Congrès d'Épinay | |
Discours prononcé par Pierre Mauroy lors du Congrès d'Épinay |
Chers Camarades, Enfin le Congrès de l'unité socialiste ! Nous l'attendions avec espoir depuis des années. Et c'était bien là une des conditions à remplir pour mettre de notre côté tous les atouts et toutes les chances du socialisme en France. Ce mouvement des socialistes vers l'unité, c'est d'abord une victoire des socialistes sur eux-mêmes, avant de connaître le succès sur l'adversaire. Pour de nombreux citoyens, c'est le témoignage irréfutable de notre capacité à surmonter de sérieuses difficultés. Pour prétendre demain au Pouvoir il fallait d'abord réussir l'élargissement et le renforcement de la force socialiste. Le Congrès de l'unité ne doit pas être seulement l'occasion d'exprimer notre satisfaction, il nous impose des devoirs. Le premier devoir est rempli. Il était de rester fidèles aux principes fondamentaux du socialisme. Sur ce point, la déclaration de principe nous est maintenant commune à tous, personne ne songe à la modifier, personne n'a songé à la réviser, nous le savions depuis l'adoption du plan d'action socialiste similaire, mais nous en avons aujourd'hui l'éclatante confirmation. Notre devoir aussi est de dominer nos problèmes français pour nous préoccuper des problèmes internationaux. Je suis frappé par le fait que les jeunes, finalement, sont attirés davantage par les problèmes internationaux que par les problèmes de la cité. Et je crois que finalement une certaine confusion autour de la notion même du socialisme résulte de cet engagement de nombreux jeunes sur les problèmes du tiers monde ou sur les problèmes internationaux, beaucoup plus que sur leurs problèmes immédiats de leurs communes ou de leurs départements. La radio, la télévision, les journaux, nous rappellent tous les jours, à travers les drames, les souffrances, la dangereuse division du monde en pays évolués, qui vont faire une relative abondance, et en pays de sous-développement et de misère. Partout naissent les conflits, résultat des contradictions de classes. Partout s'affirme la volonté de combattre le capitalisme qui revêt des formes particulièrement odieuses dans le tiers monde. Cette évolution répond à l'analyse que nous nous faisons du développement, mais elle engendre, Camarades, la confusion sur le contenu du socialisme, utilisé dans le vocabulaire pour couvrir des expériences fort diverses. Bien entendu, il est possible de mettre en évidence la relativité qui existe entre notre idéologie et le niveau de développement d'une société donnée. Et pourtant, faute d'être nous-mêmes ou de sombrer dans le verbalisme pseudo-révolutionnaire, la grande question pour nous est de mener le combat socialiste sans se tromper de continent, ce qu'ont tendance à faire les communistes. Acceptons que l'application de nos principes soit marquée du sceau de la nécessité dans les pays en voie de développement, mais exigeons que l'application de nos principes soit marquée du sceau de la liberté, de la responsabilité des sociétés hautement industrielles, comme la nôtre. C'est dans ce sens qu'au moment où la responsabilité devient la dimension nouvelle de la liberté, le socialisme démocratique reste une idée neuve, et qu'il est indispensable d'en sauvegarder la nature et l'originalité, face aux malfaçons et aux contrefaçons. Notre tâche est d'autant plus difficile qu'il n'y a pas de modèle de société socialiste qui, présentement, réponde à notre espérance. La démocratie américaine, en dépit de sa prospérité, en dépit de sa réussite technologique, reste minée par la loi du profit. Les démocraties populaires, dominées par la bureaucratie et le blocage économique résultant de leur système, s'avèrent incapables de s'ouvrir à la liberté. Notre devoir, il est aussi de tenir compte d'une double nécessité : Première nécessité: celle de garder le contact avec le pays. Camarades, dans le feu du rajeunissement et du renouvellement, c'est bien naturel que les perspectives mêmes lointaines l'emportent sur les contingences. Les militants constituent une élite, et le parti socialiste doit rester une avant-garde. Mais prenons soin, Camarades, de ne pas accentuer le décalage entre la gauche des partis et la gauche du pays. Certains sondages parus dans la presse sont instructifs à cet égard. Le pays repousse la révolution dans le désordre et la confusion. Ce qu'il souhaite - en tous les cas c'est la seule révolution qu'il admet - c'est la révolution dans