Présider autrement
Zénith de Paris - dimanche 7 avril 2002

 Discours de Lionel Jospin prononcé devant le rassemblement national des élus socialistes et républicains.


 

Mesdames et Messieurs les élus,
Chers amis,
Chers camarades.

D’abord, je remercie Bertrand Delanoë de nous accueillir comme Maire de Paris. Je remercie également Louis Besson, Président de la FNSER, qui, à ce titre a organisé le rassemblement aujourd’hui au Zénith.

Venant à votre rencontre, je me demandais si les élus que vous êtes, femmes et hommes, chargés de responsabilités, allaient me réserver un accueil plus solennel, moins joyeux, auquel m’ont habitué les militants que j’ai rencontrés pendant cette campagne en régions. Il n’en est rien, et je m’en réjouis.

Le trépidement de vos pieds avant même que je ne rejoigne la salle tout à l’heure m’avait déjà fait sentir que je ressentirais devant vous et au milieu de vous, la même chaleur, le même enthousiasme, la même joie d’être ensemble.

Oui, vous êtes bien à l’image des Françaises et des Français que je rencontre en région, qui me témoignent leur soutien, et qui vous ont déjà témoigné de leur confiance. A vrai dire, je n’en suis pas surpris de cet accueil, car si vous êtes des élus, vous n’êtes pas des notables, vous êtes des militants, vous êtes des citoyens engagés, vous servez l’intérêt général.

Simplement, ce qui vous distingue, du moins ceux qui ont goût pour les signes extérieurs, ce sont ces écharpes tricolores que je vois par centaines devant moi, ces écharpes qui sont la marque du rôle que vous tenez au cœur de la nation. Bleu, blanc, rouge : elles sont aux couleurs de la France, elles sont aux couleurs de la République, elles sont connues et respectées dans le monde entier, et mon intention, si les Français me font confiance, c’est de les faire vibrer davantage en Europe et dans le monde.

En vous voyant ici, si nombreux, je mesure mieux la force démocratique et la légitimité que représente notre courant politique, notre courant de pensée à travers le pays. Merci à vous tous donc d’être ici ce matin au Zénith. Je salue chaleureusement François Hollande, Premier secrétaire du Parti socialiste, Bertrand Delanoë, qui, comme Gérard Collomb à Lyon nous a offert cette magnifique victoire à Paris, Bernard Poignant, Président d’honneur de la FNESR, Louis Besson, Président de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains, Patrick Bloche, Premier secrétaire fédéral de Paris, et puis, parce qu’ils incarnent nos groupes politiques, Jean-Marc Ayrault, Claude Estier, Pervenche Berès, présidents de nos groupes à l’Assemblée nationale, au Sénat et au Parlement européen. Je remercie les élus européens nombreux ici ce matin dont je connais beaucoup à travers l’action qui a été la mienne dans le passé et comme Louis Besson, j’en distinguerai seulement quelques-uns parmi eux.

D’abord, pour corriger Louis, ce n’est pas Mario Soares qui est là ce matin, mais son fils, l’ancien Maire de Lisbonne, mais je pense que même absent, il est bon que le nom de Mario Soares ait été évoqué ici pour le rôle essentiel qu’il a joué dans la révolution des œillets. Et par la façon magistrale avec laquelle il a présidé pendant deux mandats aux destinées du Portugal, je veux saluer aussi Enrique Baron Crespo, Président du groupe socialiste au Parlement européen, John Hume, prix Nobel de la paix, qui s’est consacré à tenter de trouver une solution pacifique au vieux déchirement irlandais, à l’affrontement des passions et aujourd’hui, où malheureusement, à nouveau ces passions flambent au Proche-Orient, sachons nous inspirer du message de paix, de l’effort de construction, de rapprochement entre des communautés, de l’effort de rapprochement entre des courants spirituels ou des religions utilisés parfois dans le combat politique, pour que le message de paix s’étende aussi, mais j’y reviendrai, au Proche-Orient.

Puis, je veux dire merci aux milliers d’élus, et il en est forcément parmi vous qui m’ont accordé leur parrainage pour l’élection présidentielle, avec un tel entrain que j’ai été assez vite rassuré sur ma capacité à franchir la barre des 500 signatures. De ce point de vue, au moins, nous n’avons pas eu à hésiter ou à craindre et je ne suggère pas que l’esprit d’hésitation et de crainte nous anime dans les campagnes présidentielles, mais il est vrai qu’il reste deux barres à franchir, et que la deuxième ne sera pas la plus facile. Mais c’est à celle-là que je vous conduis pour gagner effectivement dans l’élection présidentielle. Nous serons seize candidats. Jamais le choix n’a été aussi varié. Jamais non plus les maires n’ont été si nombreux à donner leur parrainage, cela témoigne de leur attachement à la vie démocratique de la nation.

