Proposition des femmes pour le projet socialiste | ![]() |
![]() Cette contribution thématique sur les femmes s’inscrit dans la perspective de la future motion menée par le Premier secrétaire. |
Les femmes sont la moitié de l’humanité. Ce qui les concerne intéresse la société tout entière. Le regard des femmes veut enrichir et renouveler le projet socialiste. Par leur
niveau d’éducation plus élevé, par leur mobilisation croissante dans les associations, syndicats
et partis politiques, par leur vécu de solidarité et leur pensée, les femmes constituent pour la
gauche une force, relayée dans les urnes par l’importance numérique des électrices. Le parti
socialiste doit revendiquer haut et fort sa composante féministe, lutter contre l’injustice
majeure qu’est l’inégalité entre les sexes et promouvoir une politique d’éducation à la mixité
dès la petite enfance. En dépit des grands progrès accomplis depuis 50 ans, essentiellement grâce aux élus et aux gouvernements de gauche en phase avec les associations, les Françaises sont encore quotidiennement confrontées à des difficultés propres à leur sexe. Le décalage criant entre l’égalité de droit et l’inégalité de fait alimente le doute et même un sentiment de régression. Les femmes sont les premières victimes du chômage, des emplois précaires et de la pauvreté : elles représentent 80 % des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté ; elles représentent les 2/3 des emplois partiels ; elles gagnent en moyenne 25 % de moins que les hommes et, à poste égal, 15 % de moins ; leurs retraites sont inférieures de 44 % à celles des hommes. A l’école, en dépit de performances scolaires supérieures jusqu’au bac, les filles parviennent moins nombreuses dans les filières prestigieuses (23 % des effectifs des grandes écoles d’ingénieurs, 25 % des admis à l’ENA). En politique, les femmes restent rares à la tête des exécutifs locaux (11 % des maires, 1 présidente de région sur 26 (alors que le PS en a gagné 21), 4 présidentes de communautés d’agglomération sur 120) et dans l’hémicycle (12 % de députées). L’inégalité est aussi sensible dans la sphère privée : au sein des familles (l’éducation des enfants et les tâches domestiques sont assurées à 80 % par les femmes) et face au temps, au loisir : les hommes disposent en moyenne d’une heure de plus de temps libre par jour. Les femmes se heurtent partout aux discriminations sexistes et à la violence : 6 femmes par mois meurent de violences, 48 000 femmes sont violées chaque année, 17 000 adolescentes en France seraient menacées de mariage forcé. La mixité risque même d’être remise en cause dans les lieux publics. Or les difficultés des femmes sont révélatrices des maux de la société tout entière. Les violences subies par les habitantes des cités sont ainsi le plus criant symptôme de la situation explosive de certains quartiers. Nos propositions en faveur des femmes, en faisant progresser les valeurs d’égalité, de respect et de citoyenneté, profiteront donc à l’ensemble de la société. Cette contribution, loin d’être une revendication catégorielle, sert l’intérêt général. Le parti socialiste a tout à gagner à porter ce combat. Mais cela commence par un effort sur lui-même d’exemplarité en matière d’égalité femmes/hommes. En effet, même si la gauche - et en particulier le gouvernement Jospin - a beaucoup amélioré la représentativité des femmes au gouvernement en élargissant le cadre de leurs compétences, le parti socialiste devra mieux incarner une autre façon de gouverner en (s’)imposant la pratique systématique d’études de genre pour mieux accompagner la prise de décision politique (afin de mesurer l’impact de toute réforme sur les rapports sociaux de genre) et en développant des politiques différenciées ciblées au profit des femmes. L’action publique devra veiller à s’appuyer sur les relais associatifs et à ne pas oublier les femmes du reste du monde. Nous, socialistes, entendons défendre un projet qui parle aux femmes : qui leur parle de leur droit à l’égalité réelle (au travail, dans leurs revenus, dans leur famille), qui leur parle de respect (face aux violences physiques et symboliques) et qui leur parle de participation citoyenne (engagement politique, associatif, international). |
1. Egalité : donner enfin aux femmes | |
L’accès à l’égalité passe par l’autonomie financière des femmes et par le droit à un travail justement rémunéré. Dans ce domaine, tout reste à concrétiser. Deux mesures sont prioritaires : ![]() ![]() Elles doivent être complétées par une prise en compte de la situation particulière des femmes dans les politiques économiques et sociales. ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
2. Le respect : respecter la dignité des femmes | |
