Régionales 2004 : Bretagne
Une volonté d'action tous azimuts

Jean-Yves Le Drian



Entretien avec Jean-Yves Le Drian, candidat à la présidence de la région Bretagne, paru dans L'Hebdo des socialistes daté du 21 février 2004
propos recueillis par Anne Mosoni
 

Quel bilan tires-tu de la gestion de la Région par la droite ?
Par le passé, la Bretagne a su s'organiser pour défendre ses intérêts : il n'y avait pas d'institution, mais les représentants des forces vives - élus, syndicalistes, socioprofessionnels - ont fait entendre leur voix sur tous les sujets : les infrastructures, la tarification de l'électricité ou le zonage qui déterminait à l'époque le niveau du salaire minimum.

Aujourd'hui - situation paradoxale -, les Bretons ignorent le Conseil régional et le rôle qu'il pourrait jouer notamment par rapport à l'État et à l'Europe. Des 22 Conseils régionaux, le nôtre est celui qui a le plus faible coefficient en investissements. Il s'enorgueillit d'être celui qui dépense le moins par habitant. Partisan de l'intervention minimale, le président sortant Josselin de Rohan est ne s'est pas donné les moyens d'une politique volontariste. Il s'est contenté d'accompagner les politiques décidées par d'autres, que ce soit l'État ou les autres collectivités territoriales.

Devant la répétition des crises agricoles et les évolutions lourdes suscitées par l'ouverture des marchés, c'est l'État qui, en 2000-2001, a négocié la Charte pour le développement d'une agriculture pérenne ; la Région n'a fait que suivre... Une nouvelle crise structurelle secoue l'électronique depuis 2000 à Lannion ; ce sont les collectivités territoriales et les partenaires sociaux qui prennent en main la situation, de même à Rennes pour ST Microelectronics. Là où il faudrait parler de « mobilisation », la Région parle de « participer ponctuellement à des actions urgentes » (à propos de ST Microelectronics) ou de « contribuer aux actions localement engagées » (à propos de Lannion) dans son budget 2004. Elle ne peut, certes, pas tout faire, mais sa responsabilité est de mobiliser tous les moyens et tous les acteurs, pour anticiper et répondre aux crises quand elles sont là.

Quelle sera ton action prioritaire en cas de victoire aux élections ?
Emploi, développement durable et solidarité : telles sont les trois priorités à prendre en compte dans tous les chantiers entrepris par le Conseil régional.

En matière de formation et d'emplois, il faut mener une politique économique réactive : anticiper, organiser des politiques de filières, mais aussi intervenir en urgence sur les secteurs en difficulté, réfléchir aux emplois de demain en liaison avec des incitations à la recherche.

En matière de développement durable, la mise en œuvre d'un « Agenda 21 régional » sera le symbole d'une volonté d'actions tout azimut pour la préservation de l'environnement. La protection du littoral et la reconquête de l'eau seront au cœur de ce « plan de bataille ». La promotion du transport collectif passera par la création d'un titre unique de transports (un « pass Breizh ») pour se déplacer dans toute la région.

Plus que jamais, dans un contexte marqué par une forte pression du libéralisme, les politiques publiques doivent, enfin, mettre l'accent sur la solidarité. Dans chaque politique, il faut trouver les moyens de faciliter l'égalité des chances. On pense bien sûr d'abord à toutes les politiques tarifaires, la gratuité des livres dans les lycées, mais aussi les politiques de formation et l'amélioration des conditions de travail.



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