La région va investir plus d'argent dans les transports

Jean-Paul Huchon
Entretien avec Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d'Île-de-France, paru dans Le Parisien daté du 21 mars 2005.
Propos recueillis par Nathalie Segaunes
 

Un Syndicat des transports d'Ile-de-France sans représentant de l'Etat, qu'est-ce que cela devrait changer pour les voyageurs ?
Pour les mois et les années qui viennent, nous allons nous efforcer d'améliorer la qualité du service. Dans un premier temps, nous allons rénover et remplacer le matériel existant, notamment les trains de banlieue de la SNCF.

Aujourd'hui, nous estimons qu'il y a plus de la moitié du parc qui est obsolète, sans confort, sans climatisation ou système d'information des voyageurs. Nous voulons aussi clarifier la tarification, qu'elle soit plus favorable aux chômeurs et aux plus démunis, mais aussi la rendre plus attractive pour les habitants de la grande banlieue. Enfin, nous poursuivrons les projets déjà lancés comme le tramway. Il faut également améliorer les dessertes de banlieue à banlieue, ligne par ligne.

Tout cela va coûter cher. Le prix des billets et de la carte orange vont-ils augmenter ?
Non, nous voulons limiter la hausse annuelle des billets à l'inflation. Ce que n'a pas fait l'Etat jusqu'à présent. Par exemple, pour ces trois dernières années, les tarifs ont augmenté d'environ 18 %, soit trois fois plus que l'inflation enregistrée sur la même période.

Comment allez-vous faire ?
Non seulement la région va investir beaucoup plus d'argent - dès le 1er juillet, elle va financer 51 % des dépenses de transport, contre 18 % aujourd'hui -, mais les départements sont aussi prêts à mettre la main au portefeuille. Ensuite, nous allons demander à l'Etat un peu plus de 500 millions d'euros : 200 par an pour la rénovation du matériel et 315 cette année en fonds de roulement, ce qui correspond à un mois de fonctionnement. Actuellement, le Stif dispose seulement d'une demi-journée de fonds de roulement, c'est une aberration.

Qu'est-ce qui vous fait penser que l'Etat acceptera alors qu'il ne siégera plus au Stif ?
Deux bonnes raisons. Tout d'abord, il s'agit de la première décentralisation spectaculaire dans les transports. Le gouvernement n'a pas intérêt à la voir échouer. Ensuite, la majorité du conseil régional est prête à approuver cette réforme avec les conditions financières que je viens de citer. Or, si nous n'obtenons pas satisfaction, rien ne nous oblige à siéger. Et si nous ne siégeons pas, il n'y a plus d'organisation des transports en Ile-de-France. C'est un levier important !

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