, l’insécurité, le rejet de l’autre et les promesses démagogiques, cela ne suffit pas à expliquer l’ampleur du revers subi par la gauche de gouvernement.

    Tout s’est passé comme si nos concitoyens avaient engrangé les avancées et les bons résultats de la gauche, puis fait le choix de la régression sociale, voire nationale pour certains, espérant en tirer un bénéfice individuel et ralentir les évolutions inéluctables de notre société, qui leur semblaient menaçantes pour leur situation. Autant de phénomènes que forts de leur bilan, nos ministres et nos dirigeants ont ignorés ou sous-estimés.

    Cette cécité collective est aussi sûrement imputable à la difficulté de se faire entendre dans notre parti, où les enceintes délibératives ne sont pas les véritables lieux de décision, où les cabinets ministériels ont infiniment plus de poids que les fédérations, où les sondages sont plus suivis que les positions du parti lui-même, celui-ci ayant essentiellement vocation à n’être qu’une machine à sélectionner les candidats et à mener campagne sous les recommandations des communicants.

    Mais peut-il en être autrement dans notre société d’images et de communication immédiate, dans un monde complexe où l’intervention du politique est présentée en termes de « marges de manœuvre » dans le cadre d’une économie mondialisée, et réduite à des expressions caricaturales sous formes de « petites phrases » et d’enjeux de personnes ?

    Lors des dernières élections, une bonne partie de l’électorat, notamment dans les milieux modestes, ne s’est pas reconnue en nous. A leurs yeux, nous incarnions le pouvoir et même une conception assez administrative du pouvoir. Ceci s’explique en partie par l’usure due à cinq années de gouvernement, mais aussi par notre approche très étatique de la réforme. Comment un Etat qui peine à se réformer lui-même peut-il être le moteur de la réforme ? Cette désaffection provient aussi de notre difficulté à renouveler nos dirigeants, qui finissent par avoir des profils très proches, jusqu’à apparaître comme une sorte de « noblesse républicaine », coupée de la réalité quotidienne des Français.

    D’un parti qui avait la volonté de renouveler, voire de réformer l’appareil d’Etat, nous en sommes arrivés à un cartel de chefs issus de la haute administration et à une prise de décision confisquée par les cabinets. En un sens, c’est l’appareil d’Etat qui a conquis le parti plus que l’inverse. Pour s’en convaincre, il suffit de compter le nombre de nos dirigeants actuels qui ont commencé ce qu’il faut bien appeler une carrière dans un cabinet ministériel plutôt que sur le terrain. Si l’ascenseur social est en panne dans la société, c’est encore plus vrai dans nos instances dirigeantes.

La gauche est avant tout un mouvement culturel et social

    Tant qu’elle restera un simple parti politique, c’est-à-dire avant tout une structure militante destinée à conquérir et exercer le pouvoir d’État, notre organisation restera marquée par les travers de ce type d’organisation, dont le modèle de référence demeure, malgré nous, celle du Parti léniniste : culte du chef, caporalisation, bureaucratie et établissement d’une nomenklatura...

    C’est pourquoi nous devons nous transformer en un mouvement qui irrigue toute la société, et qui la reflète. Notre stratégie ne doit pas se limiter à vouloir transformer la société par le haut, mais à l’influencer à tous les niveaux. L’accession au pouvoir ne doit pas être la finalité ultime de notre action, mais seulement un des moyens pour initier une société de liberté, plus fraternelle dans un monde plus juste.

    Le combat que nous menons est aussi un combat culturel, qui nécessite de développer une contre-culture à l’idéologie libérale aujourd’hui dominante, plutôt que d’en intégrer progressivement les postulats. A ce titre, nous devons aussi nous poser la question des média et réfléchir à organiser nos propres circuits d’informations et de communications, indépendants du pouvoir de l’argent, afin que ce ne soit pas le trio « Bouygues, Dassault, Lagardère », c’est-à-dire les « bétonneurs et les marchands d’armes » qui fassent l’opinion. Internet nous offre vraisemblablement des possibilités d’interactivité que nous n’exploitons pas assez.

    Le chemin vers la démocratie et l’égalité n’est pas une pente naturelle, mais requiert une dimension pédagogique, voire éducative pour dépasser les égoïsmes et améliorer les règles du mieux vivre ensemble, tout en favorisant l’épanouissement personnel de chacun.

