8ème rassemblement des secrétaires de section |
Cher(e)s camarades, Cher(e)s ami(e)s, je ne sais pas comment vous arrivez à synchroniser tout cela, surtout que nous ne sommes pas en campagne. Alors, quand nous le serons, qu'est-ce que ça sera ? Ce que c'est aujourd'hui, c'est simplement mon plaisir de vous retrouver si nombreux, les premiers secrétaires de section du Parti socialiste, vous les femmes et les hommes qui le faites vivre sur le terrain, rassemblez les militants, répondez aux attentes de la population, exprimez nos convictions, défendez la politique du Gouvernement de la majorité plurielle. C'est donc un plaisir de me retrouver avec vous ce soir à la maison de la Mutualité. C'est aussi une émotion particulière parce que j'ai participé à ce rite dont nous essayions vainement tout à l'heure de nous rappeler quel avait été l'auteur comme premier secrétaire – j'y ai participé moi-même comme premier secrétaire du Parti socialiste - ; comme Premier ministre, c'est la cinquième fois, je crois, que je viens devant vous et effectivement, je m'efforce d'être fidèle à ces rendez-vous. C'est la cinquième fois mais c'est la dernière. Car même le calcul des probabilités le plus fin laisse quand même peu vraisemblablement penser que je devrai revenir devant vous comme Premier ministre et y revenir comme premier secrétaire ne plairait certainement pas à François Hollande, s'il occupe toujours cette fonction, et témoignerait de ma part d'une obstination dans ce poste que, d'ailleurs, tant d'hommes et de femmes - d'hommes en l'espèce - ont illustré. Je voudrais saluer chaleureusement François Hollande et la direction du Parti socialiste. Je suis là au fond parce qu'ils m'ont invité et je peux difficilement me dérober au devoir qui m'est fait de vous dire quelque chose, mais quoi ? Je remercie ceux qui, avec la convention nationale du Parti socialiste pour adopter le projet, ont préparé cette rencontre nationale des premiers secrétaires de section qui est à la fois un temps de réflexion politique et, on le sent bien, un moment de fraternité. Il paraît que ce week-end, rive droite, dans un palais, se tiennent des réunions discrètes mais très médiatisées, mais dont on ne sait rien. Seul le ballet des grilles qui s'ouvrent et qui se ferment et des voitures qui rentrent et qui partent semble nous dire quelque chose. Ici, à la Mutualité, c'est au grand jour, selon nos formes et nos méthodes qui vivent avec la démocratie, que tous les responsables du Parti socialiste sont rassemblés devant les médias pour préparer les rendez-vous qui viennent et adopter le projet du Parti socialiste. De fait, un temps nouveau s'approche. Dans moins de trois mois et demi, il y aura en France un Président nouvellement élu et je ne crois pas que cela doive être le même. Avant-hier, lucidement et tristement, Philippe Séguin invitait son leader - mais est-ce son leader ? - à renouer le fil rompu de son septennat. Mais je ne crois pas que ce fil puisse être renoué parce que ce qui a été brisé, c'est le fil de la sincérité et de la confiance. D'ailleurs, jamais la droite telle que nous la voyons fonctionner dans une opposition dans le pays, combattre nos textes, nous interpeller sur nos réformes, sur nos projets, ne reviendra - nous le savons bien - à la thématique improvisée de la fracture sociale ; cette droite dont il faut bien dire que le programme est assez directement inspiré des propositions du Medef. Dans trois mois et demi, il y aura un nouveau Gouvernement, puis une nouvelle Assemblée après les élections législatives, et ce Gouvernement-là, je ne le dirigerai plus. Pour l'heure, - et c'est ce qui rend peut-être aussi mon expression, non pas difficile tant mon plaisir est grand d'être là, mais la rend interrogative sur ce qu'il convient de dire -, nous sommes encore dans une forme d'entre-deux. Un entre-deux temporel car nous avons derrière nous cinq ans d'un contrat de législature avec les Français, dans lequel nous avons respecté nos engagements, certes pas tout réussi mais respecté fondamentalement les promesses que nous avions faites au pays, pendant lesquels nous avons travaillé, pendant lesquels nous avons réformé et je crois qu'on peut dire que nous nous sommes efforcés de servir notre pays et les Français honorablement. Devant nous, il y a cinq années du premier quinquennat présidentiel de ces institutions et d'une nouvelle législature et dans les semaines qui vont venir, nous devrons penser ensemble ce quinquennat présidentiel et législatif afin