Et puisque je parle de la vie démocratique de la nation, je veux rendre hommage d’abord à travers vous à tous les élus de la République. Vous êtes divers, à l’image de la France. On le sait, la République française est riche d’une exception que moi je trouve heureuse mais que certains parfois débattent : celle de ses 36 000 communes, celles de ces 500 000 élus. Certains disent que cela rend parfois l’administration du territoire plus complexe, mais je veux surtout insister sur l’enracinement démocratique profond que cela représente dans notre pays et dont vous êtes l’incarnation.

Vous êtes divers aussi à l’image des Français et je devrais dire, désormais beaucoup plus aussi à l’image des Françaises. Je me réjouis de la présence de femmes en plus grand nombre parmi les élus, et ce progrès de l’égalité politique, cette réforme majeure, et du point de vue symbolique et dans la pratique, nous le devons à la réforme de la parité qui, une fois de plus, a été proposée et votée par la gauche, et qui a permis, en quelques mois, de faire des progrès que l’on n’avait pas vus pendant un demi-siècle. En mars 2001, la proportion de femmes dans les conseils municipaux est passée de 25 % à 47,5 % dans les communes de plus de 3 500 habitants, et de 22 à 33 % toutes communes confondues, ce qui veut dire que l’effet d’impact de la réforme s’est amorcé même où elle n’était pas rendue obligatoire par la loi. Il faudra aller plus loin. Il faudra vaincre là aussi les objections comme d’habitude de la droite qui s’est d’ailleurs efforcée de tourner les règles au Sénat par la multiplication des candidats masculins car plus de femmes dans nos communes, c’est un plus grand équilibre de la représentation de la population, c’est une approche différente d’un certain nombre de sujets, c’est aussi la chance d’avoir ensuite plus de femmes parmi nos parlementaires nationaux à tous niveaux car cela est essentiel.

Vous êtes divers, mais vous êtes réunis par un même choix : la défense de l’intérêt général, du bien commun. Vous avez le souci constant de conforter la volonté de vivre ensemble qui unit les Français. Votre engagement est d’abord un dévouement. Vous consacrez aux autres une part importante de votre temps autant de travail, autant de votre vie personnelle, vous vous ajoutez un temps considérable que vous donnez aux autres, que vous donnez aux citoyennes et aux citoyens et je sais combien cela peut être difficile, combien cela l’est en particulier pour les élus des petites communes qui sont confrontés à des responsabilités considérables alors que leurs moyens sont faibles. C’est bien d’ailleurs pour cela que je propose dans mon projet la mise en place d’un statut de l’élu pour aider tous ceux qui souhaitent assumer une responsabilité élective. La gauche fait confiance aux élus locaux, et la décentralisation, dont certains voudraient maintenant se présenter comme les meilleurs défenseurs, c’est la gauche qui l’a fait voter, et contre la critique de la droite qui disait qu’en faisant la décentralisation nous allions menacer l’unité de la République.

François Mitterrand, Pierre Mauroy, Gaston Deferre, puis Pierre Joxe ont donné des responsabilités aux villes, aux départements et aux régions., voilà encore une réforme historique. Au sein de mon gouvernement, Jean-Pierre Chevènement - dans sa meilleure phase - puis Daniel Vaillant ont continué à tracer le sillon de la décentralisation, avec la loi sur l’intercommunalité, avec la loi sur la démocratie de proximité, et aussi avec la loi sur la Corse. La Corse dont je parlais hier en Corse même au côté d’un autre qui nous a apporté une si belle victoire aux municipales à Ajaccio, Simon Renucci.

En retour, comme l’a montré Louis [Besson], les politiques de la gauche ont besoin des élus locaux. L’action sociale et la santé, le logement, l’éducation et la formation, la diffusion des nouvelles technologies et la vie économique requièrent de plus en plus l’engagement des élus locaux. Tous, depuis le parlementaire jusqu’au conseiller municipal, vous contribuez à faire vivre la démocratie. Naturellement, en rendant hommage aux élus de la République, j’ai une pensée particulière pour tous les élus du conseil municipal de Nanterre et pour leur maire, Madame Jacqueline Fraysse. Je pense aux huit élus qui ont été sauvagement abattus, huit vies fauchées de façon atroce et absurde, je pense à ceux qui sont blessés, ceux qui luttent encore pour la vie, les autres qui se remettent à peine. Je pense à leurs familles, tous ont été profondément choqués par ce déferlement subit de violences au cœur de la maison commune, la mairie de Nanterre. Je pense à tous, quelle que soit leur sensibilité politique, mais je veux dire aussi ici mon amitié à tous les socialistes de Nanterre du conseil municipal, parce que nous les connaissons, parce que nous devons être à leurs côtés à Marie-Laure Meyer, à Laurent Elghozi, à Vincent Soulage.

J’ai une pensée particulière pour Philippe Lacroix, un de ceux qui lutte toujours contre la mort. Je salue Sylvie Cabassot, Patrice Marchal, Didier Debord, Anne-Marie Perendes, Nathalie Vicq-Thepot, Sophie Donzel, Emmanuel Bobin, Zacharia Ben Amar. Oui, tous les élus socialistes de Nanterre qui avaient tenu à être présents ce matin, croyez à notre profonde affection et à notre solidarité.