    Absorbés par la gestion, nous avons déserté le combat idéologique, la bataille des idées et des idéaux. Nous avons oublié de redonner du sens global à notre action, et nous nous sommes positionnés en experts de la chose publique. Il est vrai, que pour une fois, la gauche au pouvoir n’était ni confrontée à une crise grave, ni empêtrée dans des compromissions. Se croyant forte de son relatif succès, elle a cru qu’il suffirait à la reconduire dans ses fonctions. C’était oublier un peu vite que dans notre pays l’élection présidentielle nécessite d’esquisser un projet de société, et ne peut se limiter à désigner l’équipe gouvernante.

L’échec de la gauche n’est pas seulement national, il est aussi européen

    L’autre raison de notre disgrâce a été notre incapacité à évoquer les enjeux de la construction de l’Europe et de son élargissement. Comment se fait-il que les sociaux-démocrates à la tête, pendant quelques années, de 11 Etats membres sur 15, n’aient pas été capables de donner une autre orientation à l’Europe et qu’ils aient subi l’hégémonie de la pensée libérale, produisant dérégulations, privatisations et surtout incompréhension ?

    La construction européenne voulue par les Etats nationaux pour pouvoir peser à l’échelle de la planète et résister à la mondialisation de l’économie libérale, qui ne connaît pas de frontières et déstabilise les équilibres sociaux en exigeant toujours plus de dérégulation et en précarisant le marché de l’emploi, apparaît en même temps comme le vecteur de ces dérégulations et de cette mondialisation dévastatrice (souvenons-nous des incompréhensions suite au sommet de Barcelone).

    Faut-il en conclure que le socialisme ne s’applique que dans le cadre national et qu’en pleine mondialisation il est voué à disparaître ou qu’au contraire il est possible et même nécessaire de faire vivre une dimension internationaliste, qu’il faut néanmoins redéfinir notamment si l’on considère l’état de l’Internationale Socialiste.

    Nos difficultés proviennent aussi paradoxalement de la réussite de la sociale-démocratie, c’est-à-dire qu’elle a accompli son programme fixé à l’issue de la seconde guerre mondiale, en installant un «État-social » ( congés payés, retraites, assurances santé, indemnisation du chômage …) dans chaque pays et en établissant la paix grâce à la construction européenne.

    En effet, qu’avons-nous proposé aux électeurs, si ce n’est de poursuivre et de renforcer notre action - qui à nos yeux mêlait réussite économique, amélioration de la justice sociale, lutte contre l’exclusion - et de garantir la sécurité sociale, les retraites, les congés payés ?

L’enracinement du populisme

    Il faut revoir notre analyse du vote de l’électorat populaire en faveur de l’extrême droite et reconsidérer notre manière de lutter contre le Front National. Il existe désormais un électorat populiste constitué, devenu comme dans d’autres pays européens la 3ème force politique. Il s’enracine dans la peur et le refus de l’immigration, aujourd’hui confortée par la politique sécuritaire du gouvernement. Il s’appuie aussi sur le sentiment que (malgré la baisse du chômage, la « prime pour l’emploi » et les « 35 heures ») les principaux bénéficiaires des politiques menées par la gauche étaient d’une part les plus démunis (avec la CMU et l’APA) et d’autre part les classes moyennes supérieures (bénéficiant des baisses d’impôts). En votant massivement pour les candidats de la droite classique au deuxième tour des législatives, les électeurs du FN ont assuré sa victoire, tandis qu’une frange de la gauche radicalisée refusait son soutien à la gauche de gouvernement.

    Force est de constater que Jacques Chirac a réussi à la fois à unifier la droite et à rejeter l’extrême droite tout en en bénéficiant au second tour, soit comme repoussoir, soit comme réservoir de voix. Sans s’allier avec lui, la droite unie a encore besoin du FN pour gagner, car celui-ci lui « gèle » toute une partie de l’électorat populaire. Un nouveau succès de la gauche ne peut donc plus être bâti sur les divisions de l’adversaire mais nécessite une victoire arithmétique, c’est à dire l’adhésion d’une majorité de Français à nos valeurs.

    C’est donc avant tout l’opinion que nous devons conquérir, en animant un mouvement de toute La Gauche, mobilisant les partis, les syndicats, les associations et les citoyens, qui ne se résignent pas devant l’ordre économique et qui se reconnaissent dans les valeurs de justice sociale, d’émancipation, de laïcité, de développement durable... bref tous ceux qui s’intéressent plus à l’indice de développement humain qu’au DOW JONES.

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II/ LES ENJEUX DU CONGRÈS

 
La question qui nous est posée n’est ni de départager les énarques qui ont prétention à nous diriger, ni de trancher une pseudo querelle entre des soi-disant modernistes « sociaux-libéraux » et des orthodoxes « néo-gauchistes », qui en fait se répartissent le pouvoir entre-eux depuis 25 ans en faisant varier les alliances (faut-il rappeler qu’en 1994 Henri Emmanuelli est devenu Premier secrétaire grâce au soutien de Laurent Fabius, qui souhaitait écarter Michel Rocard ?), ni de ressasser éternellement les qualités et les erreurs de Lionel Jospin.