d'accomplir de nouveaux pas en avant. Il y a aussi, on le sent bien - et certains s'en agacent - une sorte d'entre-deux politique. Mais, mes chers amis, le temps du travail gouvernemental et législatif n'est pas achevé. La session parlementaire sera suspendue dans vingt-cinq jours seulement, le 22 février ; nous avons des textes importants et attendus à faire voter, à débattre : la démocratie de proximité, le texte sur le droit des malades, la réforme du droit de la famille, le projet de loi sur l'eau, la réforme des lois de bioéthique, le projet sur l'artisanat et les petites entreprises. Quant au Gouvernement, il est et il doit être pleinement au travail pour la mise en œuvre de l'allocation personnalisée à l'autonomie qui apportera un véritable soutien à 800 000 personnes âgées dépendantes, pour les versements pour la prime pour l'emploi qui a été doublée et qui apportera des sommes significatives à près de 9 millions de personnes à faibles salaires dans notre pays, pour organiser, dans le respect du rôle des partenaires sociaux, les contacts minimums qu'il faut avoir avec la Caisse nationale d'assurance maladie qui doit apporter des réponses utiles mais raisonnables et maîtrisées aux professionnels de santé, pour adapter la loi [sur la] présomption d'innocence qui est une avancée de cette législature mais à propos de laquelle nous avons tiré les conséquences d'un certain nombre de difficultés pratiques dans la lutte contre l'insécurité. Nous avons opéré cet ajustement et le vote aura lieu mardi. Le temps de la campagne électorale n'est donc pas encore venu, en tout cas pas à nos yeux.Chacun est libre, naturellement, d'agir comme il l'entend. La campagne officielle commencera le 5 avril, dans deux mois et demi ; l'élection présidentielle aura lieu les 21 avril et le 5 mai, puis nous aurons les élections législatives les 9 et 16 juin. Et certains nous sommeraient de commencer dès les premiers jours de janvier ! Faudrait-il donc que tout le premier semestre de l'année 2002 soit consacré à un débat électoral ? Eh bien, au Gouvernement, nous ne le
pouvons pas et nous ne le devons pas ! Et si Jean-Pierre était resté à son poste - ce que j'avais souhaité - il ne pourrait pas courir la campagne car il serait au travail comme nous le sommes. Alors, nous assumons nos responsabilités, comme j'ai toujours dit que je le ferai devant les Français. Les candidats déclarés ou potentiels sont bien connus des Français et certains depuis longtemps ; chacun donc se détermine librement mais nous pensons, nous les socialistes, quand nous en avons débattu - les membres du Gouvernement, le premier secrétaire du parti, les élus -, nous pensons que le temps prévu suffira largement. Et les mêmes qui voudraient, alors que nous sommes au travail, alors que nous sommes sollicités de multiples manières, que nous devons faire face à des problèmes chaque jour, les mêmes qui nous pressent d'entrer en campagne alors que nous laissons, fair-play, le terrain à d'autres, nous reprocheraient, - soyez-en sûrs – si nous commencions trop tôt, de rabâcher les mêmes arguments ou les mêmes propositions. Alors, ce temps viendra, mais il est normal qu'on y aille tranquillement. Il y a aussi, pour moi, un entre-deux personnel et je ressens bien que je suis à un moment important de mon engagement. Je mesure le chemin parcouru, depuis 1997 bien sûr, et même depuis 1995, mais bien avant en 1971 quand je suis entré au Parti socialiste, les dix ans pendant lesquels, aux côtés de François Mitterrand et d'autres responsables, nous avons construit cette force et nous l'avons progressivement amenée au succès, le formidable choc, euphorique, de joie de 1981 quand nous avons gagné l'élection présidentielle, les années difficiles de Gouvernement, le ré apprentissage du pouvoir, l'échec - mais l'échec maîtrisé, raisonnable, qui garantissait l'avenir – des élections législatives de 1986, la victoire, le rebond avec la réélection de François Mitterrand en 1988 et puis cette défaite, plus sévère, de 1993, qui nous interpellait davantage, mais qui n'a pas interdit que nous nous mettions à nouveau en avant en 1995 et en 1997. J'aperçois bien les chemins qui se proposent à moi ; je mesure, comme homme et comme responsable politique, l'importance du choix, l'importance du pas que je vais accomplir avec vous. Je m'y prépare. Je suis au travail, je continue à remplir ma mission de chef du Gouvernement avec tous les ministres qui m'entourent, je m'efforce comme vous de pressentir ce que sont