Atelier de campagne
Inauguration

 Condensé de l'intervention de Lionel Jospin
 Conférence de presse d'inauguration de l'Atelier de campagne, rue Saint Martin
 Le mercredi 27 février 2002.

 

Bienvenue dans cet Atelier.

Je suis heureux de vous accueillir au siège de la campagne. Jusqu'à il y a peu, et même encore ce matin, c'était un chantier. C'est aujourd'hui notre Atelier, le lieu où se fabriquera matériellement et intellectuellement la trame du dialogue que nous allons nouer avec les Français. C'est un lieu vaste, spectaculaire et sobre en même temps. Nous l'avons en grande partie choisi pour cette grande salle, en pensant que nous pourrions nous y rassembler plus aisément.

Il sera un lieu de travail, de rencontres et d'échanges et cette ruche va fonctionner intensément dans les semaines qui viennent. Hors de mes obligations à Matignon et lorsque je ne serai pas en déplacement, je travaillerai ici.

L'équipe de campagne

Je vais vous présenter l'équipe qui va animer cette campagne. Un organigramme a été distribué qui indique les principales fonctions de cette équipe. Je serai d'abord entouré par un Conseil politique, c'est-à-dire par un groupe large d'hommes et de femmes, des personnalités, des responsables socialistes.

Ce Conseil sera réuni régulièrement et François Hollande, le Premier secrétaire du Parti socialiste l'animera avec moi. Je le réunirai demain matin à 9 heures 30 de façon à ce qu'on puisse ensemble préparer la suite. Martine Aubry et Dominique Strauss Kahn seront les deux porte-parole de cette campagne qui comportera aussi des porte-parole thématiques : sept hommes, et sept femmes susceptibles d'intervenir sur une série de thèmes, de dossiers du champ de la vie sociale, intellectuelle de façon précise. Mais Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn ont la mission fondamentale d'être les deux porte-parole.

Laurent Fabius qui a souhaité et que j'ai souhaité avoir à mes côtés, sera conseiller spécial auprès de moi.

Jean Glavany sera le directeur de la campagne. Il a déjà démissionné de son poste de ministre de l'Agriculture. Et je veux le remercier du travail accompli pendant ses années de gouvernement. Jean Marc Ayrault sera conseiller auprès de moi et aura le rôle de coordinateur de l'ensemble des porte-parole thématiques. Pierre Moscovivi aura la charge d'animer tout le secteur des études, des ripostes -il en faut- et surtout des propositions , car nous en avons. Alain Claeys sera le mandataire financier. Jean Louis Bianco a bien voulu être mon mandataire national et avec son expérience politique et sa qualité de juriste, il aura à nouer des relations avec le Conseil Constitutionnel et le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel.

Cet organigramme dans sa densité montre la force et la diversité des hommes et des femmes qui m'entoureront dans cette campagne.

Cette équipe est à l'image de ce que nous sommes, des hommes et des femmes différents dans leur personnalité, rassemblés, fraternels et capables de travailler en équipe ; Nous l'avons montré dans un temps qui n'est pas encore achevé, dans d'autres missions au gouvernement et nous allons aussi le démontrer dans cette campagne.

Leurs talents, leurs expériences variées ont fait qu'ils sont reconnus dans leurs responsabilités et dans leurs mandats comme parlementaires, comme ministres, comme élus locaux, comme responsables du Parti. Ils ont des convictions fortes, ils connaissent bien les Françaises et les Français et je crois qu'ils partagent une conception stimulante de l'engagement politique. J'ai donc le sentiment,au moment où cette campagne commence, que je serai pour la mener, remarquablement entouré, et c'est pour moi une grande force.

L'implication des ministres du gouvernement est double. Elle est d'être à leur tâche et elle est aussi en tant que responsables politiques, de prendre leur part de la campagne. Sur le plan des principes, rien ne s'opposerait à ce que des ministres soient dans l'organigramme. Ils sont des responsables politiques mais nous avons ensemble préféré distinguer . Jean Glavany, qui est directeur de campagne, sera en tout cas permanent au travail et a pensé comme moi qu'il devait démissionner de son poste de ministre de l'Agriculture. Pierre Moscovici, qui sera pleinement engagé dans cette campagne, est donc l'exception qui confirme la règle en quelque sorte avec Laurent Fabius mais qui n'a pas de responsabilité fonctionnelle, donc sa présence sera surtout intellectuelle et politique.

Les ministres socialistes sont dans le Conseil politique. Ils seront aussi pleinement présents dans la campagne car beaucoup d'entre eux sont parmi les personnalités les plus représentatives et les plus appréciées des Français. Ils ont déjà commencé à être demandés et ils le seront bien davantage encore pour les meetings les émissions, les débats, les points de vue dans la presse ; Des hommes et des femmes comme Laurent Fabius , Elisabeth Guigou, Jack Lang , Ségolène Royal, Bernard Kouchner, Marylise Lebranchu, Daniel Vaillant, Catherine Tasca, Hubert Védrine et Alain Richard notamment quand nous aurons à traiter des problèmes internationaux ou de défense, seront autour de moi et à leur place des acteurs du débat public même s'ils continueront à assumer comme il est normal leur tâche gouvernementale.

