Bilan des scrutins 2002


 Intervention de François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste,
 lors du Conseil national du 29 juin 2002

 

Chers camarades,
nous nous retrouvons au lendemain d'une séquence électorale qui, à tous égards, a été vécue par chacun d'entre nous, quel que soit son sort personnel, comme un traumatisme. D'abord l'échec brutal du 21 avril. Le vote Chirac le 20 mai, la mécanique de la cohérence au lendemain de la présidentielle, le rejet de la cohabitation, pour finir par le retour massif de la droite au pouvoir dans un contexte de grande indifférence civique et au premier tour et au second tour des élections législatives.

Le Parti socialiste ne sort pas indemne de cette suite d’épreuves, mais il en sort vivant. Il retrouve au premier tour des élections législatives le 9 juin son étiage électoral de 1997 au détriment, il est vrai, de ses partenaires.

Il garde une présence significative à l'Assemblée nationale ; des résultats même impressionnants sont constatés dans certains départements et à Paris mais, et je veux souligner ce chiffre, dans 43 départements, il n'y a plus aucun député socialiste.

Enfin, le Parti socialiste constitue la force majeure, la force essentielle de la gauche autour de laquelle tout peut se reconstruire sans que l'on sache précisément aujourd'hui avec qui.

À tous égards, nos responsabilités sont immenses. Nous devons regarder, sans complaisance inutile mais sans mortification excessive, les raisons d'un rendez-vous manqué et préparer déjà les conditions de notre redressement. C'est l'objet de notre Conseil national : ouvrir un débat large dont notre congrès, si nous en décidons, en 2003, sera le point d'aboutissement.

L'analyse des causes de notre défaite doit être le préalable nécessaire. Nous aurons à en délibérer pendant des semaines ; nous aurons à trouver les réponses, elles ne seront pas sommaires. La question est pourtant simple : Comment avons-nous pu perdre l'élection présidentielle avec un bilan solide, un candidat respecté et des équipes que beaucoup nous enviaient face à une droite sans projet autre que la sécurité et à un candidat sans autre ambition que sa sécurité personnelle ?

Certes, il y a sans doute des facteurs conjoncturels qui expliquent que nous ayons raté la marche : le ralentissement économique a joué son rôle - et notamment avec la reprise du chômage -, la violence quotidienne avec sa médiatisation aussi, les divisions de la gauche avec la perte de sens de l'intérêt commun, les incidents de campagne avec les inévitables interrogations sur notre communication.

Mais, sans nier l'importance de toutes ces données, quand tout se joue d'ailleurs au premier tour à 200 000 voix près, les raisons de l'échec sont sans doute plus profondes. Elles sont réapparues à l'occasion des élections législatives. J'en dégagerai 4 et sans avoir ici le privilège de l'exhaustivité.

La première raison c'est le décrochage avec les catégories populaires, phénomène qui n'est pas nouveau, phénomène qui s'était d'ailleurs déjà manifesté et avec grande ampleur à l'occasion des élections municipales de 2001 dans la forte abstention, cette fois-ci avec le vote Le Pen en plus. Les demandes de valorisation du travail, de stabilité face à la précarité n’ont sans nul doute pas assez été entendues, mais ça n'explique pas la totalité du décrochage.

La deuxième raison, c'est la perte de crédit de la gauche sur les questions de sécurité, malgré les mesures qui ont été prises, malgré les propositions qui ont été faites, malgré la volonté dont nous avons fait preuve. Malgré même la lucidité de Lionel Jospin bien avant d'autres de nos camarades, nous sommes apparus, pas simplement dans la campagne sans doute depuis plusieurs mois ou plusieurs années, comme sous estimant un phénomène qui était considéré comme essentiel par les Français.

La troisième raison est dans la contestation d'un mode de décision politique centralisé dans son élaboration, lent dans son application et parfois inadapté ou imprévisible dans ses effets réels. Combien de grandes réformes, de grandes lois avons-nous votées qui n'ont pas eu toujours les résultats escomptés ? Je veux dire ici par rapport à ce qui a été entendu que l'Histoire retiendra les 35 heures comme un grand acquis social, comme une grande avancée, considérable même et si la droite venait et elle viendra sans doute à remettre en cause une part de ces acquis, elle en supportera les conséquences.

Mais il reste que les grandes réformes n'ont pas les mêmes cycles de vie que les temps électoraux et qu'il faut du temps pour les faire passer dans la réalité.

La quatrième raison, c'est le défaut de projet clair et mobilisateur par rapport à la construction européenne regardée et depuis longtemps comme une machine infernale à la fois à normaliser à l'excès et à libéraliser outrageusement et par rapport à la mondialisation jugée sans véritable contrepoids politique.