les attentes des Françaises et des Français pour la nouvelle période qui vient, je réfléchis, j'échange, j'écris ; personnellement, je me rends disponible pour les rendez-vous politiques à venir. Cet entre-deux va bientôt prendre fin. Un temps nouveau va s'ouvrir : le temps du débat. Et bientôt, vont se confronter les actes, les projets et ceux et celles qui les portent. Vous vous y êtes préparés vous-mêmes, par cette méthode du débat, les militants, les adhérents qui ont discuté du projet socialiste et qui l'ont voté par dizaine de milliers, la convention qui, hier, a adopté le projet socialiste, votre projet. Il a été fait pour deux échéances, pour englober l'ensemble d'un moment politique et démocratique qui va concerner à la fois l'élection présidentielle et les élections législatives. C'est là sa qualité que d'avoir été capable d'insérer dans un travail de réflexion et de proposition ces deux moments intimement liés et dont la nature électorale n'est pas la même. Mais c'était aussi sa contrainte et je voudrais, devant vous tous, remercier et féliciter Martine Aubry pour avoir conduit ce travail, qui était un travail collectif et qui permet de donner pour les débats prochains, l'assise intellectuelle d'analyse et de proposition qui est utile. Et puis, il restera à nos candidats, au candidat à l'élection présidentielle, à nos candidats aux élections législatives d'en tirer un projet présidentiel pour les Français et un programme de législature pour les mêmes. Ce temps du débat doit être le temps de la responsabilitéChacun devra rendre compte devant nos compatriotes de son mandat, à son tour, le Président, le Gouvernement, l'opposition, la majorité : nous sommes, nous, prêts à le faire. Les Français prendront les leurs, de responsabilités dans ces votes décisifs et notamment dans le premier. Et les décisions qu'ils prendront seront très importantes pour les années à venir et pour le futur de notre pays. La conception de la République et son éthique, l'espoir d'une société plus juste ou au contraire la crainte d'une régression sociale, la chance de faire progresser à nouveau l'emploi, la prise en charge véritable - c'est-à-dire sans démagogie - des problèmes de l'insécurité, la modernisation du pays, oui mais sans rupture, dans un juste rapport à l'Europe et au monde pour le changer. Oui, n'en déplaise à certains, pendant ces cinq ans, la politique de la gauche a été différente de celle qu'avait menée quatre ans auparavant la droite, et les politiques de la gauche et de la droite ne seront pas les mêmes dans cette présidentielle ni dans ces législatives.. J'aborde le temps qui vient de façon sereine et déterminéeJe suis serein parce que nous n'avons aucune raison de craindre les échéances politiques qui sont devant nous, aucune raison d'avoir peur de revenir devant nos compatriotes pour rendre compte honnêtement de ce que nous avons fait ; aucune crainte personnelle, aucune crainte collective ne doit nous animer. Ne croyez pas qu'en disant cela je tienne les choses pour assurées. Bien au contraire, rien n'est fait. Et s'il y a aujourd'hui un certain frémissement d'optimisme qui règne plutôt dans les rangs socialistes, je n'oublie pas qu'hier c'était différent et que demain ça peut changer. Il y aura des mouvements de l'opinion, des appréciations différentes : les unes nous stimuleront, les autres sembleront nous décourager. Il faudra traiter tout cela sans emballement et donc, aujourd'hui, si je devais vous mettre en garde, ce serait plutôt sur un optimisme sans réflexion. Mais nous n'avons pas de crainte à avoir parce que nous sommes sincères dans nos convictions, nous pouvons être raisonnablement fiers du travail que nous avons accompli pendant ces cinq ans - et si ce n'était pas le cas, notre relation au pays ne serait pas ce qu'elle est - et nous sommes vraiment désireux de travailler encore au service des Français. Il le faut pour empêcher les retours en arrières et les régressions, pour approfondir ce qui a été accompli, pour prolonger ce qui a été engagé, pour aller au-delà même en ouvrant des perspectives neuves. Je suis déterminé car c'est une grande bataille politique qui s'annonce. Elle engage l'avenir de la France - je pense que nous serons à la hauteur -, elle peut être dure de la part d'adversaires qui ne nous ont guère habitués à l'objectivité et parfois même à la droiture, il nous faudra garder de la hauteur de vues, une approche toujours honorable du débat politique tout en sachant répliquer fermement quand ce