Eviter le mélange des genres

Pour moi, l'inauguration aujourd'hui de ce siège ouvre une étape nouvelle et marque un changement profond. Pendant cinq ans j'ai été un Premier ministre à plein temps, intensément et passionnément Premier ministre. Je n'ai jamais été enfermé à Matignon mais j'ai vraiment été concentré sur les réponses à apporter aux préoccupations des Français. J'ai demandé d'ailleurs pendant cette période la même disponibilité au gouvernement.

Mais à partir d'aujourd'hui, je consacrerai l'essentiel de mon temps public au débat et à l'animation de la campagne présidentielle. J'ai fait hier à Besançon mon dernier déplacement comme Premier ministre. Et sauf responsabilité, devoir d'Etat, je pense au Conseil européen de Barcelone, ou événement exceptionnel qui me retiendrait sur le terrain dans un déplacement aux côtes de Français frappés mais j'espère bien que la période sera heureuse, je ne me déplacerai plus désormais que comme candidat car je crois qu'il faut en effet éviter le mélange de genres.

Je le ferai pour parler aux Français de la France, de leur avenir mais aussi pour les écouter, les rencontrer, pour leur apporter des propositions, des réponses, pour les convaincre. Pour cela il faut de l'envie. J'en ai. Il faut un projet. Je le déclinerai avec tous ceux qui m'entourent dans les semaines qui viennent mais j'ai déjà exprimé un certain nombre de réflexions sur un ton personnel dans le livre d'entretien qui sortira vendredi. Nous sommes par ailleurs au travail collectivement pour préparer, finaliser le projet que je proposerai aux Français pour préciser les cinq engagements que j'ai pris devant eux dans la lettre que je leur ai adressée le jour de ma candidature. Il faut aussi bien sûr du temps et de la disponibilité et j'en aurai. Tout responsable politique doit considérer comme un honneur, comme un privilège de pouvoir s'adresser ainsi aux Français dans une grande échéance démocratique. On dit qu'ils sont sceptiques qu'ils sont souvent méfiants. Je les sais lucides. C'est ce qui me donne confiance en tout cas jusqu'au 21 avril et peut être bien jusqu'au 5 mai , c'est vers eux que je serai tourné.

La campagne va être un moment d'écoute, de propositions et d'échanges, un moment où l'on donne sa parole et où l'on prend des engagements car pour moi, c'est cela la démocratie, des engagements que l'on prend et des engagements que l'on tient . C'est un moment non pas d'affrontement mais de confrontation. Non pas une confrontation artificielle fondée sur des différences exacerbées mais sur une pratique de pouvoir, sur des visions, et des conceptions différentes. Cinq ans d'exercice du pouvoir ont montré que ces différences existaient et je me suis efforcé d'en administrer la preuve lors du Congrès extraordinaire à la Mutualité dimanche. Deux mois de campagne et ça commence d'ailleurs aujourd'hui ; en montrent tout à fait l'actualité. Il ne faudrait pas que le postulat de l'absence de différences conduise à ne pas aller regarder. Ce sera à nous d'être capables de le montrer bien sûr que l'on ne tienne pas ce postulat pour acquis. La campagne que nous mènerons sera digne lorsqu'il s'agit des personnes, ferme et exigeante quand il s'agit des convictions, des valeurs et des engagements, et elle sera centrée sur les enjeux qui concernent les Français.

Une campagne sur le fond

Concernant le calendrier, nous envisageons de tenir dix meetings régionaux de grande taille, six avant le premier tour, quatre entre les deux tours, plus un grand nombre de déplacements ponctuels. Nous allons construire cinq rencontres thématiques sur les cinq grands engagements pris devant les Français. Il y aura deux déplacements Outre-Mer, un à la Réunion et un aux Antilles. Par ailleurs nous sommes en train de faire le tri parmi la multitude des demandes qui émanent des départements, de nos responsables de fédérations, de nos élus, de nos militants et nous devrons bien faire un tri car nous ne pourrons tout faire.

Nous mènerons une campagne sur le fond et sur les cinq engagements que j'ai évoqués, une France active, une France sûre, une France juste, une France moderne et une France forte. Je suis heureux que ce moment s'ouvre. Dans ce débat engagé avec les Français, vous serez Messieurs et Mesdames de la presse les observateurs, les interrogateurs, les commentateurs et bien sûr les médiateurs.

En cinq ans à Matignon je ne vous ai pas rencontrés si souvent et il vous est arrivé de vous en plaindre. En deux mois, nous nous verrons beaucoup. J'espère que vous ne vous en lasserez pas. Moi en tout cas ; à l'idée de vous retrouver, je suis ravi.

Page précédente Haut de page

PSinfo.net : retourner à l'accueil

[Les documents] [Les élections] [Les dossiers] [Les entretiens] [Rechercher] [Contacter] [Liens]