Victoire du Oui au référendum interne :
Nous avons d'autres sujets pour nous rassembler

Jean-Luc Mélenchon



Entretien avec Jean-Luc Mélenchon, sénateur de l'Essonne, paru sur le site du Nouvel Observateur le 2 décembre 2004
Propos recueillis par Benjamin Cherrière
 

Quelles sont les conséquences pour vous, et pour le camp du non, de la victoire du oui ?
Je crois que ce débat a été remarquable. Et nous avons un parti savant et sachant. N'oublions pas que les partisans du non devaient sans cesse justifier leur choix. Je crois aussi que nous avons sous-estimé l'impact médiatique favorable au oui, tous les journaux, à l'exception de L'Humanité, toutes les télévisions, étaient favorables au oui. Il faut qu'à l'avenir nous tenions compte de cela.

Je crois aussi que dans le camp du non, nous formions un ensemble hétérogène. Peut-être trop.

Maintenant, c'est une évidence que François Hollande sort renforcé de ce scrutin, mais il faudra veiller à ce le PS ne s'embourbe pas au moment du référendum national.

Je suis convaincu que les militants ont voté pour une idée et non pour une personne. De toutes façons dans les deux camps, il y avait plusieurs personnalités de premier plan. Les militants se sont sentis concernés. Enfin, il est important de noter qu'il y a eu une grosse mobilisation, plus importante que ce que l'on pensait. Il y a eu plus de monde pour voter que lors des débat internes.

Quelle position défendrez-vous lors du référendum national ?
Il n'est pas question que je défende le oui, ça serait inacceptable. Je suis un parlementaire, et je ne peux pas expliquer que la Constitution européenne n'est pas bonne pour le pays, puis dire la contraire. Il va donc falloir que je réfléchisse à mon attitude.

Je suis un homme d'engagement, et j'aurais du mal à ne pas m'exprimer, il faudra donc que je pense peut-être à me mettre en retrait du parti au moment de la campagne qui aura lieu pour le référendum national sur la Constitution européenne

Existe-t-il un risque de scission au sein du PS ?
Je ne sais pas, ça dépend vraiment de quelle façon se comportent les gens du oui. Il y a de toute évidence un risque de déchirure, mais c'est quelque chose que, je crois, François Hollande a bien à l'esprit. Personne ne peut dire pour le moment que cette question est réglée.

Mais nous avons d'autres sujets pour nous rassembler. La droite est au pouvoir, et elle fait beaucoup de mal. Je crois donc que le combat contre cette droite va beaucoup nous occuper.

Mais il est heureusement très possible que l'on continue à travailler comme avant. Ça serait dommage que cela se termine par un règlement de comptes.

© Copyright Le Nouvel Observateur


Page précédente Haut de page

PSinfo.net : retourner à l'accueil

[Les documents] [Les élections] [Les dossiers] [Les entretiens] [Rechercher] [Contacter] [Liens]