Ces explications sont sans doute encore trop réductrices et il faudra là l'apport de tous. Mais elles permettent d'éclairer le paradoxe ou les paradoxes que nous avons rencontrés ces derniers mois :
     Le premier d'avoir un bon bilan reconnu comme tel mais de faire naître une insatisfaction, latente sans doute dans un premier temps, plus manifeste, électorale, dans un second.

     Le second paradoxe est celui d'une confiance dans nos qualités de gestion mais d'une défiance à l'égard d'un pouvoir en tant que tel, car ce qui est posé à travers nos propres difficultés c'est la question et elle est majeure de la crise de la politique. Les symptômes depuis 15 ou 20 ans sont nombreux, nous les avons relevés : la montée de l’extrême droite depuis le début des années 80, la courbe de l'abstention qui ne cesse de s'élever, la montée du corporatisme, l'éclatement de l'offre politique, l'effacement des principes de l'intérêt général mais aussi des lignes de partage politique. La succession des alternances à chaque consultation majeure depuis 20 ans en est également un des signes.
Les causes, là aussi, sont nombreuses pour une part institutionnelle avec l'obsolescence des formes de pouvoir. La cohabitation a sans doute eu sa part, l'irresponsabilité des dirigeants a également eu des effets évidents sur la participation mais, là aussi, les facteurs sont également plus politiques ou idéologiques. C’est la banalisation des conflits, c’est l’effondrement de modèles séculaires, c'est l'effacement d'une volonté politique. Elles tiennent surtout, ces causes, aux doutes qui s'expriment sur l’incapacité du politique à agir à la fois sur la mondialisation et sur les questions plus concrètes de la vie quotidienne, c'est-à-dire sur le global comme sur l'individuel.

Durant la précédente législature en baissant le chômage comme nous l'avons fait en votant de grandes lois sociales, nous avons redonné force en la volonté politique et nous y sommes sans doute parvenus un temps mais nous n'avons pas été en mesure de dominer toutes les peurs : la peur de la mondialisation, la peur de la violence, la peur de l'autre, la peur de l'avenir. Il nous a manqué pour les conjurer un projet collectif capable de les sublimer alors que la question du vivre ensemble que nous avions même identifiée dans notre projet a été déterminante dans la campagne électorale.

Alors que la gauche est touchée au cœur chaque fois que la politique est atteinte, je ne parle pas de son image mais de son sens, la droite a fait de la dépolitisation l'instrument de sa victoire. Lors de l’élection présidentielle comme lors du scrutin législatif, la droite a fait le choix d'une non-campagne, d'un évitement des enjeux, d'une dérobade programmatique. En faisant d'abord de la sécurité le thème non pas dominant mais unique de ses interventions, Jacques Chirac a asséché tous les autres sujets, tous les autres conflits et a, si je puis dire, municipalisé le débat. Mais nous avons subi la même mystification à l'occasion des élections législatives, le même refus de l'affrontement et à aucun moment il n'a pu y avoir le débat sur le fond même de la politique puisqu'il n'a porté que sur sa forme c'est-à-dire l'opportunité ou non d'une nouvelle cohabitation.

Jean-Pierre Raffarin, le Premier ministre, est sans doute celui qui, à droite, a poussé le plus loin cette logique de dépolitisation. L'appel à une nouvelle gouvernance, l'hymne au local, la glorification du terrain supposé ne jamais mentir, la sacralisation aux accents de Déroulède de la France du bas, tout est fait pour affaiblir non pas simplement l'Etat, le service public ou la règle collective mais la politique elle-même. Tout serait maintenant affaire de proximité et de bon sens. Il y a donc urgence pour la gauche de redonner du sens, de la perspective de l’intelligence collective... Bref une ligne d'horizon.

Il y a des signes positifs dans la société, nous les avions ici ou là perçus. Je pense au sursaut républicain du premier mai, à la mobilisation de la jeunesse même si nous avions espéré son prolongement au-delà du 5 mai et le soufflet, convenons-en, est vite retombé. Il y a aussi ces adhésions qui sont venues vers notre parti, aussi bien au lendemain du 1er de l’élection présidentielle qu'après nos déboires électoraux et qui confirment bien qu'il y a une demande de politique et en tout cas un regard qui est dirigé vers nous. Et tout au long de la campagne présidentielle mais a fortiori même législative, si nous n'avons pas connu les enthousiasmes d'hier convenons aussi que nous n'avons pas subi les rejets et l'opprobre que nous avions pu connaître à d'autres époques.

Alors il y a aussi tous ces mouvements associatifs ou liés à la bataille contre une forme de mondialisation qui confirment, malgré les simplifications parfois outrancières, la permanence d'un engagement collectif et d'une volonté d'agir, d’où, chers camarades, la nécessité d'ouvrir un grand débat. Il est essentiel pas simplement pour le Parti socialiste pour le mettre en situation et d'incarner le moment venu l'espérance ; il est essentiel pour toute la gauche dont nous sommes plus que jamais la force motrice.