sera nécessaire. Mais, mes chers amis, nous l'avons fait depuis quatre ans, à l'Assemblée nationale comme dans les débats politiques qui se nouent dans le pays. Je suis convaincu qu'au cours des prochains mois, notre mobilisation peut faire la différence aux yeux des Français. Personne, aucun courant politique ne dispose dans ce pays d'une formation comme la nôtre. Ce n'est pas un hasard si elle a auprès des Français la meilleure image de tous les partis politiques. Même ceux qui ne sont pas socialistes peuvent s'y reconnaître, parce qu'on y discute, parce qu'on y débat, parce qu'on y porte un espoir, qu'on reconnaît en même temps les insuccès, les insuffisances, que les choses sont discutées ouvertement, comme elles doivent l'être dans une société démocratique. C'est vrai que cela ne doit pas être agréable tous les jours pour les militants du RPR quand ils rencontrent leurs dirigeants et qu'ils se disent : " Leur objectif, c'est de nous dissoudre " - décidément, toujours dissoudre... Comme citoyen, comme militant, je suis fier d'être membre du Parti socialisteComme Premier ministre, je sais ce que vous avez apporté pendant ces cinq années de stabilité et de dynamisme dans l'engagement qui était le nôtre. Je pense à tous les ministres qui accompagnent mon travail depuis quatre ans et demi. Ceux d'hier et ceux d'aujourd'hui, je les vois agir chaque semaine, presque chaque jour. Je vois comment ils se sont entièrement consacrés à leur tâche, respectant les règles de non cumul des mandats que nous avions fixées, non pas des passagers des ministères, mais des dirigeants de leur propre administration. Je les vois porter les projets, tenter de les améliorer techniquement, réagir quand
les temps sont durs. Je les vois à l'Assemblée nationale interpellés par l'opposition, comme c'est normal et répondant toujours avec force, avec pertinence, avec ironie quand c'est nécessaire. Je les remercie profondément de la tâche qu'ils ont accomplie et qu'ils continueront à conduire dans les semaines qui
viennent. Je pense aux députés qui ont donné son assise, sa structuration à la majorité plurielle, car autant il était souhaitable que cette majorité soit diverse, autant il était nécessaire qu'elle soit structurée, stabilisée par une formation nombreuse dont les votes étaient assurés et dont la stabilité de pensée était une certitude. Là aussi, il y a eu les anciens députés, ceux qui ont été élus depuis 1973, puis 1978. Ceux qui, comme moi, sont venus simplement à l'Assemblée nationale en 1981, avec la vague qui accompagnait François Mitterrand, et puis les nouveaux, notamment ceux de 1997. Sans cette présence du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, sans cette capacité à organiser la majorité tout en respectant sa diversité, il est bien évident que ce Gouvernement n'aurait pas tenu pendant ce cours. Je pense, au-delà d'eux, à tous les élus socialistes, à ceux du Sénat qui assument la présence de nos idées, de nos propositions dans une assemblée largement dominée par les forces conservatrices. Je pense à ceux du Parlement européen qui portent la pensée, la culture spécifique de la France sur l'exception culturelle ou sur les services publics ou sur la régulation de l'économie mondiale au Parlement européen. Je pense à nos élus des régions, des départements, des communes et notamment, puisque je parle des communes, à ces femmes maintenant si nombreuses qui, grâce à la parité, ont rejoint les conseils municipaux. Je pense à vous tous, les secrétaires de section du Parti socialiste, partout vous animez la vie de notre formation, vous portez nos convictions, vous traduisez pour nous, pour vos responsables nationaux et pour le Gouvernement aussi, les attentes des Français. Vous défendez la politique conduite par le Gouvernement dans le pays. En vous voyant tous rassemblés aujourd'hui, si nombreux, si convaincus, si enthousiastes à la veille des échéances qui sont devant nous, je peux vous le dire, J'AI CONFIANCE. Chacun à sa place doit se mobiliser pendant ce mois de févrierAvec le magazine du Parti socialiste sur les années de Gouvernement, avec la brochure
comparative - peut-être un peu subjective mais pas inutile - sur les performances