Ce drame a légitimement suscité une émotion nationale, je crois qu’il a fait mieux ressentir à nos concitoyens le lien profond qui les unit à leurs élus et le dévouement de ceux-ci. Mais bien sûr, c’est tout au long de leur mandat que les élus sont en relation avec les Français, pourtant cette relation prend une intensité accrue lors des échéances démocratiques, lorsque le peuple a rendez-vous avec lui-même pour peser les enjeux d’une élection et choisir son avenir.

La démocratie, c’est en effet choisir.
Choisir un projet, choisir un homme ou une femme pour le porter, choisir une équipe pour l’y aider. Cette élection présidentielle de 2002 est un enjeu décisif pour la France et pour les Français. Je suis personnellement, totalement engagé dans cette campagne. Mais nous devons aussi mobiliser toutes nos forces politiques, toutes nos forces citoyennes. C’est pourquoi, je compte sur vous pour m’aider à convaincre les Français, tous ensemble et chacun d’entre vous, vous êtes mes représentants auprès d’eux dans les semaines qui viennent.
Je compte sur vous pour relayer auprès de nos concitoyens mon projet pour la France.
Je compte sur vous pour mobiliser des hommes et des femmes autour de vous sur les enjeux de cette élection présidentielle.
Je compte sur vous pour les engager à voter, le 21 avril d’abord, puis le 5 mai, pour voter à gauche, à voter pour le candidat socialiste que je suis, et puis au second tour, pour le candidat de la gauche et des forces de progrès que je serai.

Les Français vont au devant d’un choix très important.
Le prochain président sera le premier président d’un quinquennat, et le quinquennat va changer d’une certaine façon la fonction présidentielle. Il y aura une nécessité nouvelle de cohérence et d’équilibre entre le président, le gouvernement et sa majorité. Et les cinq ans que j’ai exercé comme Premier ministre au contact d’un gouvernement collectif et d’une majorité diverse m’ont bien préparé à cet exercice.

Il faut à la France un président actif, réfléchi, attentif, responsable, et qui sache aussi faire travailler autour de lui des hommes et des femmes de talent au service des Français. Le Président que les Français éliront sera le premier président de l’euro. Mais si le passage réussi à l’euro contre les attentes ou les espérances des grincheux est une formidable étape historique dans la construction européenne, vous savez très bien que pour moi l'Europe n’est pas et ne doit pas seulement devenir un grand marché ou une monnaie unique. Je veux une France forte dans une Europe forte, je veux une fédération européenne des Etats-nation scellée par une constitution. Je veux une Europe plus sociale, une Europe qui affirme véritablement son identité et un modèle de civilisation qu’elle présente aux autres peuples.

Le Président que les Français éliront sera le président de la France dans un monde nouveau.
C’est le monde de l’après 11 septembre, où des menaces particulières sont apparues. Le combat contre le terrorisme a réuni la communauté internationale, et c’était nécessaire. Celle-ci doit continuer à lutter aussi de façon lucide et sûre contre les causes du terrorisme. Nous ne viendrons pas à bout des forces du fanatisme uniquement par l’engagement des forces ou l’engagement des services où l’action de la justice et de la police aussi nécessaire que cette action le soit, il faut aussi lutter contre les causes qui facilitent la violence, l’utilisation du fanatisme c’est-à-dire les déséquilibres dans le monde en particulier entre le Nord et le Sud.

Le monde a besoin de justice. Dans ce monde complexe, je refuse l’unilatéralisme. Je refuse l’illusion de croire qu’une seule nation pourrait régler les problèmes par son intervention sur la base de sa conception, de ses intérêts nationaux. Je veux un monde multipolaire, un monde dont la globalisation soit maîtrisée par des règles communes et acceptées par tous, un monde dont des forces associations citoyennes soulignent de mois en mois les contradictions et les injustices à Seattle, à Gênes, à Porto Allegre où les socialistes étaient nombreux. Ailleurs encore des questions légitimes et importantes sont posées, et nous sommes plus à même, nous la gauche, de les comprendre et d’y répondre.

