Dès 1999, avec Marie-Claire Mendès France, Stéphane Hessel et une soixantaine de responsables associatifs ou syndicaux, nous avions publiquement alerté le gouvernement sur les dangers des lois Aubry. Ce n'est pas le principe de la réduction du temps de travail qui est en cause mais la méthode utilisée, brutale sur la forme et molle sur le fond. Le gouvernement a braqué les patrons en imposant cette réforme sans débat et déçu les salariés parce que la réduction du temps de travail est restée virtuelle pour beaucoup d'entre eux. On a ainsi discrédité l'idée d'une régulation de l'économie par le politique, alors qu'elle est, plus que jamais, nécessaire.
Comment comptez-vous peser au sein du PS ?
Ancien militant, j'ai gardé de nombreux amis au sein du PS. Nous avons constitué un réseau informel pour travailler sur les questions de fond. Depuis quelques semaines, nous sommes rejoints par des élus locaux et des membres de la Convention pour la VIe République qui se détournent d'Arnaud Montebourg et préfèrent notre vision des questions européennes. Il y a une telle soif de débat et d'efficacité chez les militants que nous pensons pouvoir influer en apportant des idées neuves. Nous nous donnons du temps : notre objectif est de peser sur le projet de 2007.