Ce débat est majeur pour le progrès en Europe quand les défaites successives des partis sociaux-démocrates renvoient aux mêmes questions que celles qui nous sont posées ici :
 Quel projet européen porter ?
 Quelle identité pour la gauche dans chacun de nos pays mais aussi au plan international ?
 Quelle réponse formuler au populisme, par rapport à la question de l’insécurité, de la violence, des flux migratoires ?
 Mais aussi de ce « mieux-vivre ensemble » ou de l’intégration ?
 Quels rapports à la mondialisation engager ?
 Quelles relations avec les Etats-Unis d’Amérique poser ?

Toutes ces questions sont les nôtres. Elles sont aussi, pour toute la sociale-démocratie, essentielles à relever.

Enfin, nous devons ouvrir le débat parce qu’il est décisif pour l’avenir même de la démocratie. Il ne s’agit pas simplement d’attendre les fautes de nos adversaires pour revenir aux responsabilités. Je leur fais confiance de ce point de vue et le mouvement est peut-être engagé plus tôt qu’il n’était prévu, les échéances sont connues : c’est dans cinq ans que nous aurons à trancher la question majeure du pouvoir au plan national même si, avant, il y aura les rendez-vous de 2004, les élections européennes, régionales, sans oublier les cantonales.

Mais nous ne sommes pas là simplement pour attendre que la droite commette suffisamment d’erreurs pour rendre la gauche attractive, au nom d’une certaine mécanique des fluides, au nom d’un rythme maintenant installé depuis 25 ans, qui veut qu’à chaque grande consultation, on change de majorité, mais avec de moins en moins d’électeurs pour en décider.

Il s’agit désormais d’être en situation de fournir une traduction aux aspirations de notre société et de développer – ce ne sera pas simple - une capacité d’action avec des instruments sans doute nouveaux, en tous cas pertinents et à un niveau approprié.

Ce débat doit être lancé à l’initiative des socialistes. Il doit être porté par les militants socialistes eux-mêmes. Ils doivent en être les acteurs avec le souci néanmoins d’associer largement les citoyens. Une place particulière doit être faite aux nouveaux adhérents, non pas qu’ils auraient des droits par rapports aux précédents, mais parce que le pire pour nous serait d’avoir été un moment l’objet de leur attention et d’être incapables de leur donner l’envie d’agir communément avec nous.

Ce débat doit être approfondi. Il faudra aller plus loin que les seules leçons tirées du pouvoir ou des déconvenues électorales. Il doit porter sur le contenu et les formes de l’action publique et permettre d’établir les liens qui nous ont tant manqués ces dernières années.
D’abord avec les réseaux associatifs, avec les grandes organisations non gouvernementales et avec les syndicats, chacun d’ailleurs ayant sa part de responsabilité dans cet éloignement. Nous devons respecter l’autonomie, mais nous devons aussi leur dire que c’est ensemble que nous pouvons cheminer avec des formes différentes pour trouver des réponses communes.

C’est également fondamental pour ce qu’est notre Parti -et c’est souvent dénoncé- quant à son image ou sa représentation sociale, ou en terme de génération, ou de catégories qui souffrent, et en particulier celles venant de l’immigration. Nous devons avoir comme défi de représenter toute la société.

Enfin, ce débat doit être européen, avec nos partenaires sociaux-démocrates. Et de ce point de vue, même si le combat sera difficile, nous devons faire du Parti socialiste européen (PSE) le lieu où s’élabore collectivement une politique socialiste européenne.

Je dis que ce sera difficile parce que bien des partis ne le veulent pas, parce que bien des partis considèrent que ce n’est pas là que doivent se faire des choix. Je ne dis pas que nous serons majoritaires, il y a même à craindre que des déconvenues se révèlent, mais il y a quand même un espace public à créer, il y a quand même des règles de fonctionnement à changer et il y a une exigence de débat à poser.

Alors, ce débat n’est rien d’autre que le processus qui doit nous conduire vers le Congrès. Le Conseil national aura à se prononcer sur le calendrier et les modalités. Mais je veux ici suggérer, comme je l’ai fait devant le Bureau National, la démarche qui pourrait être la nôtre après notre Conseil national, s’il en décide ainsi : l’Université d’été serait le premier temps d’une discussion générale sur les causes de notre défaite, sur l’identité de la gauche… Bref, sur ce que nous allons tracer ce matin et Henri Weber est chargé d’en fixer l’ordre du jour pour l’Université d’été.

Dès le mois de septembre, des forums pourraient être organisés. Les premiers secrétaires des fédérations nous feront des propositions, dans chaque département, portant sur les grandes interrogations issues des résultats des élections.

