Vœux du Premier ministre
au Président de la République


 Discours prononcé le jeudi 3 janvier 2002.
 

Monsieur le Président de la République,

Perpétuant une tradition républicaine à laquelle nous sommes tous profondément attachés, je vous présente, pour la cinquième et sans doute la dernière fois, les vœux du gouvernement que je dirige. Cette cérémonie se tient après que les Français ont non seulement salué la nouvelle année 2002, mais aussi accueilli, avec elle, leur nouvelle monnaie : l’euro.

C’est un événement sans précédent que nous sommes en train de vivre. Depuis le 1er janvier, l’euro est une réalité pour 60 millions de Français et pour 300 millions d’Européens. Par l’euro, l’Europe affirme son identité et sa puissance. Par l’euro, douze nations, dont la France, ont librement choisi de marquer plus étroitement leur communauté de destin en se donnant une monnaie unique. Par l’euro s’ouvre une nouvelle page de notre histoire nationale comme de celle du continent européen.

Le passage du franc à l’euro s’est opéré dans la tranquillité, la fierté et même une forme d’enthousiasme. C’est là un grand succès collectif, pour notre Nation et chacun de nos concitoyens. Ce passage, qui a représenté un immense défi technique et d’organisation, est aussi un bel exemple de l’efficacité de l’Etat et des services publics.

Ce changement historique vient de loin. L’unité monétaire de l’Europe, étape décisive de son unité politique, doit beaucoup au couple franco-allemand qui a su donner, dans la durée, les impulsions nécessaires. Chacun des gouvernements qui se sont succédé a contribué, à sa manière et à sa mesure, à la réalisation de l’euro.

Pour des raisons à la fois chronologiques et politiques, le gouvernement que je dirige a joué un rôle décisif dans cette construction. Ce gouvernement est en effet à la fois celui de la qualification de la France pour l’euro et celui de son introduction effective dans notre vie quotidienne.

En 1997, la qualification de la France pour l’euro n’allait pas de soi. L’état des finances publiques était alors tel que le passage à l’euro n’était pas assuré. Il a d’abord fallu, en redressant les finances publiques, permettre à la France de respecter les critères de convergence posés par le traité de Maastricht. Nous avons aussi obtenu que l’euro soit large, reflétant la réalité et la diversité de l’Union, et qu’il serve mieux la croissance et l’emploi grâce à de premiers efforts de coordination des politiques économiques en Europe.

Le Gouvernement a longuement et minutieusement préparé, en relation étroite avec les professions concernées, le passage du franc à l’euro. La sécurité des approvisionnements en monnaie a été notre préoccupation constante, ainsi que l’information de tous nos concitoyens, en particulier les plus fragiles d’entre eux.

Ainsi, face au défi historique que constituait l’euro, le Gouvernement a assumé toutes ses responsabilités.

Monsieur le Président de la République,

Assumer ses responsabilités : tel est l’esprit dans lequel agit, depuis près de cinq ans, le Gouvernement que je dirige. Nous travaillons pour tenir nos engagements, répondre aux attentes des Français et servir l’intérêt général. En témoignent encore les importantes réformes entrées en vigueur le 1er janvier de cette année –telles que l’allocation personnalisée d’autonomie ou le congé de paternité.

Lors des épreuves qui ont frappé notre pays - les inondations en Bretagne ou dans la Somme, l’explosion catastrophique d’une usine chimique à Toulouse -, le Gouvernement a fait face. Pour secourir et exprimer la solidarité nationale, pour reconstruire, pour préparer un avenir plus sûr.

Confronté au ralentissement de la conjoncture internationale, le Gouvernement a réagi pour soutenir la consommation et maintenir la confiance : le programme de baisse des impôts a été mis en œuvre, la prime pour l’emploi a été doublée, la prime de Noël pour les chômeurs a été une nouvelle fois versée.

Après les terribles attentats qui ont si cruellement éprouvé les Etats-Unis, le 11 septembre dernier, la France, par votre voix et celle du Gouvernement, a exprimé sa solidarité avec le peuple américain et prend sa part de la lutte contre le terrorisme international. Le Gouvernement veille en particulier à la sécurité sur le territoire de la République.

Il travaille aussi sur la scène internationale à une mondialisation maîtrisée, plus juste et plus humaine.

Monsieur le Président de la République,

Cette année encore les Français ont avancé ensemble. La France est aujourd’hui plus forte et plus solidaire qu’elle ne l’était en 1997. Elle est mieux assurée de son avenir, même si beaucoup reste à accomplir.

Cet avenir, les Français en décideront librement lors des deux grands rendez-vous démocratiques de 2002. Je forme le vœu que ce débat national soit placé sous le signe de la responsabilité et de la clarté. Quelles que soient les divergences politiques qui se feront jour - et qui sont au cœur de la démocratie et de la confrontation des projets que celle-ci appelle - une idée continuera à rassembler tous les Français : l’attachement à la République, expression du bien commun pour notre pays.

Au début de cette année 2002, je vous présente, Monsieur le Président de la République, au nom du Gouvernement et en mon nom propre, pour vous-même, votre épouse et votre famille, des vœux chaleureux et cordiaux.


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