Hollande affirme de plus en plus son autorité

Elisabeth Guigou



Entretien avec Elisabeth Guigou, députée de Seine-Saint-Denis, paru dans le quotidien Le Figaro daté du jeudi 22 mai 2003
Propos recueillis par Pascale Sauvage
 

Que pense l'ancien ministre des Affaires sociales de Lionel Jospin de la tonalité du congrès de Dijon ?
C'est un congrès qui marque la fin d'un travail d'analyse, douloureux, sur les causes de la défaite de 2002. Le Parti socialiste s'affirme comme un parti fort, sur une ligne politique claire, mais tout reste à faire pour présenter une véritable alternative. On ne peut pas compter seulement sur le rejet de l'actuel gouvernement pour espérer revenir aux responsabilités. Notre responsabilité est d'offrir une alternative afin que ce rejet n'aille pas gonfler les extrêmes ou l'abstention.

François Hollande vous paraît-il avoir l'étoffe nécessaire pour mener à bien cette mission ?
Il a montré beaucoup de ténacité, de la finesse politique et une capacité à rassembler. De plus en plus, il affirme son autorité. Un leader se fabrique échéance après échéance. Souvenez-vous de Lionel Jospin en 1994. Personne n'imaginait alors qu'il serait notre candidat à l'élection présidentielle six mois plus tard. Quant à l'élaboration d'une doctrine pour l'avenir, c'est un travail de plusieurs mois, de plusieurs années même. Et c'est un travail collectif avec les partenaires sociaux et les associations.

Un travail qui incombe à la direction du PS, qui sera connue dans quelques jours. En ferez-vous partie ?
Il faut que François Hollande trouve une organisation permettant aux plus jeunes de se révéler dans l'activité quotidienne du parti et dans l'opposition au gouvernement et aux plus expérimentés d'apporter leur contribution sur le fond sur des sujets essentiels pour notre projet. Nous devons collaborer avec les autres partis socialistes européens pour élaborer notre doctrine, en particulier s'agissant de l'emploi, du social et de la justice. Ce travail demande du recul, des réseaux. Je suis prête à travailler pour le PS si François Hollande me le demande.

Un domaine vous intéresse-t-il particulièrement ?
Je continue de travailler sur les domaines qui me tiennent à coeur. Mon expérience ministérielle, aux Affaires européennes, à la Justice puis aux Affaires sociales m'offre un spectre large. Pour le PS, je préférerais travailler sur l'Europe, en m'appuyant sur différents acteurs de la société, comme l'association Europartenaires, que j'ai créée il y a six ans, et sur des contacts approfondis avec tous les pays membres de l'Union européenne. Les socialistes français ont été jusqu'à présent trop centrés sur eux-mêmes, pas assez sur l'Europe. Il faut désormais trouver ce qui rassemble les socialistes européens. Je crois pour ma part que les services publics sont la clé de voûte de l'Europe sociale. Les protéger, c'est signifier qu'on refuse le nivellement par le bas du contrat social. Je dis oui à l'économie de marché, mais il doit y avoir des champs et des missions qui en sont préservés.

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