Oui à une discussion sincère avec Hollande

Christian Paul



Entretien avec Christian Paul, député de la Nièvre, paru dans le quotidien Le Figaro daté du mardi 6 mai 2003
Propos recueillis par Pascale Sauvage
 

LE NPS est-il satisfait du score que laissent présager les premiers votes ?
Notre initiative de rénovation est la bonne nouvelle au sein du PS, dans un paysage d'après-défaite singulièrement déprimé. L'écho que nous rencontrons dans les fédérations me paraît positif. Les vrais gagnants, dans un congrès d'orientation comme celui de Dijon, sont ceux dont les idées progressent. Pour moi, ces idées sont à la fois une exigence sociale plus forte, la réorientation de notre démarche européenne et une refondation démocratique dont la VIe République est la bannière.

Avez-vous sérieusement imaginé renverser François Hollande ?
Dijon ne devait être ni un rituel ni un simulacre. L'enjeu principal pour NPS, dans sa jeune existence, était de poser le débat. C'est une offense à notre démocratie interne de considérer qu'une initiative de rénovation comme la nôtre pouvait menacer l'unité du PS. Ce n'est pas une démarche de division et de renversement, mais je ne regrette pas que nous ayons bousculé des certitudes paresseuses.

Une synthèse est-elle envisageable avec la motion Hollande ?
Nous sommes favorables à toute discussion ouverte et sincère - qui n'a pas du tout eu lieu jusqu'à présent. C'est à François Hollande d'animer ce débat, mais à ce jour, rien n'indique qu'il le souhaite. La rénovation du PS sera une longue marche, dont le congrès n'est que la première étape. Ce congrès ne sera pas réussi si les idées de NPS sont marginalisées, car une part importante des forces vives du PS se retrouvent sur ces idées. François Hollande commettrait une faute stratégique s'il oubliait cette réalité, qu'il n'a pas pu manquer d'apercevoir.

Une alliance avec Nouveau Monde est-elle en discussion ?
Dans certaines fédérations, la dynamique locale passe par des accords avec Nouveau Monde, car une fois le congrès terminé, il faudra travailler collectivement pour préserver la combativité du PS. Nous en sommes là, et pas au-delà.

Et avec Marc Dolez ?
La fédération du Nord a entamé une démarche courageuse en refusant de se contenter de mouvements de façade. La discussion est engagée, mais je respecte l'autonomie de Marc Dolez. Si elle aboutissait, nous l'annoncerions côte à côte.

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