| Laurent Fabius persiste dans le non à la Constitution européenne...C'est une position qui me préoccupe, car le non au traité constitutionnel aurait des conséquences graves pour le PS : il se trouverait totalement coupé des autres partis socialistes européens dans leur totalité, et tournerait le dos à la Confédération européenne des syndicats, qui regroupe tous les syndicats européens, y compris la CGT. Cela marquerait une forme de rupture du parti avec son histoire propre, toujours engagée dans la construction européenne. C'est pourquoi je souhaite que nous continuions à discuter entre nous pour trouver une position partagée qui, pour moi, n'est pas un « non, sauf si », mais un « oui pour aller plus loin ».
Vous pensez que le non pourrait gagner au PS ?Soyons lucides : aujourd'hui, le PS est partagé sur cette question et elle le passionne. Ce qui fait événement dans la position de Fabius, c'est la responsabilité qu'il prend. C'est-à-dire la possibilité que le non soit majoritaire. On sait maintenant que le débat sera vif, même s'il doit être maîtrisé, et que ce sera un vote serré. Chaque voix comptera.
Doit-on repousser le référendum interne, comme le propose Jack Lang ?Je comprends la préoccupation de Jack Lang. L'urgence de cette consultation n'était pas évidente, mais elle est devenue inévitable, du fait de la tournure prise par le débat. On voit que toutes les cartes sont sur la table. Il faut donc trancher, clarifier les choses.
Le PS semble incapable de débattre sur l'Europe sans sombrer dans la crise...Ce débat ne doit pas être synonyme de crise. Il faut que chacun dans cette affaire garde son calme, que la discussion se déroule sereinement et sans drame. Je voudrais que chacun mesure bien sa responsabilité, et les conséquences qu'un vote négatif peut avoir, y compris sur notre identité socialiste.
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