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Un vrai danger pèse-t-il sur le futur tramway parisien ?Oui. Il y a danger réel pour le tramway si, au conseil régional, une coalition de la droite et de l'extrême droite tente de repousser le projet à plus tard, ou vote carrément contre. Le financement du tramway serait compromis puisque la région, conformément au contrat Etat-région, contribue pour 60 % à ce chantier. Le vote de demain matin est donc, pour vous, capital ?Oui. Chacun devra prendre ses responsabilités. Ou bien le tramway - au service de tous les Franciliens, et pas des seuls Parisiens - est un bon projet contre la pollution, pour l'amélioration de la circulation en Ile-de-France, pour une meilleure connexion entre Paris et la banlieue, et alors il faut le voter. Ou bien il est repoussé, et ce serait un signe très négatif pour la politique des transports dans l'ensemble de l'Ile-de-France, et pour l'environnement et la santé publique.
Jean-François Copé, au nom de l'UMP, dit que le projet est « mal ficelé »... Mal ficelé ? C'est un dossier, discuté longuement et à plusieurs reprises par les conseillers régionaux, qui a reçu l'accord de l'Etat depuis l'année 2000 et l'accord, il y a quelque semaines, du préfet de région qui a accepté de participer au nom de l'Etat au très léger surcoût du dossier et à la mise en place des travaux préparatoires.
Comment interprétez-vous les propos de Copé ?C'est un pas de clerc, une première faute dès l'entrée en campagne. Prendre le contre-pied de l'engagement de l'Etat quand on est secrétaire d'Etat chargé de porter la parole gouvernementale, c'est grave. J'ajoute que Jean-François Copé développe une vision archaïque et étrangère aux intérêts des Franciliens des rapports entre la banlieue - dont il prétend être le porte-parole - et Paris. La région est la meilleure garante d'une bonne harmonie entre Paris et la banlieue. En plus, permettez-moi de rappeler que je suis moi-même un élu des Yvelines, à Conflans-Sainte-Honorine.
Vous lancez un appel à la droite ? Je m'adresse à tous les groupes, de la majorité comme de l'opposition, pour que chacun respecte les engagements pris. Prendre des engagements et ne pas les tenir, c'est décrédibiliser la politique. C'est donner raison à ceux qui se désintéressent de la chose publique.
L'UDF vous étonne-t-elle ?A ce stade, son comportement est mystérieux puisque l'UDF a laissé passer en 2000 le contrat Etat-région, et s'est abstenue lundi au Conseil de Paris, ce qui revient à laisser passer le tramway. Or j'entends dire, même si je n'ose le croire, que l'UDF voterait contre demain alors que, par exemple, son leader André Santini est, à Issy-les-Moulineaux, l'un des fervents avocats du tramway de sa ville qu'il souhaite connecter au tramway des Maréchaux.
Vous en avez parlé avec François Bayrou ? Si c'est nécessaire, je le ferai.
Craignez-vous une alliance droite-extrême droite ? Ce serait un signe grave donné aux Franciliens sur la manière dont on veut gérer la région. Certains disent que ce tramway serait... socialiste ! Ah bon, Jean Tiberi était socialiste ? J'ai pris en 2000 un engagement solennel avec lui. Un engagement confirmé ensuite par Bertrand Delanoë, qui a accepté de prendre plus que sa part des surcoûts et de financer les travaux préparatoires. Un engagement ratifié à plusieurs reprises par l'Etat, qu'il soit incarné par Lionel Jospin ou par Jean-Pierre Raffarin. Dans cette affaire, je n'ai jamais joué mon camp contre un autre. Jamais je n'ai « joué politique ». Je travaille pour tous les Franciliens. J'espère donc que nous échapperons tous aux jeux politiciens.
Avez-eu un contact quelconque avec Jean-François Copé ? Oui. Je l'ai averti, quelques jours avant sa désignation comme chef de file de l'UMP, que je comptais sur son esprit de responsabilité.
Et que vous a-t-il dit ? A l'époque, il ne m'a donné aucune indication contraire.
Et depuis ? Depuis, il est candidat.
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