Il s’agit bien plutôt de définir le cadre d’actions et de réflexions dans lequel l’ensemble des personnes se réclamant de la gauche démocratique puisse se retrouver. C’est-à-dire d’esquisser « une nouvelle gauche » réformiste, favorable à la démocratie représentative, ayant intégré l’écologie et situant son action dans le cadre européen, voire mondial en impulsant trois renouvellements majeurs :

Le renouvellement doctrinal
 : c’est une question qui est posée à l’ensemble du mouvement socialiste et social-démocrate et qui n’est plus celle du plus ou moins d’Etat, car cette dernière se résume toujours, une fois en situation de pouvoir, à une simple question de déplacement du curseur entre idéologie et pragmatisme, entre volontarisme et réalisme.

Cette querelle a d’autant moins de sens dans un contexte ou les potentiels de l’Etat-Nation s’estompent devant la réalité de la mondialisation des données économiques et sociales. Sinon, il faut dire clairement qu’on se replie sur le cadre national, (mais est-ce encore possible ?) ou bien adopter une stratégie de rupture avec l’économie de marché, qui n’est plus la nôtre depuis quelques dizaines d’années et qui correspond à un autre combat. La question est devenue celle du cadre, de la portée même de l’action politique, face à ce qui nous est présentée comme la toute puissance des marchés.

Pouvons-nous encore nous satisfaire d’un raisonnement qui consiste à soutenir la production pour ensuite concentrer notre action sur l’amélioration de la redistribution, c’est à dire tenter de corriger les inégalités engendrées par le système de production, sensé apporter néanmoins un progrès global ? Tout cela sans tenir compte des conséquences sur l’environnement, et en maîtrisant de moins en moins les phénomènes de concentration des richesses. Nous devons intégrer les coûts environnementaux et humains dans le choix des modes de production et dans le calcul de leur coût de production.

Certes, les tentatives du siècle précédent pour intervenir directement sur les modes de production et de diffusion par leur « appropriation collective » ont débouché sur un capitalisme d’Etat calamiteux et aggravant les problèmes plus qu’il ne les réglait. D’où notre conversion à l’économie de marché et à un productivisme permettant, au moins dans nos pays, l’élévation générale du niveau de vie.

Certes nous pouvons et nous devons nous battre pour un rééquilibrage de la taxation du capital par rapport à celle du travail et instaurer une taxation du capital au niveau mondial destinée au développement. Mais il nous faut aussi entamer à nouveau une réflexion sur les modes de production, et les rapports sociaux qu’ils engendrent avant que les libéraux ne gagnent définitivement la bataille contre la fiscalité en invoquant les limites des seules politiques de redistribution. Il faut à la fois revendiquer que les biens essentiels (l’eau, l’énergie, l’air, l’éducation, la culture, la santé…) ne relèvent pas de la logique du marché, et que le marché lui-même requiert d’être régulé et pas seulement a posteriori.

Il nous faut pleinement intégrer le raisonnement écologique et penser en termes de développement durable, c’est-à-dire prendre en compte l’avenir de la planète tant du point de vue de la paix, que de l’environnement, de la nutrition, de la démographie, des inégalités, du savoir et du développement, que de la démocratie. Être socialiste aujourd’hui, c’est aussi être mondialiste et écologiste.

A un modèle fondé sur la concurrence entre individus, nous devons opposer le modèle européen de solidarité collective et promouvoir l’autonomie de la personne, c’est-à-dire le droit à l’autodétermination de sa conscience. C’est à partir de ces principes que nous pouvons reposer la question de la laïcité à l’échelle planétaire, mais aussi celle de l’immigration et des flux migratoires. Comment accepter qu’on se batte pour la libre circulation des capitaux et des biens et qu’on entrave celle des personnes, y compris lorsque leur liberté de conscience est menacée ?

C’est donc bien le cadre européen - pensé, non pas comme un marché de 400 millions d’individus mercantiles, mais comme le lieu ouvert du déploiement d’un projet politique fondé sur le respect de l’autonomie de la personne garantie par des principes démocratiques et sociaux acceptables par tous - qui nous ouvre à la fois une perspective historique et un espace d’émancipation de la société consumériste.
Pour cela nous devons défendre la démocratie représentative, en veillant à la qualité de la représentation des institutions, sinon (et malheureusement nous en prenons le chemin), nous passerons d’une « démocratie de convictions » à une « démocratie de consommation », où les représentants du peuple ne sont plus que des « produits » façonnés par et pour les média.

