L'Europe pour l'emploi | |
Point de vue de Henri Nallet, secrétaire national aux questions européennes, paru dans L'Hebdo des Socialistes daté du 18 septembre 1998 |
Dans moins d'un an,
dans tous les pays de l'Union européenne, les élections au Parlement européen seront l'occasion, pour les citoyens, de se prononcer sur l'avenir de l'Europe. En effet, après les traités de Maastricht et d'Amsterdam, après l'euro, il est nécessaire que le débat démocratique fixe les priorités pour l'Europe de demain. En juin prochain, peut-être davantage que lors des précédentes consultations, les électeurs devraient pouvoir faire le choix entre les thèses libérales qui récusent toute intervention de la puissance publique dans le libre jeu du marché et de la concurrence, et les positions des socialistes et sociaux-démocrates européens qui cherchent, quelles que soient les voies suivies, à assurer une régulation du marché et les conditions d'une solidarité avec les plus faibles. Le Parti des socialistes européens a demandé à Robin Cook, ministre britannique des Affaires étrangères, et à moi-même, d'animer un groupe de travail composé des représentants personnels des leaders des Partis membres afin de mettre au point un manifeste commun qui exprime notre volonté d'aller ensemble à la bataille pour conquérir la majorité au Parlement européen. Pour nous, la priorité c'est évidemment l'emploi, la lutte contre le chômage. Et, comme l'indiquait, en juillet 1997, " la déclaration de Malmö ", adoptée à l'unanimité par le Congrès du PSE, cette préoccupation est partagée par tous les partis socialistes et sociaux-démocrates européens. Mais les chemins suivis par leurs gouvernements ne sont pas les mêmes. Il n'y a pas de remède miracle et chacun s'efforce, au mieux de ses propres contraintes ou traditions, de mener ce combat. C'est pourquoi, lorsque le PSE a proposé d'organiser dans chaque pays des tables rondes destinées à préparer le Manifeste européen, nous avons choisi le thème " L'Europe pour l'emploi ". Cette manifestation aura lieu le samedi 3 octobre, à la salle de la Mutualité à Paris, avec la participation du Premier ministre, de François Hollande, Laurent Fabius, Jacques Delors, Martine Aubry, Pierre Moscovici et Christian Sautter. De nombreuses personnalités européennes ont répondu à notre invitation: nous attendons Rudolf Scharping, Président du PSE; Pauline Green, Présidente du groupe socialiste au Parlement européen; Edith Cresson, Commissaire européen; Oskar Lafontaine Président du SPD; Massimo d'Alema, Secrétaire général du PDS italien, et bien d'autres encore, ministres ou parlementaires nationaux et européens. Notre recherche s'articulera en trois temps. Tout d'abord, évaluer les politiques économiques sous l'angle de leur efficacité pour l'emploi. Il ne s'agira pas ici d'une approche théorique ou programmatique mais d'une exploration des chemins de la croissance menée par les uns et par les autres. La convergence des politiques économiques impose leur coordination: c'est une évidence aujourd'hui en Europe mais cela impose un effort d'analyse et de propositions communes. Il en est de même à propos des plans pour l'emploi. Pour l'essentiel, les politiques spécifiques de lutte contre le chômage demeurent nationales. Mais, à l'initiative des chefs d'État et de gouvernement, il a été convenu que des plans pour l'emploi seraient élaborés et comparés pour faire ressortir les convergences, les succès et les échecs des pays de l'Union. Débattre des éléments de cette " bonne gouvernance " sera l'objet de notre seconde table ronde. Mais tout cela n'a de sens que dans une visée politique: ce qui est en question, c'est le modèle social européen dans sa capacité à maîtriser les évolutions inéluctables du progrès technique et de la mondialisation. Là encore, le dialogue doit s'engager à la fois entre les responsables politiques et avec les partenaires sociaux. Tout le monde parle aujourd'hui de la nécessité d'une relance de l'Europe politique. C'est en engageant, comme nous le faisons à cette occasion, le débat sur les vrais problèmes européens, ceux qui touchent au plus près les intérêts communs des habitants de l'Europe, que nous mobiliserons nos électeurs pour les élections européennes. |
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