Pourquoi DSK

Comme nous l’avions dit avec Lionel JOSPIN et Martine AUBRY, nous avons attendu ce débat. Tous les observateurs en conviennent, le débat aura permis au Parti socialiste de montrer un autre visage de la politique. La compétition n’est pas synonyme de destruction, la confrontation d’idées pas synonyme d’affrontements personnels. Belle leçon de démocratie en tout cas même si la rigidité de l’organisation a asséché un peu les échanges. L’autre leçon réside dans les courbes d’Audimat de ces mêmes débats indiquant de fait l’appétit de politique des citoyens français. Ces résultats devraient faire réfléchir les responsables de chaines télévisées, de radios. Le temps donné à l’explication fait reculer l’inutilité des « petites phrases » qui agacent sinon détournent de la politique.

1 - Ces débats ont révélé aux électeurs trois talents du PS. Si nous avons déjà une première leçon à tirer de ce débat, c’est que nous aurons besoin de ces trois là et d’autres encore pour conduire la gauche à la victoire. Quel que soit le résultat, le 16 ou le 23, un socialiste l’emportera et ce socialiste aura la responsabilité de rassembler et d’unir tous les socialistes vers la victoire. Toute mise à l’écart sera dangereuse.

2 - Au-delà des relations personnelles avec l’un ou l’autre (j’ai été secrétaire d’Etat de deux et j’ai travaillé avec l’une sur le droit de la famille) je ne me positionne pas contre les uns, ni contre les autres. Chacun a su faire progresser le débat pendant des semaines. L’attention particulière de Laurent FABIUS sur le pouvoir d’achat, l’engagement de Ségolène ROYAL envers la démocratie participative ont amené des atouts supplémentaires au débat public. Mais DSK a, à mes yeux, été le seul à présenter un véritable projet de société. Sa vision de la société de la santé par exemple, d’une France de l’excellence médicale, de l’effort de recherche sanitaire et sociale montre qu’il est capable de porter une vision du 21^ème siècle. Son acharnement à redonner à chaque salarié les chances de progresser dans son emploi redonne du sens à la promotion républicaine et c’est vital pour notre démocratie.
La France est malade, certes. Mais pas à genoux. Nous sommes la 5^ème puissance mondiale. A nous de montrer qu’une autre répartition des richesses existe. La méthode proposée par DSK pour réussir une modification des rapports sociaux correspond à nos analyses communes des difficultés actuelles. Le 21^ème siècle doit se bâtir sur le dialogue plutôt que sur l’affrontement, la conviction plutôt que la confrontation, même si, au-delà du pacte de l’Elysée, avec le Parlement, dans l’organisation territoriale de la République, il s’agira d’un chantier partagé. Proposer un chèque syndical, comme nous n’avons pas réussi à faire partager dans le texte du projet (ce que voulait Martine AUBRY) pourrait enrichir cette nouvelle construction du dialogue social dans une société de solidarité nationale et européenne, d’ouverture aux autres.

3 - Situation internationale compliquée, situation nationale bloquée, nous avons besoin de retrouver un chef d’équipe à l’expérience éprouvée pour faire entendre la voix de la France. Nous n’aurons pas le temps de prendre le temps. DSK est un citoyen européen, il a la confiance de nombreux chefs d’Etats. Il nous faudra un dirigeant capable de fixer une ligne de conduite, s’y tenir quitte à aller contre l’opinion publique. Un homme politique courageux est un homme qui sait dire sa vérité et se bat contre une majorité pour faire triompher l’intérêt général. C’est cette certitude qui m’a convaincue de voter DSK. Ce n’est pas une consigne de vote, juste un choix personnel. Les militants socialistes n’ont besoin de personne pour se faire leur avis. Nul besoin de sondages, d’élus ou de consigne, les socialistes n’ont besoin que d’une chose pour faire leur choix : leur conscience. Et leur choix sera le bon pour la France.