Il ne s’agit pas pour l’heure d’élaborer un nouveau programme de gouvernement, mais d’arrêter nos positions de principe sur des questions essentielles où nous avons manqué de clarté, où nous avons semblé hésiter ou tergiverser, où la réalité nous conduit à faire évoluer nos positions traditionnelles, pour ne pas dire « réflexes » :
    1- Construire l’Europe politique et sociale !
Face au grand marché européen nous devons réaffirmer notre projet d’une Europe sociale et politique, dotée d’un gouvernement économique, sinon nous serions les « dindons » d’une farce libérale nous soumettant à l’ « american way of life » et à « la pax americana ». Pour être effective et avoir une dimension affective pour ses ressortissants, l’Europe nécessite un parlement européen constitutif d’un peuple européen souverain et doté du pouvoir d’investir et de censurer l’exécutif européen.

L’Europe ne doit plus être une affaire de spécialistes exerçant une forme moderne de despotisme éclairé. Elle doit se doter d’une constitution approuvée par un référendum commun à l’ensemble de ses habitants afin de dépasser les clivages nationaux et de faire émerger une véritable citoyenneté européenne. L’Europe doit devenir réellement notre horizon politique, un modèle de développement fondé sur la paix, l’égalité et la liberté, et un modèle de solidarité. En ce sens il faut faire du PSE un véritable mouvement politique européen associant les militants et les sympathisants à ses travaux et à ses congrès. Chaque section devrait se jumeler avec une section d’un autre pays.

    2- Réhabiliter l'impôt en le rendant plus juste !
Il faut réhabiliter l’idée que l’impôt n’est pas un « vol » de l’Etat, mais le meilleur moyen qu’on ait trouvé pour prendre en charge collectivement toute une série de fonctions et d’investissements concourrant à l’intérêt général et pour assurer une certaine redistribution des richesses. En ce sens une hausse ou une baisse d’impôt ne définit pas en soi une politique. C’est l’utilisation de l’argent mis en commun et les modes de calcul du prélèvement qui caractérisent une politique fiscale.

Pourquoi ne pas réfléchir à un système où tout le monde serait concerné par l’impôt sur le revenu et où l’Etat garantirait à chacun un revenu minimum annuel (par exemple 6000 €) ? Tant que vous n’atteignez pas le revenu garanti, l’Etat verse la différence, au-dessus vous payez l’impôt à un taux faible puis progressif. Ce système se substituerait aux sept minima sociaux, dont on garderait en revanche les dispositifs d’accompagnement. L’idéal serait de coupler ce système à celui du prélèvement à la source. Il faut bien évidemment refondre les impôts locaux tout en garantissant des ressources claires et suffisantes aux collectivités locales. Il faut aussi rétablir un rapport capital / travail plus favorable à ce dernier, et reprendre le mouvement qui consiste à ne plus baser les prélèvements sociaux uniquement sur le travail mais sur l’ensemble des revenus, le patrimoine et les plus-values.

    3- Lutter contre les inégalités et les dominations par une priorité à l’éducation et à la formation !
Notre pays a soif d’égalité, mais pas uniquement du point de vue des revenus (les inégalités les plus criantes relevant d’ailleurs de la détention du patrimoine). Pour autant nous avons fait une erreur d’analyse en agissant comme si la majorité de nos concitoyens appartenaient aux classes moyennes. En effet, qu’avons-nous proposé comme perspectives à tous ceux qui gagnent entre 1000 ¤ et 2000 ¤ nets par mois, et qui de surcroît se sentent de plus en plus insécurisés dans leur emploi ou celui des membres de leur famille ? Pour enrayer le développement de la précarisation de l’emploi ne faut-il pas commencer par moduler les cotisations patronales en fonction de l’ancienneté du salarié dans l’entreprise.

La lutte contre les inégalités passe aussi par l’éducation et l’accès aux savoirs et à la qualification. Pour que l’école soit un lieu d’émancipation des déterminismes sociaux et non de reproduction des inégalités, il faut la doter des moyens nécessaires permettant de développer les pédagogies différenciées tout en maintenant l’objectif de former des citoyens et pas seulement des travailleurs ou des consommateurs. Ne pas être déterminé à vie par le niveau de sa formation initiale, tel est le sens du droit à la formation tout au long de la vie qui doit s’incarner dans un véritable droit à la seconde chance et à la réorientation professionnelle, de toute manière nécessaire à notre système économique en perpétuelle évolution.