de la gauche et les performances de la droite, avec surtout le projet que vous venez d'adopter, vous disposez depuis plusieurs semaines parfois - et maintenant depuis quelques jours - de bons documents et de bons instruments. Vous pouvez aussi rappeler aux Français ce qu'à été la droite, le reniement des promesses, la hausse des impôts, un gigantesque blocage social, les atteintes à l'indépendance de la justice, pas d'action réelle d'envergure contre l'insécurité au-delà des discours, la résignation au chômage, la reprise des essais nucléaires en nous brouillant pour quelques mois avec une bonne partie de la planète, les querelles permanentes entre les chefs. Telle que nous la voyons fonctionner à l'Assemblée nationale, cette opposition, on pourrait craindre, si les circonstances n'étaient pas favorables, un quinquennat et une législature très à droite pour notre pays et je le redis encore, très directement inspirée par le programme du Medef. Or la période qui est devant nous appelle la recherche d'une croissance forte et d'une économie efficace mais en partageant les fruits de cette croissance dans l'entreprise et dans le pays. La poursuite d'une politique vers le plein-emploi, celle à travers laquelle nous avons connu de très grands succès qu'entache - seulement, j'espère, pour une période courte -, le ralentissement de l'économie mondiale ; la modernisation du pays en ne repoussant pas l'air du large, les compétitions de la mondialisation en évitant le repli frileux sur soi qui serait signe d'échec. Mais en veillant en même temps à ce que tout le monde suive cette modernisation du pays, qu'il n'y ait pas ceux qui en profitent, les classes aisées, ceux qui ont des succès et dont les revenus montent. Et puis, ceux qui sont à la traîne, ceux qui sont laissés pour compte, ceux qui sont gagnés par la précarité, ceux qui vivent de revenus dérisoires. Une action résolue contre l'insécuritéFaire évoluer la société, parce que c'est nécessaire, dans ses institutions, dans la
façon de nouer les relations entre les hommes et les femmes mais en lui gardant en même temps des repères dont on voit bien qu'à partir du moment où ils s'effacent, où ils disparaissent, ils sont une menace pour une jeunesse désorientée. Mener une action résolue contre l'insécurité mais sans en faire un discours de propagande politique et électorale, pour la traiter vraiment, et en faisant appel à la responsabilité de chacun parce que c'est aussi celle des parents dans leurs rapports avec les enfants, parce que c'est aussi celle de l’école dans la façon dont elle fait passer ses messages, parce que c'est aussi si chacun de ceux qui sont en responsabilité - courants spirituels, associations - redit qu'il y a des règles, qu'il y a des normes, qu'il y a des valeurs qui permettent de vivre ensemble dans l'harmonie et qu'ils ne laissent pas le chemin à la violence, à la violence sans frein et à la violence qui détruit, y compris ceux qui l'empruntent. Oui, une politique résolue contre l'insécurité qui n'accepte pas l'impunité mais qui, en même temps, n'enferme pas chacun dans sa condition sociale ou dans sa condition communautaire et qui offre une perspective et un espoir. Faire l'Europe mais faire l'Europe pour en faire une force capable de réguler cette économie mondiale, globalisée, capable de reprendre ce lien de coopération avec les pays en développement et notamment avec l'Afrique. Une Europe qui certes doit réexaminer ses mécaniques institutionnelles mais qui doit aussi, d'abord, élaborer son projet humain, son projet culturel, son projet économique et social. Cette capacité à vivre au rythme de notre temps mais sans le subir, a opéré la synthèse de la modernité et de la sécurité. À faire évoluer la France mais sans déchirement ni traumatisme, je crois profondément qu'elle appartient davantage à la gauche qu'à la droite. Les Français le ressentent et d'ailleurs, n'ont-ils pas en vingt ans, contredisant parfois les données de la sociologie électorale, donné trois législatures à la gauche ? Les Français le ressentent et il faut leur montrer ; ce sera l'enjeu des mois qui vont venir des brefs mois qui sont devant nous, il faut leur montrer qu'ils ont raison. Cher(e)s camarades, La plupart d'entre vous ont déjà vécu une campagne électorale, beaucoup étaient là, parmi vous, secrétaires de section, en 1995 et en 1997 ; vous savez l'enthousiasme qui saisit alors chacun et parfois aussi la crainte, la chaleur du contact avec les Français, l'émotion des grandes réunions publiques, la vivacité et la réalité de tous ces contacts multiples que nous nouons sur le terrain, la tension enfin quand approche le verdict des urnes. Tout cela, mes chers amis, en vous voyant ici, rassemblés, j'ai envie de le revivre avec vous. |
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