La France est fidèle à elle-même lorsqu’elle se tourne vers l’universel, lorsqu’elle prend toute sa place dans la marche du monde, lorsqu’elle parle au monde, lorsqu’elle est respectée et qu’il est tenu compte de sa parole. Alors à ma place, avec les ministres qui m’ont entouré depuis cinq ans, je me suis efforcé d’accomplir ce qui pouvait l’être compte tenu de la situation de cohabitation. Là où le gouvernement pouvait pleinement agir pour changer les choses, il n’a jamais manqué de le faire. En témoigne la réforme de notre politique de coopération avec les pays en développement. Le gouvernement a repris l’effort budgétaire pour l’aide public qui n’avait cessé de diminuer de 1994 à 1997. Nous avons regroupé les services des affaires étrangères et de la coopération pour améliorer l’efficacité de l’aide. Nous avons mis un terme au laxisme d’une époque qui considérait l’Afrique comme un pré carré quadrillé par des réseaux plus ou moins fréquentables. Nous avons posé les bases d’un nouveau partenariat égal et exigeant avec les pays africains. En témoigne encore l’action menée contre les paradis fiscaux et pour la réforme du système monétaire international. Nous avons été les premiers à nous saisir de cette question, et nous sommes longtemps restés les seuls, suivis parfois par quelques amis européens pour poser ces questions dans les instances internationales. Mais peu à peu, d’autres pays ont rejoint nos positions. Et tout le monde, depuis les attentats de 11 septembre, semble convaincu qu’il faut mettre de l’ordre et de la transparence dans le système financier mondial afin de ne pas permettre à la criminalité internationale qu’elle soit faite pour le terrorisme ou pour des causes purement criminelles d’utiliser les failles de ce système financier international.

Demain, si les Françaises et les Français me font confiance, je veux que la France fasse à nouveau entendre sa voix comme François Mitterrand a su le faire lui qui était écouté avec un respect profond par tous les responsables internationaux de l’époque, ces amis mais aussi ceux qui ne partageaient pas ses idées.

Je veux que la France renoue avec son rôle international, et qu’elle porte à nouveau pleinement son message.
Un message de paix, je pense en particulier au Proche-Orient, où deux peuples, à nouveau se déchirent, où l’espoir est si ténu aujourd’hui mais ne doit pas être pourtant totalement abandonné. Je pense à notre ami Shimon Peres qui essaie de préserver le sens d’un dialogue avec l’autorité palestinienne. Je pense aussi à Yasser Arafat qui ne peut pas remplir le rôle qu’on lui demande de remplir s’il reste assiégé et isolé.

Tout doit être fait pour réunir les bonnes volontés et rendre ses chances à la paix, une paix durable qui ne peut être fondée que sur une solution politique. La communauté internationale face à la tragédie en cours doit assumer ses responsabilités, et c’est pourquoi j’ai proposé que soit envoyé une force internationale d’interposition et d’observation au Proche-Orient. Je reparlerai du Proche-Orient tout à l’heure, sous un autre angle qui nous concerne plus directement dans notre pays. Un message aussi de liberté. Je pense par exemple à l’Afghanistan, où il nous fait aider à reconstruire une société libre, une société où les femmes soient respectées, où les enfants puissent aller à l’école, où l’esprit de tolérance soit revivifié. Nous n’avons pas fait éclater le réseau terroriste Al Qaida pour retrouver un Afghanistan qui lui-même retrouverait ses démons familiers de division ; il faut qu’un Afghanistan protégé des influences étrangères puisse trouver avec ses formes particulières qui tiennent compte de son histoire de sa culture, un équilibre démocratique, et il est clair que le statut de la femme en Afghanistan sera à nos yeux le critère de cette évolution démocratique.

Un message de solidarité.
La France doit se montrer à la hauteur des espoirs que des millions d’hommes et de femmes placent en elle. Je pense en particulier à l’Afrique, ce continent lié bien sûr à notre histoire nationale. L’Afrique peine sous le poids de la dette, au point que tout développement est devenu impossible à certains pays étranglés par les remboursements. Je propose donc l’annulation de la dette des pays en développement touchés. L’Afrique souffre aussi de grandes épidémies qui font des ravages dans sa population, et c’est pourquoi je veux développer le fond multilatéral de lutte contre le sida, la tuberculose ou le paludisme, dont la France a pris l’initiative.

Un message humaniste de progrès social en faveur d’un meilleur partage des richesses et d’un développement équilibré de la planète, un partage plus équilibré du pouvoir aussi.
Il faut pour cela que les pays du sud aient davantage voix au chapitre, c’est pourquoi je propose l’instauration d’un Conseil de sécurité économique et social à l’ONU ouvert aux pays en développement. La France porte enfin un message pour la diversité culturelle : le combat que nous menons pour l’exception culturelle française est un combat pour la culture. Chaque pays doit avoir le droit de promouvoir sa culture et ces créateurs sans se voir opposer les règles du commerce international aux effets uniformisant.

Je m’engage à maintenir la culture hors des négociations commerciales internationales, comme nous l’avons fait à Doha.
Je m’emploierai à gagner un maximum de pays à la cause de l’exception et de la diversité culturelle. Je proposerai de négocier en dehors du cadre de l’OMC, une convention universelle sur la diversité des cultures, affirmant solennellement le droit de tous les Etats à mener librement leur politique culturelle.

Nous le savons, et il faut en convaincre tous nos concitoyens, le choix du prochain Président de la République est important pour la France, pour sa place dans le monde, pour son rôle dans l'Europe. Il est important aussi pour la vitalité de notre société, il est important pour la qualité de la vie, la nôtre et celle de nos enfants, voilà pourquoi il faudra présider autrement.