L’accès au travail, à un emploi stable (et donc aussi à un revenu) est devenu dans notre pays une grande source d’inégalité et de discrimination. A ce titre la situation d’une partie de la jeunesse est préoccupante et recommence à se dégrader fortement après les nettes améliorations des années Jospin. Lutter contre les inégalités, c’est aussi lutter contre les discriminations et les formes de dominations qui touchent encore dans notre pays trop de femmes (80 % des temps partiels sont des femmes), et certaines catégories défavorisées ( en premier lieu les jeunes issus de l’immigration).

    4- Déconcentrer et décentraliser pour améliorer l’action publique !
Continuer la décentralisation des pouvoirs et la déconcentration des décisions est une nécessité. Pourquoi ne pas confier toute une série de compétences aux Régions, mais aussi aux Agglomérations et aux Pays, qui seraient eux-mêmes en relation avec l’Europe et garder l’échelon départemental pour les actions déconcentrées de l’Etat, qui est organisé ainsi depuis deux siècles. On éviterait ainsi les doublons au niveau départemental et régional, sans perdre la pertinence de chaque découpage.

L’Etat peut et doit conserver ses grandes fonctions, sécurité, justice, éducation, santé, lutte contre les exclusions…Quel doit être son rôle dans le domaine économique ? N’est-il pas souhaitable d’engager une politique de grands travaux au niveau européen ?

Ne faut-il pas faire confiance aux partenaires sociaux pour gérer les grands dispositifs sociaux : chômage, retraites, assurance maladie et n’intervenir qu’en cas de blocage, car sinon comme nous sommes en train de le voir, ce qu’a fait une majorité, une autre peut le défaire en quelques jours. Si nous voulons des syndicats forts, ne faut-il pas les légitimer par des responsabilités importantes pour autant que leur représentativité soit attestée par des élections régulières et l’affirmation de la règle des accords majoritaires.
Face à la conjonction de la droite et du MEDEF, il est impératif de défendre la notion de services publics, de la promouvoir au niveau européen tout en acceptant qu’ils doivent évoluer pour mieux répondre aux attentes de leurs usagers.

    5- Pour un développement durable concret !
Il ne suffit pas d’invoquer le développement durable dans toutes les phrases, il faut des actes concrets. Au moment où le gouvernement se prépare à relancer Super-phénix tandis que d’autres pays européens choisissent de préparer la sortie du nucléaire, quelles propositions faisons-nous en termes d’économie et de diversification des énergies ? Pourquoi ne pas réduire drastiquement l’utilisation de la route par un choix clair favorisant le ferroviaire et réduisant l’automobile dans les agglomérations par un investissement important dans les transports en commun, voire le développement de la gratuité ? Par ailleurs n’est-il pas nécessaire que des secteurs tels que l’énergie mais aussi l’eau relèvent exclusivement du secteur public ?

Il faut aussi prendre des mesures préservant la bio-diversité et refuser que les découvertes sur le vivant deviennent des marchandises sous forme de brevets.
D’une manière générale les découvertes scientifiques et technologiques relèvent du patrimoine mondial et leur utilisation, si elle pose problème (bio-technologie, OGM, procréation, clonage…) doit relever de procédures de débat public et démocratique qu’il incombe aux politiques d’organiser.

    6- Des positions précises sur la sécurité, l’immigration, la laïcité !
Ne pas avoir de discours clairs sur ces sujets, c’est laisser la droite les instrumentaliser et le Front national imposer progressivement ses positions. Nos réponses doivent être celles de la République. Le maintien de l’ordre et l’exercice de la justice relèvent de l’autorité de l’Etat. La tranquillité publique requiert à l’inverse une coordination de l’ensemble des partenaires concernés. Elle est le fruit d’une co-production des acteurs de terrain. Une politique uniquement sécuritaire est vouée à l’échec, car après un succès apparent, elle fait s’accroître l’intensité de la violence. Il ne suffit pas seulement de lutter contre les symptômes, il faut aussi traiter les causes : l’urbanisation déshumanisée et discriminante, le chômage et la précarité des jeunes, l’ampleur financière du trafic de drogue.

En ce qui concerne l’immigration, il faut accélérer les procédures de naturalisation, accorder le droit de vote aux personnes résidant en situation régulière depuis plus de cinq ans, mais aussi créer un statut de résident provisoire à durée déterminée avec permis de travail et négocier des quotas d’émigration avec les pays d’origine. Enfin il faut prendre un engagement, si possible au niveau européen, de consacrer 1 % du PIB au co-développement des pays du sud.

La laïcité est un acquis de notre histoire qu’il faut préserver et enseigner, en rappelant qu’elle garantit la liberté individuelle de conscience de chacun, mais aussi qu’au nom de cette liberté inaliénable (appelée par certains droit à la différence), on ne peut professer, au nom de quelque autorité que ce soit, des principes ou des modes de vie contraires aux lois de la République et aux droits de l’homme et du citoyen.