Un deuxième temps serait consacré à une confrontation avec les citoyens, les forces sociales, syndicats, associations, réseaux de solidarité, et des états généraux - quels que soient les termes que l’on veut utiliser - pourraient clore cette phase de dialogue, de réflexion au début de l’année 2003.

Ensuite s’engageront les étapes traditionnelles de notre Congrès, avec les contributions et les motions dont il conviendrait de préciser les formes et les délais pour tenir notre Congrès au printemps prochain.

Pour mener et conduire ce travail dans le souci de la liberté la plus grande quant à l’intervention des militants et de la représentation de la diversité de notre parti, une commission de préparation du Congrès serait constituée dès à présent pour travailler dès cet été et pour fournir un certain nombre de modes de travail. Tous les travaux, toutes les propositions, seraient recueillis par cette commission qui pourrait scander notre réflexion commune, bien sûr sous le contrôle des instances du Parti.
Tout doit être fait pour que les militants prennent la parole, donnent leur point de vue sur le passé, c’est-à-dire sur ce que nous avons fait ensemble mais aussi sur l’avenir, sans oublier le présent, c’est-à-dire le jugement que nous devons déjà porter sur la droite revenue au pouvoir.

Ce qui est en cause, c’est à la fois notre identité de socialistes et la ligne d’horizon que nous devons fixer en France et en Europe.

C’est pourquoi, je pense qu’il faut prendre le temps nécessaire - sans pour autant repousser les échéances trop loin - et donner les moyens d’un vrai et profond débat, pouvant faire de notre Congrès le Congrès de l’avenir. Original dans sa préparation, clair dans sa conclusion politique avec le vote des adhérents comme seule référence.


La situation politique appelle le rassemblement des socialistes pour mener les deux tâches qui sont devant nous :

 D’abord l’animation de notre parti dans cette phase de discussion collective,

 Ensuite l’affirmation forte de notre position au gouvernement Raffarin, la droite détient pour cinq ans tous les leviers de commande. Jamais elle ne s’était trouvée dans cette configuration depuis longtemps. Même en 1995, elle ne disposait en fait que de trois ans pour mener librement sa politique, même si elle n’en a finalement utilisé que deux, sans doute a-t-elle compris, cette droite, que si elle disposait d’une majorité écrasante elle n’était pas portée par un élan irrépressible ou une confiance illimitée. Elle est donc tentée - et je demande à chacun d’y réfléchir - par l’habileté, par la ruse, de mener une politique profondément marquée à droite.

L’opération de l’audit en est une illustration. Elle ne sert que d’écran de fumée pour justifier des remises en cause de politiques publiques essentielles, pour réduire le nombre de fonctionnaires et même la place du service public avec, au passage, l’abandon de certaines promesses sauf, bien sûr, celle de baisser l’impôt sur le revenu dans des modalités qui sont connues, alors qu’il n’y aurait, paraît-il, plus d’argent dans les caisses.

C’est par rapport à cette présence de la droite avec tous les moyens du pouvoir, à cette façon de faire, que j’ai souhaité - pour mener le travail de réflexion et d’action - renforcer le Secrétariat national. Le Parti socialiste a besoin du concours de tous, sans prééminence mais sans exclusive. Il ne s’agit pas ici de question de ligne politique. Elle sera tranchée le moment venu par notre Congrès. Et la ligne que nous connaissons depuis novembre 2000, qui suppose des corrections évidentes, c’est celle du Congrès de Grenoble.

Je souhaite donc que celles et ceux qui avaient travaillé ensemble à la Direction du Parti puissent continuer de le faire jusqu’au prochain Congrès et que des renouvellements, limités en nombre, puissent s’opérer.
C’est pourquoi, j’ai souhaité associer au travail du Parti des personnalités, notamment Laurent Fabius, qui pourrait occuper la place de n°2 de notre Parti, mais aussi Dominique Strauss-Kahn, Daniel Vaillant, Manuel Valls, Kader Arif, Martine Lignières-Cassou, Claude Roiron dans les meilleurs esprits.

Il s’agit de faire preuve d’unité et d’efficacité et de faire en sorte que le travail du Parti puisse se faire rapidement, sans occulter le débat indispensable, libre, que nous devons avoir et qui permettra à chacun de faire entendre sa voix, tout en participant à l’effort collectif.

C’est pour cela que les propositions que je fais valent également pour les minorités du Parti socialiste, celles de Grenoble. Elles sont libres quant à leurs décisions, et de toute façon nous savons bien que - quel que soit leur choix - ce sera celui de la vie en commun dans la responsabilité.

Unité, débat, mouvement, tels sont les mots d’ordre essentiels pour les socialistes.

Comme Premier Secrétaire, en tous cas, je n’ai pas d’autre démarche que celle de l’unité, du débat approfondi, du mouvement qui doit être le nôtre. Je n’ai pas d’autre ligne de conduite et d’autre souci, jusqu’au prochain Congrès.


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