Oui, par conviction, tout simplement...

L’Europe nous la vivons un peu tous à notre manière. Elle fait partie de notre histoire, de notre vécu, de notre quotidien.

L’Europe rythme ma vie depuis toujours. Née en Espagne, j’ai passé ma jeunesse dans ce beau pays, avant de venir vivre avec mes parents en France. J’ai la chance d’avoir cette double culture. Je suis donc vraiment une fille de l’Europe, et je le revendique haut et fort.

Pour moi, l’Europe n’est pas abstraite. C’est ma réalité. Je garde des liens forts avec mon pays d’origine, où je vais très régulièrement. L’Europe est avant tout synonyme de paix et de progrès social. A ce titre, je ne peux que me réjouir de la désignation d’un Ministre des Affaires Etrangères de l’Europe. C’est un pas de plus vers la paix et contre le leadership des U.S.A. sur la scène internationale.

Ainsi, l’Europe parlera d’une seule voix à l’extérieur. C’est un point fondamental. L’Histoire, encore récemment, nous a montré qu’unis, nous pesons, séparés, nous subissons.

Je n’oublie pas que c’est l’Europe qui a aidé l’Espagne à rompre définitivement avec la dictature franquiste et a permis à ce pays à devenir ce qu’il est aujourd’hui, c’est-à-dire un pays dynamique, résolument tourné vers l’avenir. C’est aussi ça l’Europe. C’est cette formidable chance donnée aux pays qui intègre cet espace politique. En tant que socialiste, je suis résolument internationaliste. Cela ne peut me laisser insensible ! Ce n’est pas un hasard si les Espagnols ont approuvé à plus de 76,7 % le traité constitutionnel.

Les socialistes espagnols seraient moins de gauche que nous ?

C’est dans les villes et les régions de gauche, celles où il y a le plus d’ouvriers et d’employés que le vote oui est le plus massif. Ce n’est pas un hasard ! Le peuple de gauche (ainsi que la quasi-totalité des syndicats européens et les partis socialistes européens) a compris que ce traité défend mieux leurs droits et intérêts ! C’est justement parce que ces électeurs sont de gauche qu’ils ont voté OUI.

Mais si je vote OUI, c’est en tant que socialiste pro-européenne bien sûr, mais aussi en tant que femme et féministe. En effet, je suis ravie que l’égalité femmes-hommes soit affirmée dans la constitution.

L’égalité femmes-hommes est enfin érigée en valeur constitutionnelle. Cette égalité devient un élément inaliénable de l’identité démocratique de l’Europe. En tant que citoyenne engagée et féministe convaincue, je m’en réjouis.

Alors oui, ce texte comporte de vraies avancées sociales. Ce texte est là, sous nos yeux, avec certes des imperfections, mais il est là, connus de tous ! Avec le non, où sont les garanties d’une Constitution plus progressiste ? Qui renégocie quoi et avec qui ? Par quel miracle une renégociation avec un Parlement européen de droite et des pays européens majoritairement dirigés par la droite déboucherait sur un texte beaucoup plus à gauche ? Permettez-moi de m’interroger...

Pour toutes ces raisons, et bien d’autres encore, le 29 mai, je dis OUI, trois fois OUI, 100 fois OUI !