    7- Devenir une véritable démocratie !
Il est indéniable que notre constitution est originale dans ses institutions que d’aucuns qualifient de « césaro-papiste » et que notre démocratie est largement perfectible tant dans sa forme que dans l’esprit. Encore faudrait-il nous rappeler nos bonnes intentions quand nous sommes au pouvoir et ne pas seulement les évoquer quand nous sommes dans l’opposition. Le Sénat empêche quasiment toute réforme, c’est pourquoi nous proposons de l’élire à la proportionnelle départementale, et que les députés demeurent élus dans des circonscriptions mais qu’il en soit ajouté une centaine désignés à la proportionnelle intégrale afin que tous les courants de la vie politique nationale soient représentés à l’assemblée. Enfin il semble nécessaire que le mandat de parlementaire soit un mandat unique et limité dans le temps.

La situation particulière à plus d’un titre de Jacques Chirac doit nous amener à préciser le rôle, les compétences et le statut juridique du Président de la République, sans pour autant en faire le thème central pour ne pas dire unique de notre réflexion institutionnelle. Il est vraisemblable qu’au fur et à mesure de la montée en puissance de l’Europe, la fonction perdra de son aura.
Mais la démocratie, c’est aussi protéger les minorités, se doter d’institutions indépendantes garantissant l’autonomie de la justice, la diversité d’expressions dans l’audiovisuel, et faire progresser la démocratie au travail en développant le pouvoir des salariés dans l’entreprise.

Enfin, pour défendre la démocratie représentative, ne faut-il pas envisager de rendre le vote obligatoire ?
Le renouvellement des personnes : non pas tant par une démarche générationnelle, que s’assurer d’un plus large éventail sociologique chez les militants et dans nos instances. Veiller par des mesures simples de limitation des cumuls des mandats et des fonctions en nombre et en durée à faire émerger de nouveaux leaders afin que l’ensemble de l’électorat puisse se reconnaître dans nos représentants.

Contrairement à ce que l’on entend ici ou là, notre parti n’est pas à rebâtir car il n’est pas abattu. Il a même gagné un nombre substantiel de nouveaux adhérents, que nous devons accueillir avec enthousiasme. Toutefois, notre parti est apparu comme celui du pouvoir, comme identifié aux problèmes, voire aux pesanteurs de la vie politique et à ses insuffisances avérées ou supposées.

On nous reproche à la fois de   voir toujours les mêmes » et le départ de Lionel Jospin. Nous sommes apparus déphasés par rapport aux attentes de l’opinion, enfermés dans un vocabulaire et une rhétorique pas toujours accessibles et comme l’illustration même de la difficulté des élites françaises à se renouveler, ou plutôt comme leur volonté de se reproduire, ou au moins de se reconduire. D’où l’impression diffuse d’une confiscation du pouvoir par la haute fonction publique, qui offre un terrain de choix à la prolifération des discours démagogiques et populistes.

Notre sujet n’est donc pas tant de reconstruire un parti que de manifester collectivement notre capacité à nous renouveler, c’est-à-dire à renouveler notre pensée en intégrant les nouvelles données et les nouvelles attentes de la société, mais aussi à les incarner par de nouveaux responsables, à assurer la diversité sociologique des dirigeants et des militants, et à ne pas composer nos instances qu’avec des professionnels de la politique.

Il n’y aura pas de renouvellement des pratiques sans un renouvellement continu des dirigeants. Il serait facile d’édicter comme principes qu’il faille renouveler au minimum nos instances d’un tiers de leurs membres à chaque congrès et qu’un dirigeant ne puisse pas exercer la même responsabilité plus de deux mandats consécutifs.

La redéfinition d’une stratégie pour le PS et pour la gauche : après l’effondrement du PCF et l’éclatement de la Gauche Plurielle, il faut redessiner une perspective de rassemblement des forces de gauche qui doit comprendre ou associer le monde syndical, les mouvements d’éducation populaire, et ceux qui luttent contre la mondialisation libérale …. Il est indéniable aussi qu’il faut que nous soyons en mesure de faire émerger un contre pouvoir à celui des média, en redonnant vie ou en créant de nouvelles formes d’éducation populaire. Pourquoi ne pas développer des universités populaires, qui permettraient à tout un chacun de se former sur les questions sociales, économiques et seraient des lieux de réflexions collectives pour préparer l’avenir et la prise de responsabilités ?

Pour contrer les effets cumulés de la marchandisation et de la médiatisation, nous devrions être à même sur les sujets fondamentaux d’impulser de grands boycotts susceptibles de faire fléchir ou réfléchir les grands groupes.