la clarté et dans la sécurité, c'est-à-dire sans la violence. A moins d'accepter l'idée qu'après une génération sacrifiée dans le socialisme, à cause du stalinisme, une nouvelle génération doit être sacrifiée au nom du vocabulaire et de notre inaptitude à comprendre le réel ! La deuxième observation que je voudrais faire, c'est la nécessité du regroupement. Les hommes de gauche attendent surtout de nous un effort de regroupement. Ils sont fatigués de nos divisions internes. L'innovation la plus spectaculaire, ce serait d'abandonner les jeux de classements, de clivages souvent artificiels, c'est dépasser une majorité pour le roi (c'est-à-dire pour l'appareil), et un clan pour la minorité. Nous espérons mieux pour ce parti : des socialistes qui s'interrogent, des socialistes qui se comprennent, des socialistes qui sont ensemble aux tâches multiples de leur parti. Faute de quoi l'animation des fédérations est confondue avec la chasse aux mandats, et l'instinct de clan l'emporte sur l'esprit de parti. Camarades, nous avons donné l'exemple ; la Fédération du Nord a son image, la Fédération des Bouches-du-Rhône a la sienne. Nous n'étions pas d'accord hier, nous ne le serons peut-être plus demain, mais aujourd'hui nous nous sommes rencontrés pour vous dire ce que nous pensons en commun, sur quatre thèmes que je vais maintenant développer. La nécessaire rénovationPour certains, la rénovation dans le parti c'est l'union de la gauche, et rien que cela. C'est vite dit. Le dogmatisme, la bureaucratie, la chasse aux idées nouvelles, plus simplement le ronronnement, cela aussi, ça existe dans le parti. Il faut se défendre contre ces maux, et je ne pense pas que le parti communiste nous soit d'un grand recours dans cette voie. Raison de plus pour être rénovateurs deux fois : une fois pour nous et une fois pour lui. La rénovation, c'est surtout, finalement, un état d'esprit. L'imaginationLe vrai pouvoir de notre parti, c'est celui des idées. C'est bien là la grandeur et la difficulté de notre combat, en face du pouvoir d'argent et des grands intérêts capitalistes. Le levain de notre combat, c'est justement l'imagination. Elle nous manque trop souvent, pas du tout parce que nous ne pouvons pas être imaginatifs, mais parce que nous dédaignons de l'être. Depuis deux ans, les responsables sont mobilisés. Des groupes, des sous-groupes se réunissent. Les débats nationaux ont été réservés pour l'élaboration du plan d'action socialiste et pour des discussions idéologiques avec le parti communiste. Eh bien, je dis qu'il était excessif, même si c'était nécessaire, de ne présenter à l'opinion
que cette image. La montée des jeunes et l'analyse du gauchisme, l'urbanisation galopante, la dépopulation des campagnes, et les problèmes agricoles, le développement du tertiaire, sont des données qu'il n'est pas permis de négliger. La préparation, pour les socialistes, de l'an 2000, exige autre chose que le carrousel de nos motions. Et dans le dialogue que nous pouvons avoir avec les journalistes, qui à la fois influencent et reflètent l'opinion, revient souvent cette constatation : " Vous n'intéressez pas suffisamment le public. On finira par ne plus parler de vous "... ce qui tout de même serait gênant pour un parti qui ne dispose pas d'un grand organe de presse national. Alors, que faut-il faire ? Eh bien, se rappeler que dans cette voie, et je me situe uniquement sur le plan de la propagande, François Mitterrand avait forgé un outil avec le contre-gouvernement, tribune hebdomadaire exceptionnelle. Le contre-gouvernement reprenait le gouvernement sur l'ensemble des problèmes, et se saisissait chaque semaine de la vie de tous les jours de l'ensemble des travailleurs. Eh bien, des initiatives, évidemment d'une autre nature, mais comme celle-là, devront être reprises. J'ajoute - et je veux m'adresser aux petites fédérations, aux moyennes fédérations, pour que cesse finalement ce dialogue, que l'on voudrait quelquefois difficile, entre petites et moyennes fédérations et grosses fédérations - que de nombreuses petites fédérations reprennent vigueur. Et c'est là pour tout le monde une grande satisfaction. Les responsabilités électorales sont rares et il faudra tout un travail de longue haleine, de cinq ans ou de dix ans, pour connaître une animation socialiste dans ces départements au niveau des collectivités locales. Eh bien ! je demande à ces fédérations de penser que l'avenir du socialisme ne se joue pas seulement dans les