L’intégrité des femmes n’est pas suffisamment respectée, leur corps même est objet de
violences. La visibilité des femmes reste mal acceptée dans certains domaines ou certains
lieux. Sans vouloir imposer un parler « politiquement correct » qui serait une langue de bois,
les socialistes doivent promouvoir une représentation positive des femmes, de leur
participation à la société et défendre celles qui sont victimes des violences de genre. Deux
mesures concrètes peuvent notamment illustrer notre engagement à respecter les femmes et
leurs choix de vie : ![]() Cette loi comprendrait également des actions de prévention par l’éducation des filles et des garçons au respect des genres et à la mixité : instruction civique mettant l’accent sur l’égalité des sexes, le respect mutuel, la répartition des fonctions et des tâches et les droits des femmes ; éducation à la santé, à la sexualité et à la maîtrise de la fécondité. Il convient d’associer à ce travail de prévention les adultes avec des campagnes valorisant le respect des femmes et des filles. ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
3. La citoyenneté : | |
Accéder à une citoyenneté à part entière est bien le moins que les femmes puissent exiger : c’est un droit. Pourtant, au niveau international, la citoyenneté de toutes est loin d’être acquise. En France même, la parité pour laquelle les femmes socialistes se battent n’est toujours pas effective. Si le parti socialiste choisit d’être exemplaire dans la place qu’il accorde aux citoyennes, nous devons d’ores et déjà : ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Certes le parti socialiste a fait des efforts ces dernières années, notamment sur le plan électoral. Mais c’est encore insuffisant en interne : le parti doit acquérir dans ses groupes de travail, sa représentation, son quotidien, une culture de la mixité, en même temps qu’il doit
appliquer pleinement la parité. Il doit également promouvoir une politique d’égalité plus ambitieuse pour toutes celles qui vivent sur notre sol et pour celles qui attendent de la France soutien et solidarité. Pour tout cela, nous avons besoin d’une action publique volontaire, qui se développe à tous les niveaux pertinents : au niveau local (dans nos villes et nos régions), au niveau national et au niveau européen pour réguler la mondialisation. Nous avons plus que jamais besoin de la victoire de la gauche, en France et en Europe. |
ANNEXE : liste de propositions pour modifier la loi dite « loi sur la parité » | |
1) Pour les législativesLa meilleure solution serait à nos yeux de supprimer le financement public pour les partis qui
ne présentent pas 50 % de candidates. Rappelons néanmoins le système proposé par Françoise Gaspard, Claude Servan-Schreiber et Anne Le Gall en 1992 dans leur livre /Au pouvoir citoyennes: liberté, égalité, parité, /qui avait lancé la campagne pour la parité en France : le scrutin binominal. On divise par deux le nombre des circonscriptions (en les réunissant deux à deux par exemple) et dans chacune de ces " grandes " circonscriptions, on présente un tandem c'est-à-dire un homme et une femme. Autrement dit une mini-liste comprenant un homme et une femme pour chacun des partis en compétition. N’oublions pas : ![]() ![]() Cela impliquerait un redécoupage des circonscriptions électorales ce qui fait toujours pousser des cris aux hommes politiques mais cela pourrait être envisagé. Le leader des Verts avait l'air de dire que François Hollande n'y serait pas hostile. 2) Pour les élections cantonalesPour le moment elles ne sont pas concernées par la loi pour des raisons de faisabilité (pas de financement, la moitié des candidats qui ne sont pas membres d'un parti politique). On pourrait imaginer de changer le mode de scrutin et que les cantonales aient lieu à la proportionnelle avec la parité alternée. Ou alors, si l'on veut maintenir le lien personnel entre le conseiller général et les habitants dans les zones rurales, distinguer entre les grands cantons où les élections pourraient avoir lieu à la proportionnelle et les petits où elles demeureraient au scrutin majoritaire et dans le premier cas ce serait la proportionnelle avec parité alternée. Autre mesure possible : que les conseillers généraux aient un suppléant, que celui-ci soit de sexe opposé à celui du candidat. 3) Pour les élections sénatorialesIl faudrait revenir sur la réforme de 2003 qui a rétabli le scrutin majoritaire dans les départements élisant 3 sénateurs. Il faudrait rétablir le scrutin proportionnel dans les départements élisant 3 sénateurs et plus car cela permettrait d'appliquer le système paritaire dans un plus grand nombre de départements. |
Signataires : |
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