Cette consultation des militants est prématurée. C'est une étrangeté, une bizarrerie. Pourquoi déchirer le parti aujourd'hui par une telle controverse intérieure, alors même que le référendum aura lieu dans un an, ou peut-être jamais ? Ce débat est hors contexte, hors situation, hors délai. Laurent Fabius n'est nullement responsable du choix de cette mécanique. J'en appelle au premier secrétaire, François Hollande : je propose que cette consultation des militants puisse avoir lieu deux ou trois mois avant la date du référendum. Il ne s'agit pas de ne pas honorer l'engagement pris de consulter les militants. Mais je souhaite qu'ils puissent se prononcer en connaissance de cause, lorsque la question se posera vraiment au pays. Ce serait une solution sage, raisonnable, et pleine de bon sens.
Le PS n'est-il pas en train de tomber dans un piège que lui aurait tendu Jacques Chirac ?
Objectivement, nous nous sommes nous-mêmes enfermés dans un piège. Jacques Chirac a décidé d'organiser un référendum. Mais quand ? Dans quelles conditions ? Selon quelles modalités ? Nous l'ignorons. Et nous décidons de nous infliger de prendre une décision un an à l'avance sur un référendum qui peut-être n'aura pas lieu !