Une politique régionale tous azimuts

Martin Malvy


Entretien avec Martin Malvy, président du conseil régional de Midi-Pyrénées, paru dans L'Hebdo des socialistes daté du 11 octobre 2003
propos recueillis par Ariane Gil
 

Parmi toutes les actions et mesures mises en œuvre lors de votre mandat, quelle est celle dont vous êtes le plus fier ?
La politique régionale se développe dans un grand nombre de secteurs.

En Midi-Pyrénées, au-delà des nombreux organismes et syndicats au sein desquels nous siégeons, la Région elle-même est organisée autour de 17 commissions. Dégager une action et la dire emblématique est donc difficile et serait injuste. Une politique se définit par une ligne, par un fil conducteur, un projet.

D'une manière schématique, je résumerais la démarche qui a été la nôtre depuis 5 ans autour de trois thèmes : formation-emploi, modernité et développement durable, solidarité entre les hommes et les territoires.

Formation et emploi.
Nous avons fait de la formation à travers les lycées, les CFA, la formation professionnelle, l'enseignement supérieur et la recherche, la priorité des priorités. Ce que nous demandons au pla nnational, nous l'avons fait en région : 44 % du budget du Conseil régional.
Dans le secteur de l'emploi, nous avons adapté nos interventions, de l'artisanat avec un fonds de garantie, aux entreprises de pointe dans l'aéronautique avec un système d'avances remboursables en passant par l'aide à l'innovation et au conseil à l'entreprise, y compris pour ce qui était du passage aux 35 heures et à la création de groupements d'employeurs ; des bourses d'entrée dans l'enseignement professionnel à celles destinées à la mobilité étudiante, du " chéquier lecture " à l'incubateur, du fonds d'amorçage au soutien à la création d'entreprises innovantes...

Modernité et développement durable.
Je résumerais la démarche en revenant à la formation avec l'ouverture - c'est considérable - de 357 sites aux nouvelles techniques de l'information et de la communication, et la gratuité du service, l'installation de 20 000 terminaux dans nos lycées - un pour cinq lycées - ou la création de 105 dessertes quotidiennes supplémentaires chaque jour sur le réseau de nos trains régionaux.
Entre 1998 et 2006, nous aurons doublé le nombre de liaisons ferrées dans la plus grande région de France et développé un véritable RER autour de Toulouse, déjà concrétisé sur un axe, bientôt sur deux.

Tout ceci compte, oriente, définit une politique régionale. Nous préparons un " agenda 2000 ". Nous avons initié des assises nationales du développement durable, mis en service par les collectivités locales, que nous organisons maintenant en alternance avec Daniel Percheron et nos amis du Nord-Pas-de-Calais.

Solidarité entre les hommes et les territoires.
Deux exemples : la gratuité des transports pour les Rmistes et les demandeurs d'emploi sur le réseau TER dans les transports interdépartementaux ; l'entrée en force de la région dans la politique de la ville ou la majoration systématique de nos actions aux infrastructures pour les zones de reconversion industrielle ou celle de rénovation rurale... Ces actions traduisent une politique et une politique de gauche aujourd'hui lisible sur le terrain.

Quel sera votre chantier prioritaire, en cas de victoire aux élections régionales ?
Le bilan n'a jamais servi qu'à traduire une volonté. Le projet régional 2004-2010, nous allons maintenant en débattre avec nos partenaires. Ce que je viens d'évoquer, nous l'avons bâti ensemble, socialistes, radicaux de gauche, communistes, verts. Ce qui me paraît nécessaire aujourd'hui, c'est que, les uns et les autres, nous revendiquions cette réorientation forte de la politique régionale en Midi-Pyrénées. En mars prochain, nous n'élirons ni le président de la République, ni une nouvelle assemblée nationale. bien sûr, nous allons dire les dégâts de la politique conservatrice et parfois revancharde de la droite, y compris en termes de décentralisation, mais c'est d'abord de l'action régionale que nous allons décider pour six ans.

Il serait paradoxal d'avoir approuvé collectivement, sans failles, sans dérapages, une politique régionale pendant plusieurs années, d'avoir tiré satisfaction de sa mise en œuvre, d'en avoir dit le bien-fondé, et de ne pas s'en servir de tremplin pour aborder le futur. Être unitaire pour deux (ou plus de deux) n'est pas un slogan nouveau. Nous avons là de quoi, concrètement, le justifier.

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