Les femmes ont tout à gagner à dire oui le 29 mai !

Elisabeth Guigou

Point de vue de Elisabeth Guigou, députée de Seine-Saint-Denis


 
D’abord, l’Europe a beaucoup fait pour les femmes. L’égalité de rémunération entre femmes et hommes est dans les traités depuis 1957, ce qui a permis de sanctionner les discriminations et de transférer sur l’employeur la charge de la preuve. La santé des femmes enceintes au travail est mieux protégée depuis la directive de 1992 qui leur interdit certaines tâches, le travail de nuit et impose un congé de maternité d’au moins 14 semaines partout en Europe, sans interdire les congés plus généreux (16 semaines en France).

Progrès pour les Européennes mais aussi pour les Françaises : le congé parental de 3 mois a été conçu à l’origine par les partenaires sociaux européens. Des directives réglementent le travail sur écran, le travail de nuit, le travail à domicile. Les fonds structurels financent des milliers de projets de femmes pour l’insertion sociale, l’éducation, l’accès à l’emploi... Ainsi, en Seine-Saint-Denis, le FSE finance la formation de jeunes chômeuses. Quand l’Europe change les choses pour les femmes, c’est toujours en mieux !Bien mieux que la Constitution française.

La deuxième raison est contenue dans le texte de la Constitution. Le plus révoltant des mensonges sur le traité ose confondre abolition de la peine de mort et interdiction de l’avortement. L’article II-62 dit que « 1. Toute personne a droit à la vie. 2. Nul ne peut être condamné à mort ni exécuté. » Ce droit à la vie des personnes (et non des embryons) est consacré depuis 1950 par la Cour européenne des droits de l’Homme : il a toujours été parfaitement compatible avec la loi Veil ! Et il faut redire que l’Europe n’a pas compétence à légiférer sur le droit de la famille (mariage, divorce, filiation), ni sur la procréation et l’avortement. La rumeur selon laquelle le droit au divorce serait menacé est donc aussi fausse.

La Constitution européenne est bien plus riche sur les droits des femmes que notre Constitution nationale ! Dès le deuxième article (I-2), elle place l’égalité femmes/hommes au nombre de ses valeurs. Elle sanctionne les discriminations (art. II-81), défend la conciliation entre travail et vie familiale (art. II-93) et autorise des actions positives en faveur « du sexe sous-représenté » (art.II-83). Il reviendra aux forces de gauche - partis, syndicats, associations - de se saisir de ces ouvertures du traité pour conquérir de nouveaux droits. Donner l’exemple.

La troisième raison, c’est l’effet d’exemplarité. Les pays les plus actifs contre les inégalités et les violences subies par les femmes influencent les autres. La loi sur la parité en France fut inspirée des modèles nordiques ; une des premières lois de Zapatero sanctionne les violences contre les femmes ; Socrates au Portugal organise un référendum sur l’IVG. Et l’Europe est une référence pour des millions de femmes dans le monde. Le prix Sakharov du Parlement européen a soutenu financièrement et politiquement Taslima Nasreen au Bangladesh, Leyla Zana en Turquie... Voilà pourquoi les femmes de gauche doivent se mobiliser pour le « oui ». Signez notre appel, rejoignez notre comité national , créez des comités départementaux, venez à notre grand rassemblement à Paris, mardi 17 mai à 11h sur le parvis du Trocadéro, en présence de Françaises, d’Européennes et de François Hollande, pour dire « oui » à l’Europe des Femmes !


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