Face à l’UMP et aux réformes de mode de scrutin envisagées, l’émiettement est fatal à la gauche. Il faut donc proposer à nos partenaires une perspective de rassemblement, qui ne soit pas une soumission à nos points de vues. Celle-ci pourrait prendre la forme d’une fédération de « la gauche démocratique sociale écologique et européenne » basée sur quelques règles simples :
     la composition de liste commune pour les scrutins à la proportionnelle
     la désignation des têtes de liste par l’ensemble des parties prenantes
     le désistement Républicain automatique pour les scrutins uninominaux
     le vote du budget dans les collectivités que nous co-dirigeons
     l’organisation de primaires pour désigner notre candidat aux présidentielles
     inscrire notre réflexion dans le cadre européen et le développement durable

Mais toute l’histoire de la gauche dans notre pays nous apprend qu’elle n’est vraiment une force de transformation sociale que lorsque la gauche de gouvernement et celle de contestation s’appuient l’une l’autre. Dès que leur antagonisme reprend le dessus, elles laissent le champ libre aux conservateurs. La montée du gauchisme indique toujours que la défaite est proche, car il ne peut prospérer que sur le terrain de la gauche de gouvernement en lui soutirant une partie du soutien du peuple et des intellectuels. Mais l’exigence de démocratie directe ou populaire finit inexorablement dans le rappel et le renforcement du parti de l’ordre. Seule la réforme est véritablement révolutionnaire, car efficace.

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III/ REMPLIR NOTRE DEVOIR D’OPPOSANTS

 
La particularité de la période qui s’est ouverte au printemps dernier est que la France s’est dotée d’un Président dont le moins que l’on puisse dire est que sa réélection n’est pas due à son mérite, mais au réflexe républicain de la gauche, même si sa victoire a entraîné un succès indéniable de la droite aux législatives qui ont suivi. Il n’y a donc pas de crise institutionnelle ouverte, mais néanmoins une interrogation sur nos institutions et leur caractère monarchique. Alors même que pendant les cinq ans de gouvernement, Lionel Jospin avait administré la preuve qu’il était possible de faire jouer pleinement son rôle au parlement, il faut reconnaître que l’inversion du calendrier électoral a brouillé ce message et contribué à sa défaite. Voulant rester dans une lecture respectueuse de la lettre des institutions de la Vème République Lionel Jospin a cru que leur esprit monarchique était surmonté et s’est trompé de campagne.

Aujourd’hui et pour la première fois depuis plus de vingt ans, la gauche n’est ni au pouvoir, ni dans la position d’y revenir rapidement. Notre rôle est donc de remplir notre devoir d’opposants, sans perdre de vue l’intérêt du pays. Il nous faut à la fois défendre le bilan des 5 années précédentes et des avancées telles que l’ARTT, l’APA, la CMU, le PACS (peut-être devrions-nous donner des noms plus combatifs et moins administratifs à nos réformes ?), et préparer les conditions d’une alternance permettant de poursuivre l’œuvre engagée, en en corrigeant les erreurs et les manques.

Rien ne serait pire que de laisser croire que nous renions notre bilan gouvernemental. L’heure est venue de l’assumer et de le revendiquer pleinement. Le travail qui a été accompli a déjà commencé à être réévalué à une plus juste valeur, et les difficultés dans lesquelles s’enfoncent le gouvernement actuel attestent s’il en était besoin, même aux yeux des plus réfractaires, de la complexité des questions à traiter, et de la capacité dont avait su faire preuve Lionel Jospin de rendre des arbitrages équilibrés (certains diront trop) sous la pression d’une presse pourtant moins complaisante.

Il nous faut dénoncer l’esprit réactionnaire qui anime la majorité parlementaire, décrypter sans relâche le double discours du locataire de l’Elysée, démasquer la fausse bonhomie du premier ministre, et souligner les incohérences et les dangers que représente la politique menée. La régression sociale : baisse des impôts pour les plus riches, augmentation des tarifs, la stagnation économique qui s’accompagne de la reprise du chômage, l’abandon de l’effort en faveur de la recherche et de l’éducation, la politique répressive en direction de la jeunesse et de la pauvreté, le retour de l’ordre moral...

Enfin l’actualité internationale commande que notre premier devoir d’opposant soit de nous opposer à la guerre contre l’Irak que veut mener G.W. Bush, non pas par pacifisme béat, mais parce que c’est de solutions pacifiques et politiques qu’a besoin le Moyen-Orient et non d’un conflit qui va l’embraser et générer des tensions internationales incontrôlables car dépassant les simples relations entre états.