départements moyens et dans les villes moyennes, mais plus sûrement dans les grands ensembles urbains où résideront demain 80 % des Français. L'innovation, l'imagination, ce n'est pas d'aller retrouver le socialisme de nos pères dans une France qui disparaît peu à peu, mais de faire face aux problèmes de l'an 2000 dans la région parisienne, dans les Bouches-du-Rhône, à Lyon, à Toulouse, à Bordeaux, dans la région du Nord-Est. Permettez-moi de vous dire, camarades, que dans le Nord, nous gérons 115 communes ; un million de nordistes sont administrés par des socialistes. Les deux communautés urbaines de Lille et de Dunkerque sont dirigées par des socialistes. Eh bien ! je constate que des socialistes doivent construire des villes nouvelles sans que le Parti ait posé les problèmes de l'urbanisme... Les socialistes doivent assurer le mieux-vivre dans les villes et faire face à l'automobile, sans que le Parti ait une politique de l'automobile, qui est indispensable aujourd'hui. Il faut dégager les principes d'animation municipale et non plus d'une gestion, pour qu'un décalage saisissant intervienne entre des villes gérées par des socialistes et des villes gérées par la droite. Ces questions mériteraient bien quelques motions. A côté du pouvoir des travailleurs dans l'entreprise, nous pourrions parler maintenant du pouvoir économique dans les municipalités. Il faut, il faut, il faut !... Bien entendu ! mais pour cela, il faut une impulsion, il faut une coordination qui soit celle du Parti. Pour nous, qui sommes le parti des municipalités, l'innovation et l'imagination se révèlent beaucoup plus ambitieuses pour la Fédération des élus socialistes. Mieux ! pourquoi les socialistes n'animeraient-ils pas des bureaux d'études, des bureaux d'urbanisme, qui auraient la faveur des municipalités socialistes ? Nous avons pris dans ce domaine, dans le Nord, quelques initiatives. Vous voyez que, sur un certain nombre de points, nous sommes capables de reprendre un certain nombre de méthodes qui sont celles du parti communiste. A vrai dire, nous pouvons toujours opposer les motions les unes aux autres ; pour le pays et pour la gauche, nous sommes tous solidaires et responsables. La vie du parti et l'exercice du pouvoir dans le parti devraient tenir compte davantage de cette solidarité de fait et de cette responsabilité de droit que nous partageons tous. Si nous ne le faisons pas, ce n'est pas un parti socialiste nouveau que nous faisons ensemble, c'est un nouveau PSU que nous créons. L'orientationLa façon de vivre le socialisme, les bonnes et les mauvaises habitudes dissimulent sans doute plus qu'elles ne révèlent les clivage politiques des motions. Depuis deux ans, une question domine, celle des rapports entre communistes et socialistes. Sur ce point, il est facile de classer, mais rien n'est plus arbitraire que cette classification et que cette terminologie de la droite et de la gauche à partir de ce que nous pensons les uns et les autres sur les rapports entre les communistes et les socialistes. Si certains s'y reconnaissent, c'est leur affaire. Il y aurait, soi-disant, l’extrême droite, la droite, la gauche et l’extrême gauche et, curieusement, le pouvoir dans
le parti serait laissé aux centristes. La fédération du Nord récuse les étiquettes de droite et de gauche sur ces critères. A ce jeu-là, les socialistes du Nord sont inclassables. Les socialistes du Nord obéissent à une préoccupation constante, celle de sauvegarder la nature et l'originalité du socialisme. Et je dis au congrès que les ouvriers de notre département, qui représentent la grosse majorité des militants, s'ils sont pour la clarté et pour la rigueur vis-à-vis du parti communiste, se sentent des socialistes. Plus que d'autres parce qu'ils sont des ouvriers, ils rêvent à la société socialiste et font preuve tous les jours d'un dynamisme, d'un militantisme et d'une ouverture d'esprit que nous aimerions retrouver chez les notables socialistes qui proclament à la gauche du partie. Je veux maintenant insister, simplement mais clairement, sur les cinq points de notre orientation. Premier point, qui nous est commun : notre attachement à l’idéal socialiste exprime notre conviction que la condition fondamentale du plein épanouissement de l'homme est la disparition des structures capitalistes et comporte donc une stratégie globale de rupture sans équivoque avec la société actuelle. Cela, c'est le premier point de notre position. Deuxième point : comment ? Par la révolution, bien sûr, et par la réforme. Et pourquoi opposer les révolutionnaires d'un côté et les réformistes de l'autre ? Nous sommes tous à la fois des réformistes et des révolutionnaires. Le devoir est d'avancer sans relâche dans la direction socialiste, de prendre quand l'occasion en survient des mesures irréversibles qui s'imposent et d'agir constamment pour améliorer jour après jour le sort matériel et moral des hommes. Dans la voie vers le socialisme, finalement l'évolution suit l'évolution même de l'espèce, par une évolution lente et puis, quand l'occasion s'en présente, par une mutation rapide et brutale. Troisième point : une orientation claire, camarades. Notre exigence socialiste et notre volonté de réalisme nous imposent de placer résolument notre action dans le cadre de la société présente et dans la perspective des vingt prochaines années. En France, l'initiative à prendre est évidemment de chasser le pouvoir actuel. Dans la prétendue nouvelle société de MM Pompidou et Chaban-Delmas, les trois quarts des travailleurs, à commencer par les jeunes et les personnes âgées, vivent dans l'angoisse des fins de mois difficiles, tandis qu'au cours des trois dernières années, les bénéfices des sociétés ont augmenté de 60 %. Conservateur par nature, le gouvernement exerce son action en faveur des privilégiés. Il s'affirme chaque jour davantage comme celui de l'ordre moral et du règne de l'argent, celui des banques et celui des promoteurs immobiliers. Il s'oppose aux intérêts de toutes les catégories de travailleurs. Eh bien ! ce pouvoir actuel s'appuie sur le fait majoritaire. Il ne peut être battu que par le renversement de cette notion en faveur de la gauche. Cela, c'est parfaitement clair. Mais l'opinion publique, camarades, ne fera ce choix que si l'union de la gauche qui apparaît comme une solution de rechange sérieuse et cohérente. Voilà ce que nous disons, voilà ce que nous avons écrit dans notre motion et je renvoie à leurs visions les Don Quichotte qui se sont battus à cette tribune contre les moulins à vent. Notre texte ne défend pas une solution de troisième force et l'hypothèse qui avait été émise par Alain Savary n'était qu'une simple hypothèse d'école ; une majorité possible allant des socialistes à M. Giscard d'Estaing, nous pouvons nous en réjouir, personne ne défend ces positions à cette tribune et dans ce congrès. Et sur ce point, nous devons l'enregistrer et nous devons le souligner. Camarades, l'essentiel de notre position peut s'exprimer ainsi : la gauche a besoin du concours du parti communiste et, après évolution, de la participation du parti communiste, pour battre la droite et la réaction et pour pouvoir avoir en France un gouvernement de gauche. Cela, c'est le premier élément. Mais de la même façon, camarades, une gauche dominée par le parti communiste n'a aucune chance d’accéder au pouvoir, une gauche dominée par le parti communiste serait le plus beau cadeau que nous pourrions faire à l'UNR. Tels sont pour nous les impératifs, et l'image de la gauche dépendra essentiellement de celle que le parti socialiste offrira de lui-même. Nous l'avons dit et nous l'avons répété pendant deux ans, nous le répétons à cette tribune : la gauche a besoin d'un parti socialiste fort. Fort, pour entraîner l’électorat flottant, sans se renier lui-même. Fort, pour entraîner l'ensemble de la gauche. Fort, pour pratiquer une politique d'ouverture qui puisse se développer sans aboutir à un état de confusion. Fort, pour cesser de se déterminer par rapport aux autres, mais pour s'affirmer d'abord comme étant nous-mêmes. Quatrième point : une politique d'ouverture. Notre politique d'ouverture doit être évidente et s'appliquer dans trois directions essentielles : les jeunes, les syndicalistes, les chrétiens, les coopérateurs ; et je ne développe pas, je pense que sur ce point tout le monde est d'accord. Mais notre volonté d'ouverture et la nécessité d'équilibrer la gauche doivent nous amener à renforcer la gauche démocratique. Le Parti socialiste doit constamment s'efforcer de coordonner son action avec celle du parti radical, qui fut un partenaire loyal au sein de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste. Et lorsque nous ajoutons qu'il faut entraîner les démocrates, les uns les appellent " sincères ", les autres les appellent " les républicains de progrès ", nous, nous les appelons " les démocrates qui se sont opposés sans équivoque et de façon constante