Présider autrement, c’est être exemplaire dans ses comportements, refuser tout privilège de juridiction, tenir ses engagements lorsqu’on prend des engagements devant le peuple. Les engagements pris devant les Français, bien sûr, mais aussi les engagements pris devant les partenaires de la France. Il n’est pas d’un responsable d’Etat de changer de langage selon le lieu ou le moment, c’est à tous que nous devons tenir la même parole. Présider autrement, c’est refuser la résignation au déclin du politique, parce que le politique exprime la démocratie. Je me suis efforcé de le faire comme Premier ministre, je le ferai comme Président. Je m’engage pour redonner de la valeur aux politiques pour que les Françaises et des Français ait un sens, pour qu’ils comprennent qu’ils ont leur destin en main, que c’est leur responsabilité et que c’est donc une responsabilité partagée.

Présider autrement, c’est laisser le gouvernement que l’on a nommé gouverner, mais l’aider dans sa tâche. C’est refuser de jouer avec les peurs des Français, non pour les conjurer mais pour les attiser et en faire des instruments de conservation de son propre pouvoir.

Présider autrement, c’est pour moi présider dans la fidélité à ses convictions, des convictions de gauche, des convictions souvent très différentes de celles du candidat sortant ou des autres candidats de droite mais en même temps avec le souci de mettre ces convictions au service de l’intérêt général.

Président autrement, c’est être entouré de femmes et d’hommes prêts à travailler ensemble, c’est pouvoir s’appuyer sur une équipe compétente, expérimentée, soudée, forte de personnalités, motivées, et qui seront capables de travailler collectivement au service des Français dans la durée.

Mais présider autrement, ce n’est pas qu’un changement dans l’attitude et dans la conception de la Présidence de la République, ce n’est pas une fin en soi, c’est un moyen, le moyen pour moi de construire une France plus juste.

L’exigence de justice est profonde dans notre pays, et je la porte en moi depuis toujours. Il y a dans cette campagne des candidats de la protestation sociale, il y a aussi et soyons-y attentifs des candidats de la régression sociale, je suis avec vous le candidat du progrès social. Ce faisant, je suis fidèle à l’ambition socialiste qui est de construire une société plus juste et je suis fidèle aussi à l’histoire des socialistes tracée par des générations de femmes et d’hommes engagés pour la justice sociale et emmenés par des hautes figures, Jean Jaurès, Léon Blum ou François Mitterrand.

Regardons l’histoire.
Le mouvement socialiste s’est constitué au XIXe siècle et au début du XXe, après la révolution industrielle pour construire les outils démocratiques et sociaux permettant dans le cadre des Etats-nation d’alors de contrebalancer les forces de l’argent et du marché, de limiter l’impact du seul intérêt matériel.

C’est nous, socialistes, au cœur souvent d’autres forces de progrès, qui ont fait avancer de façon concrète les droits des travailleurs.
C’est nous qui avons conquis les nouveaux droits que la droite presque toujours a combattus historiquement avant de s’y rendre.
C’est nous qui avons obtenu les réformes qui ont rendu la société moins dure aux plus faibles, à ceux qui travaillent et qui gagnent peu.

Bien sûr, nous avons aussi, à travers l’histoire, et encore nous-mêmes, dans nos vies, protesté, revendiqué, manifesté dans les rues, mais nous avons aussi toujours su transformer cette indignation en actions, en progrès concret pour les travailleurs. Rappelons les grandes réformes sociales : 1874 et la loi interdisant le travail des enfants de moins de 12 ans, 1884 et la loi Waldeck-Rousseau autorisant les syndicats, 1898 et la loi sur les accidents du travail, 1936 et le Front populaire avec les congés payés et la semaine des 40 heures, 1945, mise en œuvre du programme du conseil national de la résistance, ordonnance créant la Sécurité sociale, 1956 et la loi sur les trois semaines de congés payés, 1982, les 39 heures, la cinquième semaine de congés payés, la retraite à 60 ans, les lois Auroux qui ouvrirent des droits nouveaux aux salariés au sein de l’entreprise avec Pierre Mauroy et François Mitterrand, 1988 avec Michel Rocard et la création du revenu minimum d’insertion. Et puis pour ajouter à cette liste, depuis 1997, les 35 heures, les emplois jeunes, la loi de lutte contre les exclusions, la CMU, l’allocation personnalisée d’autonomie.

Où serions-nous aujourd’hui, et où en serait le monde du travail si l’histoire sociale de notre pays n’avait connu que des mouvements de protestation, mouvements légitimes, mouvement de revendication que ne portent pas d’ailleurs seulement des personnalités politiques mais qu’a porté le mouvement syndical dans notre pays ? Si les forces de progrès ne s’étaient unies pour peser ensemble, dans les rues parfois, mais aussi dans les urnes, si les forces de progrès ne s'étaient rassemblées pour emporter le pouvoir et agir dans les lieux où se construit en démocratie justement le progrès à l'Assemblée nationale et au gouvernement.