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IV/ POUR UNE NOUVELLE GAUCHE

 
Ne donnons pas l’image d’un parti centré sur ses querelles et son avenir, alors que se joue celui de la France et de l’Europe. Attachons-nous à construire un mouvement politique fort, irriguant toute la société, et résorbons au plus vite le fossé qui se creuse chaque jour davantage entre « les politiques » (qui sont au mieux dépeints comme une sorte de mal nécessaire) et une « société civile » parée de toutes les vertus.

Il n’y a pas plus d’autonomie du social, qu’il n’y a d’autonomie ou d’autarcie du politique. Ne pas le reconnaître, c’est s’inscrire dans l’idéologie libérale qui veut restreindre le champ du politique à la portion congrue pour laisser place au règne du marché. Etre un militant, un responsable, ou un élu politique, ce n’est ni une maladie grave, ni une hypertrophie de l’ego (enfin pas toujours), ni une conduite pré-délinquante, ni le symptôme d’un manque d’amour. C’est une activité humaine très respectable, nécessitant réflexions et actions, un engagement personnel fort, le souci des autres et souvent des sacrifices dans sa vie privée.

Si nous avons appris que vouloir faire le bonheur des autres malgré eux finit toujours mal, nous savons aussi qu’il n’y a de bonheur que partagé. Les raisons d’indignation qui à partir de la fin du XVIIIème siècle ont donné naissance aux pensées socialistes n’ont pas disparues et la première d’entre elles, à savoir l’inégalité entre les hommes. C’est pourquoi notre exigence d’une meilleure répartition des richesses, des pouvoirs et des responsabilités demeure d’actualité et doit s’articuler avec le développement des libertés individuelles et le souci de la préservation de la planète ; car, malgré certains progrès, ce sont toujours ceux qui sont détenteurs des capitaux qui engrangent les richesses et ceux qui ont le savoir qui composent l’encadrement. Nos objectifs de redistribution, de démocratie politique et sociale sont loin d’être atteints, car c’est l’argent et ses lois qui demeurent la première source de pouvoir et d’autorité, plutôt que l’utilité sociale et la libre détermination des citoyens.

Une nouvelle gauche qui s’émancipe du cadre hexagonale pour bâtir l’Europe et penser globalement, cela signifie aussi une éthique dans la conduite des affaires publiques. Il ne s’agit pas d’invoquer la Morale qui renvoie chacun à sa conscience et à la représentation qu’il se fait du Bien, mais de notre rapport aux autres et de la conformité des actes et des discours. Les questions politiques et donc de pouvoir ne doivent ni relever d’un esprit courtisan d’un autre âge ni d’un cynisme qui n’est plus supportable. Il nous faut trouver l’équilibre entre l’éthique de la conviction qui anime notre engagement et nos discours, et l’éthique de la responsabilité qui doit régir notre action, notamment quand nous sommes au pouvoir.

La disjonction des deux, telle que l’incarne jusqu’à la caricature Jacques Chirac, ne peut que ruiner tout projet politique et a fortiori celui de progrès social et humain qui est le nôtre. Il faut éviter de réduire l’action de la gauche à une agitation vertueuse, mais inefficace, ou à l’inverse à un enfermement dans la gestion qui trahit tous les espoirs. La « méthode » de Lionel Jospin a consisté à rechercher sans cesse cet équilibre si délicat, mais certains n’y ont vu qu’un émoussement de la volonté de changement et d’autres un abandon au conformisme ambiant, alors qu’il s’agissait et qu’il s’agit toujours de trouver la voie entre l’action réformatrice et son acceptation par la société, de marquer le bon tempo entre l’urgence du quotidien et la durée nécessaire aux mutations profondes.

Après un accablement compréhensible, c’est cette voie qu’il nous faut reprendre pour revaloriser la politique en réaffirmant son primat sur l’économique et poursuivre notre combat pour conjuguer liberté et égalité dans la fraternité.

Notre ACTION pour les années à venir pourrait ainsi s’articuler en 10 points :
1. Renouveler notre démocratie et combattre les extrémismes

2. Mener le combat idéologique contre le libéralisme économique et la marchandisation de notre société

3. Rétablir le primat du politique sur l’économique

4. Transformer le parti en un mouvement social et culturel

5. Intégrer pleinement le raisonnement écologique

6. Construire la gauche européenne par un partenariat intelligent avec l’ensemble des forces sociales de progrès au niveau européen

7. Régler notre rapport complexe et ambigu au pouvoir

8. Construire une perspective de progrès et de justice sociale à l’échelle de la planète

9. L’illustrer dans les principes constitutifs de l’Europe politique et sociale

10. Incarner une véritable éthique politique.

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