Je suis candidat pour poursuivre ce que j'ai commencé | |
par Martin Malvy, ancien ministre, est président du conseil régional Midi-Pyrénées
Entretien accordé au quotidien La Depêche du Midi daté du 18 septembre 2003 propos recueillis par René Grando |
Quelles raisons vous poussent à briguer un second mandat ?Depuis 1998, je me suis attaché à construire une vraie politique régionale. C'est souvent difficile à expliquer mais les résultats sont là. Je me suis consacré à la fonction avec passion. On ne fait bien que ce que l'on aime, surtout lorsque c'est tous les jours. J'ai parlé souvent « d'exception Midi-Pyrénéenne ». Je pense très sincèrement que notre région est exceptionnelle ; la plus vaste, la première pour l'industrie aéronautique mais aussi l'une des toutes premières pour l'enseignement supérieur, la recherche, l'agriculture et l'agro-alimentaire, par exemple. Région exceptionnelle, mais aussi Région ayant accumulé des retards, plus fragile qu'il n'y paraît, plus déséquilibré que d'autres. J'ai tout simplement envie de poursuivre ce que j'ai commencé. Dans une commune, un maire doit faire au moins deux mandats pour que son action marque effectivement le territoire. C'est la même chose pour la Région. J'étais député. J'ai donné ma démission pour me consacrer à la Région. C'était un engagement. Je l'ai respecté. A l'exception des fonctions ministérielles, la présidence d'une région comme la nôtre est la plus lourde, la plus prenante, celle qui vous accapare le plus. Vous avez géré l'exécutif régional avec les autres partis de Gauche et les Verts. Certains hésitent à reconduire cette alliance ?Je veux prendre un exemple. En complément des tarifs spéciaux que nous finançons pour les étudiants ou pour les déplacements de travail, j'ai proposé il y a quatre ans au Conseil régional d'assurer la gratuité des transports pour les Rmistes et les demandeurs d'emploi sur le réseau interdépartemental de la SNCF. C'était à la demande des groupes de Gauche du Conseil régional. On ne peut pas prétendre défendre une certaine organisation de la cité et prendre le risque de ne pas pouvoir participer à la décision pendant six ans. Je souhaite que les partis de Gauche, avec lesquels nous avons construit cette politique régionale plus forte, plus engagée, plus volontaire, décident de poursuivre avec nous. Je suis ouvert à la discussion. Le Parti socialiste aussi. Nous ne nous sommes pas contentés d'additionner des mesures nouvelles. Je peux citer le doublement des crédits du contrat de plan par l'Etat et par la région avec l'effort considérable décidé pour l'amélioration des routes nationales, même s'il est remis en cause aujourd'hui par le Gouvernement, la relance du transport régional avec de nouveaux autorails et de nouvelles dessertes, la multiplication par trois des crédits en direction de l'enseignement secondaire, les mesures spécifiques en direction des PME, PMI ou de l'artisanat, les contrats de pays et d'agglomération que nous allons signer avec Toulouse, Albi, Castres, Montauban et Rodez avant la fin de cette année… Ce que nous avons bâti a une signification politique au meilleur sens du terme. Je souhaite que cette majorité, qui n'était d'ailleurs que relative, mais qui a bien fonctionné se reconstitue. Pourquoi pas, qu'elle s'élargisse. Si vous deviez retenir trois moments forts de votre mandat ?Je citerai la création du Conseil Régional des Jeunes. Le pari consistait à faire confiance à 91 lycéens et apprentis, élus par leurs camarades. A leur dire, réfléchissez, construisez des projets. Cela a donné, entre autres, le chéquier lecture et la bourse de premier équipement pour l'enseignement professionnel. Nous l'aurions sans doute fait sans eux. Nous l'avons mieux fait ensemble. Je retiens aussi en juillet 2001, l'inscription du TGV Toulouse-Paris en 3 heures après la signature pour le train pendulaire par Limoges. Sans doute aussi, la venue d'Elie Wiesel au Conseil Régional. Dans ce moment de l'histoire du monde, quels que soient les sentiments que l'on professe, sa religion ou son idéologie, il y a des voix que l'on ne peut pas entendre sans être bouleversés et sans espérer du plus profond de soi-même qu'elles portent pour convaincre. Redoutez-vous que le débat national l'emporte sur la confrontation des projets pour la région ? |
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