C’est pourquoi l’action politique, transformant en actes, en propositions de loi, en décisions concrètes le mouvement de protestation nécessaire est la clé qui fait avancer ou non les droits des salariés dans notre pays. Ce que les socialistes ont réussi dans le cadre de l'État nation, ils doivent le porter aujourd’hui au sein de l'Europe et l’entreprendre à l’échelle de la planète. Hier, nous réclamions une société plus juste et nous continuons de le faire, aujourd’hui, nous voulons aussi un monde plus juste, et là encore, la proclamation ne suffit pas. Il faut convaincre, vaincre les résistances, trouver des alliés, agir et construire. Alors oui, pour nous, la gauche doit être responsable, elle doit être prête à assumer les responsabilités du gouvernement, la gauche doit mettre en cohérence ses actes et ses paroles.

Nous sommes avec d’autres forces de progrès, appartenant à la majorité plurielle, la gauche réelle, celle qui veut justement transformer le réel qui s’y affronte, qui échoue parfois, mais qui ne renonce pas, et qui repart, qui imagine sans cesse de nouveaux droits à ouvrir, qui permet aux hommes de redresser la tête pour reprendre l’expression de la philosophe Simone Veil qui saluait ainsi le Front populaire. C’est pourquoi le progrès social est au centre de mon projet.

Je m’engage à continuer le combat pour l’emploi : 900 000 chômeurs en moins d’ici 2007 c’est l’objectif sur lequel j’appelle à se mobiliser. Le droit à la formation tout au long de la vie, 200 000 contrats pour les chômeurs de plus de 50 ans ; l’innovation, la croissance, la création d’entreprises, car je veux une économie du travail, je veux une économie du plein emploi.

Je m’engage à approfondir la lutte contre les exclusions vers zéro SDF, dont chacun comprend que cela signifie que nous devons mobiliser nos forces en relais avec les organisations non gouvernementales pour faire que des dizaines de milliers d’hommes et de femmes et notamment de jeunes ne se retrouvent plus dans la rue dans un pays riche et démocratique.

Je m’engage pour le logement décent de tous les Français par la couverture logement universelle.

Je m’engage à étendre les droits des salariés, ouvrir une négociation avec les partenaires sociaux pour lutter contre la précarité, organiser la représentation des salariés dans les conseils de surveillance, assurer l’égalité professionnelle en salaire et en accès aux responsabilités entre les femmes et les hommes.

Je m’engage pour la santé de tous les Français, à investir pour rénover les hôpitaux, renforcer l’effort de recherche, offrir de nouveaux médicaments, dépister systématiquement plus de maladies et combler le retard en matière de prévention car ainsi de nombreuses vies humaines pourront être sauvées. Garantir l’égalité d’accès aux soins pour tous, sur tout le territoire, améliorer le remboursement des soins dentaires, de l’optique et des prothèses dentaires.

Je m’engage pour les retraites de tous les Français, à garantir le régime de retraite par répartition, ne pas laisser entrer le vers des fonds de pension individuels dans le fruit du système par répartition français. Garantir le niveau des retraites, assurer la liberté de choix dans l’âge de la cessation d’activité, accroître la dotation du fonds de réserve.

Je m’engage pour la solidarité entre les générations, améliorer la qualité de service d’aide et d’accompagnement des personnes âgées, pour accompagner l’APA que nous avons mis en place ; lutter contre la solitude des personnes âgées, soutenir les initiatives souvent dynamiques et fécondes des retraités.

Je m’engage à aider toutes les familles par la création d’un congé parental, par l’instauration du chèque-enfance permettant de faciliter les droits de garde, par la création d’internats familiaux de proximité permettant de répondre aux problèmes d’enfants plus difficiles. Oui, en vous parlant du progrès social, celui pour lequel nous avons hier combattu, celui que nous voulons servir à nouveau, je vous ai parlé de notre identité socialiste c’est-à-dire de nos valeurs : la justice sociale, la dignité de tout être humain, la maîtrise collective de notre destinée.

Parmi ces valeurs, il en est une pour laquelle, nous socialistes, nous nous sommes toujours battus est qui aujourd’hui est le bien commun de tous les citoyens : la République.

Je suis engagé profondément à vouloir la servir tout en la rénovant. La République est le régime que s’est donné la nation, c’est aujourd’hui le bien commun des Français réunis par la volonté de vivre ensemble, mais la République a longtemps été un combat, un combat que nous socialistes avons toujours porté y compris et surtout dans les moments les plus difficiles et les plus sombres sous l’Occupation où Daniel Mayer, Président, Secrétaire général clandestin du parti socialiste clandestin mobilisait aux côtés d’autres les socialistes dans la Résistance. Un combat pour des valeurs nouvelles qu’il a fallu enraciner dans le pays, qui ne se sont jamais imposées de soi, qui ont souvent été combattues par nos adversaires politiques et qui sont aujourd’hui l’horizon commun à tous les citoyens.

