Citoyens et Parisiennes : |
Nous sommes à la veille d'échéances politiques importantes : élections municipales de 2001, législatives, présidentielle de 2002, préparation de notre Congrès. L'introduction de la parité dans notre Constitution et son organisation dans les différents scrutins sous l'impulsion du Premier ministre est un acquis des luttes des femmes et des socialistes. Les socialistes, femmes et hommes, ont joué un rôle moteur dans le vote de cette loi. Ils doivent maintenant poursuivre leur action, non seulement pour l'application de la parité dans les différents scrutins, mais aussi pour faciliter les conditions concrètes de l'accès des femmes aux responsabilités et aux lieux de décision. Les Parisiennes apportent beaucoup à Paris. Elles sont davantage engagées dans la vie professionnelle que la moyenne des Françaises, et pourtant leurs salaires sont de 28 % inférieurs à ceux des hommes. C'est sur elles que repose l'essentiel des charges domestiques et familiales. Citoyennes, elles sont très nombreuses à assumer les tâches de la vie associative ; leur engagement dans la vie de la cité est réel, puisqu'elles représentent 58 % du corps électoral. Plus que quiconque, elles affrontent les dysfonctionnements urbains, sociaux et sociétaux de la cité et sont donc motivées, et particulièrement aptes, à ouvrir les voies du changement à Paris. Elles constituent un potentiel d'intelligence, de connaissance de la ville, de solidarité qui ne peut plus resté inutilisé. Et pourtant, elles sont encore sous représentées dans les lieux de décisions politiques. Si les élections municipales de 1995 ont été marquées par la progression des femmes au Conseil de Paris, grâce aux listes " Paris s'éveille " - pour la Gauche , 23 femmes sur 62 et pour la Droite, 21 sur 101, les femmes sont loin d'avoir la place qui leur revient et que leur investissement mérite. Il y a des femmes prêtes à s'investir dans les municipalités, instance de proximité et d'efficacité dans la vie de tous les jours. La Parité va être appliquée pour la première fois à l'occasion des municipales de 2001 : place aux actes. On mesure l'ampleur du mouvement à opérer. Est-il insurmontable ? Nous ne le pensons pas. La parité va bousculer les vieilles habitudes et permettra le renouvellement nécessaire d'un personnel politique au regard neuf. La loi organise la parité par groupe de six - trois femmes, trois hommes - pour les municipales , pour plus de souplesse est-il écrit. Il serait consternant que les trois hommes soient en tête et les trois femmes après. Il serait plus démocratique et hautement symbolique que soit respectée l'alternance une femme, un homme. La vigilance s'impose pour que soit réalisée la parité au niveau des Conseillers de Paris et d'arrondissement. En effet, tous les arrondissements n'ont pas le même nombre de conseillers de Paris et l'alternance par groupe de six ne la garantit pas. Enfin, le nombre de maires-adjointes d'arrondissement doit être égal à celui des maires- adjoints. Et si nous gagnons Paris, la parité doit prévaloir pour les adjointes et adjoints au Maire de Paris. Sur la lancée des municipales se profilent les législatives. Faut-il rappeler qu'il n'y a aucune femme députée de Paris ! C'est une situation inacceptable pour les socialistes initiateurs de la parité et très préjudiciable dans l'opinion publique parisienne. Il serait incompréhensible pour cette opinion que la parité ne soit pas respectée pour les législatives de 2002. Sur les 21 circonscriptions que compte Paris, dix ou onze doivent être réservées pour les femmes, et parmi celles-ci, la moitié devront être sûres ou gagnables. La réalisation de la parité dans les différents scrutins suppose de créer les conditions concrètes de l'accès des femmes aux lieux de pouvoir. La limitation du cumul des mandats, le statut de l'élu/e deviennent indispensables. Les séminaires de formation, un budget pour la garde des enfants et le baby-sitting sont les autres conditions pour la réussite durable de la parité homme/femme. Le Congrès de novembre 2000 est l'occasion pour atteindre la parité dans toutes les instances, de la section au secrétariat fédéral, mais également au sein des commissions électorales à tous les niveaux. Actuellement, seules 4 femmes sur 26 sont secrétaires de section. Les femmes représentent 36 % de l'effectif parisien du Parti. C'est une raison de plus pour poursuivre une politique volontariste qui portera ses fruits à terme. On ne peut pas prétendre lever, en quelques semaines, le passif de l'Histoire qui pèse depuis des siècles sur la participation des femmes à la vie politique en France, alors qu'aujourd'hui encore, elles assument l'essentiel de la vie familiale. Mais, l'appel à la parité résonne auprès des femmes d'autant plus qu'une identification positive est devenue possible grâce aux élues de 1995, de 1998 et aux femmes ministres. Nul doute que les femmes seront sensibles à cet appel, et tout particulièrement les plus jeunes qui n'ont pas subi les blocages rencontrés par leurs aînées. C'est un aspect décisif du renouvellement des générations au Parti et de sa vitalité. A nous de convaincre, comme l'a affirmé Lionel Jospin à la Rochelle, que " les socialistes sont féministes ", cela permettra aussi d'attirer les femmes et en particulier les plus jeunes. C'est un aspect décisif du renouvellement des générations au PS. A Paris, les femmes seront un élément essentiel du renouveau démocratique pour la mise en uvre du projet des socialistes au service des parisiens.
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