Il faut se battre
jusqu'au bout

Jack Lang


Entretien avec Jack Lang, porte-parole de la campagne du PS pour les régionales de 2004, accordé au quotidien Le Parisien daté du 27 mars 2004
Propos recueillis par Bernard Mazières


 

Pensez-vous que les électeurs vont confirmer demain les résultats du premier tour ?
Mon intuition me dit que l'essai sera transformé. Une dynamique s'est créée dimanche dernier, comme je le prévoyais. Dans un système à deux tours, on le sait par expérience, deux plus deux n'égale jamais quatre. Cela fait cinq pour ceux qui ont le vent en poupe, et trois pour ceux qui sont rejetés. Mais nous ne devons pas pour autant baisser la garde. Il faut se battre jusqu'au bout.

Craignez-vous une mobilisation de dernière minute du peuple de droite ?
Je ne lis pas dans le marc de café ! Mais je crois que la droite, dont les leaders s'entre-déchirent ou se tapent dessus, a été sévèrement sonnée. En plus, M. Raffarin et son gouvernement, loin de tirer les leçons de ce vote sanction, s'enhardissent, s'entêtent et s'acharnent à vouloir mener la même politique. Pis encore, ils annoncent qu'ils vont l'accélérer. Ce gouvernement montre, une fois de plus, une incroyable cécité et une étonnante surdité. Il est donc important que le vote de dimanche soit pour les citoyens l'occasion de faire entendre une deuxième fois, et avec une force accrue, leur mécontentement, leur colère et leur amertume.

Vous croyez à un vote d'adhésion à la gauche ?
Oui, en partie. Car les citoyens ont pu comparer concrètement, domaine par domaine, les politiques des gouvernements Raffarin et Jospin. S'ils ont rejeté le pouvoir en place, simultanément ils ont exprimé une sorte de nostalgie de la gauche. Ce n'est donc pas un simple rejet colérique, c'est fondé sur une comparaison très concrète de deux politiques. Le vote de demain, qui sera une condamnation très forte de l'exécutif, sera aussi un vote d'espérance.

Avec le retour de la gauche plurielle...
La gauche gagne lorsqu'elle sait se rassembler. François Mitterrand en a administré avec éclat la preuve constante. Inutile de réinventer la poudre par je ne sais quelle potion magique.

Si la gauche triomphe demain, quelles conséquences ?
On m'avait critiqué quand j'avais dit, il y a deux mois, que ce vote aurait valeur de référendum pour ou contre le gouvernement. C'est fait. Cette victoire, si elle intervient demain, c'est celle des citoyens qui se sont mobilisés depuis deux ans contre les mauvais coups du gouvernement.

Et quelles leçons devrait en tirer Jacques Chirac ?
Je n'ai pas de conseils à lui donner. Le pays aurait besoin d'un véritable changement de cap. La majorité conservatrice n'en est pas capable.

© Copyright Le Parisien


Page précédente Haut de page

PSinfo.net : retourner à l'accueil

[Les documents] [Les élections] [Les dossiers] [Les entretiens] [Rechercher] [Contacter] [Liens]