La République que je veux faire vivre se fonde sur ces valeurs : la raison.

Bien sûr, la République n’exclut pas le cœur, elle connaît des passions, mais celles-ci en même temps doivent être éclairées par les lumières de la raison, le savoir, le progrès, la liberté de pensée, de s’exprimer, de créer, de s’organiser. Au sein de la République, la démocratie suppose le jugement individuel, l’autonomie de la personne.

Je ne veux pas d’une République technocratique où des spécialistes feraient des choix pour une masse d’individus ignorants ou passifs. Je veux une République du savoir, s’appuyant sur les progrès de la connaissance et offrant à chaque citoyen la possibilité de trancher les choix qui déterminent sa vie. Il faut donc à la République l’ambition de l’excellence, mais aussi le souci de l’égalité des chances, grâce au service public, grâce à l’accès de tous à la connaissance et à la culture. C’est pourquoi dans mon projet, l’école, la formation tout au long de la vie et la démocratisation de la culture occupent une place si grande. Liberté, égalité, fraternité, tout est lié dans notre vision de la République. Nous le savons depuis Jean Jaurès, il ne peut exister de liberté véritable là où des inégalités creusent des fossés entre les hommes. Nous savons aussi depuis Léon Blum que s’il n’y a pas de liberté sans vraie justice sociale, il n’y a pas non plus de vrai progrès social sans liberté maintenue et respectée. Et pour réunir liberté et égalité, esprit d’initiative et volonté de cohésion, il nous faut justement la fraternité, c’est-à-dire le mouvement vivant, naturel, propre à chacun, d’humanité vraie qui va donner chair à ces concepts et à ces idées.

La laïcité est une idée moderne, indispensable et plus précieuse aujourd’hui que jamais. Elle est le socle sur lequel peuvent s’élever la liberté de conscience, le respect des différentes appartenances et des différentes confessions. Je refuse le communautarisme. Il peut exister des hommes et des femmes qui, dans notre pays, sentent une appartenance à une communauté, je les respecte. J’en ai souvent rencontré les représentants, je vois là potentiellement une source d’identité, une fidélité à des histoires, le culte de souvenirs souvent tragiques pour lesquels notre respect est là.

Mais si j’accepte ces données, je refuse le communautarisme comme idéologie ou comme tentation ; notre première communauté doit être celle des citoyens, ce qui définit la Nation, c’est la communauté nationale. Je le dis aujourd’hui avec d’autant plus de forces que les affrontements tragiques qui flambent au Proche-Orient se répercutent en France au sein de la communauté des citoyens.

Hier, une manifestation nombreuse a eu lieu, elle a témoigné d’une émotion légitime, elle a exprimé une protestation, elle a exprimé aussi une solidarité, et elle s’est tournée vers tous les responsables, mais aussi les responsables internationaux comme un appel au secours pour empêcher l’écrasement et la prolongation d’une tragédie. Dans cette manifestation, des mots d’ordre, ont pu à certains moments choquer, parce qu’ils traduisaient de l’hostilité plutôt que de l’indignation de l’émotion mais ils ont été très minoritaires.

Cet après-midi, il y aura une autre manifestation, et je ne doute pas que beaucoup de ceux qui iront, la plupart des organisateurs de cette manifestation, voudront là aussi émettre une protestation contre un danger, qu’il sente, contre des menaces qu’ils éprouvent ; ils voudront traduire une solidarité et une émotion.

Mais je souhaite que cette émotion soit positive, constructive, respectueuse. Je veux dire ici comme j’ai déjà eu l’occasion de l’exprimer depuis plusieurs jours, déjà c’est un crève-cœur que de voir que cette construction de la paix, - que des hommes aussi lucides que Rabin, Shimon Perès, à sa façon, Yasser Arafat, dans un autre environnement, ont su bâtir en dix ans au même moment où nous voyons s’effondrer l’Apartheid, nous voyons aussi cet espoir naître au Proche-Orient d’un dialogue, d’une discussion entre les ennemis d’hier, de l’acceptation que deux peuples puissent vivre sur des terres voisines presque enchevêtrés fraternellement pour faire reculer la fatalité de la haine et de l’hostilité. Et nous voyons aujourd’hui que ce chemin, que ce mouvement est contrarié à nouveau par la tentation des politiques de force, par les simplismes, et bien sûr par la provocation de ceux qui, par des attentats horribles contre la population civile cherchent justement à provoquer la haine, à provoquer la répression que d’autres par ailleurs ont la tentation vraiment d’utiliser au-delà de ce qui est souhaitable et nécessaire. C’est déjà assez un crève-cœur de voir la menace qui pèse sur ce processus de paix au Proche-Orient, la difficulté de le reconstruire, pour ne pas accepter que soit importées chez nous, dans le pays de la République fraternelle, les passions mauvaises de cet antagonisme au Proche-Orient. Les juifs en France ne sont pas responsables de la politique de Sharon, quoi qu’on pense de la politique de Sharon. Et nos concitoyens, que l’on dit parfois arabo-musulmans, formule sans doute trop simple pour la complexité de leur vie et de leur sentiment et de leur pensée aujourd’hui, ne sont pas responsables des attentats aveugles menés par des groupes extrémistes.

