Législatives 2002
16 juin 2002

Le texte intégral de la déclaration du Premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande au siège du PS rue de Solférino dimanche soir peu après 22h.


 

Ce soir, les Français, certes avec une forte abstention, ont donné une large majorité à la droite dans la composition de l'Assemblée nationale.

Ce résultat, qui s'inscrit sans doute dans l'enchaînement mécanique qui a suivi l'élection présidentielle et le refus de la cohabitation, pourra paraître injuste à la gauche, qui pendant cinq ans, avec Lionel Jospin, a cru de bonne foi faire avancer le pays dans la voie du redressement économique et du progrès social.

Ce résultat consacre néanmoins la volonté de notre pays de donner à Jacques Chirac avec l'UMP tous les moyens que celui-ci réclamait pour agir pendant cinq ans.

La droite, qui voulait détenir tous les pouvoirs, a désormais toutes les responsabilités. Je souhaite qu'elle en fasse le meilleur usage pour la France et pour la construction de l'Europe, qu'elle résiste aux tentations de la régression sociale, de l'autoritarisme et de la partialité de l'Etat.

Son échec, après tant de promesses distribuées au plan fiscal et tant d'affirmations péremptoires en matière de lutte contre l'insécurité, serait lourd de conséquences pour l'idée même de la politique et pour notre avenir commun. Et c'est la raison pour laquelle nul ne doit en faire le pari.

La gauche connaît une défaite, disons, honorable, et dont la sévérité est amplifiée par le mode de scrutin. Elle doit se situer à la hauteur de l'enjeu créé par le second tour des élections législatives.

Les socialistes sont maintenant la force principale de l'opposition avec plus de 160 sièges. Ils auront à cœur de servir leur pays et les citoyens, en affirmant les valeurs de la République, en étant vigilants, combatifs même, sur les textes qui seront soumis à la discussion au Parlement, et ils veilleront à formuler chaque fois qu'il sera nécessaire des propositions constructives.

Mais les socialistes ont aussi à préparer dès à présent les conditions d'une nouvelle alternance. Ils y parviendront en revenant sans fard et sans faux-semblants sur les causes de la défaite aux deux derniers scrutins.

Ils y réussiront dans l'unité, en instaurant un dialogue approfondi avec les citoyens et leurs représentants, les syndicats et les associations.

Enfin ils doivent travailler sans précipitation, mais avec obstination pour formuler un nouveau projet pour le pays.

Cette reconstruction est indispensable, pour la démocratie bien sûr, et pour l'avenir même de la gauche. Elle associera largement tous nos partenaires et même toutes les forces politiques, sociales, associatives qui voudront, dans le respect de leur identité, se joindre à nous.

Je remercie pour conclure les Françaises et les Français qui nous ont fait confiance, qui ont été nombreux dans un certain nombre de circonscriptions, et certaines étaient peut-être plus symboliques que d'autres.

Je mesure leur tristesse aussi et celle de beaucoup de députés sortants qui, malgré leur travail, ont été ce soir battus. Je leur dis que l'effort de tous sera le seul chemin possible, que rien n'est irréversible, et que tout peut même être possible, si nous en avons et le cœur et la volonté. Et nous avons et le cœur et la volonté pour y parvenir.


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