au pouvoir ", nous parlons de les entraîner parce que nous pensons qu'il est absolument nécessaire pour avoir la victoire d'entraîner un certain nombre d'hommes qui ont été avec nous dans un certain nombre de combats et qui toujours ont mené la bataille contre le gouvernement actuel et contre le gouvernement en place. J'en arrive maintenant au dernier point : les relations avec le parti communiste. Ce problème est sérieux, bien entendu, et ne doit pas être traité sur le mode incantatoire. Il faut l'union de la gauche, mais une union de la gauche en ordre de marche. Nous n'avons pas le droit de lever l'espérance du peuple si nous sommes incapables d'être forts et incapables d'équilibrer la gauche. Depuis cinquante ans, les travailleurs socialistes et communistes aspirent à l'unité. Les efforts déployés et les échecs subis sont à la mesure de l'éloignement des méthodes et des principes. Au lendemain du XXème congrès du Parti communiste d'URSS les socialistes ont espéré. Mais il faut dire - il faut le dire à cette tribune et devant un congrès d'unité socialiste - que la normalisation en Tchécoslovaquie a rappelé durement la persistance de divergences fondamentales. Avons-nous progressé, en dépit des obstacles que certains faits, en particulier certains faits inspirés par la politique extérieure de la Russie soviétique, ont levés devant nous ? Camarades, l'analyse des faits nous amène à tenir compte des progrès certains qui se manifestent dans le parti communiste. Mais ces progrès sont encore limités. Sur les grandes questions de la prise du pouvoir, de son exercice, du problème fondamental des libertés politiques, l'accord est bien loin d'être réalisé, ce qui a été obtenu, c'est un effort de clarification. Alors, un dialogue est ouvert. Il est maintenant permis de situer les convergences et les divergences. Eh bien ! au point où nous en sommes, voilà, au fond, le fond de notre position sur le dialogue. Ce que nous n'acceptons pas, c'est de laisser se développer dans l'opinion cette redoutable confusion que les communistes sont en train de devenir des socialistes et que les socialistes sont en train de devenir des communistes. C'est pourquoi, sur le plan idéologique, sur le plan du dialogue, tout doit être clair, tout doit être public. Les questions sont posées, elles appellent des réponses. Et je rejoins l'opinion qui a été ici émise par Taddei en particulier sur la liberté et sur la garantie des garanties, car je dis avec lui, bien sûr, qu'il ne peut pas y avoir de socialistes sans démocratie. Ce qui est nécessaire, ce sont des répliques communes de caractère ponctuel face aux menaces précises que le pouvoir et les capitalistes font peser sur les travailleurs. Et je pense que le principe de ces ripostes, nous devons le reprendre aussi, dans le cadre parlementaire, à partir le reprendre aussi, dans le cadre parlementaire, à partir d'initiatives législatives, mais sans qu'on en vienne à cette notion de plan législatif pour la simple raison que cela risque de gommer la personnalité du parti socialiste. Albert Gazier a fait devant ce congrès un certain nombre de propositions précises. Je les fais miennes. D'autres propositions pourront être faites devant la commission des résolutions ; ce sera notre travail de cet après-midi. Mais je voudrais vous dire, camarades, que, bien entendu, pour préparer les prochaines échéances et, bien entendu, pour préparer les prochaines échéances et, bien entendu, pour préparer l'avenir, des initiatives devront être prises sur le problème des rapports entre communistes et socialistes. Mais, dans cette voie, mieux vaut des analyses d'efficacité sur le plan politique que des exercices de confusion dans le domaine idéologique. En conclusion, camarades, pour répondre à l'espoir du peuple, la gauche doit affirme sa vocation majoritaire et se mettre en situation de l'emporter. Elle ne peut s'imposer que si elle est équilibrée et si le parti socialiste apparaît clairement comme la force d'animation et d'entraînement. Sans un grand parti socialiste, la politique de la gauche et, par conséquent, toute la politique de la France, resterait bloquée. Nous voulons entraîner l'ensemble de la gauche. A nous de travailler, à nous d'être les meilleurs ! Et la véritable question, la question fondamentale qui se pose, au-dessus de ce congrès, c'est de lancer, tous ensemble, à partir de ce congrès, un grand parti socialiste. |
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