Toute ma parole, aujourd’hui comme Premier ministre, aujourd’hui comme candidat à l’élection présidentielle, aujourd’hui comme citoyen et responsable politique, et toute ma parole, mes valeurs et mon engagement demain si les Français me confiaient la mission de diriger l’Etat, seront orientés vers un langage de fermeté, d’unité, de respect, de raison. Je ne jouerai jamais des passions les unes contre les autres, j’essaierai de montrer un chemin de fraternité de compréhension mutuelle et de progrès.

Je condamne de la façon la plus solennelle et la plus ferme les actes antisémites. L’inacceptable n’a pas sa place au sein de la République. Lancer des cocktails Molotov contre des synagogues, s’en prendre à des écoles juives, menacer des personnes est intolérable, et il faut qu’on sache bien que quelle que soit leur nature, les actes ou les insultes qui visent nos citoyens juifs soulèvent l’indignation. Le gouvernement et Daniel Vaillant y veille avec moi, mettra tout en œuvre pour pourchasser les coupables. Ils sont et seront châtiés avec sévérité. C’est le cas à Montpellier, où les individus qui avaient lancé des cocktails Molotov sur une synagogue ont été poursuivis, appréhendés, sont passés aux aveux et ont été déférés au Parquet. Et nous poursuivrons ces enquêtes, nous les mèneront au bout, nous trouverons les coupables dans tous les cas, y compris dans ceux qui nous ont les plus inquiété ou choqué. Pour prévenir de tels actes, le Ministre de l’intérieur a déployé de nouveaux moyens autour des sites pouvant être visés, mais il faut aussi, pour refouler dans les esprits la tentation de la bêtise de la violence, éveiller les consciences à ce que signifie vivre ensemble.

Vivre ensemble, c’est, chez nous d’abord que nous devons être capable de le faire vivre si nous voulons ensuite tenir une parole de paix au Proche-Orient.

Vivre ensemble suppose le respect, respect de la loi commune, celle que tous les citoyens acceptent parce qu’elle garantit les libertés de chacun. Respect de l’égale dignité de tous qu’elle que soit l’origine, quels que soient les choix de vie. Que l’on viole la loi, que l’on porte atteinte à la dignité de l’autre, et c’est la République que l’on insulte. Chaque citoyen doit donc être vigilant et lorsqu’il le faut se dresser et refuser l’inacceptable. Si les Français m’élisent Président de la République, je serai le premier à veiller à ce respect, respect de la loi, respect de l’autre, sans lesquels il n’est pas de vie en société possible. Bien que nous incarnions, vous incarniez la diversité même de la France, la variété de ses terroirs et de ses territoires, la richesse de ses langues et parfois de ses accents, la multiplicité de ses cultures et de ses collectivités, nous sommes tous rassemblés au nom des mêmes idéaux républicains, nous sommes tous rassemblés autour des mêmes principes démocratiques.

Aucun de nous n’est semblable et pourtant nous sommes tous égaux. Parce que nous sommes les élus du suffrage universel, parce que nous avons décidé voici longtemps qu’il valait mieux servir que se servir, parce que nous formons une seule et même communauté, vivante et sensible, une grande et belle communauté, celle d’un peuple transcendé depuis la Révolution par l’idée de Nation, par la liberté, la solidarité, l’égalité des chances et de progrès, la justice sociale et la fraternité, la protection sociale et la laïcité. Nous portons chacun, vous portez chacun sur vos écharpes un peu de notre drapeau. Nous formons une collectivité nationale apaisée, tournée vers la modernité, consciente de ses responsabilités, et qui veut rappeler quand c’est nécessaire chacun à ses devoirs. La division, ce n’est pas notre culture. La Gauche fait bloc. La Gauche fait front. Mais le respect des identités, des originalités, des particularités, c’est notre tradition. Nous voulons une République de l’unité nous ne voulons pas d’une République de l’uniformité. C’est aussi pour cela que nous avons voulu la décentralisation. Cette démarche moderne, cette méthode démocratique au service de la liberté des communes, c’est depuis 200 ans un fil rouge pour la gauche, souvent brisé par la droite au pouvoir recentralisant l’Etat. Là est notre histoire et notre inclination. Notre maillage politique et militant, notre maillage civique et municipal, départemental, régional et européen. J’écoute les élus de la France, ils parlent avec leur cœur et avec leur âme. Ils me disent aussi l’opinion des Français.

Dans une course, si l’on veut gagner, il faut savoir choisir ses relais. Mes relais, c’est vous. C’est avec vous que je veux convaincre les Français, c’est avec vous, que je veux remporter cette élection présidentielle, c’est avec vous que je veux présider autrement une France plus juste.

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